"Ouest-France", dans son édition de Vendée de ce mercredi 25 juin, publie en page 8 une interview des trois prêtres qui seront ordonnés à Luçon dimanche prochain 29 juin. L'un d'entre eux, Quentin, souligne ceci : "On devra être des Pères." Ce qui amène la journaliste, Claire Haubry, à faire la mise au point suivante : "(Pères), une affirmation encombrante pour certains prêtres, nécessaire pour d'autres." Ce qui révèle l'ambiguïté de la question !
Les réactions n'ont pas tardé ! Voici par exemple celle de Gilles :
"Trois nouveaux prêtres vont être ordonnés dimanche prochain, en la
cathédrale de Luçon. C'est une bonne nouvelle, dans un temps où les
vocations se raréfient. Il faut s'en réjouir. Je suis cependant surpris
par cette expression dans l'interview de l'un d'entre eux: "On devra
être des Pères, sans paternalisme".
Je ne suis certainement pas le
seul, puisque "Ouest France" écrit à ce propos "une appellation
encombrante pour certains prêtres, nécessaire pour d'autres." On
pourrait ajouter le même commentaire pour les laïcs, en particulier
celles et ceux engagés dans les mouvements et services.
J'aurais pour
ma part préféré lire: "On devra être des frères". Ce qui me paraît plus
proche de l'Evangile et des enseignements du pape François. Et
probablement de Léon XIV si l'on regarde son apostolat pendant sa longue
mission au Pérou."
Je vous propose donc une petite réflexion autour de cette notion de paternité.
FRERE
Mais alors, me direz-vous, comment faut-il vous appeler ?
Personnellement, j'ai l'habitude de répondre : "ma mère m'a appelé
Olivier ; vous pouvez m'appeler ainsi !" Quand j'étais prêtre
aux Sables d'Olonne, j'ai gardé le souvenir ému d'un jeune, qui avait plein de
difficultés psy. Chaque fois qu'il me voyait, il s'écriait : "Ah !
Frère Olivier, comment ça va ?" Il était le seul à m'appeler
ainsi. Et pourtant, n'est-ce pas le plus beau titre ? Chaque prêtre, ou
évêque, n'est-il pas d'abord "frère" des autres baptisés, même s'il a
une charge au sein de ce peuple de Dieu ? Une charge de serviteur, bien
entendu. Car dans le service du peuple des amis de Jésus, personne n'est
au-dessus de quiconque. Mais tous, y compris les évêques, dépendent de la
communauté au service de laquelle ils sont confiés. Comme l'a dit Pascal
Wintzer, archevêque de Sens : "il faut casser l'image du prêtre [et de
l'évêque !] perçu comme un homme en-dehors et au-dessus de l'humanité."
Et bien sûr envisager une place des femmes à la hauteur de leurs charismes, au
sein du Peuple de Dieu.
En résumé, excusez l'expression, mais comme l'écrit le bibliste Claude Tassin, "à la lumière de l'Ecriture, la titulature ecclésiastique mériterait peut-être un coup de torchon périodique !" En ce moment, la période et les événements sembleraient s'y prêter...
2 citations, parmi bien d'autres, illustrant comment Jésus nous considère tous
comme des frères (et pas des Pères,... ni des Monseigneurs !)
- "Qui est ma mère, qui sont mes frères ?" Montrant ses
disciples, il dit : "Voici ma mère et mes frères ; quiconque fait la
volonté de mon Père qui est aux cieux, c'est lui mon frère, ma soeur, ma
mère." (Matthieu 12/48-50)
- "Jésus est l'aîné d'une multitude de frères." (Romains
8/29)
4 commentaires:
Que j'aime lire ce que je viens de lire !!!! :)
Depuis des années déjà, je m'interdis de dire "Mon Père" à un prêtre ! Je n'ai qu'un Père notre Père qui est aux cieux ! Et bien sûr mon papa !
De même, pas de Monseigneur en parlant d'un évêque, pour les mêmes raisons. En effet, Frère ou simplement le prénom serait tellement plus approprié !
Merci Olivier !
Bien d'accord avec Marie-France. Comment dire Père à quelqu'un qui est plus jeune que nos enfants, et à peine plus âgé que nos petits-enfants ? Merci Olivier pour ton apport. La notion de frère est tellement plus juste, et le prénom tellement plus approprié.
Colette travaille avec Quentin dans l'accompagnement des familles en deuil et la célébration des sépultures. Est-ce que tu nous autorise Olivier à ce qu'on imprime ton message pour lui transmettre ?
Encore merci Olivier pour tes éclairages, et prends soin de toi.
Bernard & Colette.
Ah, complètement d’accord, o frère si sage! Vite ce coup de torchon!
Oui, Bernard, mis délicatement ...
Enregistrer un commentaire