Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 30 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2182 : "Le Caté, ça sert à quelque chose !"

Alors qu'est à présent terminée l'année de catéchèse, je voudrais citer un fait en hommage à tous et toutes les catéchistes. Récemment, une catéchiste m'a fait part de cette superbe histoire.
Dans une commune de la région, une instit, dans une école publique, a jugé possible, et intéressant, d'emmener ses élèves de CM 2 visiter l'église de sa petite commune. Une fois dans l'édifice, les élèves, dont un certain nombre pénétraient dans une église pour la première fois, se sont mis à poser à leur enseignante toute sorte de questions comme celles-ci : "qu'est-ce que c'est que ce "meuble" qui est rangé au milieu ?" Ou encore : "pourquoi il y a un bassin avec de l'eau à la porte ?"  Etc.
L'enseignante, pas habituée du tout au monde des églises, fut tout de suite larguée, et dans l'incapacité de répondre à la curiosité des enfants. C'est alors que l'une des CM 2 leva le doigt en demandant à son instit : "Madame, est-ce que je peux répondre ?" L'instit, bien sûr, connaissant cette élève comme étant très sérieuse, lui donna la parole.
"En fait, expliqua l'enfant, il n'y a pas longtemps, la dame qui nous fait le caté nous a fait visiter l'église, et elle nous a tout très bien expliqué." Et voilà cette petite fille en train de partager à tous ses camarades, assez attentifs, ce qu'il y avait dans l'église, et à quoi celle-ci servait : "là, c'est pas un meuble ; ça s'appelle l'autel ; c'est là que le prêtre fait les prières, et on lui répond." Ou encore : "le bassin, ça s'appelle un bénitier ; dedans, il y a de l'eau bénite ; elle a été bénie par le prêtre, et quand on entre dans l'église, on fait son signe de croix."
Et alors, tandis que l'enseignante en restait bouche bée, la petite fille de dire à ses camarades : "je vais vous dire ce que c'est que le signe de croix ; c'est une prière qu'on fait comme ça, ajouta-t-elle, en joignant le geste à la parole : "au nom du Père..." D'abord, je vais vous apprendre à le faire", continua-t-elle, s'enhardissant au fur et à mesure de l'échange : "Vous allez faire comme moi !" Et tous de s'exécuter.
La visite de se poursuivre, la petite CM 2 répondant comme elle pouvait aux diverses questions, sur "la petite lumière qui était allumée devant", "les grandes fenêtres avec des  couleurs", etc.  Finalement, tout le monde sortit enchanté de cette visite.
Par la suite, l'instit, lorsqu'elle rencontra la catéchiste, ne put s'empêcher de lui dire, avec un grand sourire : "Vraiment, le caté, ça sert à quelque chose !"  D'ailleurs, cette enseignante, sans le savoir, avait sans doute été inspirée d'en haut pour avoir pris une telle initiative !
J'ai cité ce fait lors de mon homélie dimanche dernier à Talmont, en illustration de cette réaction du prophète Isaïe disant, très déçu : "Je me suis fatigué pour rien ; c'est en pure perte que j'ai usé mes forces." (Isaïe 49/1-6).  Non, tout ce que nous faisons au service de l'Evangile et des autres est d'une grande utilité. Même si nous ne voyons pas toujours le résultat de nos efforts, cela n'empêche pas que, même si nous n'en sommes pas avertis, ceux-ci portent beaucoup de fruit !

jeudi 28 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2181 : "Quand notre âme noircit..."

De temps en temps, il m'arrive de remplacer un billet par la publication d'un texte qui m'a particulièrement marqué, comme ce fut le cas récemment avec l'homélie d'un évêque américain lors du mariage à Windsor. Aujourd'hui, je me permets donc de vous transcrire un texte très fort de l'écrivain Frédéric Boyer, qui, entre autres, a coordonné la traduction de la Bible parue chez Bayard en 2001 ; un texte que j'aurais aimé voir écrit par un évêque ou publié par la conférence des évêques de France par exemple. Je pense d'ailleurs que seule une vraie fréquentation du message biblique peut permettre d'arriver à concevoir un tel écrit. Chronique parue dans "La Croix" de ce jeudi 28 juin, avec ce titre : 

Un ange se noie

Alors que les migrations estivales auront commencé, que certains d'entre nous traverseront pour leur plaisir et souvent en couple, en famille, entre amis, les airs, les mers, les continents, d'autres paieront le voyage de leur vie.
Alors que nous accosterons de beaux pays accueillants, eux feront silencieusement naufrage avec famille, femmes, enfants.
A leur dernière espérance de survie, nous aurons fermé nos portes.
Alors que nous nous serons apprêtés à à prendre un repos que nous penserons mérité et réparateur, eux fuiront dans l'épuisement les guerres que nous avons embrasées, la misère que le plus souvent nous ne voulons pas voir, et à laquelle nous ne voulons pas répondre.

Mes amis, vous le savez, des ports européens refusent de recevoir des bateaux humanitaires qui ont porté secours aux migrants en perdition.
Et comble d'hypocrisie, chacun d'entre nous accuse l'autre de cynisme et d'inhumanité.
Et nous détournons notre attention de celles et ceux qui en ont aujourd'hui le plus besoin.
Ils agonisent au bout de leur voyage sans retour.
Nous invoquons le droit et la prudence, voire une certaine fatalité angoissée, toujours la même, pourquoi nous ?
Que faire ?  Comment faire ? (...) Comment ne pas sentir la honte nous ronger, nous dévaster ?
Ils viendraient, dit-on, déséquilibrer de si complexes, de si fragiles équilibres entre nous ; mais cela produira entre nous davantage de désordre, de violence et de mort.
Et notre recours à la raison qui parfois, dit-on doctement, doit sagement s'opposer au coeur, nous précipite intimement dans la tragédie et la honte.
Oui, nous finirons par nous entre-déchirer si nous ne nous ouvrons pas à ceux qui crient au secours.
Cette situation lamentable n'est pas simplement une question politique,une question d'arbitrage, une question d'ordre public, c'est une question éthique.
Oui, mes amis,de leur survie dépend notre survie.  Et celle de notre âme.

Car c'est un drame, littéralement, digne des plus hautes et terrifiantes tragédies humaines, et qui vient interroger notre propre destinée.
C'est notre tragédie, intime et collective à la fois.
Cette terrible réalité nous excède parce que soudain nous comprenons sans vouloir le comprendre que c'est la nôtre.
C'est nous qui devons répondre ou pas, accueillir ou pas, secourir ou pas.
Et ce choix nous déchire parce qu'il vient brusquement éclairer le monde confiné et malade sans doute qu'est devenu le nôtre.
Il vient réveiller notre ancestrale terreur de la vie.
Devant ces malheureux, nous sommes si vieux, sans imagination, bourrés de peurs et de fantasmes.
La vie qui se débat, qui appelle, la vie qui pousse, qui traverse, qui navigue, qui embarque, qui lutte et qui espère, cette vie-là nous terrorise.

Mes amis, eux errent et se noient à nos portes quand notre âme noircit.
Bientôt, nous ne pourrons plus nous regarder en face. Hé ho, mes amis, dois-je croire alors que cette terreur de la vie qui se bat et qui espère est le fait de notre impitoyable et mensonger instinct de protection ?
Ou ne puis-pas penser que vaincre cette peur de l'autre en lutte pour sa survie, c'est s'élever à une vie plus haute, plus digne ?
C'est à nous alors de nous battre contre nous-mêmes.  Pour notre unité très justement. L'unité de notre grande histoire et de nos valeurs.
Mais nous avons chassé de notre Europe les anges comme celui qui révéla Jacob à lui-même.
Nous avons fui devant l'épreuve qui nous grandirait, qui ferait de notre Europe une terre de promesse.
Arrêtons de parler de nos racines chrétiennes si nous ne sommes pas capables de répondre oui à la vie qui appelle, à l'espérance.
La parole chrétienne n'est pas une simple racine, mais elle se cache comme une semence.
Je suis en colère, mes amis, contre nous-mêmes, contre moi-même.
L'accueil des migrants n'est pas une option, c'est une nécessité si nous voulons survivre à nous-mêmes.

O Père, aie pitié de nous.  Nous ne savons plus ce que nous faisons.
O Fils, aie pitié de nous.  Nous ne t'avons pas accueilli.
Notre monde s'est fermé à la Parole.
Rien, plus rien ne l'assiste, ne l'entend.
Silence.  Nous partons en vacances.
Nous sommes vides et creux.
Nous soupirons après le repos quand un ange se noie.
Et son appel silencieux se perd dans la nuit de notre lâcheté.
Nous avons cessé de nous battre et d'espérer.
Prions pour que le Dieu de Jacob vienne réveiller les dormants que nous sommes devenus.

mardi 26 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2180 : Le chanoine et l'Evangile

J'ai un peu hésité quant au titre de ce billet :
-  le chanoine sera-t-il à la hauteur de l'Evangile ?  Cela m'a semblé prétentieux !
-  le chanoine au service de l'Evangile ?  Non, quand même !
-  les ambitions d'un chanoine ?  Je n'ai pas osé.
-  le chanoine Jupiter face à l'humble François ?  Peut-être !
Je vous laisse poursuivre ce travail de recherche pour en arriver au sujet !
Ce matin, à l'Eucharistie, nous avons confié à l'Esprit-saint cette rencontre entre François et le président Macron, qui se déroule au moment même où je rédige ce billet.
En méditant l'évangile de ce jour, je me disais que ce serait une bonne idée que le pape François reparte de ce texte de Matthieu (7,6. 12-14) pour faire passer un message auprès d'Emmanuel ("Dieu avec nous" !).
-  1° phrase par exemple : "Jésus disait à ses disciples : "Ne jetez pas vos perles aux cochons." Mais qu'est-ce que cela signifie ? Et quelles sont ces perles ?  Rien moins que les Béatitudes, présentées aux foules, en Matthieu, peu de temps auparavant.  Et que disent les Béatitudes ? Ce serait formidable que François puisse l'expliquer à Emmanuel ! Il faut bien qu'il forme son nouveau chanoine...
-  phrase suivante : "Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes." Bigre, cela devient exigeant, la vie de chanoine, si on la vit selon la Loi et les Prophètes. Prenons un exemple : je découvre des hommes, des femmes, des enfants, certains en très mauvais état, dans une barque ballotée par les vagues, au milieu de la Méditerranée. Si j'étais à leur place, j'aimerais bien être recueilli... Ce que j'aimerais qu'on fasse pour moi, est-ce que je vais le faire pour eux ?  Oh là là !  Impossible Evangile...
-  dernière phrase de l'évangile de ce jour : "Elle est étroite la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent."  Le nouveau chanoine va-t-il découvrir ce chemin, difficile, qui s'appelle sans doute "rue de la Fraternité universelle", ou "avenue de l'Espérance", "sentier des Béatitudes"...
Seigneur, nous te confions notre chanoine-président.  Accompagne-le sur le "sentier des Béatitudes" : un chemin difficile, qui exige des choix cruciaux, mais, nous dit Matthieu, c'est "le chemin qui conduit à la vie" !

lundi 25 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2179 : Dimanche ordinaire d'un prêtre "retraité"

Il est une question qui m'est posée quasi quotidiennement de la part de parents ou d'amis, depuis que j'ai changé de statut : "Qu'est-ce que tu fais à présent ? Comment occupes-tu tes journées ? En tant que "retraité", tu ne restes quand même pas à rien faire ?" Je me propose donc aujourd'hui de répondre à cette interrogation, en vous faisant le récit de ma journée d'hier : un dimanche "ordinaire" !
Lever aux aurores, à 6h, comme chaque matin, tandis qu'un soleil éblouissant commence déjà à envahir ma petite chambre, tournée vers l'orient. Après une brève prière, je commence par lancer ma lessive de la semaine. Toilette, petit déj', puis, en route pour une heure de marche matinale et rapide en bord de mer, le "Prions en Eglise" à la main. J'aime bien ce temps de face à face avec la nature et le Créateur. Tout en re-méditant les textes de la liturgie de ce dimanche, sur lesquels je vais prêcher tout à l'heure ; textes que j'ai déjà lus et relus pour préparer mon homélie, mais ils sont si beaux et si riches...
Puis, je rentre. Bréviaire, préparations diverses ; ensuite, après avoir étendu ma lessive, je pars à Talmont.
J'arrive à l'église à 10h15, pour veiller à tout préparer, surtout en vue des baptêmes qui vont suivre.
10h30 à 11h, je salue les paroissiens ou estivants qui arrivent nombreux ; c'est un moment que j'apprécie, tandis que chacun me donne de ses nouvelles, avec sourire et humour le plus souvent.
Très belle assistance ce matin, avec des personnes que l'on sent "heureuse de chanter à pleine voix", comme me l'a dit quelqu'un à la sortie de la messe.
Quelques remerciements et au revoir des uns et des autres alors, tandis qu'une famille m'invite à déjeuner, mais je suis déjà retenu... Frappant : j'ai prêché sur la prière, en racontant comment moi-même je prie, en m'appuyant sur des faits de vie, et à la fin de la messe, un jeune, qui se trouvait au 1° rang, me serre la main en me disant ceci : "Merci de nous avoir rappelé qu'il faut prier." Je n'ai rien pu répondre !
Arrivent alors, dans une joyeuse effervescence, les quatre familles qui viennent faire baptiser leurs enfants. Ils ont fort bien préparé la célé, et ont été très heureux de la vivre, fraternellement, et dans une réelle foi je pense. En tout cas, eux aussi chantaient !
Mais il est déjà 13h. Le temps de continuer l'échange après les baptêmes, de ranger les affaires, de passer au presbytère déposer les documents, ce n'est qu'à 14h que je me pointe dans la famille d'anciens paroissiens qui m'a invité à déjeuner. Très beau temps de partage bien : cela fait du bien. Quelle chance pour les prêtres d'avoir ainsi des amis et des soutiens !
Mais, dès 15h40, je dois les quitter pour aller célébrer une 2° Eucharistie, à la chapelle de Bourgenay cette fois-ci, avec un groupe qui vit 3 jours de marche et de réflexion à l'initiative des Soeurs de Bourgenay : moment de prière très profond !
Ensuite, une heure de sieste ; puis, direction les Sables, où les amis Juifs m'ont invité pour une célébration à la Synagogue, à la mémoire de défunts récents, dont le père du grand Rabbin de France, habitué des Sables d'Olonne ; cet homme est décédé lundi dernier. 1h30 de prière, en hébreu, dans une Synagogue comble à cette occasion. Avec présence de membres du groupe interreligieux des Sables et de la Roche, dont un responsable musulman ; nous étions invités car l'un des défunts était membre de ce groupe.
Puis, un apéro sympa, suivi d'un partage de bonnes choses rappelant l'Afrique du Nord, dans un bel échange fraternel, jusque vers 22h30.
Extinction des feux vers 23h ! Ouf ! Ce n'est pas rien, une vie de retraité !!!
Mais que c'est beau !
Seigneur, Allah, Yahvé, merci  !

samedi 23 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2178 : "L' Eglise regarde avec estime les musulmans" (Concile Vatican II)

L'Eglise diocésaine de Luçon vient de traverser une mauvaise passe, ces dernières années, et nous en avons tous souffert. Mais cela ne doit pas nous empêcher de souligner tout ce qui a pourtant continué à avancer, à bouger, à grandir, dans notre cher pays de Vendée. Je pourrais citer 1000 choses ! Je m'en tiendrai à quelques exemples : le dynamisme du Secours Catholique et de la Pastorale des migrants, l'engagement des catéchistes, des responsables accompagnant les familles en deuil, la vitalité des mouvements, les initiatives multiples prises ici et là, dans les paroisses ou autres, etc.  Pardon pour ce que je n'ai pas cité !
Et parmi ce qui va bien, il y aussi tout ce qui touche au dialogue interreligieux. Un petit rappel concernant ce qui se passe sur le Pays des Olonnes à ce sujet, depuis 4 mois seulement, par exemple :
-  21 février, salle comble pour communier au magnifique témoignage de Thrinlé, moine bouddhiste.
-  25 février, encore nombre de personnes pour entendre la belle intervention d'un musulman, Ali, très engagé dans le dialogue.
-  18 mars, une juive des Sables, Hélène, donne sa pensée par rapport à Marie, femme juive.
-  4 avril, le pasteur protestant de la Roche, Jacques, est intervenu pour évoquer la vie de Martin Luther King, assassiné il y a 50 ans
-  et enfin, mardi dernier 19 juin, c'est une catholique, Christiane, chargée sur le diocèse des relations avec les musulmans, qui est venue nous aider à mieux saisir les joies et les exigences du dialogue interreligieux.
Impossible de résumer la richesse de son intervention !  Seulement quelques échos, trop brefs  :

+  les joies du dialogue, c'est, par exemple, comme l'a souligné Ali au cours de l'échange, que "l'on se nourrit les uns des autres." On prend le temps, en écoutant l'autre, de découvrir ce qu'il croit, ce qu'il vit de beau. Tout cela nous aide à construire un véritable "vivre ensemble". L'enjeu, c'est de vivre cette co-existence de la manière la plus respectueuse et la plus harmonieuse possible. Dialoguer, c'est oeuvrer à bâtir une société nouvelle.

+  mais concrètement, les différences que l'on constate entre nous, cela constitue un choc, car cela nous remet en question ; et l'on peut se sentir agressé, par rapport à la réalité de l'islam plus particulièrement. Christiane nous a présenté 3 conditions pour un dialogue vrai :
        1  -  éviter d'avoir un sentiment de supériorité, ou de chercher à vouloir convertir l'autre. Cela peut nous empêcher d'être à son écoute et de le comprendre !
        2  -  avoir l'estime de l'autre, comme nous y invite le Concile Vatican II dans sa déclaration sur "Les relations de l'Eglise avec les religions non-chrétiennes" où il est dit, au n° 3 : "L'Eglise regarde avec estime les musulmans", texte à relire et à méditer ! Il ne s'agit pas de les "tolérer", mais de les respecter, en faisant taire nos idées toutes faites et en considérant l'autre comme un frère.
        3  -  rester fidèle à nos convictions, mais les dire en respectant l'autre, dans l'humilité et la prière, à la façon dont Jésus s'est mis à genoux devant ses disciples

Je laisse la conclusion à Marie-Jo, qui m'a envoyé le mail suivant : "Je voudrais te dire, à toi et à l'équipe qui a préparé, que la soirée avec Christiane était de grande tenue.  Incroyable !  Cela m'a requinquée, et je ne dois pas être la seule !  La soirée était un bon remède contre l'état morose.  Un sans faute et une salle de qualité, bien pleine."
En tout cas, la riche participation à nos soirées interreligieuses prouve que cela répond à un réel besoin. Nous allons donc continuer dans cette direction après l'été.

dimanche 17 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2177 : "Loué sois-tu Seigneur pour notre soeur et notre mère la terre !"

Très beaux textes de la liturgie de ce dimanche, évoquant la splendeur de la nature ; comment les avons-nous entendus ?
-  Ezékiel : "A la cime du grand cèdre, je cueillerai une tige et, sur la plus haute montagne d'Israël, je la planterai. Elle portera des rameaux et donnera du fruit, elle deviendra un cèdre magnifique."
-  Marc : "D'elle-même, la terre produit d'abord l'herbe, puis le fruit, enfin du blé plein l'épi."
Je vous renvoie à ces textes magnifiques, qui m'ont donné l'idée, en ce jour, d'orienter mon homélie sur le respect et l'amour de la nature.
Je me suis référé à la Lettre encyclique du pape François "Loué sois-tu", dont voici trois brefs extraits :
-  "Loué sois-tu, mon Seigneur", chantait St François d'Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une soeur, avec laquelle nous partageons l'existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts." (1)
-  "Tout comme cela arrive lorsque nous tombons amoureux d'une personne, chaque fois que François regardait le soleil, la lune ou les animaux, même les plus petits, sa réaction était de chanter." (11)
-  "St François nous propose de reconnaître la nature comme un splendide livre dans lequel Dieu nous parle et nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté." (12)
Au cours de mes longues marches, ces temps derniers, je me disais : comment cette petite fleur est-elle arrivée là ?  Qu'est-ce qui explique la beauté de notre littoral ?  Quel message les arbres ont-ils à nous transmettre, du haut de leur présence apaisante ?  Comment ont-ils grandi, se sont-ils développés et épanouis ?
Le plus souvent, en voiture, nous traversons notre belle région rapidement, sans prendre le temps d'apprécier les beautés du ciel, de la terre et de la mer.  Regarder gratuitement les nuages défiler dans le ciel, entrer dans le grand mouvement de vie de la mer, inviter nos petits-enfants et nous-mêmes à nous arrêter pour savourer le chant d'un oiseau, n'est-ce pas aussi cela, notre mission de chrétiens ? Vivre en fraternité avec la création.
"Et Dieu vit que cela était bon !" Cela fait sans doute partie du bonheur de Dieu que de voir ses enfants admirer sa création et la respecter, planter des arbres, trier ses déchets, ne pas salir la nature, protéger les espèces, traiter correctement les animaux...
Au moment de l'offertoire, j'ai invité l'assemblée à offrir au Seigneur, non seulement nos vies humaines, mais aussi, la vie, la beauté de la création.
En tout cas, il nous faut faire mentir cette affirmation de George Sand, du moins dans sa 2° partie,  selon laquelle "la nature est une oeuvre d'art, et l'homme n'est qu'un arrangeur de mauvais goût."
La nature nous le rendra !

samedi 16 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2176 : Pourquoi se marier à l'église ?

Voici que revient la période des mariages : une époque que j'aime bien car l'on voit, à cette occasion, des foules nombreuses, joyeuses, heureuses, emplir nos église de jeunesse, d'espérance et de bonheur. C'était bien le cas ce matin, en l'église du Bernard, où j'ai eu le bonheur d'accueillir, avec tous leurs proches, Séverine et Bruno, pour leur engagement plein de ferveur à se rester fidèles toujours, dans la grâce de Dieu.
Eux-mêmes sont croyants. Mais ils m'avaient fait part, lors de la préparation, du fait que, dans l'assistance, il y aurait, comme lors de chaque mariage à l'église d'ailleurs, un certain nombre de non croyants.
Effectivement, lorsque, dans l'homélie, j'ai reconnu que l'on peut aussi réussir sa vie de couple sans se référer à Dieu, j'ai vu plusieurs personnes "opiner du chef", en accord avec ce que je venais d'exprimer. Nous croyants en effet, il nous faut rester modestes, et savoir reconnaître que nous ne sommes ni au-dessus, ni meilleurs que les autres, et que les croyants n'ont pas le monopole de l'amour vrai.
Ce qui s'explique facilement d'ailleurs : l'homme étant créé à l'image de Dieu, il est normal que, s'il reste fidèle à sa nature humaine profonde, il puisse donc, lui aussi, vivre, même si c'est implicitement, et sans en avoir forcément conscience, en accord avec le projet de Dieu.
Mais je n'en suis pas resté là. Je ne vais pas vous retranscrire toute mon homélie, mais j'ai pris l'exemple suivant : se marier, c'est comme se lancer, dans une petite barque commune, sur un immense océan, un peu inconnu, et essayer de naviguer au mieux, avec nos forces humaines, en gérant, de la meilleure façon possible, notre navigation. Mais se marier à l'église, c'est prendre le Christ avec nous dans la barque, comme capitaine, comme skipper, pour qu'il nous accompagne et nous guide, de sa force, de son expérience, de ses lumières, tout le temps de la traversée.
Et déjà, qu'est-ce qui se passe, au cours de la cérémonie du mariage chrétien ? Deux choses essentielles :
-  les époux font entrer Dieu dans leur amour ; ils lui proposent d'y prendre une place, d'y jouer un grand rôle.  Ils lui ouvrent en grand la porte de leur coeur et de leur vie.
-  et d'autre part, ils font entrer leur amour en Dieu ; ils déposent leur amour dans les mains de Dieu, dans le coeur de Dieu.
Lors d'une journée de mariage, l'on se dit parfois : il y aura d'abord le passage chez la coiffeuse ; puis, on ira à la mairie ; ensuite, la célé à l'église ; puis, le verre de l'amitié, suivi du repas, etc. Mais, dans l'optique chrétienne, il n'est pas possible de voir les choses seulement ainsi, Dieu en effet n'étant pas un petit point parmi d'autres au cours du déroulement de la journée.
La relation à Dieu, c'est d'un autre ordre en effet que le passage chez la coiffeuse ou le repas !  Car c'est ce qui fonde, ce qui explique, ce qui éclaire tout le reste, que ce soit lors de cette journée de mariage ou tout au long de la vie des époux.
Le mariage chrétien donc, cela consiste à ce que les époux ancrent leur amour non seulement sur la force de leurs sentiments humains mutuels, mais sur la force même du Christ, source de tout amour. L'objectif de la cérémonie à l'église, c'est de permettre aux époux de plonger intimement leur amour dans l'immense Amour de Dieu !
Tel est ce que nous les prêtres, ou les diacres, nous essayons d'expliquer au mieux, à l'occasion de chaque mariage sous les voûtes de nos églises.
Mais en fait, c'est l'Esprit-Saint qui assure la plus grande part de ce "service d'Amour", dans le coeur de chacun !

jeudi 14 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2175 : Le bateau de la discorde (Le Fumiarius)

Non, aujourd'hui, je ne reparlerai pas de l'Aquarius, cette "Arche de Noé" du 21° siècle qui fait en ce moment honneur à l'humanité ; par contre, je vais vous entretenir à propos du  "Fumiarius".
Le "Fumiarius" ?  Mais de quoi donc s'agit-il ?
Ce matin, Marc est venu me dire : "Vite, venez voir le bateau !"
Je suis alors sorti de mon bureau pour apercevoir en effet un immense bateau, camouflé sous une énorme bâche, posé sur un camion gigantesque, à l'arrêt juste dans la rue toute proche.
Et, tout autour, des personnes courant en tout sens pour étudier comment débloquer la situation.
Ce pauvre yacht en effet n'arrivait pas à affronter  les courants contraires l'empêchant de voguer vers sa destination : la mer.
En l'occurrence, un virage trop étroit, difficile à manoeuvrer.
Il a fallu trouver les propriétaires de ces voitures, lesquelles, quoique garées tout à fait légalement, le long de la route, gênaient la progression de ce convoi géant.
Tandis que derrière, sur des centaines de mètres, peu à peu s'allongeait la file d'attente des automobilistes pris au piège ; et cela durand pas loin d'une heure.
Il fallait entendre les réactions : "Ah oui ! Il paraît qu'il n'y a pas d'argent en France ! Mais regardez cet engin ? Ca vaut combien de millions ?"  "Et s'il n'y avait que celui-là !" "Avec quel argent le proprio a-t-il pu s'offrir un tel gouffre ?"  Etc.
La lutte des classes a encore de beaux jours devant elle !
Je repensais à la réflexion de notre président entendue hier :  "Il se dépense un pognon de dingue, et ça sert à quoi ?"
Eh bien, monsieur le Président, ce pognon, il permet à des dingues de s'offrir des petits cadeaux, c'est clair !
Cela m'a fait penser à cette remarque de Sophocle, dans "Antigone" : "L'argent, ah !  Fléau des humains !"
Caché sous sa bâche, je n'ai pu déchiffrer le nom de ce bateau ; mais je me suis permis de lui en affubler un : "Le Fumiarius", du mot "fumier".
Pourquoi cela ?
Mais, en référence à ces phrases du pape François, lors de son discours à la 2° Rencontre mondiale des mouvements populaires qui s'est tenue à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie, le 9 juillet 2015 : "On est en train de châtier la terre, les peuples et les personnes de façon presque sauvage. Et derrière tant de douleur, tant de mort et de destruction, on sent l'odeur de ce que Basile de Césarée (évêque en Cappadoce, 330-379) appelait "le fumier du diable" ; le désir sans retenue de l'argent, érigé en idole."
Fumier du diable, Fumiarius...
Diable !!!
Mais nous, dans quel bateau allons-nous embarquer ?
L'Aquarius ?  Le Fumiarius ?
Lequel allons-nous sponsoriser ?
L'Aquarius en tout cas, c'est la barque de Pierre, la barque de François, l'Arche de Noé, en train de sauver l'avenir de l'humanité.
Et à bord de tous les Aquarius du monde, sur mer, mais aussi sur terre, des millions de visages de Jésus, sauvés !

- P-S  :  Peut-être un jour l'orgueilleux bateau se mettra-t-il au service de personnes désargentées ? C'est cela, espérer !

mardi 12 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2174 : La parabole du Bon Samaritain, version "migrants"

En Luc 10/29-37, on lit ceci : "Un homme de loi demanda à Jésus : "Et qui est mon prochain ?"
Des hommes et des femmes traversaient la mer aux mille dangers, comme jadis, entre Jérusalem et Jéricho,  le désert de Juda, infesté de bandits. Angoissés, terrorisés, totalement démunis, ils fuyaient leur pays, à l'image de ces pas moins de 920.000 déplacés en Syrie, d'après le journal "Ouest-France" de ce mardi. Parmi eux, des blessés, des femmes enceintes, des enfants en bas âge ; physiquement, moralement, ces naufragés rescapés étaient "à moitié morts", comme Luc le dit du blessé de la parabole.
Il se trouva qu'un premier gouvernement était censé les accueillir ; il eut connaissance de leur détresse, mais passa à bonne distance en clamant tout haut, façon de s'excuser : "C'est au tour des autres de s'occuper d'eux à présent ; nous, on a déjà donné !"
Un autre gouvernement fut mis au courant de ce drame en cours. Il refusa lui aussi de prendre en charge ces naufragés, prétextant, comme le précédent, qu'il s'en serait bien occupé, mais qu'il n'y avait pas de place chez lui.
Un troisième "lévite" lui, pourtant surnommé "Jupiter", car se jugeant en général plus malin que tous les autres, garda le silence, "comme si rien de n'était", poursuivant benoîtement son chemin au sommet de son royaume "en marche".
Quand tout à coup arriva une bonne âme qui, elle, venait de bien plus loin. Cet homme était un Samaritain !  Pardon, un socialiste ! Un vrai sans doute, soucieux du social véritablement. Et, alors qu'il n'avait pas plus de moyens ni de facilités que les trois précédents, d'ailleurs sans qu'on ne lui ait rien demandé, il se porta candidat pour aider ces malheureux, et même, à les recevoir chez lui, pour les soigner, les guérir et les sauver.

 Je dois quand même rajouter certaines choses :
-  honneur à la marine et aux garde-côtes italiens, ainsi qu'aux navires marchands qui, les premiers, avaient secouru en mer ces malheureux, avant de les transférer sur l'Aquarius.
-  merci à ces autres bons Samaritains italiens que représentent les maires de sept villes qui s'étaient déclarés prêts à accueillir le bateau : Naples, Palerme, Messine, Tarente... Ainsi qu'aux inlassables militants des ONG italiennes.
-  de leur côté, le gouvernement allemand, très engagé dans l'accueil des réfugiés, ainsi que le HCR (Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés) et la commission européenne ont mené toute une action que pour que ces rescapés soient accueillis dignement.
-  malgré tout, Malte a quand même décidé de fournir du ravitaillement au bateau, pour sa longue et pénible traversée de 1300 kms jusque dans l'Espagne socialiste, à Valence.
-  quant à la France, aurait-elle perdu son âme ?  Pour reprendre la forte interpellation lancée par le pape Jean-Paul II lors de son passage à Paris, dans son discours au Bourget, en 1980 : "France, fille aînée de l'Eglise, qu'as-tu fait de ton baptême ?" Et les valeurs de l'Evangile alors, on s'en fout ?
 Je cite le "Ouest-France" de ce jour : "Sans une bonne âme, en l'occurrence espagnole et non pas française, le navire serait encore à la dérive." Et "La Croix" de ce mardi de faire ce même constat : "C'est finalement l'Espagne qui a sauvé l'honneur en ouvrant un de ses ports. La France, elle, est restée silencieuse." Mis à part cependant les protestations de même des députés de la République en marche, et bien entendu de l'ensemble des ONG françaises, qui ne reconnaissent pas les valeurs fondamentales de leur pays à travers un tel comportement. Par contre, pas de voix forte dans l'Eglise de France,... ni de la part des cheminots !
Imagine-t-on le bon Samaritain de l'Evangile revenant vers lui, 72 h après avoir vu le blessé dans le fossé, pour lui tenir le discours suivant : "Si je ne fais rien pour vous, ce n'est pas que je n'ai pas pitié de vous, mais c'est "pour des raisons de fond". Tout d'abord, qu'est-ce que vous faisiez en cet endroit, au lieu d'être resté chez vous ? Deusio : je ferai quelque chose quand tous les autres le feront aussi."

"Jésus demanda alors : "Lequel s'est montré le prochain de ces malheureux, victimes des bandits ?"
L'homme de loi lui répondit : "C'est celui qui a fait preuve de bonté envers eux."
Jésus lui dit alors : "Va, et toi aussi, fais de même ,!"

lundi 11 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2173 : Mille mercis aux Soeurs de Mormaison

Il y a des souvenirs qui marquent ! Je revois encore, même si cela remonte à une soixantaine d'années, ces deux jeunes religieuses, aux visages si beaux, arrivant dans notre petite paroisse du Gué de Velluire pour prendre en charge la maternelle et l'école des filles. On aimait bien aussi nos institutrices précédentes, mais elles étaient tellement âgées...  Et voici que, tout à coup, ces deux religieuses dites "de Mormaison" apportaient dans notre sud-Vendée un réel air de jeunesse et un souffle nouveau. Au même moment, nous avions comme curé un jeune prêtre très dynamique et très ouvert ; si bien que je peux dire que notre paroisse a pris alors un vrai coup de jeune, et tout le monde en était enthousiasmé.  D'autant plus que ces soeurs étaient vraiment douées : musiciennes, pédagogues, proches des jeunes... J'étais séminariste alors, et leur beau témoignage me faisait du bien.
J'y repensais, hier, lors de la très belle célébration de clôture du Jubilé des 200 ans de cette Congrégation des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie. Qu'il s'en est passé des choses, que de miracles accomplis durant ces 200 années, durant lesquelles des milliers de femmes, jeunes puis moins jeunes, ont servi de tout leur coeur, de toute leur âme et de toutes leurs forces, et notre société vendéenne, et notre Eglise. Il y en aurait des témoignages à partager, des livres entiers à écrire, sur la fécondité humaine et spirituelle de leur vocation et de leur engagement. Et cela, dans une dimension missionnaire universelle : en France d'abord, dans plusieurs diocèses ; puis, à Madagascar, en République Dominicaine, au Congo, à La Réunion...
Pour mon compte, je ne peux oublier la richesse de l'action pastorale vécue en lien avec les soeurs des Sacrés-Coeurs dans les diverses paroisses où je les ai rencontrées, lors de mes nominations successives : aux Herbiers d'abord, durant 5 ans ; des religieuses habitant en HLM dans un quartier populaire, travaillant en usine ou autres. Qui m'ont d'ailleurs soutenu à fond durant les 9 années que j'ai passées ensuite au Mali. Puis, sur Ste Thérèse à La Roche s/Yon, où elles avaient un beau rayonnement également. Pendant les 10 années où j'ai été curé des Sables d'Olonne, que de rencontres vécues avec les soeurs, que d'échanges amicaux, spirituels, avec des communautés très en prise sur leurs quartiers, comme aux Nouettes ; en lien avec le monde populaire, les migrants, etc. Ensuite, même expérience très riche avec elles sur les paroisses de Fontenay-le-Comte, mais aussi de Fontaines, où j'ai retrouvé avec bonheur Soeur Thérèse, l'une des deux soeurs accueillies au Gué de Velluire il y a déjà si longtemps.
A présent, me voici plus que jamais lié avec ces religieuses, puisque j'ai été nommé "Chapelain" (!) du Centre spirituel Notre-Dame de l'Espérance, à Bourgenay, même si je suis surtout prêtre auxiliaire pour les paroisses de Talmont et de Jard, où je suis également un peu en lien avec les soeurs des Sacrés-Coeurs qui y ont une communauté. J'ai même reçu une lettre que je conserve précieusement, intitulée ainsi : "Olivier Gaignet  -  Soeurs de Mormaison -  Bourgenay" !  Quel honneur !
En tout cas, j'en suis l'heureux témoin à Bourgenay, les soeurs passent très bien au sein de la paroisse comme auprès de la population ; elles ont du punch, des idées, le sourire et la foi.
Mais quel est donc leur secret ?  Il est résumé dans cette image-souvenir distribuée hier à la fin de la célébration : "Puisons dans le Coeur de Jésus notre espérance et notre joie."

samedi 9 juin 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2172 : 100 kilomètres en 4 jours

Je ne suis pas sûr que cela intéresse grand monde, mais cette semaine, profitant d'un temps libre, je me suis décidé à parcourir à pied, sac à dos, la côte sud-vendéenne, des Sables d'Olonne jusqu'à à la Pointe d'Arçay à la Faute-sur-Mer. Et cela, malgré les annonces d'orage et de mauvais temps, qui ont failli me dissuader. Par la route, cela fait environ 100 kms, en 4 jours, de mardi à vendredi ; mais sans doute bien plus par les sentiers, dont principalement le GR 8 qui longe toute la côte en Vendée, mais qui parfois fait des tours et des détours, par ex. dans la forêt de Longeville, ce qui allonge d'autant le circuit. A l'aller, par le GR, et au retour, par les plages, ou sinon, les pistes cyclables. Une autre fois, il me faudra encore 4 jours pour terminer ce parcours, depuis Bouin jusqu'aux Sables d'Olonne, avec une distance à peu près semblable.
Qu'est-ce qui m'a marqué ? La nature d'abord, et sa beauté : le souffle du vent sur les grandes herbes, la fraîcheur des jardins à l'aube, les oiseaux qui entonnent leurs chants du matin, les fleurs qui semblaient s'ouvrir à mon passage (!), les coquelicots partout présents, les arbres qui me regardaient passer, un peu envieux de ne pouvoir bouger ni partir au loin avec moi. Mais aussi, la beauté naturelles des dunes, si fragiles, le lent mouvement de la mer, les rochers immobiles, le sable partout présent, la splendeur de la forêt, cette merveille que représentent les marais, l'azur du ciel, comme les pluies d'orage, sous lesquelles j'ai ployé le dos, trempé jusqu'aux os, tout en bénissant le Seigneur, comme on le chante avec le Cantique de Daniel 3 : "Vous toutes, pluies et rosées, bénissez le Seigneur."
Autre point marquant : les rencontres. En fait, j'ai rencontré très peu de marcheurs sac à dos : un seul à vrai dire, sur les 100 kms, une jeune femme, trempée comme moi ; pas sur un sentier en plus, mais près du lac Tanchet, aux Sables d'Olonne. Cette absence m'a manqué. Par contre, énormément de cyclistes, dont un sur deux me faisaient un sourire ou me saluaient. Long échange, sous un arbre, avec un cycliste dégoulinant sous la pluie : "nous, en vélo, on n'a pas de parapluie" me déclara-t-il, un peu jaloux du mien. Personne donc à qui parler sur les sentiers, les joggers passaient trop vite ; peu de monde également dans les rues des villages, aux portes et fenêtres souvent closes. En définitive, mes discussions se sont tenues surtout avec des employé(e) des voiries, sur chaque commune ; je commençais par les féliciter de leur travail, et ils enchaînaient tout de suite sur leur joie de tenir propres et belles les rues et allées de leur commune ; "en vue du Tour de France" m'a-t-on dit plusieurs fois !
Un dernier point, sans doute le plus essentiel. Goethe disait : "Je marche pour savoir où je vais." Et moi aussi, si j'ai fait ce chemin, c'est avant tout pour prendre le temps de vivre, le temps de penser, le temps de prier. J'ai passé ces 4 jours à remercier le Seigneur de pouvoir encore ainsi marcher, à près de 76 ans, avec un sac à dos. La chance d'avoir du temps, pour contempler, pour méditer, pour rêver aussi. Tout en laissant défiler dans mon coeur tant et tant de visages, de paroissiens, de famille, d'amis, avec lesquels j'ai cheminé ça et là, tout au long de ma vie d'homme et de prêtre. En portant les uns et les autres dans ma prière, pour les remettre dans la main de Dieu.
Où est-ce que je vais ?  Avec vous tous dans mon coeur, vers Dieu !