J'ai toujours beaucoup aimé ce passage de l'Evangile de ce dimanche dans lequel Jésus nous annonce que "l'on viendra de l'orient et de l'occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu". Tandis que je me trouvais en mission au Mali, je me régalais en pensant que je retrouverais un jour, au Ciel, en Dieu, mes nombreux amis musulmans maliens : Issa, Zakarya, Assanatou, Bintou et tant d'autres...; non baptisés, mais aussi aimés de Dieu que moi, et plus proches du Seigneur que moi, pourquoi pas ?.
"Pas de douane pastorale" en effet à la porte de l'Église, pour reprendre une formule significative du pape François, et encore moins à la porte du Ciel ! Mais alors, tous les espoirs sont permis ? Et pourtant, se demandent avec anxiété un certains nombre de catholiques, est-il possible que les divorcés-remariés, les homosexuels, ceux qui sont favorables au mariage pour tous, les Georges Brassens et autres qui ont chatouillé la Calotte, ceux qui ne se battent pas à mort contre l'avortement, les pécheurs publics, les bouffeurs de curés, les musulmans, "tous fanatiques", puissent avoir une place dans le royaume des cieux ? Jésus a bien dit, en Matthieu 21/31, que les publicains pécheurs et les prostituées nous précéderaient dans le royaume ; mais n'a-t-il pas alors un peu exagéré ?
Nous avons trop tendance à penser que, seront sauvés en priorité les familiers de l'église, les brevetés, les enregistrés du Salut, ceux qui observent scrupuleusement les lois et les commandements, les "bien-pensants", comme l'on dit parfois. Comme si nous mettions des limites, des conditions au Salut de Dieu... Mais voilà que Jésus, aujourd'hui, donne un grand coup de pied dans notre façon de voir ! Et que, tout à coup, il ouvre en grand la porte étroite, pour laisser passer des gens venant d'on ne sait où ! En tout cas, "pas de chez nous" !
Je citerai demain dans mon homélie un passage de l'écrivain Dostoïevski, tiré de son ouvrage "Pour que l'esprit ne meure", dans lequel il raconte, avec son immense talent, éclairé d'une foi profonde, comment se passera selon lui l'accueil de tous, au paradis :
"Quand ce sera la fin pour tous, alors la Parole retentira. Approchez, les ivrognes ! Approchez, les nullités ! Approchez, les rebuts ! Et nous viendrons tous sans honte, et nous serons debout. Il dira : vous êtes des porcs. Vous avez le visage de la bête et son signe - mais venez, vous aussi ! Les intelligents et les raisonnables diront : Seigneur, pourquoi prends-tu ces gens-là ? Et il répondra : Pourquoi je les prends ? Parce que pas un seul d'entre eux ne s'en est jugé digne ! Il nous tendra les bras, nous nous y jetterons et nous pleurerons et nous comprendrons ; et tous comprendront."
Merci Dostoïevski ! Merci Seigneur !
Olivier Gaignet, prêtre du diocèse de Luçon, en "semi-retraite", est en service pastoral à Talmont-Saint Hilaire, à Bourgenay, au service des paroisses et du doyenné de Talmont, sur la côte vendéenne, depuis septembre 2017 (à 75 ans). A cette date, il a quitté la paroisse de Mortagne-sur-Sèvre, à laquelle il reste toujours attaché, comme à ses précédentes affectations.
samedi 24 août 2013
jeudi 22 août 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.695 : Le bonheur d'être Religieuses
Des Religieuses profondément heureuses d'avoir donné leur vie au Christ et aux autres, c'est ce que j'ai ressenti ce matin, lors d'une superbe célébration en la magnifique Chapelle des Soeurs de la Sagesse, à Saint Laurent-sur-Sèvre. En milieu de matinée, sous un soleil éclatant, les cloches sonnaient à tout volée, comme pour annoncer à tous cette journée de fête, à l'occasion du Jubilé de vie religieuse de nombre de Soeurs de la Sagesse, entourées de leur famille.
La cérémonie a débuté avec l'évocation des noms des jubilaires, le sommet étant atteint par Soeur Marie-Estelle du Sacré-Coeur, 80 ans de vie religieuse ! On a de la peine à réaliser... Il y avait aussi 3 Soeurs ayant 75 ans d'engagement, 21 de 70 ans, 14 de 60 ans, 14 aussi de 50 ans, et une de 25 ans de vie religieuse. On se sent tout petit face à une telle richesse d'engagement et, pendant la messe, je pensais à ce qu'avait dû être la vie de toutes ces femmes, dont les visages burinés resplendissaient de bonheur et de sérénité.
Non contentes d'avoir servi le Royaume durant tant d'années, elles ont aussi renouvelé leurs voeux, comme au premier jour dans cette même chapelle, comme si, une nouvelle fois, elles repartaient à neuf : impressionnant ! "Saisie par ton amour, Seigneur, je renouvelle aujourd'hui ma consécration religieuse. Je promets de suivre Jésus dans son obéissance radicale, dans sa pauvreté totale, dans une chasteté sans réserve (...)" Tandis qu'un cierge leur était alors remis, comme au jour de leur baptême, de leur confirmation, de leur 1° engagement. Car c'est bien jusqu'au bout que l'on est appelé à renouveler ce désir de marcher à la suite du Christ.
Sans le bel engagement de ces Soeurs, j'avais le sentiment ce matin que notre Église ne serait pas devenue ce que, de son mieux, elle essaye d'être : un lieu de sagesse, de fidélité et de bonheur. Avec la grâce indispensable de la féminité, dans la fraternité.
Merci, mes Soeurs !
Et encore longue vie à vous : nous avons besoin de votre sagesse !
La cérémonie a débuté avec l'évocation des noms des jubilaires, le sommet étant atteint par Soeur Marie-Estelle du Sacré-Coeur, 80 ans de vie religieuse ! On a de la peine à réaliser... Il y avait aussi 3 Soeurs ayant 75 ans d'engagement, 21 de 70 ans, 14 de 60 ans, 14 aussi de 50 ans, et une de 25 ans de vie religieuse. On se sent tout petit face à une telle richesse d'engagement et, pendant la messe, je pensais à ce qu'avait dû être la vie de toutes ces femmes, dont les visages burinés resplendissaient de bonheur et de sérénité.
Non contentes d'avoir servi le Royaume durant tant d'années, elles ont aussi renouvelé leurs voeux, comme au premier jour dans cette même chapelle, comme si, une nouvelle fois, elles repartaient à neuf : impressionnant ! "Saisie par ton amour, Seigneur, je renouvelle aujourd'hui ma consécration religieuse. Je promets de suivre Jésus dans son obéissance radicale, dans sa pauvreté totale, dans une chasteté sans réserve (...)" Tandis qu'un cierge leur était alors remis, comme au jour de leur baptême, de leur confirmation, de leur 1° engagement. Car c'est bien jusqu'au bout que l'on est appelé à renouveler ce désir de marcher à la suite du Christ.
Sans le bel engagement de ces Soeurs, j'avais le sentiment ce matin que notre Église ne serait pas devenue ce que, de son mieux, elle essaye d'être : un lieu de sagesse, de fidélité et de bonheur. Avec la grâce indispensable de la féminité, dans la fraternité.
Merci, mes Soeurs !
Et encore longue vie à vous : nous avons besoin de votre sagesse !
mercredi 21 août 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85 n° 1.694 : La nuit de la pleine lune
Je ne sais pas si, ces nuits dernières, alors que le ciel est en ce moment d'une pureté sans pareille, vous avez pris le temps de contempler "notre soeur la lune", pour employer le langage fleuri de Saint François d'Assise.
En ce moment, elle est réellement superbe et, personnellement, comme pour vous sans doute, sa présence, sa beauté me conduit à la prière.
Comment te remercier, Seigneur, pour la beauté immense de ta création ?
Pour cet appel à l'infini dont la lune est l'un des beaux éléments, au coeur de ce bel été !
Comment ne pas chanter ta gloire, ô Seigneur ?
Ce soir, ce 21 août, c'est la nuit de la pleine lune. Ne manquez pas de prendre un petit moment pour contempler la beauté du ciel de cette nuit et rendre grâce au Seigneur.
Je vous partage ce beau passage du Livre des Nombres (10/10) : "Dans vos jours de joie, dans vos fêtes et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d'action de grâce, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l'Eternel, votre Dieu."
En même temps, il n'est pas interdit de rêver, de se laisser porter aussi par la poésie. Témoin ce poème de Paul Verlaine que j'avais eu plaisir à apprendre par coeur jadis :
LA LUNE BLANCHE
La lune blanche
Luit dans les bois :
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
O bien aimée.
L'étang reflète
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise...
C'est l'heure exquise.
Merci, notre soeur la lune !
C'est l'heure de Dieu !
En ce moment, elle est réellement superbe et, personnellement, comme pour vous sans doute, sa présence, sa beauté me conduit à la prière.
Comment te remercier, Seigneur, pour la beauté immense de ta création ?
Pour cet appel à l'infini dont la lune est l'un des beaux éléments, au coeur de ce bel été !
Comment ne pas chanter ta gloire, ô Seigneur ?
Ce soir, ce 21 août, c'est la nuit de la pleine lune. Ne manquez pas de prendre un petit moment pour contempler la beauté du ciel de cette nuit et rendre grâce au Seigneur.
Je vous partage ce beau passage du Livre des Nombres (10/10) : "Dans vos jours de joie, dans vos fêtes et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d'action de grâce, et elles vous mettront en souvenir devant votre Dieu. Je suis l'Eternel, votre Dieu."
En même temps, il n'est pas interdit de rêver, de se laisser porter aussi par la poésie. Témoin ce poème de Paul Verlaine que j'avais eu plaisir à apprendre par coeur jadis :
LA LUNE BLANCHE
La lune blanche
Luit dans les bois :
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée...
O bien aimée.
L'étang reflète
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure...
Rêvons, c'est l'heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l'astre irise...
C'est l'heure exquise.
Merci, notre soeur la lune !
C'est l'heure de Dieu !
mardi 20 août 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.693 : Baptisée à 10 ans : "C'était mon choix !"
Je suis toujours très surpris, émerveillé, de rencontrer des enfants en âge scolaire qui souhaitent être baptisés. Cette année, aux environs de Pâques, nous en avons baptisé un certain nombre sur la paroisse, et il y a de nouveau des enfants inscrits à la préparation au baptême. Ce ne sont quasiment jamais les parents qui sont derrière ce genre de choix. Et ce n'est pas forcément un feu de paille, pour reprendre l'image de mon précédent billet !
Récemment, alors que je préparais une célébration de baptêmes avec des parents, un couple me demanda s'ils pouvaient faire une suggestion. Ils comptent, parmi leurs proches, une fille de 13 ans, "très motivée" me dirent-ils, et qui, sachant qu'ils allaient faire baptiser leur fille Maëva, leur a demandé si elle pourrait dire un mot lors de la cérémonie.
Il s'agit de Justine (j'ai modifié les prénoms), qui a 13 ans actuellement, et qui a été baptisée à l'âge de 10 ans. J'ai demandé aux parents de Maëva quelques explications, et ils me dirent que Justine a été très marquée par le baptême qu'elle a reçu, et qu'elle en parle très souvent. "On la sent très heureuse, très fière, et toujours prête à expliquer pourquoi elle a souhaité être baptisée."
Heureux de cette suggestion, j'ai proposé que l'on donne la parole à Justine lors du baptême de Maëva : les autres couples faisant baptiser leur enfant le même jour ont été d'accord. Le jour venu, le 15 août, on a commencé dès l'arrivée par me présenter Justine ; j'ai senti tout de suite que, dans la famille, c'était vraiment une personnalité, si je peux m'exprimer ainsi concernant une encore toute jeune fille de 13 ans : grande, très jolie, bien dans sa peau, une belle image d'amie de Jésus.
Car il s'agit vraiment d'une amie de Jésus, témoin cette intervention qu'elle a faite, d'une voix sûre, au coeur de la cérémonie, et dont elle m'a remis le texte : "J'ai été baptisée à l'âge de 10 ans, car c'était mon choix. Par ce baptême, je suis devenue chrétienne, et je me suis rapprochée du Seigneur et du Christ. Je suis ravie que Maëva entre aujourd'hui dans la maison du Seigneur, avec nous tous."
"Allume le feu", Seigneur !
Oui, continue d'allumer le feu, au coeur de notre monde et de la jeunesse d'aujourd'hui !
Merci Seigneur ! Merci Justine !
Récemment, alors que je préparais une célébration de baptêmes avec des parents, un couple me demanda s'ils pouvaient faire une suggestion. Ils comptent, parmi leurs proches, une fille de 13 ans, "très motivée" me dirent-ils, et qui, sachant qu'ils allaient faire baptiser leur fille Maëva, leur a demandé si elle pourrait dire un mot lors de la cérémonie.
Il s'agit de Justine (j'ai modifié les prénoms), qui a 13 ans actuellement, et qui a été baptisée à l'âge de 10 ans. J'ai demandé aux parents de Maëva quelques explications, et ils me dirent que Justine a été très marquée par le baptême qu'elle a reçu, et qu'elle en parle très souvent. "On la sent très heureuse, très fière, et toujours prête à expliquer pourquoi elle a souhaité être baptisée."
Heureux de cette suggestion, j'ai proposé que l'on donne la parole à Justine lors du baptême de Maëva : les autres couples faisant baptiser leur enfant le même jour ont été d'accord. Le jour venu, le 15 août, on a commencé dès l'arrivée par me présenter Justine ; j'ai senti tout de suite que, dans la famille, c'était vraiment une personnalité, si je peux m'exprimer ainsi concernant une encore toute jeune fille de 13 ans : grande, très jolie, bien dans sa peau, une belle image d'amie de Jésus.
Car il s'agit vraiment d'une amie de Jésus, témoin cette intervention qu'elle a faite, d'une voix sûre, au coeur de la cérémonie, et dont elle m'a remis le texte : "J'ai été baptisée à l'âge de 10 ans, car c'était mon choix. Par ce baptême, je suis devenue chrétienne, et je me suis rapprochée du Seigneur et du Christ. Je suis ravie que Maëva entre aujourd'hui dans la maison du Seigneur, avec nous tous."
"Allume le feu", Seigneur !
Oui, continue d'allumer le feu, au coeur de notre monde et de la jeunesse d'aujourd'hui !
Merci Seigneur ! Merci Justine !
dimanche 18 août 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.692 : "Allumer le feu"
Nous connaissons tous cette chanson de Johnny Halliday : "Allumer le feu" ; du moins le titre, sans trop savoir d'ailleurs de quoi elle parle, tant l'on est bluffé par l'énergie de Johnny lorsqu'il l'interprète, avec force éclats de lumière et cymbales retentissantes. Et pourtant ! Ce matin, en l'église de Mortagne, en commentant l'évangile de ce dimanche, dans lequel Jésus annonce : "Je suis venu apporter le feu sur la terre, et combien je voudrais qu'il soit déjà allumé", je n'ai pu m'empêcher de citer cette chanson de Johnny, et de la chantonner (bien mal, d'ailleurs !).
Etait-ce mal à propos ? Lisez plutôt, à défaut d'entendre :
"Allumer le feu, allumer le feu
Il suffira d'une étincelle,
d'un rien, d'un geste.
Il suffira d'une étincelle,
d'un contact, et d'un peu d'amour (...)
Sortir le lion de sa cage (...)
Laisser derrière tous nos problèmes..." Etc.
Quand Jésus parle d' "apporter le feu", bien sûr, il ne s'agit pas d'un feu qui détruit, façon Ben Laden ; mais bien d'un feu qui éclaire, le feu de la Pentecôte, capable d'embraser les coeurs et de permettre à chacun de "sortir de sa cage", de répandre la flamme de l'Evangile, de communiquer à tous la flamme de l'Amour.
A titre d'exemple, hier, j'ai vu cette flamme se répandre, et de mes propres yeux. Hier matin, lors d'un mariage, le jeune couple, par son attitude et ses paroles, a su donner, aux 300 personnes présentes, un magnifique témoignage : par leur façon d'être, ils ont allumé un feu dans le coeur de leurs invités. J'en ai été l'heureux témoin.
Hier après-midi, sépulture de Marie, 90 ans, d'une fidélité à toute épreuve, de l'avis de tous, à la flamme de son baptême. Quand des proches ont allumé les quatre cierges auprès de son cercueil, il était évident, pour tous, que cela avait un sens profond.
Pour en revenir à Johnny, et si, à travers sa chanson, aux paroles pas si banales que ça, il lançait à notre société un message en proximité avec celui de l'Evangile ? Et s'il nous invitait à allumer une étincelle du feu divin, "d'un rien, d'un geste", dans nos familles, dans notre société ? Pourquoi pas ?
Merci Seigneur ! Merci Johnny !
Etait-ce mal à propos ? Lisez plutôt, à défaut d'entendre :
"Allumer le feu, allumer le feu
Il suffira d'une étincelle,
d'un rien, d'un geste.
Il suffira d'une étincelle,
d'un contact, et d'un peu d'amour (...)
Sortir le lion de sa cage (...)
Laisser derrière tous nos problèmes..." Etc.
Quand Jésus parle d' "apporter le feu", bien sûr, il ne s'agit pas d'un feu qui détruit, façon Ben Laden ; mais bien d'un feu qui éclaire, le feu de la Pentecôte, capable d'embraser les coeurs et de permettre à chacun de "sortir de sa cage", de répandre la flamme de l'Evangile, de communiquer à tous la flamme de l'Amour.
A titre d'exemple, hier, j'ai vu cette flamme se répandre, et de mes propres yeux. Hier matin, lors d'un mariage, le jeune couple, par son attitude et ses paroles, a su donner, aux 300 personnes présentes, un magnifique témoignage : par leur façon d'être, ils ont allumé un feu dans le coeur de leurs invités. J'en ai été l'heureux témoin.
Hier après-midi, sépulture de Marie, 90 ans, d'une fidélité à toute épreuve, de l'avis de tous, à la flamme de son baptême. Quand des proches ont allumé les quatre cierges auprès de son cercueil, il était évident, pour tous, que cela avait un sens profond.
Pour en revenir à Johnny, et si, à travers sa chanson, aux paroles pas si banales que ça, il lançait à notre société un message en proximité avec celui de l'Evangile ? Et s'il nous invitait à allumer une étincelle du feu divin, "d'un rien, d'un geste", dans nos familles, dans notre société ? Pourquoi pas ?
Merci Seigneur ! Merci Johnny !
samedi 17 août 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.691 : Homélie de l'Assomption à Mortagne-sur-Sèvre
Rebonjour à tous ! Je suis un peu honteux de vous avoir fait faux-bond aussi longtemps ; mais je pense que, vous aussi, vous avez un peu dételé durant ces deux mois d'été. Je vais maintenant reprendre doucement le rythme de ce blog, en commençant par un hommage à Marie, vu que pas mal de paroissiens m'ont demandé le texte de mon homélie du 15 août. A très bientôt ! Votre frère, Olivier.
Avant de
commencer cette homélie, je voudrais faire un petit sondage : ceux qui
sont allés à Lourdes au moins une fois dans leur vie, voulez-vous lever le
doigt ? (Quasiment l'ensemble de l'église lève le doigt ! Impressionnant !)
Je constate
que vous êtes très nombreux à avoir fait cette démarche. Et Lourdes reste bien
l’un des lieux les plus fréquentés en France, avec la Tour Eiffel, le Mont
Saint Michel... Et on dit qu’il n’y a plus
de religion en France… !
Quand j’étais
jeune, le coiffeur de ma commune était notoirement anticlérical et connu comme
tel. Je l’entends encore se moquer de moi lorsque j’avais pris la
soutane ! Quelque temps après, en pélé à Lourdes, qui est-ce que je vois,
participant au Chemin de croix ? Mon coiffeur ! C’est ça, Lourdes ! Je me suis bien gardé de me montrer, pour ne
pas le mettre dans l’embarras !
Mais il est
vrai que, si, souvent, l’Eglise est brocardée, moins cependant depuis l’arrivée
heureuse du pape François, Marie, elle, est unanimement respectée !
En effet, elle
a un côté humain qui rassure et qui inspire. Les gens, habitués des églises ou
non, sentent bien que c’est une maman, une vraie, qui nous aime tels que nous
sommes, et quelle que soit notre situation : divorcé, mal-croyant, elle ne
juge pas, elle ne condamne pas ; malade, déprimé, elle guérit ; et
tous, jeunes ou vieux, elle nous prend par la main pour nous conduire vers le
Salut.
Au souvenir de
mon coiffeur, si peu habitué des églises, mais allant quand même à
Lourdes, je repensais à ces vers de Jean
Cocteau, dans « Oceano Roof » : » Je te chante par cœur,
Marie, à l’envers et à l’endroit, comme la mer ». Et même si nos vies sont
plus souvent à l’envers qu’à l’endroit, l’exemple de foi totale de Marie, tel
une mer immense, nous emporte à travers ses vagues jusqu’à l’infini de Dieu.
Vous
connaissez peut-être aussi ce poème de Paul Verlaine, dont les relations
« intimes » avec Rimbaud faisaient scandale : « Je ne veux
plus aimer que ma mère Marie, je ne veux plus penser qu’à ma mère Marie, siège
de la sagesse et source des pardons, Marie immaculée, amour essentiel, logique
de la foi cordiale et vivace, en vous aimant, qu’est-il bon que je ne fasse, en
vous aimant, porte du ciel ? »
Quel
bon théologien, ce Verlaine ; il sait bien que Marie n’est pas une déesse,
elle n’est pas l’égale de Dieu, mais elle comprend notre péché, et c’est la porte du ciel !
D’ailleurs, ainsi que l’expliquait le
curé d’Ars, « quand on vient voir quelqu’un, il est normal de commencer
par saluer la personne qui se trouve à l’accueil. » Pour nous permettre
d’accéder à Dieu, donc, à la porte du ciel, il y a Marie.
Cela,
la chanteuse israélienne Noa l’a bien compris. Vous avez sans doute entendu sa
chanson, « Ave Maria » : « Marie, où te cachais-tu ?
Ne savais-tu pas qu’on a besoin de toi ? Les choses semblent aller plutôt
mal ici-bas. Je sais que la beauté, la gentillesse, le sourire existent. Ce
sont des choses que tu as toujours représentées ; aide-nous à les trouver
ici-bas. Je sais que tu entends la bataille, vois les incendies que nous
allumons, alors que nous cherchons la paix et la liberté. Hey, toi, Marie,
Santa Maria, aide-nous à voir plus loin et à espérer, à faire un pas en avant,
pour chanter. » Noa ! Pas
mal, hein, pour une Juive, qui a composé ce chant à Marie quand elle était
sergent dans l’armée israélienne, et qui a eu le bonheur de l'interpréter devant le pape
Jean-Paul II !
Ainsi,
on peut prier et chanter aussi sur les chansons et poésies qu’a su produire
notre culture, notre humanité, à la gloire de Marie !
Si
j’ai cité Noa, c’est pour deux raisons.
D’une part, parce qu’il s’agit d’une femme Juive, comme Marie, et
d’autre part, parce que sa chanson contre la guerre fait écho à ce qui se passe
en ce moment au Proche-Orient, en Israël, Palestine, en Syrie, en Egypte…
L’Egypte
justement, si malheureusement à la une de l’actualité…
Savez-vous
que le prénom « Marie » vient de la Haute Egypte, et qu’il
signifie : « La Dame de la mer » ? Mère, mar, Marie,
l’étoile de la mer… Marie, sauve le peuple d'Egypte, et tous les peuples de la terre !
Il y a également cet Ave Maria
d’Aznavour, qu’il a interprété lui aussi à Rome, devant le pape Jean-Paul
II : « Ave Maria, ceux qui souffrent viennent à toi. Toi qui as tant
souffert, tu comprends leurs misères, et les partages, Marie courage. Ave
Maria, ceux qui pleurent sont tes enfants, toi qui donnas le tien pour laver
les humains de leurs souillures, Marie la pure. Ave Maria, ceux qui doutent
sont dans la nuit, Maria, éclaire leur chemin, et prends-les par la main, Ave
Maria ! »
Quant
à moi, j’avoue avoir un faible pour cette chanson des Beatles (écrite en 1969),
dans laquelle tant de jeunes se retrouvent encore, à la gloire de Marie, et de
plus le refrain reprend la réponse de la Vierge à l’ange venu la visiter :
« let it be », c’est-à-dire, « qu’il me soit fait selon ta
parole » ;
littéralement : « laisse le Christ être en toi ». Voici
l’un des couplets : « Quand je me trouve en période de problème, la
Sainte Vierge vient vers moi, et elle s’assied pile en face de moi ; il y
a toujours une lumière qui m’éclaire ».
Il
faudrait citer aussi Claudel, sainte Thérèse de Lisieux, les poèmes de Péguy et
autres, mais le temps manque. Je vais donc m’arrêter avec cette prière
splendide de Francis Jammes, chantée par Brassens, et que je vous invite à reprendre avec moi . (L'assemblée chante les 5 couplets : "Par le petit enfant... Je vous salue Marie..."...)
Il
paraît que Georges Brassens était "anticlérical " ! ? ...
Mais qu'est-ce que ce mot veut dire ? Disons plutôt qu'il se situait "à la périphérie", pour reprendre le langage du pape François. Et il aimait Marie... Quant à nous, portons dans notre prière toutes ces personnes qui ne sont pas dans nos
églises, qui sont aux périphéries, afin que, par Marie, elles puissent cheminer paisiblement dans la lumière de
l’Evangile. Amen !