jeudi 6 octobre 2011

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.243 : Maladie génétique


Sur mon bureau, depuis hier matin, cette carte que je viens de recevoir m'obsède ! Au recto, la photo d'une très belle petite fille, dont les parents m'annoncent la naissance. J'ai accompagné et présidé leur mariage il y a une douzaine d'années, et voici que, avec cet enfant, leurs prières et leurs efforts sont enfin exaucés ! Mais au verso de cette photo, en même temps, quelle souffrance : "nous devons faire face à une épreuve affreuse, la probable maladie génétique de notre fille ; une affection neuromusculaire grave, pour laquelle elle a déjà subi de nombreuses analyses. Nous attendons le diagnostic final et espérons... Nous vous tiendrons au courant."
Nos deux amis sont tombés de haut ! Heureusement, je pense, ils sont solides ! Mais jusqu'où peut-on être solide face à une telle épreuve ? Et comment ne pas douter ? Je crois qu'ils vont avoir besoin de forts soutiens ! Parents, proches, connaissances, amis, professionnels de la santé : la présence, l'amitié, l'appui, la compétence de chacun ne seront pas de trop en l'occurrence ! Même si, au premier abord, l'on peut se sentir impuissant...
C'est presque chaque jour ainsi que, vous comme moi, nous sommes les témoins, les confidents de tels drames. Chaque famille, chaque groupe, chaque communauté se heurte en permanence à de telles douleurs, et la souffrance est sans doute ici-bas la réalité la mieux partagée ! Quoi dire ? Quoi faire ? Sans doute ne pas abuser des paroles, mais manifester que l'on est là, que l'on entend, que l'on communie, que l'on n'oublie pas. Non plus les discours, mais la présence, l'amour, tout simplement.
Et, si l'on est croyant, la prière également. Vous me direz : "mais, on a prié, et Dieu n'a pas guéri notre enfant..." Dur, dur ! Dieu n'avait-il pas promis de répondre à nos appels, si l'on en croit l'évangile de ce jour, dont je vous cite cet extrait : "Eh bien, moi, je vous dis : "Demandez et vous obtiendrez ; celui qui demande reçoit. " Mais Jésus ajoute aussitôt : "Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ?" (Luc 11/9-13)
Ce qui signifie que ce que Dieu donne, ce n'est pas forcément une guérison ou la disparition de notre problème en tant que tel, mais la force, le courage de l'aborder et de le vivre en tenant debout, grâce à son Esprit. Méditons ce mot très éclairant de saint Augustin : "Nous ne prions pas Dieu pour l'instruire, mais pour nous construire", c'est-à-dire, pour nous mettre dans les conditions de vivre ce que nous avons à vivre, courageusement, jusqu'au bout, dans la confiance et l'espérance.
Publié par Père Gaignet à 07:26

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