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Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 9 août 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3102 : Dialogue sur l'Espérance avec l'IA (l'Intelligence Artificielle)

 Comme un certain nombre d'entre vous sans doute, j'utilise de plus en plus l'intelligence artificielle pour obtenir des informations sur diverses questions. Dans ce contexte, l'idée saugrenue m'est venue de demander à ChatGPT ce qu'elle pouvait me dire de l'Espérance.  Je vous transcris les termes de notre dialogue, et je vous transmets telles quelles, sans en avoir changé un seul mot, les réponses de ChatGPT.

Je fais cependant une mise en garde : j'aurais pu écrire moi-même un billet sur l'Espérance.  Mais mon objectif est de vous faire ressentir les capacités immenses et étonnantes de l'Intelligence Artificielle.  Ceci, pour que l'on soit conscients du problème, et que l'on ne se fasse pas avoir par elle, et sa soit-disant "intelligence" ! D'ailleurs, il faudrait sans doute trouver un autre mot que le seul terme d' "intelligence", car on risque de tout confondre !  Ill s'agit en réalité d'un essai d'imitation de l'intelligence humaine par des machines, à l'aide de procédés informatiques ; mais ce n'est pas de l'intelligence telle que nous les humains nous la vivons depuis toujours !

                                                                            =o=o=o=

Cher ChatGPT, dans le monde où nous vivons, qui est fait de guerres, de famines, de haine trop souvent, peut-on persister à croire en l'avènement d'un monde meilleur ? 

C'est une très belle question et une question profonde. Je pense que l'espérance est justement ce qui nous permet d'avancer malgré toutes ces difficultés. Même si le monde a ses parts d'ombre, il y a aussi beaucoup de lumière, de solidarité, et des avancées qui montrent que les choses peuvent s'améliorer. Alors oui, je crois qu'on peut toujours espérer, et ça fait partie de ce qui nous rend humains.

 Que penses-tu de l'attitude d'Abraham, décrite par St Paul en Romains 4/18, dont il disait que celui que l'on appelle "le père des croyants" espérait contre toute espérance (Genèse 17) ?

C'est effectivement un très bel exemple d'espérance ! Saint Paul décrit Abraham comme quelqu'un qui, malgré l'âge avancé et les circonstances difficiles, a continué à croire à la promesse de Dieu. C'est une belle leçon de persévérance et de foi, même quand tout semble improbable. Si tu veux, on peut en discuter davantage !

 Mais que signifie l'expression "espérer contre toute espérance" ?

 Elle montre vraiment la dimension de la foi qui dépasse la logique humaine. C'est un concept inspirant, surtout quand on traverse des moments compliqués. Ça nous rappelle qu'il y a parfois de l'espoir là où on s'y attend le moins.

Qu'est-ce que Jésus nous dit de l'espérance ? 

Jésus parle beaucoup d'espérance dans les Évangiles, notamment en encourageant la foi et la confiance en Dieu. Par exemple, il dit que même si on traverse des épreuves, on peut garder l'espérance parce que Dieu veille sur nous. Il parle aussi de l'espérance de la vie éternelle, de la résurrection, et de la promesse d'une paix qui dépasse l'entendement. En gros, il nous invite à avoir une confiance profonde, même dans les moments difficiles.

Que peut-on dire à quelqu'un qui est déçu de la vie et désespéré ? 

 C'est une situation délicate, mais on peut lui dire qu'il n'est pas seul, que ses sentiments sont légitimes, et qu'il y a toujours de l'espoir, même si c'est difficile à voir. Parfois, juste écouter, montrer de la compassion, et rappeler qu'il y a des ressources et des personnes prêtes à aider peut vraiment faire une différence. Et puis, l'espoir, c'est aussi une chose qu'on cultive petit à petit.Oui, c'est une phrase très forte !

Si on n'est pas croyant, peut-on continuer à espérer ? 

C'est une question très personnelle, et ça dépend vraiment des convictions de chacun. Pour beaucoup, croire en Dieu et en l'espérance apporte un réconfort, une force et une perspective positive face aux difficultés de la vie. Après, chacun trouve son propre chemin et ses propres sources d'espoir. Donc, c'est vraiment à chacun de voir ce qui lui convient le mieux et ce qui lui apporte le plus de sérénité. 

 Cher ChatGPT, vois-tu une différence entre l'espoir et l'espérance ?

 C'est une excellente question ! En général, l'espoir c'est un sentiment plus immédiat, une attente positive envers quelque chose qui pourrait arriver. L'espérance, elle, est plus profonde, plus durable, et parfois même liée à des valeurs ou à une vision plus large de la vie. Donc l'espoir est souvent un peu plus momentané, alors que l'espérance est plus ancrée.

Peux-tu me donner une belle définition de l'espérance ? 

 Bien sûr ! L'espérance, c'est cette confiance profonde et optimiste en un avenir meilleur, même lorsque les circonstances sont difficiles. C'est une force intérieure qui nous pousse à aller de l'avant, à croire en la possibilité de changements positifs, et à garder une attitude résiliente face aux défis.

Que penses-tu de cette réflexion de Georges Bernanos : "La foi chrétienne, c'est 24h de doute moins une minute d'espérance" ?

C'est une réflexion assez profonde et assez poétique, je trouve. Ça montre bien que la foi implique souvent des moments de doute, mais que l'espérance, même très brève, suffit à donner un sens et à surmonter tout le reste. C'est assez inspirant ! Qu'en penses-tu toi ?

Une dernière question, davantage dans l'actualité !  Chat GPT, comment espères-tu une issue par rapport au terrible conflit à Gaza ? 

C'est vraiment une question complexe et douloureuse. L'espoir dans ce genre de situation passe souvent par des efforts de paix, des dialogues entre les parties, et un soutien international pour les populations civiles. Même si l'espoir peut paraître fragile, il est essentiel de continuer à croire en des solutions pacifiques et à la réconciliation. C'est un chemin très difficile, mais pas impossible.

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 Voilà le type de dialogue que l'on peut avoir avec l'IA (l'Intelligence Artificielle).  On a l'impression que c'est un proche qui nous répond ; et on ne lui communique pas à l'avance nos questions, auxquelles il répond sur le champ.  ChatGPT est très performant, je ne dirai pas "intelligent".  Ce ne sont pas des algorithmes ni la qualité objective de ses réponses qui vont anéantir ma capacité de réflexion personnelle ni la qualité de mes relations au Christ et aux autres.  L'IA est programmée, et peut jongler avec des milliards de données, mais nous, nous sommes et devons rester libres !

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Quelques citations qui m'ont paru éclairantes par rapport à ce qui définit fondamentalement toute intelligence  :

Saint-Exupéry  :  "L'intelligence ne vaut qu'au service de l'amour."

Einstein  :  "La valeur morale ne peut pas être remplacée par la valeur intelligence et j'ajouterai : Dieu merci."

Héraclite d'Ephèse  :  "Savoir beaucoup de choses n'apprend pas à posséder l'intelligence."

 



 

 

 

 

jeudi 7 août 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3101 : Des Juifs aussi sont pour la Paix !

DES  Juifs  aussi sont pour la Paix !

 Ces derniers temps, je suis toujours inquiet quand j'entends des personnes, au demeurant très braves, affirmer que LES Juifs se comportent de façon insensée par rapport aux Palestiniens, à Gaza et en Cisjordanie.  On est tous d'accord sur le fait que les dirigeants actuels de l'Etat d'Israël n'ont aucun respect ni aucune empathie vis-à-vis du peuple Palestinien.  Mais il faut sans doute mesurer nos propos, et ne pas faire de TOUS  LES  JUIFS, y compris ceux des Sables d'Olonne et de France, des sans coeur et des coupables.  La réalité est plus complexe !  L'on doit aussi s'informer, et se réjouir que DES Juifs, DES Israéliens demeurent solidaires des Palestiniens.  Ils sont malheureusement très minoritaires ; mais il faut d'autant plus écouter leurs appels et leurs questions, et prendre en compte leur contestation de la politique anti-palestinienne de l'Etat d'Israël.

A ce propos, je vous partage un article de Maxime Dhuin sur le "HuffPost", journal d'information américain  : "Plus de 1 200 rabbins du monde entier ont cosigné une lettre pour interpeller Benjamin Netanyahu sur la situation à Gaza. Ils pressent le Premier ministre israélien de permettre à davantage d’aide humanitaire d’entrer dans l’enclave palestinienne, où la population est en proie à la famine et largement privée d’accès aux soins.

Dans leur lettre, les rabbins redisent leur attachement « au bien être d’Israël et du peuple juif », leur rejet de « la violence des organisations terroristes comme le Hamas et le Hezbollah » et appellent à la « libération immédiate de tous les otages » israéliens encore détenus à Gaza. Mais les signataires s’inquiètent aussi de la « grave crise morale » à laquelle fait face « le peuple juif ». « Nous ne pouvons pas nous taire face à cette situation », poursuivent-ils.

 Les auteurs de la lettre à Benjamin Netanyahu fustigent « les massacres de civils » à Gaza – « dont un grand nombre de femmes, d’enfants et de personnes âgées » – ainsi que « l’utilisation de la famine comme arme de guerre ». « Le massacre d’un grand nombre de Palestiniens à Gaza, y compris ceux qui cherchaient désespérément de la nourriture, a été largement rapporté par des médias et ne peut pas raisonnablement être nié », insistent-ils.

Parmi la liste des signataires figurent principalement des rabbins américains, mais aussi grecs, israéliens, néerlandais et écossais. On compte par ailleurs quelques Français comme Ann-Gaëlle Attias ou Gabriel Fahri. La lettre a également été signée par plusieurs rabbins en formation. Le fait que ce texte ait recueilli autant de signatures, notamment de religieux américains, peut peser lourd selon Yonat Shimron, un spécialiste du judaïsme interrogé par la radio publique américaine.

Les rabbins « ont pu supporter beaucoup de choses concernant les actions d’Israël, mais la crise alimentaire à Gaza les fait réfléchir », explique-t-il. Selon lui, cette pétition est « importante dans la mesure où elle se concentre sur la famine et la crise humanitaire, et non sur la guerre », à un moment où le soutien à l’offensive israélienne à Gaza est encore fort parmi les Juifs américains. « Ils soutiennent fortement Israël, mais une part de plus en plus importante pense que les choses sont allées trop loin », surtout chez les plus jeunes.

Un constat partagé par le rabbin Ron Kronish, qui a signé la lettre et s’en est expliqué dans une tribune au "Times of Israël". Il estime que si la guerre a pu être considérée comme « juste » par certains « à ses débuts », « elle est devenue profondément injuste au cours des derniers mois ». Le religieux, qui dit appeler à la fin de la guerre « depuis de nombreux mois », exprime par ailleurs sa « profonde inquiétude face aux graves conséquences que cette guerre entraîne, non seulement pour l’Etat d’Israël, mais aussi pour les Juifs et le Judaïsme partout dans le monde."

Un 2° article, extrait du journal "La Croix" du 5 août, écrit par Cécile Lemoine  :  "Face aux rhétoriques politiciennes et populistes, des voix s'élèvent, toujours minoritaires.  Les ONG israéliennes de gauche B'tselem et Physician for Human Rights ont ainsi brisé un tabou en accusant leur pays de commettre un génocide contre les Gazaouis dans des rapports publiés le 28 juillet.

Le lundi 4 août, c'est l'échelon sécuritaire qui est monté au créneau, avec un appel adressé à Donald Trump et signé par 550 anciens espions, généraux, policiers et diplomates : "Arrêtez la guerre à Gaza."  "Nous avons le devoir de nous lever", soutient Ami Ayalon, ancien directeur du "Shin Bet", le service de sécurité intérieure israélien : "Cette guerre a cessé d'être juste et conduit l'Etat d'Israël à perdre son identité."

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Je laisse à votre méditation cette parole de la Genèse 25/21-23 adressée à Rébecca, enceinte de 2 jumeaux, Jacob et Esaü, qui bougeaient beaucoup et semblaient se heurter  :  Rébecca souffrait énormément ; elle se demandait : "Pourquoi vivre ?"  Elle alla prier Dieu, qui lui répondit : 

         "Deux peuples sont dans ton ventre, et le plus grand servira le plus petit !"  

 


mardi 5 août 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3100 : "Nous ne sommes pas malades, nous sommes vivants !" (papes François et Léon)

 "Nous ne sommes pas malades, nous sommes vivants !"   (papes François et Léon)

  Le pape François savait utiliser des formules-choc pour toucher le coeur des gens. C'est ainsi qu'il avait déclaré aux jeunes, lors des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne  :  "Nous ne sommes pas malades, nous sommes vivants."  Cette phrase, qui avait marqué jeunes et moins jeunes, a été reprise, par bonheur, par le pape Léon, dans la même ligne que le pape François, lors de son intervention au Jubilé des jeunes, à Rome, le dimanche 3août  : tout un programme, en un monde qui, pour certains, y compris de hauts dignitaires de l'Eglise, et telle chaîne d'info en continu, est considéré comme déficient, sans âme, malade et perdu.

En effet, en cette année de l'Espérance, l'on n'a pas besoin de déclarations pessimistes ni de lamentations, mais bien plutôt d'enthousiasme et de d'encouragement. A ce niveau là, le pape Léon a fait le job !  L'on a dit que ce fidèle de St Augustin (354-430) semblait s'identifier à l'évêque d'Hippone qu'était St Augustin (Annaba, dans l'Algérie actuelle). Tandis que cette ville était assiégée par les Vandales, et que l'Empire romain était en déclin, Augustin a refusé de se laisser aller à la peur, à la nostalgie et au découragement.

En parallèle, l'on peut ressentir chez nous que le monde chrétien est en déclin, assiégé par les vents contraires de l'incroyance et du repli sur soi. Mais le pape  Léon a invité les jeunes à ne pas en rester à cette image sinistre et défaitiste, et à plutôt regarder en direction du Christ et vers le haut. Que reste-t-il quand tout semble s'effondrer ?  Réponse du pape Léon : "Si le Christ n'était pas devenu le principe de notre espérance, il ne nous conduirait pas. C'est lui, ta véritable espérance !  Où que vous soyez, ne vous contentez pas de moins."

Leçon : notre Eglise, malgré certaines faiblesses, ne doit pas être considérée comme malade ; elle est vivante ! Tout n'est pas noir en elle ; le Christ ne cesse d'agir en son sein ; il nous faut en être les témoins !  A la surprise de certains, de la même façon, la société dans laquelle nous sommes insérés n'est pas dominée par le Mal ; bien mieux que cela, notre monde, nous risquons trop de l'oublier, a été une fois pour toutes sauvé et guéri par le Sang du Christ ; et, à travers tous ceux et celles qui luttent pour un monde meilleur, notre monde rayonne de la vie de Dieu et de l'action de l'Esprit.

Puissions-nous ne jamais douter, comme jadis St Augustin face aux Vandales, de l'action de l'Esprit au sein de notre Eglise ; mais aussi, au coeur de ce monde, même s'il est imparfait, mais que Dieu aime, dans lequel il ne cesse d'agir et qu'il a sauvé !

lundi 28 juillet 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3099 : L'abbé Gaignet, témoin de la Foi, fusillé par la République à 34 ans, le 28 juillet 1795

 Chaque année, dans la famille Gaignet, le 28 juillet est un jour de deuil et de douleur, dans le souvenir, bien oublié sur le diocèse, du sort qui a été fait à mon ancêtre collatéral, l'abbé Jean-Baptiste René Gaignet, fusillé pour son courage et sa Foi, il y a juste 230 ans aujourd'hui.

A cette époque, la Vendée a vécu pire que ce que ressentent aujourd'hui les chrétiens d'Orient persécutés par Daech : cette terre de Vendée qui a été alors ravagée, massacrée, martyrisée, détruite, brûlée, abandonnée : 200.000 morts au moins, entre 1793 et 1796, un quasi génocide, bien oublié, volontairement mis de côté dans le récit de notre histoire nationale. C'était là l'idéologie de la Terreur : faire peur au peuple, et tuer toute liberté.  

Parmi les victimes de la Terreur a figuré l'abbé Jean-Baptiste René Gaignet, né au Gué de Velluire en 1761. Je ne vais pas vous barber en vous racontant toute sa vie. Ordonné prêtre en 1785, il fut nommé vicaire à l'île de Ré, puis, envoyé en poste à Doix, près de Fontenay-le-Comte, dans le sud-Vendée. Mais il prit position publiquement contre les décisions visant à supprimer la liberté religieuse et fit partie des nombreux prêtres "non-jureurs" qui ont refusé le serment à la constitution civile du clergé ; il fut alors condamné à l'exil, conduit aux Sables d'Olonne pour y prendre un bateau à direction de l'Espagne. Petite anecdote : à ceux qui l'avaient condamné, il répondit : "Vade retro, satana" ; la même réponse que fit l'abbé Jacques Hamel face à son assassin : "Retire-toi, satan."

Une fois débarqué à Bilbao, au lieu d'attendre tranquillement, comme l'ont fait les autres prêtres vendéens exilés, l'arrivée de jours meilleurs, il se reprocha sa fuite et prit le bateau pour l'Angleterre, d'où il espérait pouvoir regagner la France afin d'y reprendre son ministère de prêtre, clandestinement, aux côtés des chrétiens persécutés. Le 16 juin 1795, il trouva enfin le moyen de rentrer ; le 27 juin, il débarqua à Carnac, avec 10 autres prêtres et un évêque. Malheureusement, ils furent presque aussitôt faits prisonniers.  Jean-Baptiste-René arriva à s'échapper ; bon nageur, il regagna le bateau qui se trouvait encore au large. Mais, pris de remords, et ne voulant pas séparer son sort de celui de ses compagnons, il revint vers eux à la nage, et se constitua prisonnier (!!!)

Les prêtres n'avaient pas d'armes, bien sûr, et avaient débarqué en soutane. Le 27 juillet 1795, ils furent condamnés à mort ; je possède d'ailleurs le texte du "jugement", qui commence par les quatre mots suivants : "Liberté, Humanité, Egalité, Justice". Quelle dérision ! Quel mensonge ! Quelle impudence ! C'était vraiment se moquer du monde ; notre pauvre République est vraiment née dans le sang et sous de mauvais auspices !  Voilà pourquoi, de temps à autre, sur ce blog, je me permets de rappeler vertement aux dirigeants de notre nation qu'ils doivent purifier leur conception idéologique de la Liberté, l'Humanité, l'Egalité et la Justice. Même si les révolutionnaires avaient, comme par hasard (!), oublié l'essentiel : la FRATERNITE, heureusement rajoutée à nos idéaux en 1848,  mais que nous avons tant de peine à faire exister, dans nos petits esprits limités.

"Qu'un sang impur abreuve nos sillons !"

Les soldats républicains témoignèrent du sang-froid des condamnés, l'indice d'une grande paix intérieure. Le 28 juillet, à Vannes, les condamnés, les mains liées derrière le dos, entre deux colonnes de soldats, au son du tambour, devant la foule assemblée, marchèrent vers le lieu du supplice. A la vue de ces condamnés, les habitants, émus et saisis de respect, versaient des larmes. Une fois arrivés, ces prêtres récitèrent la prière des morts, présidée par l'évêque de Dol de Bretagne.  On aligna les condamnés le long d'un mur, le long de l'Allée des Soupirs, pour ceux qui connaissent Vannes. On les fit mettre à genoux, l'attitude qui convenait pour une dernière prière. Ils furent alors fusillés.

Rouget de l'Isle, témoin de la scène, mais extérieur à cette affaire, déclara par la suite : "Ils moururent avec courage et dignité." (lire "Historique et Souvenirs de Quiberon", p. 428). Merci, cher  Rouget de l'Isle, pour cet hommage posthume ! Ensuite, après la fusillade, les exécuteurs dépouillèrent les prêtres de leurs vêtements, qu'ils allèrent vendre chez les fripiers de la ville.  Les corps des suppliciés restèrent sur le lieu de l'exécution, dénudés et baignant dans leur sang.  Selon les dires des témoins, les chiens purent venir à leur aise s'abreuver à ce "fleuve", devant la population indignée, mais impuissante. "L'étendard sanglant est levé... Qu'un sang impur abreuve nos sillons."

 Dire que, dans les écoles de la République, l'on force les enfants à reprendre en choeur de telles paroles, si porteuses de haine, un exemple magnifique pour les terroristes de Daech et autres ! Personnellement, je suis brouillé avec le chant de la Marseillaise depuis toujours, et je me trouve toujours très mal à l'aise en l'entendant chanter.

Ensuite, les corps furent jetés dans une fosse commune : pas de sépulture ! Cependant, par la suite, une inscription en marbre, toujours visible, fut placée sur le lieu de l'exécution. Puis, le 7 novembre 1814, les ossements mêlés furent transportés solennellement en la cathédrale de Vannes et, au terme d'une grand-messe solennelle du souvenir, en présence d'une immense foule, descendus dans un caveau creusé sous le dallage de cette cathédrale.

Il n'y avait personne pour filmer ! Mais je tiens tous ces détails du livre écrit en 1925 par le chanoine Boutin, non seulement sur Jean-Baptiste René Gaignet, mais aussi à propos de deux de ses compagnons fusillés avec lui : Jacques-Pierre Gouraud, ex-curé de Mareuil, et François-Pierre de Rieussec, ex-vicaire général de Luçon.  Ce livre a été écrit à partir de nombreux témoignages recueillis et validés historiquement.  En se basant entre autres sur un ouvrage intitulé "Les Martyrs de la Foi", écrit dès 1799 et publié en 1821 par un abbé Guillon. Quant à moi, je respecte la République, mais je n'oublie pas le mal terrible fait par la République, lors de ses origines sanguinaires, à ma famille, à la Vendée, et au peuple français ! 

Cher cousin lointain, Jean-Baptiste René, tu es pour moi un exemple et un modèle. Merci de ton courage et de ta Foi, et veille bien sur nous ; guéris le peuple français de son péché originel et de sa difficulté à réaliser un fraternel "vivre-ensemble" !



 

vendredi 25 juillet 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3098 : Le témoignage des prêtres en maison de retraite

 Lors de mes deux mois et demi passés à l'hôpital des Sables d'Olonne, de la mi-décembre 2024 à fin février 2025, ce qui  m'a le plus frappé, ce sont les innombrables visites reçues : chaque jour sans exception, des personnes sont passées me rendre visite, donnant de leur temps et de leur générosité gratuitement.  Je pense que cela a fortement contribué au maintien de mon moral et à la bonne évolution de mon état de santé.

De retour chez moi, je me suis dit qu'il fallait qu'à mon tour, je me comporte de la même façon.  N'ayant pas l'autorisation de conduire pour le moment, et "disposant" des personnes qui se font un plaisir de me transporter, j'essaye d'aller une fois par mois visiter les prêtres qui résident à la maison de retraite du Landreau, aux Herbiers.

Durant un après-midi, chaque fois, j'ai le bonheur de rencontrer 5 à 10 prêtres, et c'est une joie de les écouter.  Suite à notre échange avec l'un d'entre eux mercredi, j'ai reçu le lendemain le message suivant par sms : "Ta visite hier m'a fait grand plaisir, merci beaucoup."

Je remarque que certains prêtres ont des visites, d'autres non ; ce doit être difficile de se sentir un peu oublié ! Et pourtant, ces prêtres ont servi l'Eglise de leur mieux toute leur vie. Ce serait terrible que leur fin de vie se passe dans la solitude et l'oubli !  Même si le climat de la maison de retraite pour les prêtres est très fraternel, avec un personnel aux petits soins, ce n'est pas rien pour eux de réaliser que c'est leur dernière demeure, au terme de vies pastorales qui ont souvent été très belles et très gratifiantes.

Il n'est pas surprenant et tout à fait normal que les échanges tournent principalement, outre les problèmes de santé, autour de la vie pastorale qu'ils ont menée. C'est une joie pour eux de pouvoir évoquer la richesse de ce qu'ils ont vécu, sans omettre ce qui a pu les décevoir parfois.  Dans l'ensemble, tous expriment leur bonheur d'avoir pu servir l'Eglise, et ils rendent grâce pour tout ce qu'ils ont découvert, vécu, expérimenté, et tout ce qui a rempli leur vie.

A présent, ils sont dans un temps qui peut sembler mort et inutile.  Mais c'est une erreur !  C'est peut-être à présent, lorsqu'ils ont l'impression de ne plus servir l'Eglise, que leur fécondité est la plus grande.  Contemplation, action de grâce, intercession, prière pour soutenir les acteurs de la mission, est-il un rôle plus grand ?  

Je reprends ces phrases d'Emmanuel Gobillard, évêque de Digne, qui m'ont été communiquées par Louis-Marie, que j'ai visité au Landreau mercredi dernier :  "Certes, vos forces diminuent, mais vous êtes encore capables, et souvent bien plus que nous, de l'essentiel.  Vous êtes encore capables d'aimer.  Je sais que votre coeur est toujours aussi jeune, aussi généreux.  Nous avons besoin de votre témoignage !"

Entrer en maison de retraite, ce n'est pas une démarche d'enterrement, mais l'invitation à une nouvelle Mission !