Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 16 décembre 2011

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.311 : Pluie, vent, souvenirs...

Est-ce le vent dans la cheminée et les volets, ou les rafales de pluie crépitant sur la chaussée et sur les toits mais, cette nuit, j'ai revu en rêve les lieux de mon enfance lorsque, en hiver, aux approches de Noël peut-être, le vent, la tempête s'emparaient du ciel et de la terre, et que disparaissait l'horizon. Pas de chauffage dans les chambres à l'époque ! L'on se peletonnait sous les couvertures, et le gros "edeurdan" (édredon) était le bienvenu, sans parler des briques chaudes ou des bouillottes.
Avant le lever du jour, les uns et les autres, les frères et soeurs, mal réveillés, arrivions à la cuisine, où maman avait déjà allumé un grand feu. Papa disait : "Cette nuit, des tuiles ont été emportées par le vent ; il y a des gouttières dans le grenier... Dès qu'il fera meilleur, je monterai sur le toit pour les remettre en place !" Parfois, l'électricité était coupée ; un poteau électrique était tombé peut-être ; l'on sortait alors les lampes-tempête, tandis que nous faisions griller une tranche de "pain de quatre" devant le feu pour le petit déjeûner. Quant à eux, les parents étaient levés depuis longtemps déjà, à 4 heures du matin souvent, pour aller "tirer les vaches" comme on disait ; le laitier passait très tôt en effet pour emporter les bidons de lait à la laiterie, dans le bourg du Gué de Velluire, au bord de la rivière Vendée.
Mais ce n'était pas tout ça ! Il fallait partir à l'école, quel que soit le temps ; au début de l'hiver, c'était dans la "nègreté", avant que le jour se lève. Les chemins étaient tellement boueux que nous marchions sur les côtés, le cartable sur le dos, pleins de courage, malgré la pluie et le vent. "L'aïve" (l'eau) qui dévalait le long du chemin ne nous gênait pas : exprès, souvent, on marchait dedans, en essayant d'éclabousser les autres et, dans la cour de l'école, "les crux d'aïve", les creux, les flaques d'eau avaient un franc succès !
Puis, "tout ébourrifaï", l'on entrait dans la classe où ronronnait allègrement le vieux poêle imposant, l'élément central de la pièce. On avait les pieds trempés, mais ce n'était pas grave. L'instit était merveilleux. Réunis dans un même endroit, de 7 à 14 ans, l'on suivait un peu tous les cours à la fois. Je trouvais passionnant tout ce qui se disait, tandis que les renvois de fumée du poêle nous faisaient de temps en temps cligner des yeux et verser une petite larme. Et les distractions ne manquaient pas ! Depuis celui qui renversait son encrier jusqu'à l'autre qui croyait que 7 + 9 faisaient 19, en passant par M. le Curé qui venait chercher deux d'entre nous, "en plein mitan d'la classe" pour "faire enfants de choeur" à l'enterrement du grand-père un tel...
Puis, pendant le récré, sous la pluie battante, plutôt que de se "caniger" sous le petit préau, on déchirait des pages de notre cahier pour faire des petits bateaux en papier que l'on plaçait sur la rigole qui traversait la cour ; et c'était celui dont le bateau allait le plus loin qui avait gagné.
Résultat : à onze ans, merci Monsieur Paul Joguet, notre super instit (le propre frère de Bernard Joguet, bien connu, de Saint Michel le Cloucq), on ne faisait quasiment presque plus de fautes dans les dictées ! Depuis, en tout cas, ni les vents violents de l'existence, ni les tempêtes d'aucune sorte n'ont pu balayer ces souvenirs. Et je peux dire, comme "le petit chose" d'Alphonse Daudet : "O, choses de mon enfance, quelle impression vous m'avez laissée, même si elles ont été rudes, ces années !"

0 commentaires: