Pour illustrer ce sentiment, m'est revenu à l'esprit le poème d'Emile Verhaeren, publié en 1906, justement intitulé "La Joie". Vous me pardonnerez de vous partager un souvenir personnel : j'ai eu à commenter ce texte lors de mon bac de philo, en particulier la quatrième strophe, sur le thème du plaisir esthétique. "Oh ces bonds de ferveur..." Laissez-vous, vous aussi, emporter vers le Ciel !
"Oh ces larges beaux jours dont les matins flamboient ! La terre ardente et fière est plus superbe encor ! Et la vie éveillée est d'un parfum si fort, que tout l'être s'en grise et bondit vers la joie.
Soyez remerciés, mes yeux, d'être restés si clairs, sous mon front déjà vieux, pour voir au loin bouger et vibrer la lumière ; et vous, mes mains, de tressaillir dans le soleil ; et vous, mes doigts, de vous dorer aux fruits vermeils, pendus au long du mur, près des roses trémières.
Oh ces matins de fête et de calme beauté ! Roses dont la rosée orne les purs visages, oiseaux venus vers nous, comme de blancs présages, jardins d'ombre massive ou de frêle clarté !
Oh ces bonds de ferveur, profonds, puissants et tendres, comme si quelque aile immense te soulevait, si tu les as sentis vers l'infini te tendre, Homme, ne te plains pas, même en des temps mauvais.
Quel que soit le malheur qui te prenne pour proie, dis-toi, qu'un jour, en un suprême instant, tu as goûté quand même, à coeur battant, la douce et formidable joie,
Et que ton âme, hallucinant tes yeux, jusqu'à mêler ton être aux forces unanimes, pendant ce jour unique et cette heure sublime, t'a fait semblable aux Dieux."
Je connais par coeur, depuis toujours, la quatrième strophe, qui m'a souvent guidé dans ma prière. Puisse-t-il en être ainsi pour vous !
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