Et en ce dimanche aussi, qui a encore une dimension pascale, même s'il est question de la tristesse des disciples d'Emmaüs, la tonalité du psaume par exemple est plutôt dans l'exultation : "mon coeur exulte, mon âme est en fête ; devant ta face, débordements de joie..."
Je suis donc retourné voir la liturgie de la nuit pascale, dont effectivement, je ne vous apprends rien, la dominante est la joie :
- 1° oraison : "Réjouis-toi, mère Eglise..."
- 1° préface : "Ô nuit de vrai bonheur..."
- Exultet : "Qu'éclate de partout la joie du monde..."
- lecture de la Genèse : "Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici : cela était très bon."
- psaume 15 : "Devant ta face, débordement de joie."
- cantique de l'Exode : "Chantons pour le Seigneur, éclatante est sa gloire..."
- psaume 29 : "Avec le soir viennent les larmes, au matin, les cris de joie ; tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie..."
Je vous épargne le reste ; vous pourrez poursuivre par vous-mêmes cette prospection autour du thème de la joie dans la suite de cette célébration !
Alors, comment faut-il nous situer ? Cette liturgie pascale qui met l'accent sur la joie devrait-elle être réservée aux années non perturbées par un virus ? Comme me le faisait remarquer une lectrice de ce blog, "allez donc dire à une famille dont le petite fille vient d'être emportée par le Covid-19 qu'il faut être dans la joie ?" C'est vrai ! Comment l'Eglise peut-elle se permettre de leur dire : "exultez de joie" ?
En y réfléchissant, il me semble qu'il y a, parmi d'autres sans doute, trois attitudes possibles :
- une réflexion, dans le partage avec d'autres, à la façon des disciples d'Emmaüs relisant leur échec. Avec le recul, nous savons à présent que, sur le chemin, le Seigneur, quoique invisible ou peu reconnaissable, entend nos questions et nos doutes. Au cours de l'eucharistie pascale, il nous invite à un acte de foi. En laissant du temps au temps, forcément. Paul Claudel disait : "Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance ; il n'est même pas venu l'expliquer, il est venu la remplir de sa présence."
- un acte de foi donc, mais aussi, un acte de résistance ! Et si, en participant quand même à
la joie de Pâques, c'était une façon de dire à la mort : "Non ! Tu n'auras pas le dernier mot..." J'aime bien la bénédiction solennelle que le célébrant fait sur le peuple, à la fin des messes de Pâques : "Par la résurrection de son Fils, Dieu vous a déjà fait renaître ; qu'il vous rappelle toujours à cette joie que rien, pas même la mort, ne pourra vous ravir !" Et l'assemblée, heureuse ou en recherche, répond quand même "Amen", c'est-à-dire : "ok, je suis d'accord, j'y crois !"
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Proposé par Jennifer, pour nous déconfiner le coeur :
Bien sûr, c’est le duo de Papageno et Papagena de La Flûte Enchantée...
c'est de mieux en mieux
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