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Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 30 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3081 : Le dogme du péché originel

L'élection du pape Léon XIV, augustinien, a été l'occasion, pour beaucoup d'entre nous, de découvrir la riche personnalité de St Augustin et quelques aspects de sa pensée théologique. Récemment, lors d'une réunion de foyers, quelqu'un a rappelé, entre autres,  que selon lui, St Augustin avait "dit des choses" concernant le péché originel. S'en est suivi un débat évoquant cette notion d'un péché des origines : un dogme pas toujours très facile à comprendre, et que certains n'hésitent pas à jeter aux oubliettes de l'histoire.

Durant la rencontre, nous avons évoqué que, selon St Augustin, Adam étant à l'origine de l'humanité, en quelque sorte, il nous contient tous. C'est ainsi que, en lui, selon le récit biblique de Genèse 2-3, nous avons tous mangé du fruit de l'arbre de la connaissance. Le péché d'Adam, qui a dit non à Dieu et lui a désobéi, est nôtre ; il peut donc être dit "originel".  Il se trouve, en outre, qu'il nous est communiqué par le biais de la transmission sexuelle. A travers l'union sexuelle, haut-lieu de la concupiscence, une tache indélébile est transmise à tout homme venant en ce monde ; chaque individu est donc revêtu de culpabilité.  Seul le baptême peut enlever la "tache" du péché originel puisque, restituant l'union au Christ, il permet à la grâce de Dieu d'envahir le baptisé.  

C'est cela que nous avons appris au caté.  Personnellement, c'est en mission au Mali que j'ai commencé à me poser des questions par rapport à cette notion du péché originel. Des amis musulmans m'ont fait part de leur désaccord avec cette affirmation que tous les humains, sans n'avoir rien fait, sont considérés comme des pécheurs dès leur naissance ; tandis que la faute d'un seul aurait entraîné arbitrairement la condamnation de tous ses descendants innocents..., y compris les musulmans, les bouddhistes, etc.  En outre, si c'est à cause d'Adam que nous sommes pécheurs, où sont la liberté et la responsabilité de chaque individu ?

De leur côté, les Juifs n'ont pas fait la même lecture que nous du texte de la Genèse : la notion de péché originel leur est étrangère. Par contre, les appels de Dieu tels qu'ils sont cités dans le Deutéronome sont essentiels pour eux : "J'ai placé devant toi la vie et la mort, le bien et le mal ; choisis donc la vie..."  (Deutéronome 30/19)

Finalement, la solution ne consiste pas forcément à rejeter ce dogme, mais à en renouveler le visage. Ne constatons-nous pas que l'humanité est pécheresse depuis toujours ? L'histoire du monde ne nous apprend-elle pas que l'homme est trop souvent un loup pour l'homme ?  Tandis que chacun de nous fait l'expérience de son incapacité de dire non au mal, dans trop de circonstances, dès le départ de notre vie.  Nous constatons à chaque instant notre péché d'auto-suffisance, cette prétention à être nous-même centre de gravité et fondement de notre propre existence.  Ce péché nous est commun, sous toutes les latitudes et à travers tous les âges.  C'est une fragilité de naissance.  Dieu nous a créés libres, capables de faire le bien, mais aussi le mal.  Et nous savons par expérience combien l'emprise du mal en nous-même est profond.

La doctrine du péché originel a ses limites. Son mérite est de souligner notre besoin de grâce ; par nous-mêmes, nous sommes indignes de Dieu. Le baptême, par lequel nous sommes recouverts du Christ, nouvel Adam, nous délivre de ce péché. Mais notre responsabilité est grande, à nous les catholiques, mais aussi à tous les autres humains, de lutter contre toute forme du Mal.  Les chrétiens en s'appuyant en Christ sur leur baptême, et les autres humains en agissant selon leur conscience, éclairée d'En-Haut, puisque, disait St Jérôme, "tout homme naît avec l'Esprit-Saint."

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 1° Lettre de Pierre 3/21-22 a  :

"Le baptême vous sauve.  Etre baptisé, ce n'est pas être purifié de souillures extérieures, mais s'engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus-Christ qui est à la droite de Dieu."

 

dimanche 25 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3080 : Un autre regard, non sur "la fin de vie", mais sur "la VIE" !

Je suis un peu scandalisé devant le discours tenu par beaucoup à propos de de que l'on appelle "la fin de vie" ;  celle-ci étant présentée comme une période de l'existence où généralement, la santé se dégrade, où l'on perd son autonomie, où l'on devient impuissant et dépendant, tandis que la souffrance et la maladie grignotent et affaiblissent nos forces vitales ; au pire, tout cela étant décourageant, si l'on n'est pas bien accompagné, dans ces conditions difficiles, l'on peut en arriver à souhaiter une aide à mourir. 

Mais, est-il possible d'envisager la fin de vie autrement ?  Une amie, Rollane, explique ceci : "A l'âge où j'arrive, je me suis sentie fragile, vulnérable, en régression ; mais j'ai eu la chance d'être bien entourée ; j'étais chouchoutée !  J'ai alors connu un sursaut radical. J'ai pris conscience que je n'étais pas qu'un corps vieillissant, et que je ne devais pas subir passivement les assauts de l'âge.  Il me semble que, avec l'âge, nos ressources continuent à croître. L'important, c'est d'assumer sa vie, même dans le grand âge ou la maladie, et de lui donner du sens.  Je crois qu'il faut apprivoiser le "bien vieillir", penser sa vie, lui donner du sens, pour, malgré et au coeur de nos misères, profiter d'elle jusqu'au bout."

Dans un tel cadre, que signifie la formule "en fin de vie" ?  N'est-ce pas un prétexte pour conclure que certains, dont, semble-t-il, la vie ne représente plus aucun intérêt, ni pour la société, ni, c'est bien plus grave, pour eux-mêmes, souhaitent disparaître et être ainsi soi-disant délivrés de leurs misères ?  A ce propos, j'aime bien la précision apportée par un militant ACO de Mortagne-sur-Sèvre, ma précédente paroisse, que j'avais notée soigneusement : "La vieillesse, ce n'est pas la fin de la vie, mais c'est de la VIE. Il faut essayer d'habiter son âge, d'accueillir ses misères, et en conséquence, de se préparer à vivre autrement." 

 La vie alors est un combat ; il s'agit d'être des vivants jusqu'au bout. Et la société doit offrir aux personnes handicapées, malades et dépendantes, les moyens de mener une existence dans la dignité. Comme l'exprime le psaume 92/13-16, grâce à la qualité de l'entourage, "dans la vieillesse, ils restent florissants." J'en ai fait moi-même la dure expérience, tandis que j'ai frôlé l'issue fatale lors de mon récent AVC : au lieu de tricoter sans arrêt des pensées négatives, face à la maladie, avec l'aide du Ciel et des autres, il est bon d'envisager notre avenir autrement.  Comme le disait Jean-Louis Servan-Schreiber : "Chaque minute arrachée à la maladie est un privilège.  Personnellement, je me rends disponible au simple plaisir d'exister." Il serait évidemment contradictoire, dans un contexte de soutien vrai à des personnes désespérées, d'envisager alors ce que certains appellent, de façon  antinomique, c'est-à-dire, dans des termes qui s'opposent l'un à l'autre, "une mort dans la dignité" !

Je vous joins une petite prière, éloquente, pleine de bon sens et d'humour, attribuée peut-être à Ste Thérèse d'Avila : "Seigneur, apprends-moi à faire silence sur mes maladies et mes ennuis de santé.  Apprends-moi à supporter avec patience la description que font les autres de leurs maladies." 

Méditons cet extrait d'une prière prononcée par Jean-Paul II pour ses 65 ans, en 1985  : 

  "Je rencontre quotidiennement dans mon entourage des personnes âgées que Tu éprouves fortement : elles sont paralysées, handicapées, impotentes et souvent n'ont plus la force de Te prier, d'autres ont perdu l'usage de leurs facultés mentales et ne peuvent plus T'atteindre à travers leur monde irréel.  Je vois agir ces gens et je me dis  :  "Si c'était moi ?"  Alors Seigneur, aujourd'hui même, tandis que je jouis de la possession de toutes mes facultés motrices et mentales, je T'offre à l'avance mon acceptation à ta sainte volonté, et dès maintenant je veux qu si l'une ou l'autre de ces épreuves m'arrivait, elle puisse servir à ta gloire et au salut des âmes.  Dès maintenant aussi, je Te demande de soutenir de ta grâce les personnes qui auraient la tâche ingrate de me venir en aide.                                         

 Si un jour la maladie devait envahir mon cerveau et anéantir ma lucidité, déjà, Seigneur, ma soumission est devant Toi et se poursuivra en une silencieuse adoration.  Si, un jour, un état d'inconscience prolongée devait me terrasser,  je veux que chacune de ces heures que j'aurai à vivre soit une suite ininterrompue d'actions de grâce, et que mon dernier soupir soit aussi un soupir d'amour.  Mon âme, guidée à cet instant par la main de Marie, se présentera devant Toi pour chanter tes louanges éternellement.   Amen."  

La 2° partie de cette prière nous fait penser aux personnes qui ont perdu toute conscience ; tout cela est bien mystérieux !  Leur entourage se sent bien démuni... Jean-Paul II nous trace un chemin de foi.  Une présence aimante est nécessaire plus que tout, une présence qui ne soit ni rapide, ni impatiente, ni décourageante, ni destructrice (pour libérer un lit).  Et cela, pour sauvegarder, non pas une mort dans la dignité, mais une fin de vie dans la Dignité !

 

mardi 20 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3079 : Déclaration de Léon XIV aux représentants des autres religions (19 mai 25)

Chers frères et sœurs !

 C’est avec une grande joie que je vous adresse mes salutations cordiales, à vous tous, représentants d’autres Églises et Communautés ecclésiales, ainsi que d’autres religions, qui avez voulu prendre part à la célébration inaugurale de mon ministère d’Évêque de Rome et de Successeur de Pierre. Tout en exprimant mon affection fraternelle à Sa Sainteté Bartholomée, à Sa Béatitude Théophile III et à Sa Sainteté Mar Awa III, je suis sincèrement reconnaissant à chacun d’entre vous : votre présence et votre prière sont pour moi un grand réconfort et un encouragement.

 L’un des points forts du pontificat du pape François a été celui de la fraternité universelle. Sur ce point, le Saint-Esprit l’a vraiment « poussé » à faire avancer à grands pas les ouvertures et les initiatives déjà entreprises par les papes précédents, surtout à partir de Saint Jean XXIII. Le Pape de "Fratelli tutti" (tous Frères) a promu tant le chemin œcuménique que le dialogue interreligieux, et il l’a fait surtout en cultivant les relations interpersonnelles, de manière à ce que, sans rien enlever aux liens ecclésiaux, l’aspect humain de la rencontre soit toujours valorisé. Que Dieu nous aide à tirer profit de son témoignage ! 

Nous sommes tous appelés à prier et à travailler ensemble pour atteindre pas à pas ce but qui est et reste l’œuvre de l’Esprit Saint. Conscient, en outre, que la synodalité et l’œcuménisme sont étroitement liés, je tiens à assurer mon intention de poursuivre l’engagement du Pape François à promouvoir le caractère synodal de l’Église catholique et à développer des formes nouvelles et concrètes pour une synodalité toujours plus intense dans le domaine œcuménique.

 Notre cheminement commun peut et doit être compris également dans un sens large, qui implique tout le monde, dans l’esprit de fraternité humaine que j’évoquais plus haut. Aujourd’hui, le temps est venu de dialoguer et de construire des ponts. Je suis donc heureux et reconnaissant de la présence des représentants d’autres traditions religieuses, qui partagent la recherche de Dieu et de sa volonté, qui est toujours et uniquement une volonté d’amour et de vie pour les hommes et les femmes ainsi que pour toutes les créatures. 

Vous avez été témoins des efforts considérables déployés par le Pape François en faveur du dialogue interreligieux. Par ses paroles et ses actions, il a ouvert de nouvelles perspectives de rencontre, afin de promouvoir « la culture du dialogue comme voie, la collaboration commune comme conduite, la connaissance réciproque comme méthode et critère » (Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, Abu Dhabi, 4 février 2019). 

Et je remercie le Dicastère pour le Dialogue Interreligieux pour le rôle essentiel qu’il joue dans ce travail patient d’encouragement aux rencontres et aux échanges concrets, visant à construire des relations fondées sur la fraternité humaine. Je souhaite adresser un salut particulier aux frères et sœurs juifs et musulmans. En raison des racines juives du christianisme, tous les chrétiens ont une relation particulière avec le judaïsme. La déclaration conciliaire Nostra aetate (n° 4) souligne la grandeur du patrimoine spirituel commun aux chrétiens et aux juifs, encourageant la connaissance et l’estime mutuelles. Le dialogue théologique entre chrétiens et juifs reste toujours important et me tient très à cœur. Même en ces temps difficiles, marqués par des conflits et des malentendus, il est nécessaire de poursuivre avec élan ce dialogue si précieux.

 Les relations entre l’Église catholique et les musulmans ont été marquées par un engagement croissant en faveur du dialogue et de la fraternité, favorisé par l’estime pour ces frères et sœurs « qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes » (ibid., n. 3). Cette approche, fondée sur le respect mutuel et la liberté de conscience, constitue une base solide pour construire des ponts entre nos communautés. 

À vous tous, représentants des autres traditions religieuses, j’exprime ma gratitude pour votre participation à cette rencontre et pour votre contribution à la paix. Dans un monde blessé par la violence et les conflits, chacune des communautés ici représentées apporte sa contribution de sagesse, de compassion, d’engagement pour le bien de l’humanité et la sauvegarde de la maison commune. Je suis convaincu que, si nous sommes en accord et libres de tout conditionnement idéologique et politique, nous pourrons dire efficacement « non » à la guerre et « oui » à la paix, « non » à la course aux armements et « oui » au désarmement, « non » à une économie qui appauvrit les peuples et la Terre et « oui » au développement intégral.

 Le témoignage de notre fraternité, que j’espère nous pourrons manifester par des gestes efficaces, contribuera certainement à édifier un monde plus pacifique, comme le désirent dans leur cœur tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté.

 Très chers amis, merci encore de votre proximité. Invoquons dans nos cœurs la bénédiction de Dieu : que son infinie bonté et sa sagesse nous aident à vivre comme ses enfants et comme des frères et sœurs entre nous, afin que l’espérance grandisse dans le monde. Je vous remercie de tout coeur !


dimanche 18 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3078 : Aider à mourir, ou accompagner les souffrants jusqu'au bout ?

Ce samedi 17 mai, les députés ont approuvé, par 75 voix contre 41, la création d'un droit à l'aide à mourir.  Un vote sur l'ensemble de la proposition de loi est prévu le 27 mai.  Cette actualité pressante m'a inspiré le billet de ce jour.

Dans les Ehpad ou les établissements de santé, ou à domicile parfois, il est difficile de ne pas se poser de fortes questions par rapport à la fin de vie ; lorsque l'on voit des personnes qui "traînent" sur des lits, ou enfoncés dans leur fauteuil durant des mois, sinon des années, lourdement handicapées, avec parfois des troubles cognitifs, un cancer, un parkinson, alzheimer ou autres... Quel choc pour les familles, qui se sentent impuissantes et ont tendance à culpabiliser. En outre, les aidant à domicile n'en peuvent plus.  Question : comment cela se fait-il que l'on ne meure pas plus tôt ?  Si ça dure, c'est quand le moment de débrancher ?  Faire mourir et laisser mourir, on n'a pas de réponse à ça !  Et les soignants sont très impactés également.

 L'on constate que nombre de ces personnes, plus ou moins âgées ou dépendantes, semblent abandonnées : personne ne vient les voir ; parfois les enfants sont loin, ou ils sont fâchés ; pas de neveux... Pas étonnant que certains de ceux qui ont encore leur esprit réclament une aide à mourir ! J'entendais cette réflexion : "J'aimerais mieux que papa, il meure ; mais on ne va pas le faire mourir !"  Il est vrai que, comme l'a fait remarquer le député communiste Yannick Monnet lors du récent débat à la Chambre des députés : "Il ne peut y avoir d'évidence en matière d'aide à mourir !"  Le 17 mai, le député insoumis Christophe Bex a publiquement partagé ses "doutes" : "Si les malades sont bien pris en charge, demanderont-ils toujours à mourir ?"

Or, il y a tout un discours qui nous a dit : "Il est interdit de tuer". Alors qu'il s'agit d'abord, d'une façon plus positive, d'être proche de la personne qui souffre.  Au-delà des piqûres pour atténuer la souffrance et calmer la douleur, l'objectif est d'abord de rejoindre la personne, de garder le contact avec elle, de lui parler, même si elle semble incapable de communiquer.  Passer lentement près d'elle, dire bonjour, caresser le visage, même si apparemment il n'y a pas de réaction. L'idéal, c'est de connaître l'histoire de la personne, savoir ce qui lui plaisait, pour essayer de la rejoindre.  J'aime bien ce qu'a dit soeur Mary Barron, la présidente de l'Union internationale des supérieures générales, dans la basilique St Pierre, lors de leur rassemblement le 3 mai :  "Nous sommes la caresse de Dieu pour les souffrants."

 Dans ce but, il est important de sauvegarder la relation humaine jusqu'au bout, l'amour jusqu'au bout.  Souvent, les soignants ont ce souci ; mais ils sont trop peu nombreux, et disposent de peu de temps ; ils sont un peu perdus !  J'ai constaté personnellement que, dans divers établissements, les infirmières n'ont  pas toujours des consignes claires leur permettant de savoir comment accompagner les souffrants ; et il faudrait développer et multiplier les possibilités de soins palliatifs dans notre pays ! Cependant, souvent, les soignants échangent et se concertent à propos de l'attitude à avoir par rapport à leurs patients ; d'ailleurs, il n'y a qu'en équipe qu'une telle attention est supportable, afin d'accompagner au mieux les personnes jusqu'au bout, et permettre à chaque personne de se battre pour vivre pleinement, dignement, malgré la souffrance.

Le pape François, proposant une méditation sur la fin de vie lors de l'audience générale du 9 février 2022, disait ceci : "Les anciens doivent être soignés comme un trésor de l'humanité.  Ils sont notre sagesse.  Il est inhumain d'accélérer la mort des personnes âgées." Un an après, dans le cadre de son voyage à Marseille, le 23 septembre 2023, le pape François insistait : "La fin de vie, ce n'est pas une question religieuse, c'est une question d'humanité."

En effet, sur ce sujet, le clivage entre l'Eglise et les non croyants ne tient plusCe ne sont pas seulement les croyants des diverses religions qui se révoltent contre certaines perspectives concernant une aide à mourir, mais nombre de soignants et de personnes elles-mêmes handicapées. L'aide active à mourir soulève dans l'opinion un débat qui dépasse le clivage traditionnel entre conservateurs et progressistes.

Le journal "La Vie" du 15 mai 2025 cite cette déclaration de Jean-Luc Mélenchon, qui a fait de l'euthanasie une cause personnelle : "C'est un droit de se posséder soi-même", déclarait-il en 2022.  Ce qui étonne le philosophe d'origine vendéenne, Jacques Ricot : "Il est troublant que des gens qui se réclament du socialisme adoptent la logique ultralibérale, selon laquelle ce que je fais de moi n'a aucune répercussion sur le corps social !"

Outre ces considérations, l'on peut se poser des questions sur la fin de vie interpellant précisément nos Eglises diocésaines et nos communautés religieuses à ce sujet.  Il est étonnant qu'en ces temps difficiles, la Pastorale de la santé au niveau diocésain n'appelle pas à une réflexion, tant par rapport aux établissements de santé que sur les maisons de retraite des religieux : Chavagnes, Mormaison, les Brouzils, le Landreau, St Laurent... La loi Léonetti est-elle bien appliquée ?  Elle demande que les personnes écrivent leurs dernières volontés concernant la fin de vie en désignant une personne de confiance.  Cela est-il une réalité ?  Il serait nécessaire qu'une question d'une telle importance fasse l'objet d'un réel suivi, tant dans les divers établissements de santé que ceux qui sont tenus par les diocèses et communautés religieuses.  Il en va d'un réel respect dû à nos malades et à nos anciens !  Une présence aimante est essentielle.  "Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous devez aussi le faire pour eux, car c'est là la loi et les prophètes."  (Matthieu 7/12)

Une ultime citation, tirée d'une allocution du pape François en janvier 2020  :

  "Je pense tant de bien accompli par les services médicaux dans le domaine des soins palliatifs, où les malades en phase terminale sont accompagnés avec un soutien médical, psychologique et spirituel qualifié, afin qu'ils puissent vivre dans la dignité, réconfortés par la proximité de leurs proches, la phase finale de leur vie terrestre. J'espère que ces centres continueront à être des lieux où la “thérapie de la dignité” est pratiquée avec engagement, nourrissant ainsi l'amour et le respect de la vie. (...)  Celui qui, sur le chemin de la vie, a allumé ne serait-ce qu'un flambeau dans les heures d'obscurité d'une personne, n'a pas vécu en vain."



lundi 12 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3077 : Incompréhensions par rapport au pape François

 A l'occasion de l'élection du pape Léon XIV, certains commentateurs ont fait remarquer divers aspects du pontificat de François qui avaient pu être sujets à caution : sa façon de gouverner un peu solitaire et autoritaire, ses prises de distances à propos de la célébration de la messe dans l'ancien rite, ses petites phrases hasardeuses auprès des journalistes dans les avions, le fait qu'il n'ait pas choisi d'être présent lors de la célébration à Notre-Dame de Paris, ses réactions peu claires par rapport à la guerre en Ukraine, son soutien total accordé aux migrants, sa façon de se présenter à la foule lors de son élection sans le petit camail rouge cher à Benoît XVI, ses relations tendues avec la curie, etc.

Et tous de dire qu'avec Léon XIV, les choses vont changer, ce nouveau pape semblant être plus réservé, plus avisé et plus prudent.  Mais l'on oublie une chose : c'est que le pape, quel qu'il soit, est un homme ; il arrive avec toute sa foi, mais aussi, sa façon de voir, son tempérament, sa formation, ses priorités ; en un mot, ses qualités et ses défauts...  St Pierre était-il parfait ?  Léon XIV sera-t-il lui-même sans faille et sans défaut ?  Avant tout, il sera lui-même, avec sa personnalité propre !  Il ne sera pas un clone du pape François ; mais chaque pape est sous la mouvance de l'Esprit-Saint.  Et notre façon de le soutenir, ce sera de confier au Seigneur son lourd et beau ministère !

Comprenons que le ministère du pape n'est pas une sinécure ! Certains ont combattu sans relâche le pape François tout au long de son pontificat ; et parmi eux, des cardinaux, ce qui a profondément scandalisé l'ensemble des catholiques.  Etait-il concevable que ces prélats osent critiquer publiquement le pape, placé à la tête de l'Eglise, Corps du Christ, sous la mouvance de l'Esprit-Saint ?  Ces déchirures publiques ont fait beaucoup de mal à notre Eglise !

Scandale également lorsque le pape François a proposé que l'on accueille les divorcés-remariés, que l'on soit attentifs à ce que vivent les couples homosexuels, ceux-ci ayant droit à être confiés à la miséricorde du Seigneur. Une cabale s'en est suivie, menée en Afrique par des cardinaux, opposés aux propositions d'ouverture du pape François.  Etait-ce le rôle de ces cardinaux ?  N'aurait-il pas été préférable qu'ils abordent ces problèmes et les règlent en communion avec le pape ?  Quitte à modérer ensemble certaines déclarations et certains aspects ; en évitant d'étaler sur la place publique leurs dissensions avec le pape François...

Le pape François a énormément souffert de ce que certains dits "Princes de l'Eglise" se lèvent contre lui, au lieu de le soutenir et de l'aider. Ces "haut placés" ont-ils fait ainsi avancer la communion dans l'Eglise ?  Je me permets d'en douter !  Petit prêtre retraité sans autorité, sinon dans la lumière de l'Evangile, je me permets d'inviter ces prélats à faire une solide révision de vie par rapport à certaines de leurs attitudes, afin que l'on évite de retomber dans de tels scandales !  Rappelons-nous ce que disait ce grand théologien de Vatican II qu'était le Père Congar : "La première condition d'une réforme de l'Eglise, c'est la charité."

A propos de notre Eglise, Georges Bernanos écrivait dans "Les Grands Cimetières sous la lune" (1938) :  "Je ne la souhaite pas parfaite, elle est vivante. Pareille aux plus humbles, aux plus dénués de ses fils, elle va clopinant de ce monde à l'autre monde ; elle commet des fautes, elle les expie, et qui veut bien détourner un moment les yeux de ses pompes, l'entend prier et sangloter avec nous dans les ténèbres"

samedi 10 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3076 : Un pape missionnaire !

Vu la qualité des articles de journaux et des émissions à la radio ou à la télé concernant notre nouveau pape, je ne sentais pas l'intérêt de rédiger un billet sur ce sujet. Que pouvais-je donc ajouter à tous ces merveilleux commentaires et images ? Cependant, plusieurs d'entre vous m'ayant interpellé ces deniers jours pour me demander mon avis, je réponds à cet appel, mais je vous avertis que vous ne trouverez rien d'original dans ce que je vais écrire, car tout a déjà été dit, et de façon remarquable.

Je pense que chacun de vous a retenu un ou plusieurs aspects de la personnalité de Léon XIV qui l'ont marqué ; lesquels ?  Il serait intéressant de les partager !  Quant à moi, je suis sensible au fait qu'il ait passé de longues années en mission, hors de son pays.  Ayant été moi-même missionnaire 9 années en Afrique, cet aspect de sa vie de prêtre et d'évêque me touche particulièrement. De même que le Seigneur l'a souhaité, ainsi que le pape François nous y invitait sans cesse, il est allé aux périphéries, nous rappelant par là que l'Eglise n'existe pas pour elle-même, mais qu'elle a mission d'annoncer l'Evangile au monde entier.

Ceci n'est pas, malgré les apparences, une notion facile à comprendre. Je le vois bien depuis que je suis de retour en France ! L'on a vite tendance à oublier les autres peuples, et les problèmes de l'ensemble de l'humanité.  Chacun, en France, défend son bout de gras.  Qui se soucie de ce qui se passe au Soudan ou en Haïti, chez les Ouighours ou à Mayotte ?  Nos petits problèmes français nous bouchent les yeux, et je constate que chaque année, la Semaine missionnaire mondiale qui a lieu en octobre ne mobilise absolument pas les paroisses.  On dépense une énergie folle pour des bricoles, souvent des histoires de sacristies ou de conflits concernant les façons de célébrer. On pourrait parler aussi, par exemple, du rôle prééminent du prêtre chez nous, contrairement aux responsabilités que vivent des laïcs, en l'absence de prêtres, en territoires de mission...

Un de mes souhaits serait que notre nouveau pape nous décentre de nous-mêmes, qu'il bouscule nos petites vies paroissiales bien pieuses, qu'il nous ouvre sur le grand horizon du monde, particulièrement sur les situations les plus lointaines et les plus inattendues, là où, en priorité, la grâce de Dieu attend notre Eglise !

Extraits de la 1ère intervention du pape Léon XIV, au moment de sa présentation au monde :

"Nous devons chercher ensemble comment être une Eglise missionnaire, une Eglise qui construit des ponts, qui dialogue, toujours ouverte à recevoir, comme cette place St Pierre, à bras ouverts.  A tous, à tous ceux qui ont besoin de notre charité, de notre présence, de notre dialogue, de notre amour."

mercredi 7 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3075 : Face à la maladie de Charcot...

 

Un ami vient de mous annoncer qu'un neurologue du CHU de Lyon lui a décelé la maladie de Charcot : "Je vous prie de croire que notre couple est désemparé en raison de cette maladie, où aucun traitement pour une éventuelle guérison n'est disponible !"  Il nous a fait la déclaration ci-dessous, que je nous invite à méditer  :

 "Accepter l’inacceptable, c’est comme affronter une tempête que l’on n’a jamais imaginée, une onde de choc qui bouleverse tout sur son passage. C’est ce moment où l’on comprend que la vie ne sera plus jamais la même, qu’un changement irréversible s’est produit.

Au début, en juin 2024, un professeur neurologue du CHU de LYON m’a décelé une S.L.A. mais avec mon épouse, nous ne savions pas ce qu’était une SLA ou dénommée autrement la maladie de CHARCOT…. Et puis   il y a la révolte. On refuse d’y croire, on questionne l’univers, on cherche des réponses : « Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? » Mais les réponses ne viennent pas, et l’inacceptable reste là, comme une ombre que rien ne dissipe.

Puis vient le moment où l’on réalise que résister ne fait qu’alourdir la douleur. Et là, dans un acte de déchirure intérieure, on comprend que pour survivre, il faut accepter cette maladie orpheline qui n’offre qu’en moyenne qu’une espérance de vie entre 3 et 5 ans.

Accepter ne signifie pas approuver, comprendre ou donner un sens à ce qui semble insensé. Accepter, c’est reconnaître la réalité, aussi brutale soit-elle.

C’est un acte de courage, un pas vers une forme de guérison, même si cette guérison semble hors de portée car il n’existe aucun traitement…C’est apprendre à vivre avec une absence, une blessure qui ne se refermera peut-être jamais complètement.

Accepter l’inacceptable, c’est aussi reconnaître que certaines réponses n’existent pas, que certaines douleurs resteront, mais que malgré tout, il est possible de continuer à avancer. À aimer. A détester et à ne pas comprendre les conflits mondiaux actuels…. À trouver une autre forme de bonheur, un bonheur différent, teinté des cicatrices du passé à apprendre à regarder la beauté de la vie dans laquelle nous sommes entourés.

Accepter même si pour ma génération il est trop tard mais les générations futures auront besoin d’un traitement…donc Accepter qu’une avancée significative verra le jour pour les prochains malades dont 1800 nouveaux cas par an….

CONCLUSION :

-       La S.L.A. a volé mon corps avec une dégénérescence musculaire  mais soyez sans crainte elle n’a pas volé mon esprit,  mon envie obsessionnelle de rendre service ni mon amour pour la vie !

Pour en finir j’ai envie de citer les mots du formidable Président de l’ARSLA Olivier GOYentrepreneur :

«  Maintenant je sais la valeur d’être tout simplement vivant et de ne pas se gâcher l’existence avec des pensées négatives »

 


                                       

 

mardi 6 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3074 : "Comme un pot de yaourt périmé oublié au fond d'un frigo !"

 Rencontrant récemment une ancienne paroissienne, très engagée dans des instances paroissiales et aussi diocésaines, arrivant à 80 ans, elle me déclara, très à l'aise, avec un grand sourire, qu'elle se sentait désormais "comme un pot de yaourt périmé, oublié dans le fond d'un frigo".  Image impressionnante ! Car il n'est pas rien, au dire de beaucoup, qu'ayant vécu de belles expériences d'Eglise, l'on se retrouve un jour un peu "mis au rencart", laissé de côté, clairement oublié, pas forcément remercié, après tout ce que l'on a vécu et donné du meilleur de soi-même, pendant de longues années.

Lors de mon ministère de prêtre, j'ai rencontré de nombreuses personnes, y compris des prêtres et des religieuses qui ont servi l'Eglise de tout leur coeur et n'ont pas vraiment été remerciées. Lorsque cela a été possible, nous avons réfléchi ensemble à ce que dit Jésus à ce sujet : "Vous-mêmes, quand vous avez exécuté ce qui vous a été demandé, dites : "Nous sommes de simples serviteurs, nous n'avons fait que notre devoir." (Luc 17/10)

Vous connaissez cette anecdote : lors d'une visite pastorale dans une paroisse qui avait connu de grandes difficultés, mais s'est relevée sous l'impulsion d'un prêtre dynamique , un évêque disait : "Quelles grandes choses, mon Père, l'Esprit-Saint a réalisées pas vous !"  Et le prêtre de lui répondre : "Si vous aviez vu, Monseigneur, l'état de la paroisse lorsque l'Esprit-Saint était seul à s'en occuper !"  

L'Evangile nous invite à ne pas nous glorifier de ce que nous avons fait, de ce que nous faisons ; il nous invite à résister aux tentations de l'orgueil, de la gloriole, de la griserie du pouvoir, et à ne pas revendiquer des honneurs, des récompenses, des décorations et des privilèges.

Cette tentation est de tous les temps, et elle concerne tous les chrétiens, y compris peut-être en ce moment des cardinaux : ce sont des humains comme nous. Des clercs, comme des laïcs, dès lors qu'ils répondent généreusement à l'appel de Jésus, sont tentés par ce risque de chercher à être récompensés, et à s'approprier des bonnes places qui les valorisent.

Soyons plutôt fidèles à l'exemple de Jésus, "lui qui, de condition divine, ne revendiqua pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu, mais s'anéantit lui-même, prenant la condition d'esclave, devenant semblable aux hommes." (Philippiens 2/6-7)

Si nous sommes dans la situation du pot de yaourt oublié, sachons que ce chemin du serviteur inutile est le chemin le plus utile pour nous, aujourd'hui, et le plus vivifiant.  Bienheureux les serviteurs inutiles et qui sont, quoique vus comme périmés, à l'aise dans leur nouvelle vie loin des honneurs et des lumières.  Ceux et celles que le maître, à son retour, trouvera veillant, toujours engagés gratuitement au service de l'Evangile ; il se ceindra, les fera mettre à table et, passant de l'un à l'autre, il les servira pour l'éternité de la communion d'amour à sa propre Vie !

samedi 3 mai 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3073 : La presse arabe parle du pape François

 (ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib.

 La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur.

« Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ».

 L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ».

 Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article

 « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte.

 Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ».

 Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu.

« Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». 

François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». 

La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques.

 Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. 

Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans.


(ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib. La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur. « Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ». L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ». Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article. « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte. Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ». Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu. « Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques. Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans. mai 02, 2025 10:41Dialogue interreligieux, Islam, Pape François WhatsApp Messenger Facebook Twitter Partager Share this Entry Rédaction Avatar View all articles FAIRE UN DON Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel Faire un don Les écrits majeurs du pape François Septième Congrégation générale des cardinaux S'ABONNER GRATUITEMENT À NOTRE NEWSLETTER QUOTIDIENNE Nous envoyons la newsletter le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi Dernières nouvelles Huitième Congrégation générale des cardinaux mai 2, 2025 « Le travail exprime et nourrit la dignité de l’être humain » mai 2, 2025 « Régner, c’est servir » mai 2, 2025 CECC : réfléchir aux défis actuels avec un esprit d’espérance mai 2, 2025 « Nous honorons la vie du pape François en poursuivant sa mission d’amour et de service » mai 2, 2025 Actualités les plus lues Les cardinaux ont différents degrés et fonctions au sein du collège © 360 Radio Huitième Congrégation générale des cardinaux Dans la matinée du 2 mai 2025 le cardinal Joseph Zen Le cardinal Zen a obtenu la permission de la Chine d’aller à Rome Où il interroge le doyen des cardinaux Mgr Ocariz, prélat de l'Opus Dei L’Opus Dei reporte la réforme de ses statuts à la suite de la mort du pape François Sixième congrégation générale dans la salle du synode au Vatican, 29 avril 2025 © Vatican Media Huitième Congrégation générale des cardinaux – 11 titres, vend... 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Comment la presse arabe fait-elle mémoire du pape François ?  | ZENIT - Français
(ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib. La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur. « Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ». L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ». Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article. « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte. Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ». Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu. « Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques. Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans. mai 02, 2025 10:41Dialogue interreligieux, Islam, Pape François WhatsApp Messenger Facebook Twitter Partager Share this Entry Rédaction Avatar View all articles FAIRE UN DON Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel Faire un don Les écrits majeurs du pape François Septième Congrégation générale des cardinaux S'ABONNER GRATUITEMENT À NOTRE NEWSLETTER QUOTIDIENNE Nous envoyons la newsletter le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi Dernières nouvelles Huitième Congrégation générale des cardinaux mai 2, 2025 « Le travail exprime et nourrit la dignité de l’être humain » mai 2, 2025 « Régner, c’est servir » mai 2, 2025 CECC : réfléchir aux défis actuels avec un esprit d’espérance mai 2, 2025 « Nous honorons la vie du pape François en poursuivant sa mission d’amour et de service » mai 2, 2025 Actualités les plus lues Les cardinaux ont différents degrés et fonctions au sein du collège © 360 Radio Huitième Congrégation générale des cardinaux Dans la matinée du 2 mai 2025 le cardinal Joseph Zen Le cardinal Zen a obtenu la permission de la Chine d’aller à Rome Où il interroge le doyen des cardinaux Mgr Ocariz, prélat de l'Opus Dei L’Opus Dei reporte la réforme de ses statuts à la suite de la mort du pape François Sixième congrégation générale dans la salle du synode au Vatican, 29 avril 2025 © Vatican Media Huitième Congrégation générale des cardinaux – 11 titres, vend... Les écrits majeurs du pape François Calendrier mai 2025 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 « Avr Pape François Participants à la réunion du Comité permanent du SECAM, Accra, février 2025/SECAM « Nous honorons la vie du pape François en poursuivant sa mission d’amour et de service » Les condoléances des évêques africains et de l’Église, famille de Dieu en Afrique et dans ses îles suite décès du pape François © CEF Hommage au pape François : « Laudato Si’ mi signore » Tribune des référents à l’écologie intégrale Le pape François signant un document © Vatican Media Les écrits majeurs du pape François Quatre encycliques et sept exhortations apostoliques vaticannewsvaticanva 03.05.2025 Bénin: un colloque pour repenser l'engagement des laïcs en Afrique 02.05.2025 La cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine 02.05.2025 Novemdiales: le cardinal Gugerotti rappelle le trésor spirituel des Églises orientales 02.05.2025 En Israël, le président Herzog signe le registre de condoléances 02.05.2025 La synodalité: l'héritage du Pape François à l'Église en Afrique 02.05.2025 8e congrégation générale, les cardinaux s'interrogent sur l'évangélisation 02.05.2025 Mgr Madega: les quatre encycliques de François sont comme les quatre évangiles 02.05.2025 «The Papal Foundation» offre 14 millions de dollars pour les plus pauvres 02.05.2025 Le nonce au Cameroun invite les fidèles à vivre du message d'espérance de François 02.05.2025 Côte d'Ivoire: douze nouveaux diacres jésuites ordonnés à Abidjan

Comment la presse arabe fait-elle mémoire du pape François ?  | ZENIT - Français
(ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib. La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur. « Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ». L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ». Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article. « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte. Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ». Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu. « Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques. Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans. mai 02, 2025 10:41Dialogue interreligieux, Islam, Pape François WhatsApp Messenger Facebook Twitter Partager Share this Entry Rédaction Avatar View all articles FAIRE UN DON Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel Faire un don Les écrits majeurs du pape François Septième Congrégation générale des cardinaux S'ABONNER GRATUITEMENT À NOTRE NEWSLETTER QUOTIDIENNE Nous envoyons la newsletter le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi Dernières nouvelles Huitième Congrégation générale des cardinaux mai 2, 2025 « Le travail exprime et nourrit la dignité de l’être humain » mai 2, 2025 « Régner, c’est servir » mai 2, 2025 CECC : réfléchir aux défis actuels avec un esprit d’espérance mai 2, 2025 « Nous honorons la vie du pape François en poursuivant sa mission d’amour et de service » mai 2, 2025 Actualités les plus lues Les cardinaux ont différents degrés et fonctions au sein du collège © 360 Radio Huitième Congrégation générale des cardinaux Dans la matinée du 2 mai 2025 le cardinal Joseph Zen Le cardinal Zen a obtenu la permission de la Chine d’aller à Rome Où il interroge le doyen des cardinaux Mgr Ocariz, prélat de l'Opus Dei L’Opus Dei reporte la réforme de ses statuts à la suite de la mort du pape François Sixième congrégation générale dans la salle du synode au Vatican, 29 avril 2025 © Vatican Media Huitième Congrégation générale des cardinaux – 11 titres, vend... Les écrits majeurs du pape François Calendrier mai 2025 L M M J V S D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 « Avr Pape François Participants à la réunion du Comité permanent du SECAM, Accra, février 2025/SECAM « Nous honorons la vie du pape François en poursuivant sa mission d’amour et de service » Les condoléances des évêques africains et de l’Église, famille de Dieu en Afrique et dans ses îles suite décès du pape François © CEF Hommage au pape François : « Laudato Si’ mi signore » Tribune des référents à l’écologie intégrale Le pape François signant un document © Vatican Media Les écrits majeurs du pape François Quatre encycliques et sept exhortations apostoliques vaticannewsvaticanva 03.05.2025 Bénin: un colloque pour repenser l'engagement des laïcs en Afrique 02.05.2025 La cheminée installée sur le toit de la chapelle Sixtine 02.05.2025 Novemdiales: le cardinal Gugerotti rappelle le trésor spirituel des Églises orientales 02.05.2025 En Israël, le président Herzog signe le registre de condoléances 02.05.2025 La synodalité: l'héritage du Pape François à l'Église en Afrique 02.05.2025 8e congrégation générale, les cardinaux s'interrogent sur l'évangélisation 02.05.2025 Mgr Madega: les quatre encycliques de François sont comme les quatre évangiles 02.05.2025 «The Papal Foundation» offre 14 millions de dollars pour les plus pauvres 02.05.2025 Le nonce au Cameroun invite les fidèles à vivre du message d'espérance de François 02.05.2025 Côte d'Ivoire: douze nouveaux diacres jésuites ordonnés à Abidjan

Comment la presse arabe fait-elle mémoire du pape François ?  | ZENIT - Français
(ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib. La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur. « Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ». L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ». Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article. « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte. Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ». Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu. « Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques. Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans. mai 02, 2025 10:41Dialogue interreligieux, Islam, Pape François WhatsApp Messenger Facebook Twitter Partager Share this Entry Rédaction Avatar View all articles FAIRE UN DON Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel Faire un don Les écrits majeurs du pape François Septième Congrégation générale des cardinaux S'ABONNER GRATUITEMENT À NOTRE NEWSLETTER QUOTIDIENNE Nous envoyons la newsletter le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi

Comment la presse arabe fait-elle mémoire du pape François ?  | ZENIT - Français
(ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib. La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur. « Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ». L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ». Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article. « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte. Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ». Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu. « Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques. Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans. mai 02, 2025 10:41Dialogue interreligieux, Islam, Pape François WhatsApp Messenger Facebook Twitter Partager Share this Entry Rédaction Avatar View all articles FAIRE UN DON Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel Faire un don Les écrits majeurs du pape François Septième Congrégation générale des cardinaux S'ABONNER GRATUITEMENT À NOTRE NEWSLETTER QUOTIDIENNE Nous envoyons la newsletter le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi

Comment la presse arabe fait-elle mémoire du pape François ?  | ZENIT - Français
par Chiara Peregrino (ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib. La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur. « Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ». L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ». Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article. « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte. Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ». Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu. « Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques. Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans. mai 02, 2025 10:41Dialogue interreligieux, Islam, Pape François WhatsApp Messenger Facebook Twitter Partager Share this Entry Rédaction Avatar View all articles FAIRE UN DON Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel Faire un don Les écrits majeurs du pape François Septième Congrégation générale des cardinaux S'ABONNER GRATUITEMENT À NOTRE NEWSLETTER QUOTIDIENNE Nous envoyons la newsletter le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi

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par Chiara Peregrino (ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib. La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur. « Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ». L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ». Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article. « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte. Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ». Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu. « Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques. Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans. mai 02, 2025 10:41Dialogue interreligieux, Islam, Pape François WhatsApp Messenger Facebook Twitter Partager Share this Entry Rédaction Avatar View all articles FAIRE UN DON Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel Faire un don Les écrits majeurs du pape François Septième Congrégation générale des cardinaux S'ABONNER GRATUITEMENT À NOTRE NEWSLETTER QUOTIDIENNE Nous envoyons la newsletter le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi

Comment la presse arabe fait-elle mémoire du pape François ?  | ZENIT - Français
par Chiara Peregrino (ZENIT news – Oasis Center) La presse arabe a généralement bien accueilli la nouvelle du décès du pape François, soulignant son rôle de promoteur du dialogue interreligieux et des valeurs humaines universelles. Comme prévu, les médias émiratis ont célébré l’engagement du pontife en faveur du monde islamique, rappelant notamment ses voyages apostoliques dans les pays à majorité musulmane et la signature du Document sur la Fraternité Humaine à Abu Dhabi en 2019 avec le Grand Imam de la Mosquée-Université al-Azhar, Ahmad al-Tayyib. La réaction de la presse qatarie ou pro-qatarie a été plus discrète, à l’exception d’Al Jazeera qui a consacré deux éditoriaux au Pape. Al-Quds al-‘Arabi a consacré un éditorial commémoratif au Pape le jour de sa mort, tandis qu’al-‘Arabi al-Jadid s’est contenté de rapporter l’actualité. D’autres médias se sont concentrés sur des aspects spécifiques de son pontificat : Al-Nahar et la plateforme d’information libanaise Asas media ont passé en revue les principales réformes promues par François au sein de l’Église, tandis que le magazine saoudien Al-Majallah a expliqué le fonctionnement de la structure hiérarchique de l’Église et du conclave dans la perspective de l’élection de son successeur. « Les Émirats pleurent la mort d’une icône de l’humanité », titre Al-‘Ayn al-Ikhbariya. Le journal émirati se souvient du Pape et des mots par lesquels l’Emir Mohammad bin Zayed l’a décrit : « Un symbole mondial de tolérance, d’amour, de solidarité humaine et de rejet des guerres », capable d’attirer les gens de toutes les confessions avec sa diplomatie religieuse en faveur des causes humanitaires. Ce qui a uni tout le monde ces jours-ci, malgré les différences religieuses et culturelles, « c’est le partage des émotions face à cette grande perte humaine », commente le journaliste Mohammed Khalfan Al-Sawafi. François « a ravivé la valeur de la tolérance culturelle, à une époque où tout le monde tue tout le monde au nom de la religion » et n’a pas eu peur de visiter des régions instables comme l’Irak, « montrant que son message s’adressait aux populations et qu’il n’était pas un exercice de propagande politique ou médiatique ». L’héritage du pape est l’enseignement que « la force humaine ne se construit pas en tuant ceux qui sont différents, mais par la tolérance et la coexistence, et que la véritable force réside dans la diversité. L’humanité qui se fonde sur le meurtre et la destruction est destinée à continuer à se venger », conclut l’article. Dans le quotidien émirati Al-Ittihad, Mohammad Sammak (co-secrétaire général du Comité Libanais pour le Dialogue Interreligieux) écrit que le Pape François a élevé sa papauté au rang de référence pour toute l’humanité, incarnant dans la pratique le principe selon lequel « l’homme n’est pas au service de la religion, mais la religion est au service de l’humanité ». Les valeurs humaines proclamées par le Pape et le Grand Imam d’Al-Azhar en 2019 à Abu Dhabi « ont élevé le concept de religion et le rôle de la religion dans les relations humaines à des niveaux sans précédent sur l’échelle des valeurs nobles et des idéaux spirituels les plus élevés ». Depuis Abou Dhabi, poursuit M. Sammak, François « a rayonné cette culture de la foi ouverte dans le monde entier ». Avec sa mort, « l’Église catholique et l’humanité entière perdent un grand berger de l’amour et de la tolérance, et un grand promoteur de la fraternité humaine. Pour lui, la religion […] n’était pas simplement une prière dans l’Eglise, mais le service et l’amour pour l’humanité », conclut l’article. « Le pape François… le décès d’un ami des Arabes et des musulmans », titre le quotidien panarabe à capitaux saoudiens Al-Sharq al-Awsat, qui rend hommage au défunt pontife et au rôle essentiel qu’il a joué dans la promotion de la réconciliation et du dialogue entre les chrétiens et les musulmans. Le journaliste égyptien Emile Amin célèbre sa mémoire en rappelant le nom choisi par Bergoglio lors de son élection : François, en hommage au saint d’Assise, « le premier à avoir établi le dialogue islamo-chrétien il y a huit siècles », lorsqu’il rencontra en 1219 le sultan Malik al-Kamil en Egypte. Le journaliste rappelle les paroles prononcées par le Pape lors de la première rencontre avec les diplomates étrangers au Vatican : « Il est important d’intensifier la rencontre avec les autres religions afin que ne prévalent pas les différences qui nous nuisent, mais que prévale le désir de construire de véritables amitiés entre tous les peuples, malgré les différences, surtout parce qu’il est impossible d’établir de véritables relations avec le Très-Haut si l’on ignore les autres ». Les musulmans, poursuit l’article, « ont aimé le pape François parce qu’ils ont vu dans sa vision de la religion un discours et un dialogue pour une véritable collaboration, et non des slogans vides ». Le journaliste rapporte enfin quelques citations des discours de Bergoglio particulièrement significatives pour les musulmans, dont une en particulier : « La religion est un besoin de l’homme pour atteindre son but, c’est une boussole qui le guide vers le bien et l’éloigne du mal. En aidant les êtres humains à discerner le bien, les religions doivent les guider à le pratiquer, à vivre la prière et l’effort intérieur, à construire une civilisation de la rencontre et de la paix ». Le journaliste conclut son article en confiant François à la miséricorde de Dieu. « Mort du pape François : l’Église perd son équilibriste au Moyen-Orient », titre le quotidien Al-Quds al-‘Arabi. « Jérusalem arabe » rappelle le rôle joué par François au Moyen-Orient durant son pontificat : « L’histoire se souviendra de lui comme du Pape qui, en 2015, a reconnu l’État de Palestine, dans un geste qui a exaspéré Israël. L’année précédente, le pape François avait préparé le terrain avec son voyage en Terre sainte, lorsqu’il s’était arrêté près du mur de séparation à Bethléem, y appuyant son front dans un geste symbolique fort, décrit comme une « prière contre l’occupation ». L’éditorial rappelle également l’opposition de François à la décision du président américain Donald Trump, lors de son premier mandat, de transférer l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, et son appel à ce que Jérusalem soit « une ville ouverte aux trois religions ». L’article rappelle enfin la position du Pape sur « la guerre d’extermination en cours dans la bande de Gaza et les incursions israéliennes, qu’il a qualifiées d’emblée de brutales, provoquant l’irritation du gouvernement de Benyamin Netanyahou ». François est décrit comme « le Pape du dialogue et du rapprochement entre les adeptes des différentes religions », qui a ouvert « une page lumineuse dans les relations avec les Arabes et les Musulmans ». L’article se termine par une réflexion sur l’héritage de Bergoglio : dans un monde déchiré par les guerres et les tensions, des personnalités comme le pape François sont nécessaires, « des phares de paix, de rationalité, de prévoyance et d’humilité ». La chaîne satellitaire Al-Jazeera a consacré un large espace à la mémoire de Bergoglio. Hossam Shaker a loué les qualités du Pape François – le pape des positions courageuses, de la proximité humaine et de la compassion pour les marginaux – mais dans le même temps ne lui a épargné aucune critique, l’accusant de ne pas avoir pris de position claire dans diverses situations. Il évoque notamment le voyage papal au Myanmar en 2017, « alors que des campagnes de nettoyage ethnique contre les Rohingyas étaient en cours » et, note Shaker, François a choisi un langage trop diplomatique et prudent, évitant de dénoncer explicitement les violences et même de prononcer le mot « Rohingya ». Selon le journaliste, ce silence reflète les tensions entre le rôle éthique de l’Église et sa nature d’État, avec des intérêts politiques et des relations stratégiques. Dans le même journal, le journaliste égyptien Ammar Ali Hassan a choisi le titre d’un livre de Bergoglio – « Le nom de Dieu est miséricorde » – pour résumer la relation entre Bergoglio et les musulmans, car « la miséricorde est la valeur centrale ou la fin essentielle de l’islam, tandis que l’amour est la valeur centrale du christianisme ». Lorsque le Pape François est monté sur le trône pontifical, « le dialogue des civilisations entre l’Orient et l’Occident souffrait de nombreuses distorsions : confusion doctrinale et intellectuelle, polarisations politiques, conflits religieux et confessionnels, stéréotypes erronés sur l’autre, enracinés et transmis au fil du temps dans les méandres de l’histoire sociale et culturelle. Cela a conduit à une confrontation entre les pouvoirs politiques qui prédominent dans les différentes civilisations, sous le prétexte d’un « choc des civilisations », alors que les civilisations, par nature, sont le résultat d’une accumulation et d’une contamination mutuelle. Mais François a accéléré l’ouverture de l’Église à l’islam, la poussant à rechercher la fraternité avec les fidèles des autres religions, et en particulier avec les musulmans. mai 02, 2025 10:41Dialogue interreligieux, Islam, Pape François WhatsApp Messenger Facebook Twitter Partager Share this Entry Rédaction Avatar View all articles FAIRE UN DON Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel Faire un don Les écrits majeurs du pape François Septième Congrégation générale des cardinaux S'ABONNER GRATUITEMENT À NOTRE NEWSLETTER QUOTIDIENNE Nous envoyons la newsletter le lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi

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