Cher ami lecteur ou lectrice confiné(e), vous aviez peut-être la vague idée que, en ouvrant votre ordi en ce dimanche des Rameaux, j'allais proposer ici un nième commentaire à propos du sens de cette fête ? Eh bien non ! Ou du moins, pas de la façon habituelle. Par contre, en participant à l'eucharistie par le biais du "Jour du Seigneur" ou autres, votre attente certainement sera ou a été comblée !
Quant au contenu du billet de ce jour, déjà, le titre a dû vous mettre la puce à l'oreille ! Mais, que vient donc faire ici Arthur Rimbaud ? Tout d'abord, il faut se souvenir que, comme l'explique Paul Claudel, l'un de ceux qui ont cru en Rimbaud, l'un des fleurons de la poésie française - et c'est aussi mon poète préféré : "ce poète apparaît en 1870, à l'un des moments les plus tristes de notre histoire, en pleine déroute, en pleine guerre civile, en pleine déconfiture matérielle et morale, en pleine stupeur positiviste. Il se lève tout à coup. Est-ce un fait commun de voir un enfant de seize ans doué des facultés d'expression d'un homme de génie ? Aussi rare que cette louange de Dieu dans la bouche d'un nouveau-né. Et quel nom donner à un si étrange événement ?"
Eh bien, dans ce contexte sans doute différent qui est le nôtre, mais bien triste lui aussi, je vous propose de vous laisser emporter vers le ciel, le rameau de l'Espérance à la main, en méditant ce que Rimbaud à écrit pour nous. Puisse, au début de cette Semaine Sainte, ces extraits du poème "Soleil et chair" ouvrir notre coeur blessé à l'Infini du Salut !
"Oh ! La route est amère
depuis que l'autre Dieu nous attelle à sa croix (...)
Oui, l'Homme est triste et laid, triste sous le ciel vaste.
Il a des vêtements, parce qu'il n'est plus chaste,
parce qu'il a sali son fier buste de dieu,
et qu'il a rabougri, comme une idole au feu,
son corps Olympien aux servitudes sales.(...)
Si les temps revenaient, les temps qui sont venus !
Car l'Homme a fini ! L'Homme a joué tous les rôles !
Au grand jour, fatigué de briser des idoles,
il ressuscitera, libre de tous ses dieux,
Et comme il est du ciel, il scrutera les cieux ! (...)
L'Homme veut tout sonder - et savoir ! La Pensée,
la cavale longtemps, si longtemps oppressée
S'élance de son front ! Elle saura Pourquoi...
Qu'elle bondisse libre, et l'Homme aura la Foi !
Pourquoi l'Azur muet et l'espace insondable ?
Pourquoi les asrtres d'or fourmillant comme un sable ?
Si l'on montait toujours, que verrait-on là-haut ?
Un Pasteur mène-t-il cet immense troupeau ? (...)
Et l'Homme peut-il voir ? peut-il dire : Je crois ? (...)
Npis ne pouvons savoir ! - Nous sommes accablés
d'un manteau d'ignorance et d'étroites chimères ! (...)
Notre pâle raison nous cache l'infini !
Et l'horizon s'enfuit d'une fuite éternelle ! (...)
Mais
Le grand ciel est ouvert ! Les mystères sont morts
devant l'Homme debout (...)
Il chante... et le bois chante, et le fleuve murmure
un chant plein de bonheur qui monte vers le jour !
C'est la Rédemption ! c'est l'amour c'est l'amour !"
dimanche 5 avril 2020
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2325 : "Un Pasteur mène-t-il cet immense troupeau ?" (Arthur Rimbaud)
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:40
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