samedi 21 novembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.887 : Une victime syrienne = une victime libanaise = une victime française = une victime musulmane = une victime russe = une victime chrétienne =...

Dans une formule restée célèbre, Michel Rocard déclarait que, même si "elle doit en prendre sa part", "la France ne pouvait pas porter toute la misère du monde."  Mais, face à tous ces attentats qui ont frappé notre planète récemment, nous devons veiller à ce que nos concitoyens n'en restent pas à une tristesse sélective, en ne pleurant que sur nous-mêmes et sur les victimes de ces attentats chez nous, tout près de nous, dans notre pays. Le défi en effet est le suivant : fraternité nationale ?  Ou fraternité universelle ?
Pour être concret, nous avons tous en tête la date du 11 janvier, sans parler de la manifestation géante qui a suivi ; sans suite malheureusement... C'est cela, l'émotion ! Mais qui se souvient de la date de l'attentat qui a fait 102 morts à Ankara ? C'était le 10 octobre !  Avons-nous pleuré aussi devant les victimes, non-françaises, de l'attentat contre un avion russe qui a fait 224 morts dans le Sinaï égyptien ?  C'était quel jour déjà ?  Le 31 octobre !  Quant à l'attentat de Beyrouth (44 morts), deux jours avant ce qui s'est passé à Paris, personne n'en a parlé ; comme je vous l'ai déjà dit, pour exemple, cinq lignes seulement dans "Ouest-France" à ce sujet!
Par contre, les Britanniques ne sont-ils pas en train de nous donner une belle leçon de fraternité universelle, s'étendant au-delà de leurs frontières, puisque j'ai cru entendre dire qu'ils chanteraient "La Marseillaise" ce week-end avant leurs matchs de foot, en communion avec ce qui s'est passé à Paris.
J'ai fait un rêve : "Ah, si on avait eu la même idée !  Si, après la destruction de l'avion russe, on avait pu se réunir pour chanter l'hymne russe, ou à tout le moins, le passer en boucle et s'y associer de coeur, en fraternité avec les victimes russes, quel beau geste de fraternité !
Et voici maintenant un attentat à Bamako, à Lafiabugu, quartier dont j'ai été le curé pendant 9 ans, près du Boulevard de la Paix  !  Aux infos en France, soupir de soulagement des commentateurs : il y aurait une vingtaine de victimes, mais, Dieu merci (!), pas de Français parmi eux. Mais les autres ?  Les deux vigiles maliens tués à l'entrée, les trois policiers maliens abattus, etc... : passés à la trappe ! J'ai été obligé d'aller consulter la presse malienne sur Internet pour avoir cette info !  Leur disparition a-t-elle moins de poids ?  Devrait-elle moins nous émouvoir au  plus profond de nos entrailles ?
Mon coeur vibre en ce moment, tandis que je pense aux souffrances du peuple Malien, au sein duquel j'ai vécu neuf des plus belles années de ma vie, et j'entends maintenant encore résonner l'hymne national de ce pays :
"A ton appel Mali...
Nous serons tous unis...
Ensemble au coude à coude,
Faisons le sentier du bonheur."
Matthieu 25/25 : "J'étais originaire d'un autre pays, et pourtant, vous m'avez accueilli", dans votre pensée, dans votre compassion et dans votre prière !

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