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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 25 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3080 : Un autre regard, non sur "la fin de vie", mais sur "la VIE" !

Je suis un peu scandalisé devant le discours tenu par beaucoup à propos de de que l'on appelle "la fin de vie" ;  celle-ci étant présentée comme une période de l'existence où généralement, la santé se dégrade, où l'on perd son autonomie, où l'on devient impuissant et dépendant, tandis que la souffrance et la maladie grignotent et affaiblissent nos forces vitales ; au pire, tout cela étant décourageant, si l'on n'est pas bien accompagné, dans ces conditions difficiles, l'on peut en arriver à souhaiter une aide à mourir. 

Mais, est-il possible d'envisager la fin de vie autrement ?  Une amie, Rollane, explique ceci : "A l'âge où j'arrive, je me suis sentie fragile, vulnérable, en régression ; mais j'ai eu la chance d'être bien entourée ; j'étais chouchoutée !  J'ai alors connu un sursaut radical. J'ai pris conscience que je n'étais pas qu'un corps vieillissant, et que je ne devais pas subir passivement les assauts de l'âge.  Il me semble que, avec l'âge, nos ressources continuent à croître. L'important, c'est d'assumer sa vie, même dans le grand âge ou la maladie, et de lui donner du sens.  Je crois qu'il faut apprivoiser le "bien vieillir", penser sa vie, lui donner du sens, pour, malgré et au coeur de nos misères, profiter d'elle jusqu'au bout."

Dans un tel cadre, que signifie la formule "en fin de vie" ?  N'est-ce pas un prétexte pour conclure que certains, dont, semble-t-il, la vie ne représente plus aucun intérêt, ni pour la société, ni, c'est bien plus grave, pour eux-mêmes, souhaitent disparaître et être ainsi soi-disant délivrés de leurs misères ?  A ce propos, j'aime bien la précision apportée par un militant ACO de Mortagne-sur-Sèvre, ma précédente paroisse, que j'avais notée soigneusement : "La vieillesse, ce n'est pas la fin de la vie, mais c'est de la VIE. Il faut essayer d'habiter son âge, d'accueillir ses misères, et en conséquence, de se préparer à vivre autrement." 

 La vie alors est un combat ; il s'agit d'être des vivants jusqu'au bout. Et la société doit offrir aux personnes handicapées, malades et dépendantes, les moyens de mener une existence dans la dignité. Comme l'exprime le psaume 92/13-16, grâce à la qualité de l'entourage, "dans la vieillesse, ils restent florissants." J'en ai fait moi-même la dure expérience, tandis que j'ai frôlé l'issue fatale lors de mon récent AVC : au lieu de tricoter sans arrêt des pensées négatives, face à la maladie, avec l'aide du Ciel et des autres, il est bon d'envisager notre avenir autrement.  Comme le disait Jean-Louis Servan-Schreiber : "Chaque minute arrachée à la maladie est un privilège.  Personnellement, je me rends disponible au simple plaisir d'exister." Il serait évidemment contradictoire, dans un contexte de soutien vrai à des personnes désespérées, d'envisager alors ce que certains appellent, de façon  antinomique, c'est-à-dire, dans des termes qui s'opposent l'un à l'autre, "une mort dans la dignité" !

Je vous joins une petite prière, éloquente, pleine de bon sens et d'humour, attribuée peut-être à Ste Thérèse d'Avila : "Seigneur, apprends-moi à faire silence sur mes maladies et mes ennuis de santé.  Apprends-moi à supporter avec patience la description que font les autres de leurs maladies." 

Méditons cet extrait d'une prière prononcée par Jean-Paul II pour ses 65 ans, en 1985  : 

  "Je rencontre quotidiennement dans mon entourage des personnes âgées que Tu éprouves fortement : elles sont paralysées, handicapées, impotentes et souvent n'ont plus la force de Te prier, d'autres ont perdu l'usage de leurs facultés mentales et ne peuvent plus T'atteindre à travers leur monde irréel.  Je vois agir ces gens et je me dis  :  "Si c'était moi ?"  Alors Seigneur, aujourd'hui même, tandis que je jouis de la possession de toutes mes facultés motrices et mentales, je T'offre à l'avance mon acceptation à ta sainte volonté, et dès maintenant je veux qu si l'une ou l'autre de ces épreuves m'arrivait, elle puisse servir à ta gloire et au salut des âmes.  Dès maintenant aussi, je Te demande de soutenir de ta grâce les personnes qui auraient la tâche ingrate de me venir en aide.                                         

 Si un jour la maladie devait envahir mon cerveau et anéantir ma lucidité, déjà, Seigneur, ma soumission est devant Toi et se poursuivra en une silencieuse adoration.  Si, un jour, un état d'inconscience prolongée devait me terrasser,  je veux que chacune de ces heures que j'aurai à vivre soit une suite ininterrompue d'actions de grâce, et que mon dernier soupir soit aussi un soupir d'amour.  Mon âme, guidée à cet instant par la main de Marie, se présentera devant Toi pour chanter tes louanges éternellement.   Amen."  

La 2° partie de cette prière nous fait penser aux personnes qui ont perdu toute conscience ; tout cela est bien mystérieux !  Leur entourage se sent bien démuni... Jean-Paul II nous trace un chemin de foi.  Une présence aimante est nécessaire plus que tout, une présence qui ne soit ni rapide, ni impatiente, ni décourageante, ni destructrice (pour libérer un lit).  Et cela, pour sauvegarder, non pas une mort dans la dignité, mais une fin de vie dans la Dignité !

 

2 commentaires:


Denise a dit…

Vivre dans la Dignité suppose près de la personne âgée ou malade, une présence aimante et régulière.
En ce moment, il est question, dans les médias et les journaux de Marie-Rose, 115 ans, vice-doyenne de l'humanité. J'ai eu la joie de partager ce jour anniversaire, 21 mai, avec sa famille. Marie-Rose fait partie des personnes que je visite dans une maison de retraite des Sables d'Olonne. En dépit des épreuves qu'elle a traversées : perte de ses 2 filles, son mari mort sous les bombardements pendant la seconde guerre mondiale,... Marie-Rose vous accueille toujours avec le sourire. Elle ne se plaint jamais. C'est vrai, elle n'a pas de maladie, même si elle n'entend plus et ne voit plus beaucoup.
Je pense que l'accompagnement chaleureux du personnel soignant de l'Ehpad et la présence aimante de sa petite fille qui vient visiter sa grand-mère, tous les après-midi, donnent à Marie-Rose des raisons de croire à "la Vie" !

Anonyme a dit…

Seigneur merci de m'avoir aidé à accompagner maman jusqu'à son retour à toi. Le dernier mois, elle ne mangeait plus, ne parlait plus... J'étais bien à côté d'elle, est ce cela être serviteur inutile... Mais que ses sourires faisaient du bien, elle attendait patiemment ta rencontre. Merci pour ces beaux moments qui me permettent d'avancer..