samedi 19 juillet 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3097 : Faire de la maladie notre amie

Faire de la maladie une alliée 

N'est-il pas contradictoire de prétendre que la maladie puisse être notre amie ?  Nous sommes plutôt habitués à concevoir la maladie comme un obstacle à notre bonheur. Son arrivée, souvent douloureuse et brutale, brise notre vie..  Elle nous fait douter de nous-même et de notre avenir ; elle anéantit nos projets de vie, nous rend dépendants et nous ferme de nombreuses portes !

Personnellement, j'ai fait, comme beaucoup, cette douloureuse expérience : se sentir fragile, ne plus pouvoir mener une vie "normale", perdre une certaine liberté, devoir dépendre des autres, faire la douloureuse expérience de la souffrance, vivre des nuits d'insomnie, douter de son avenir, sentir sur nous des regards inquiets, ne plus pouvoir prier, être démuni de tout...

Cependant, il est difficile de parler de la maladie en général ; chaque malade vit une situation particulière, et il est difficile de généraliser.  Mais quelle que soit la situation du malade ou la gravité de son mal, profonde est la blessure et lourd est le handicap. Toutefois, il est remarquable de constater que la façon dont les uns ou les autres vivent leur maladie est à la mesure de la disposition de leur coeur, ou de leur état d'esprit.

L'on arrive à ce paradoxe qui fait que, nous en avons tous vécu l'expérience, des malades semblent vivre leur état dans une certaine paix, tandis que d'autres paraissent ne plus avoir la force de lutter.  L'expérience montre qu'il ne s'agit pas de se battre contre la maladie, ni de la fuir ou la rejeter, et pas non plus de l'accepter et se soumettre à elle, mais de l'accueillir, et de lui donner un sens et une direction.

Par exemple, en constatant que la maladie nous apprend à regarder la réalité autrement ; j'avais tel projet, que je ne pourrai réaliser, qu'est-ce que cela signifie ?  J'étais attaché à beaucoup de choses, la maladie me permet de faire un tri, et de ne retenir que l'essentiel.  Je fais l'expérience profonde de la réalité de l'amitié de nombre de mes proches, et je constate combien je peux compter sur eux, plus que je ne l'aurais pensé.  Des équipes médicales me prennent en charge, je mesure la chance que j'ai d'être soigné et je remercie ceux qui se sont battus pour que nous ayons un bon système de santé, même s'il est parfois insuffisant. 

Lorsque j'étais bien portant, étais-je suffisamment attentif aux personnes malades ou atteintes d'un handicap ?  C'était pour moi des gens à part, que je laissais pour compte.  J'ai appris à les regarder autrement, à communier davantage avec eux.

Je peux dire également que je prie non pas mieux, mais autrement.  Les cris de souffrance des psaumes me parlent davantage, et ils me paraissent à présent faits pour moi !  Les guérisons de Jésus deviennent mes propres guérisons.  Chaque jour, je confie à Dieu les malades et les soignants.  Je le remercie sans cesse, et lui demande, bien sûr, de guérir, mais surtout, de me donner la force, à à moi comme à tous les malades, de pouvoir traverser dans la Paix les diverses épreuves qu'il m'est donné de vivre.

La maladie est peut-être l'un des moyens que Dieu nous propose pour changer notre vie et nous aider à grandir ; voilà pourquoi j'ose dire qu'elle peut être pour nous, sinon une amie, une alliée, sur le chemin de notre rencontre avec les autres et avec le Sauveur !

jeudi 17 juillet 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3096 : Ne pas oublier nos frères et soeurs Iraniens

En cette période où l'on reparle de l'Iran, l'omnipotente présence des mollahs et des Gardiens de la révolution ne doit pas nous faire oublier la richesse humaine et culturelle du peuple iranien.  Voici quelques souvenirs à ce propos  :

Eté 1970, découverte de l’accueil merveilleux des Iraniens

Au cours de l’été 1970, il y a 55 ans, avec un copain, André, nous avons quitté la Vendée pour rejoindre Katmandou, au Népal, sac à dos. 

Pays traversés : outre la France et l’Europe, la Turquie, l’Iran, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Inde et le Népal, aller et retour : un tel périple était possible à l’époque ! 

Impossible de rendre compte de façon détaillée de l’ensemble de ce voyage, dans le cadre limité de ce billet !  Je m’en tiendrai à l’Iran, qui est au cœur de l’actualité aujourd’hui. 

Notre souvenir le meilleur, à l’aller comme au retour, c’est l’accueil incroyable que nous avons reçu de la part des Iraniens, jeunes principalement : sans cesse, chaque jour, en tous lieux, nous étions entourés, questionnés, considérés comme des frères, et totalement pris en charge si nous le souhaitions. 

Combien de fois ne nous a-t-on pas invités pour des repas, avec de grandes assiettées de riz, tomates et de beaux morceaux de viande, avec de la très bonne bière, des fruits ; sans oublier le traditionnel café turc.  Beaucoup aussi ont exprimé le désir de nous recevoir chez eux pour y passer la nuit  Quelle leçon, quel enchantement, pour nous Français, qui peinons à faire de même, nous qui sommes si méfiants !

Ceux qui nous abordaient étaient avides de tout savoir sur ce que nous vivions en France : notre capacité de voyager hors de notre pays, nos goûts musicaux (on a dû leur traduire plusieurs fois un tube qui faisait rage à l’époque à Téhéran, « Je t’aime, moi non plus », 1969, Serge Gainsbourg et Jane Birkin), les relations entre garçons et filles… A l’époque, nous avions 27 et 28 ans, cela aidait !  D’autre part, ils n’en revenaient pas que nous pouvions voyager ainsi, en totale liberté.  Ils avaient de la peine à comprendre pourquoi on n’allait pas directement en avion à Katmandou !

Par contre, dés cette époque, si l’on demandait à voir la résidence du Shah, personne n’était disposé à nous y emmener. N’oublions pas que le Shah, considéré comme le valet des américains, a été renversé par une révolution populaire quelques années plus tard, en janvier 1979. Depuis lors, je me suis souvent demandé ce qu’étaient devenus ces jeunes qui nous ont si bien accueillis …

Plusieurs fois, des jeunes nous ont guidés pour des visites de monuments, dont l’Iran est si riche : le bazar extraordinaire d’Ispahan et sa mosquée royale, etc. ; mais le clou fut la cité historique de Persépolis, avec l’évocation de ces noms légendaires : Cyrus, Xerxès, Artaxerxès…  C’est toute l’âme de l’Iran que nous avons touchée alors !

Souhaitons que le peuple iranien, que l’on appelait « les Français de l’Asie », dont les qualités d’ouverture sont si grandes, puisse retrouver sans trop tarder une vraie liberté !

lundi 14 juillet 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3095 : A quand un défilé des forces de Paix ? (la guerre pue !)

Chaque année, lors de la fête nationale du 14 juillet, je m'interroge sur le fait que les Français dans leur ensemble, nous dit-on, plébiscitent le défilé militaire organisé à cette occasion. Les gens affluent par milliers pour admirer et applaudire les différents corps de troupes dont l'objectif est d'assurer la sécurité de notre pays.  Ceci est tout à fait concevable, car nous ne sommes pas à l'abri d'un éventuel conflit. L'objectif est le suivant : montrer sa force peut permettre d'éviter de s'en servir !

Cependant, sans exclure la tenue d'un tel défilé, n'y aurait-il pas à aller plus loin, et à faire oeuvre d'imagination ?  En France, nous sommes assez intelligents pour organiser ce magnifique défilé militaire, au point que Trump nous envie la tenue d'une telle manifestation ?  Pourquoi ne pas organiser également, en contre-poids ou en parallèle de ce défilé de nos forces armées, une mise en valeur aussi puissante et aussi crédible des forces qui oeuvrent en faveur de la paix ? 

En effet, réduire la fête de la nation à une parade militaire, cela ne me semble pas digne des possibilités ni des aspirations profondes de nos concitoyens.  Ne nous fermons pas les yeux : la guerre pue, comme on l'a entendu dans la bouche d'un des protagonistes du film "Chouans", passé à la télé sur Arte ce même 14 juillet au soir.

En alternative, ne serait-il pas possible de proposer à toutes les professions et toutes les associations qui oeuvrent pour le vivre-ensemble et pour la paix de se retrouver pour un immense défilé de la Fraternité ?  En vrac : monde de la santé, accompagnement des personnes âgées ou handicapées, ainsi que des migrants, présence solidaire et unie de représentants des différentes religions et traditions de sagesse, place privilégiée pour les perdants et les exclus de notre société, sentinelles de l'environnement, groupes israélo-palestiniens solidaires, en ouvrant la porte à toutes les victimes des régimes oppresseurs, en Iran, en Afrique, en Chine et dans tant d'autres nations.

Arriver à mettre en place une sorte de tribune solidaire internationale, ce serait à l'honneur de notre pays ! La France en est capable !  Le problème, c'est que nous n'imaginons même pas que nous pouvons le faire.  Et pourtant, je repense souvent à cette phrase, attribuée à Mark Twain : "Ils ne savaient pas que c'était impossible ; alors, ils l'ont fait !"

L'on dit souvent que notre société a perdu ses valeurs, et chacun de se lamenter.  Mais je crois que nous portons un regard trop négatif sur nous-mêmes. N'oublions pas que des millions de Français assurent un bénévolat dans de multiples associations. Ne nous laissons pas impressionner par les prophètes de malheur, qui voudraient nous faire croire que le monde coure à sa perte. Quand de telles personnes interviennent, dans notre entourage ou à travers les médias, gardons notre capacité de réflexion : ne nous laissons pas avoir par leurs tristes lamentations !

Méditons ce que déclarait le pape Jean XXIII lors de l'ouverture du concile Vatican II, le 11 octobre 1962  : "Il arrive souvent que nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu'enflammés de zèle religieux,manquent de justesse de jugement et de pondération, dans leur façon de voir les choses.  Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés (...)

Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin.

Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes,la plupart du temps contre toute attente,atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse (...)  même les événements contraires." 

Alors, ce défilé de la Fraternité, on l'organise quand ?

l arrive souvent que dans l’exercice quotidien de Notre ministère apostolique Nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu’enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés ; ils se conduisent comme si l’histoire, qui est maîtresse de vie, n’avait rien à leur apprendre et comme si du temps des Conciles d’autrefois tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne, les mœurs et la juste liberté de l’Eglise.

Il Nous semble nécessaire de dire Notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin.

Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l’Eglise, même les événements contraires.

l arrive souvent que dans l’exercice quotidien de Notre ministère apostolique Nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu’enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés ; ils se conduisent comme si l’histoire, qui est maîtresse de vie, n’avait rien à leur apprendre et comme si du temps des Conciles d’autrefois tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne, les mœurs et la juste liberté de l’Eglise.

Il Nous semble nécessaire de dire Notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin.

Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l’Eglise, même les événements contraires.

l arrive souvent que dans l’exercice quotidien de Notre ministère apostolique Nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu’enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré par rapport aux siècles passés ; ils se conduisent comme si l’histoire, qui est maîtresse de vie, n’avait rien à leur apprendre et comme si du temps des Conciles d’autrefois tout était parfait en ce qui concerne la doctrine chrétienne, les mœurs et la juste liberté de l’Eglise.

Il Nous semble nécessaire de dire Notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin.

Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l’Eglise, même les événements contraires.

mercredi 9 juillet 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3094 : Et pourquoi pas des partages d'Evangile ?

 Je remarque que, chaque été, lorsque les prêtres partent en vacances, ils ont le souci de faire venir d'autres prêtres pour assurer les messes et les remplacer. Il me semble que, plutôt que de supprimer les messes, ou de faire venir des prêtres de l'extérieur pour les dire, il serait préférable de profiter de cette situation de manque pour essayer d'innover ; en proposant par exemple de mettre en place des temps de "partages d'Evangile". Ainsi, en ce début-juillet,  nous avons tenté l'expérience à deux reprises à St Hilaire de Talmont, en la Chapelle de Bourgenay.

Ordinairement, les Soeurs et 10 à 15 laïcs participent régulièrement aux messes en semaine.  Certains ont dit : "Ces jours où il n'y a pas de messe, on va prier chacun chez soi."  Mais en réfléchissant, nous nous sommes dit qu'en l'absence de notre curé, il serait sans doute préférable de maintenir un temps de prière en communauté.

La plupart des habitués ont répondu ; et nous étions une douzaine, le mercredi 2 juillet à 9h.  Nous avons retenu la 1° lecture, tirée du livre de la Genèse, et s'en est suivi un très riche partage, durant une petite demi-heure. Nous ne sommes pas allés au-delà de ce temps, mais il aurait pu durer plus longtemps. Chacun était à l'aise pour partager et, sous la conduite de l'Esprit-Saint, ce ne sont pas des banalités que nous avons exprimées, mais, aux dires des uns et des autres, des réflexions beaucoup plus approfondies que l'on aurait pu en tirer d'une trop rapide lecture au cours d'une eucharistie.

Toutes et tous ayant exprimé leur satisfaction, nous avons reconduit ce type de partage ce mercredi 9 juillet. Toujours à dessein à partir de la 1° lecture, plus complexe que le texte de l'évangile du jour. C'était donc plu interpellant, moins "facile" et plus novateur, les textes du Premier Testament étant en général moins pris en compte que les lectures tirées des Evangiles.

Durant ces deux temps de partage, chacun a pu s'exprimer, ce qui n'est pas le cas lors des messes. Le Peuple de Dieu a eu la parole ; il a été actif !  De plus, nous avons pris le temps de réfléchir, et nous nous sommes écoutés !  Ce matin aussi, la satisfaction était générale. Et nous ressentions une joie profonde d'avoir pu partager l'Evangile ensemble.  Tout en faisant le lien avec tel ou tel événement de notre vie et de la vie du monde.

Cette expérience positive montre qu'il serait sûrement possible, et pas si compliqué que cela, de proposer de tels partages lors de nos assemblées dominicales de l'été.  L'absence d'un prêtre ne devant pas empêcher le Peuple de Dieu de prendre ses responsabilités, mais l'inviter au contraire à s'investir davantage au service de la Parole de Dieu, sous la mouvance de l'Esprit- Saint !

Un défi ecclésial réussi à Bourgenay, et pourquoi pas ailleurs ?  Merci à l'Esprit-Saint ! 

lundi 7 juillet 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3093 : Eloge de la Fraternité

Dimanche 6 juillet, à l'issue de la messe dominicale sur Talmont-St Hilaire, à Bourgenay, une paroissienne, relativement âgée, me partageait ceci : "Quand je pars à pied au marché, je salue tous ceux que je rencontre. Certains font mine de ne pas m'entendre, et ne me répondent pas, mais je ne leur en veux pas, et cela ne m'empêche pas de continuer.  D'autant plus que d'autres me répondent avec un large sourire, tandis que nous engageons une brève conversation."

Cela m'a semblé une belle illustration d'une parole de Jésus entendue dans l'évangile de ce même dimanche : "S'il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui."  Et, en contrepartie, cette promesse de Jésus aux 72 disciples qu'il a envoyés en mission :  "Le règne de Dieu s'est approché de vous."

L'après-midi de ce 1er dimanche de juillet, tandis que j'avançais sur le port, plutôt doucement, en peinant un peu suite à mon AVC et en m'appuyant sur mes deux bâtons de marche, je croisai le regard de deux jeunes de 15-16 ans, assis sur un banc, qui observaient mon manège.  Nous nous sommes salués, et l'un d'eux me demanda : "Est-ce que vous désirez un pain au chocolat ?"  C'était pour eux, me dirent-ils, le moment du goûter.  Je répondis oui et leur demandai : "Mais pourquoi vous me donnez ce pain au chocolat ?  En quoi est-ce que je l'ai mérité ?  Et vous allez vous priver !"

Ils me répondirent, à ma grande surprise : "C'est parce que vous avez une bonne bouille !"  Je pense que c'était sympa de leur part ; un peu exagéré, mais plein d'attention.  Et en contradiction totale avec l'idée négative que l'on se fait de notre société, dans laquelle chacun ne penserait qu'à lui exclusivement. Or, j'ai reconnu, dans cette paroissienne âgée comme dans ces deux jeunes attentifs et solidaires, ce dont parlait St Paul dans la 2° lecture de ce dimanche 6 juillet : "Ce qui compte, ce n'est pas d'être circoncis ou incirconcis, c'est d^'être une création nouvelle."

En d'autres termes, je n'ai pas su si ces deux jeunes étaient allés à la messe le matin, mais j'ai vu en eux des artisans de fraternité.  En tant qu'handicapé, je me suis senti respecté par euxJe les ai vus mettre en pratique cet appel de Jésus : "Comme vous voulez que les gens agissent envers vous, agissez de même envers eux."  (Luc 6/31)

J'ai vu, en ce fait très banal et tout simple, la preuve, la confirmation que Dieu ne laisse jamais seuls ceux qui sont dans l'épreuve.  Sans cesse, il envoie des Anges au secours des affligés.  Où est Dieu ? On se le demande-t-on parfois, dans notre société fatiguée !  N'est-il pas présent et actif en tous ceux qui prennent soin de leurs frères ?  Présent et actif dans des situations si banales qu'on ne les remarque même pas...  En tout geste de fraternité, Dieu est présent !

Méditons ce que disait André Malraux  :  "Il n'y a pas d'autre voie pour la  solidarité que le respect de la dignité de chaque personne."  L'attention à l'autre, la fraternité, c'est, dans la ligne de l'Evangile, le seul chemin d'avenir pour l'humanité !

mercredi 2 juillet 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3092 : "Vous êtes un miraculé !"

 Cela fait un certain nombre de fois, depuis le mois de mars, que j'entends des personnes me dire que "je suis un miraculé".  Il est vrai que, lorsque j'ai eu mon AVC avant Noël 2024, accompagné d'une hémiplégie, ne pouvant absolument pas faire bouger ma jambe et mon bras gauches, je ne n'imaginais absolument pas que je pourrais m'en sortir sans de graves séquelles, pour le restant de mes jours.  Les médecins eux-mêmes me disaient que je devrais vivre sans doute à l'avenir sur un fauteuil roulant.  La perspective n'était pas très reluisante !

Pour celles et ceux qui m'ont vu inerte au fond de mon lit d'hôpital, la surprise a été grande de me voir à nouveau debout, et de retour à mon domicile, sans béquilles ni fauteuil roulant.  Que s'est-il passé ?  Sans prétention aucune, ni nul  mérite de ma part, j'ose croire que j'ai fait l'expérience d'un petit miracle, et cela grâce aux éléments suivants.

Nombre de gens ont prié le Seigneur et confié ma santé à Marie.  Je crois beaucoup à la force de la prière.  Comme le disait justement et avec humilité Ambroise Paré : "C'est le médecin qui soigne, mais c'est Dieu qui guérit !"  Il me semble que cette chaîne de prière n'a pas été vaine.  Et chaque jour, j'en remercie le Seigneur, et tous ceux qui ont prié avec confiance pour que je retrouve la santé.

Autre élément qui a permis ce que je n'ose pas appeler un "miracle", mais ce qui est tout de même une "Divine surprise" : la qualité des soignants, médecins, infirmières, personnel de service ; avec une mention particulière pour l'équipe des kinés de l'hôpital des Sables, qui m'ont aidé, avec beaucoup de patience, millimètre après millimètre, à croire que je pourrais m'en sortir, à me redresser, à me tenir debout et à marcher !

J'ai également été entouré d'une façon exceptionnelle par une multitude d'amis. Pendant mes 2 mois et demi d'hôpital, pas une seule journée ne s'est passée sans que je n'aie eu de nombreuses visites. Je me suis senti porté, soutenu, encouragé par toutes ces personnes qui me communiquaient leur belle énergie et leur confiance.

Confirmation hier, tandis que je rencontrais mon médecin habituel, qui m'a répété plusieurs fois, un peu admiratif : "Vous n'étiez pas en bon état, mais vous vous en êtes bien sorti !" Tandis que je lui disais que je ne me sentais pas bien, et toujours fatigué, il m'a redit : "N'oubliez pas que vous avez fait un AVC, et que c'est normal que vous ressentiez de la fatigue, après le choc que vous avez connu."

J'ignore quel sera mon avenir, et je ne suis pas naïf ; je sais que j'ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête   Mais dans mon vécu actuel, je relis autrement certains psaumes, qui me parlent davantage désormais, par exemple les versets suivants  :

"Quand j'ai crié vers toi, Seigneur mon Dieu, tu m'as guéri ; Seigneur, tu m'as fait remonter de l'abîme et revivre, quand je descendais à la fosse."  (psaume 29/3-4) 

Soutenu par des frères et des soeurs, je vis à la grâce de Dieu...