Olivier Gaignet, prêtre du diocèse de Luçon, en "semi-retraite", est en service pastoral à Talmont-Saint Hilaire, à Bourgenay, au service des paroisses et du doyenné de Talmont, sur la côte vendéenne, depuis septembre 2017 (à 75 ans). A cette date, il a quitté la paroisse de Mortagne-sur-Sèvre, à laquelle il reste toujours attaché, comme à ses précédentes affectations.
jeudi 13 décembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2231 : Des délinquants, pas des musulmans !
Dans mon précédent billet, je vous disais que nos frères juifs se sentent souvent mal jugés, ostracisés dans notre pays ; trop souvent, il en est malheureusement de même en ce qui concerne nos amis musulmans, dont l'immense majorité, comme nous, ne souhaite que vivre dans la paix. A ce sujet, je vous joins l'intéressant article de la journaliste de "La Croix" Elise Descamps.
« "C’est encore un musulman", ont directement réagi mes copines, hier soir », raconte Kanita, 17 ans, les larmes aux yeux. Retrouvant un proche à la gare, elle a bien besoin de l’étreindre. Elle ne comprend pas. « Moi aussi j’étais au marché de Noël avec mes frères et sœurs la semaine dernière. C’est un symbole chrétien, et alors ? Tout le monde va au marché de Noël. » Originaire de Nice, venue à Strasbourg pour ses études, le sort s’acharne. « Ça commence à s’accumuler », accuse la jolie jeune femme, se sentant brusquement à nouveau fragilisée : « On va encore être mal vus », souffre-t-elle.
Dans la rue, Halima, 45 ans, musique dans les oreilles, et fin voile encadrant son visage, est, elle aussi, choquée. « Ces gens n’ont rien fait de mal ! Ils sont morts pour rien ! ». Mais si elle s’attend à ce qu’on la regarde "bizarrement", elle le comprend. « Ce serait normal. Je ne le prends pas pour moi. C’est une réaction logique », juge-t-elle, fataliste.
Sortant de la prière de 14 h 30, à la Grande Mosquée de Strasbourg, un quadragénaire n’a pas non plus peur d’être critiqué. « Quel rapport avec nous ? Ce n’est pas un musulman mais un délinquant, un meurtrier ». Pourtant, il l’avoue, amer : il est « dégoûté » et n’a pas dormi de la nuit. « J’entendais les hélicoptères, et je me demandais : Est-on en Irak ? En Syrie ? S’il y a vraiment des mauvaises mosquées comme on le dit, pourquoi l’État ne fait-il rien ? Notre imam vient du Maroc, on n’a rien à lui reprocher. Le tueur, lui, il est né à Strasbourg. Cela m’énerve encore plus ! Mais tout le monde ici condamne ça ! », tempête-t-il.
De fait, mercredi 12 décembre à la mi-journée, la Grande Mosquée de Strasbourg publiait un communiqué condamnant « l’acte infâme, lâche et barbare » perpétré la veille et présentant ses condoléances aux familles, ainsi que le rétablissement aux blessés. Il soutenait également les forces de l’ordre « qui veillent à notre sécurité » et appelait l’ensemble des mosquées de Strasbourg à y consacrer un moment de prière lors du prêche de ce vendredi et à l’issue, une minute de silence.
Originaire d’Algérie, un autre homme se sent « profondément triste ». « J’ai vécu ça en 1991. Ce sont de mauvais souvenirs. Ce n’est pas normal de faire ça dans notre religion. Je suis en colère, car ce sont tous les musulmans qui vont subir une mauvaise image. »
Habituellement, Fatima laisse sa fille de 13 ans aller seule, en bus, au cours de Coran à la Grande Mosquée. Mais ce mercredi elle a tenu à l’emmener en voiture. « J’ai peur, je suis inquiète ». Mustapha, 52 ans, impliqué dans les activités de la mosquée, pointe le profil des auteurs d’attentats. « Regardez leur parcours. Ce ne sont que des personnes malhonnêtes, des délinquants. L’islam n’est qu’un prétexte. Mais cela intéresse les journalistes ». D’ailleurs, au cours coranique du matin, où était son fils, l’enseignant a repris avec les enfants et adolescents les passages du Coran interdisant de tels actes.
Alors que faire, pour éviter de telles dérives ? « On prône déjà le vivre ensemble sans cesse dans notre mosquée. Mes enfants sont dans un groupe scout avec des chrétiens. On fait ce que l’on peut, confie Mustapha. Peut-être qu’il faudrait approfondir encore les liens entre les religions, entre les mosquées et l’État, imaginer des structures spécifiques, repérer les sortants de prison… »
Élise Descamps
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Permettrez-moi de vous citer l'une des nombreuses et peu connues sourates du Coran appelant les musulmans à la sainteté :
"Ceux qui recherchent la face du Seigneur, ceux qui partagent leurs richesses, ceux qui repoussent le mal par le bien, voilà ceux qui posséderont la demeure finale." (sourate 132, verset 19)
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