Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 26 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2197 : Michel Onfray, un petit Donald Trump de l'histoire et de la philosophie

Une paroissienne m'a fait part cette semaine de son émoi à propos de ce qu'elle a entendu de la part de Michel Onfray ces derniers temps sur France Culture ; M. Onfray diffuse en effet ses cours sur cette radio les samedis et dimanches durant tout l'été. Et cela peut poser question à certains chrétiens : que reste-t-il de vrai de notre foi ?
Ce monsieur il est vrai s'attire un certain succès, en se présentant comme quelqu'un qui défend la vérité face à des croyances tout à fait dépassées. Selon lui, par exemple, le "fameux" Jésus n'a jamais existé ; il s'agit là d'une "fable pour enfants". Et, avec un certain aplomb, il invoque le manque de sources pouvant confirmer l'historicité de Jésus, arguant qu'un moine (?) aurait falsifié les textes des historiens Suétone et Flavius Josèphe attestant de son existence.
Autre exemple : il interprète toute l'histoire intellectuelle des deux derniers millénaires comme une sorte de grand complot mental ourdi depuis le Vatican. On dirait du Dan Brown !  Et selon lui, la foi, comme l'histoire de l'Eglise catholique se résume quasiment à l'horreur de l'Inquisition. Manifestement, il a des comptes personnels à régler avec le christianisme !
Il explique aussi que les croyances religieuses reposent sur la faiblesse psychologique des humains, qui les ont conduits à s'inventer des Dieux, ainsi qu'une vie après la mort.
M. Onfray répète également à l'envi que tous les maux de la Terre viennent de la présence et de l'action maléfique des monothéismes, principalement de ce qu'il appelle "le Judéo-Christianisme".
D'autre part, les religions sont toutes appelées à s'éteindre, de même que sont disparus les cultes à  Isis et Osiris, Jupiter et autres anciennes divinités auxquelles croyaient nos ancêtres.
Quant à l'apôtre Paul, lorsque celui-ci parle de l'écharde dont il souffre dans sa chair, cela cachait le fait que c'était un homosexuel qui n'osait s'avouer tel ; il était sans doute aussi pédophile, comme nombre de prêtres évidemment, ou presque !
Il serait possible d'apporter bien d'autres exemples puisés dans les enseignements de M. Onfray, mais je m'en tiendrai là ; et ces exemples sont déjà suffisamment éloquents quant à la façon qui est la sienne de tordre le cou à l'histoire et de présenter les réalités de façon brutale, caricaturale, sans nuance ni finesse d'analyse historique. Pour quelqu'un qui a la fâcheuse tendance à se poser en "chevalier blanc", seul détenteur de la vérité, son discours s'avère souvent pauvre en argumentation, partial et plutôt de mauvaise foi.
Des philosophes ainsi que des historiens ont contesté ses thèses, mais Onfray réagit à la Donald Trump, à la fois lourdement et superficiellement : on dirait que les critiques, cela l'amuse ; et comme il a du bagout et de la répartie, il envoie promener tout le monde ; pour cela, il sait claquer les formules, sortir le bon cliché, ridiculiser celui qui ose le contester
Question : mais qu'est-ce qui a donc pu blesser intérieurement un tel personnage pour qu'il soit ainsi aigri, aussi plein de lui-même et aussi étouffé par le ressentiment ?  Et pourquoi déteste-t-il un peu tout le monde ?
Avec une telle facilité de parole, un tel courage pour compiler ainsi autant de connaissances, avec plus de rigueur et moins de parti-pris, il aurait pu rendre un grand service à l'humanité et aux religions, grâce à son regard critique.  Malheureusement, il est victime de son manque terrible de connaissance de l'exégèse biblique, ainsi que d'un scientisme style 19° siècle complètement dépassé. Ce manque de rigueur dans ses travaux empêche qu'on le prenne au sérieux.
Finalement, que restera-t-il de lui, et de ses enseignements ? Un discours indigeste, prolixe, contestable et décadent. En tout cas, le fait qu'il qualifie les croyants de "moutons" ne l'honore en rien. Mais une chose est certaine : ce brave homme sera disparu depuis longtemps, que l'Evangile continuera à illuminer notre terre, jusqu'à la fin des temps !

dimanche 22 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2196 : "Reposez-vous un peu !" (Jésus, en Marc 6/31)

Je n'oserais quand même pas dire que cet appel de Jésus est celui que je préfère, mais cette invitation à prendre le temps de se poser me convient tout à fait ; et je la savoure profondément ! Surtout à présent où je me trouve en retraite, et en quel lieu..., au bord de la mer !
J'ai d'ailleurs fait de cet appel le thème de mes deux homélies de ce jour, en les églises d'Avrillé et de Longeville-sur-Mer. En fait, cela tombait bien : ces églises étaient emplies d'estivants, et parmi eux, nombre de jeunes et d'enfants.
Or, il se trouve que cet appel de Jésus à savoir prendre le temps de respirer est tout à fait actuel. Dans notre vie de tous les jours en effet, y compris parfois pendant le temps de congé, nous courons du matin au soir : il faut faire ceci, aller là-bas, ne pas rater cela, vivre à fond, profiter de tout ce qui passe... Et bien sûr, les yeux fixés sur l'écran de notre portable, l'esprit toujours agité et sans repos.
"M'enfin, nous dit Jésus, prenez le temps de vous arrêter !"... De vous déconnecter un peu... En tout cas, personnellement, je ferais bien de cet appel de Jésus un 11° commandement !  Peut-être pensez-vous que j'exagère en élevant la nécessité du repos au rang d'un commandement évangélique ? Et pourtant, en nous reposant, en nous refaisant ainsi une santé comme on dit, est-ce que, sans en prendre forcément conscience, nous n'imitons pas à merveille la façon de faire de Dieu ?  Lui qui, comme l'exprime poétiquement l'auteur du livre biblique de la Genèse, après la Création, se reposa  !
Et si l'on prenait davantage le temps de se reposer, pour se reconstruire, pour prendre du recul sur notre vie, pour se pacifier, notre société en conséquence ne deviendrait-elle pas elle-même plus paisible, plus fraternelle, plus équilibrée ?  Rappelons-nous ce dicton : "Celui qui ne se repose pas fatigue les autres !" Se reposer, c'est donc absolument urgent, si nous voulons servir comme il faut la société, et permettre à nos proches de respirer.
Question : et si le vrai repos se trouvait en Dieu ?  Et s'il s'agissait pour nous d'arrêter de faire marcher notre tête, de fermer nos écrans, afin de nous programmer des "plages" de gratuité totale (et sur la plage, pourquoi pas ?)  Et si nous nous donnions la peine, ou plutôt, la joie, de nous laisser aller tout simplement, dans les bras de Dieu, dans le coeur de Dieu, dans l'océan immense de l'amour de Dieu ?  Avec le même plaisir que lorsque nous nous laissons porter par les vagues, au sein de l'océan
Car en fin de compte, ce que l'humanité a peut-être trop oublié, c'est qu'il n'y a sans doute pas de vrai repos sans une vraie rencontre avec Dieu. Nous n'oublions presque jamais de recharger la batterie de notre portable, ni de mettre de l'essence dans notre voiture ; sans cela, téléphone muet, et voiture inutile ! Même chose pour notre vie et notre énergie intérieure.  Si nous ne nous rebranchons pas régulièrement sur Dieu, qui est la source à la fois de tout repos et de toute énergie, la batterie de notre coeur, de notre esprit fraternel, de notre dynamisme de baptisés sera vite à plat...
Et si nous profitions de cet été pour revoir comment et à quels moments redonner au Seigneur la place qui lui revient, la première, dans le grand fourre-tout de notre vie ?  Il est sûr qu'alors, nos vacances déjà, et ensuite toute notre vie en seront rehaussées, renouvelées, et profondément réussies !
Comme nous l'avons chanté en ce dimanche : "Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer !" (psaume 23)

samedi 21 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2195 : Enfin reconnus par la nation !

Chaque fois qu'est publiée une promotion de la Légion d'honneur, on entend des questions telles que celle-ci : comment se fait-il que l'on donne cette distinction par exemple à des sportifs, des députés, des évêques (Mgr Castet l'avait déjà obtenue il y a déjà très longtemps), des chanteurs, etc...  On nous répond que ces personnes, de par leur activité ou leurs engagements, ont mérité cette médaille. Je n'en doute pas et me réjouis pour les heureux récipiendaires. Mais je suis encore plus comblé lorsque l'on reconnaît enfin, même si c'est bien tard parfois, le courage magnifique de personnes qui, EUX, ont risqué leur vie pour notre pays.
Quel bonheur lorsque, il y a deux ou trois mois, René, fidèle d'entre les fidèles à la messe célébrée deux fois par mois dans l'un des deux Ehpad de Tamont-St Hilaire dont je suis l'aumônier, le Havre du Payré, m'a glissé, dans le creux de l'oreille, qu'il allait recevoir cette ultime décoration.  A près de 95 ans il est vrai, il était temps !  Oh, René n'a pas fait parler de lui ; cette médaille, il ne l'a pas réclamée ; puis, il ne s'en est pas vanté !  Mais enfin, enfin, le 14 juillet dernier, droit comme un "i", dans la cour d'honneur de l'hôtel de ville de Talmont, il a reçu, avec beaucoup de modestie d'ailleurs, cette distinction qui est la plus haute dans notre pays.
René, originaire d'Oran, il y a environ 75 ans, est entré dans les Forces Françaises Libres ; il faisait partie des Tirailleurs Marocains, basés à Marrakech. Il a fait la campagne d'Italie, durant laquelle il a vu nombre de ses camarades tomber au combat. Il a été blessé. Mais il a pu poursuivre. Il raconte que le débarquement à St Tropez a été particulièrement difficile. Il a ensuite participé à la campagne de France, au sein de la première Armée commandée par Jean de Lattre de Tassigny, puis à l'avancée jusqu'aux derniers refonds de l'Allemagne.
Parmi les bénéficiaires de la promotion du 14 juillet, il y a, entre autres, Elisabeth Guigou, Claude Lelouch, l'archevêque de Poitiers, Jeanne-Françoise Hutin de "Ouest-France, etc... Je suis allé consulter la liste, et j'ai remarqué que René et d'autres anciens combattants sont cités après tous ces gens-là, de la société civile, en toute fin de liste. Alors que la différence est énorme : qui a le plus risqué sa peau pour la nation ?
Chose assez extraordinaire, dans le même Ehpad, un autre ancien de la première Armée a également été nommé chevalier de la Légion d'honneur. Deux Talmondais mis à l'honneur, malgré les heureuses restrictions récentes quant au nombre de personnes décorées. Encore une chance que l'on n'ait pas oublié ces anciens combattants, qui auraient dû, logiquement être cités en tête et les premiers...  Mais allez donc comprendre ! Notre société marche un peu sur la tête, et ses "idoles" ne sont pas souvent les personnes les plus méritantes !  D'où, tant d'errements...
En terminant, deux pistes pour notre réflexion, par rapport à la classification ci-dessus :
-  extrait du Talmud (qui est, après la Torah, l'un des textes fondamentaux du Judaïsme)  :  "J'ai vu un monde bizarre : les grands étaient en bas, et les petits en haut."
-  Matthieu 20/16  :  "Les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers."

vendredi 20 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2194 : Où est Dieu ?

Tout à l'heure, alors que je tenais une permanence à la chapelle de Bourgenay, sont entrés un papa et sa petite fille, âgée de 6 ans. Celle-ci a fait son signe de croix (de la main gauche), mais elle connaissait "les paroles". Le papa l'a fait asseoir ; puis, il lui a dit que le bon Dieu était là. La petite fille a alors demandé : "Mais il est où, Dieu ?  Je ne le vois pas..." Réponse du papa, en me désignant (j'étais en aube) : "il faut demander au monsieur." Nous avons eu alors tous les trois un échange très sympa, dont je vous fais grâce.

Par contre, cela m'a rappelé le fait suivant : Voltaire était un écrivain non-croyant. A plusieurs reprises, il s'est moqué des chrétiens. On raconte qu'en se promenant, Voltaire rencontre un enfant qui joue sur sa propriété. Il lui dit : "Bonjour, mon garçon. Dis-moi, es-tu chrétien ?"  "Oui, monsieur." "Alors, tu vois cet arbre chargé de pommes ?  Eh bien, elles sont pour toi, si tu peux me dire où est Dieu." L'enfant reste un moment embarrassé ; puis il lève les yeux et répond vivement : "Et vous, monsieur, pouvez-vous me dire où Dieu n'est pas ?" Cette réponse inattendue et tellement à propos laisse Voltaire sans voix !  Il s'en retourne alors, laissant derrière lui les pommes et l'enfant.
Mais plutôt que de vous tenir un discours sur cette question, je vous invite plutôt à faire cette recherche par vous-mêmes, en vous demandant où est Dieu pour vous ?

Je profite aussi de ce sujet pour vous partager une page émouvante tirée du livre d'Elie Wiesel, "La Nuit" :

"Un soir que nous revenions du travail, nous vîmes trois potences dressées sur la place d'appel, trois corbeaux noirs.  Appel.  Les SS autour de nous, les mitraillettes braquées. Trois condamnés enchaînés, et parmi eux, le petit "Pipel", l'ange aux yeux tristes. Un enfant au visage béat.  Incroyable dans ce camp d'Auschwitz.
Le chef de camp lut le verdict.  Les trois condamnés montèrent sur leurs chaises. "Vive la liberté", crièrent les deux adultes.
Le petit, lui, se taisait.
"Où est le bon Dieu, où est-il ?"  demanda quelqu'un derrière moi.  Sur un signe du chef de camp, les trois chaises basculèrent.
Les deux adultes ne vivaient plus.  Mais la troisième corde n'était pas immobile : si léger, l'enfant vivait encore. Plus d'une demi-heure, il resta ainsi à agoniser sous nos yeux.
Derrière moi, j'entendis le même homme demander : "Où est ton Dieu ?"
Et je sentais en moi une voix qui lui répondait : "Où est-il ?  Le voici : il est pendu à ce gibet !"

P-S  :  Elie Wiesel, d'origine roumaine, fut déporté avec tous les siens. Il perdra son père, sa mère et une soeur dans les camps. Libéré à l'âge de 16 ans. Prix Nobel de la paix en 1986.

Et, pour nous aider à approfondir notre réflexion, cette citation de Nietzsche : "Où est passé Dieu ?  Dieu est mort, nous l'avons tué !"

jeudi 19 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2193 : "Père, je te dis "merci !" (Jésus, en Matthieu 11/25)

"Père, je te dis "merci !"  Depuis hier, où nous l'avons partagée au moment de l'évangile, lors de la liturgie de ce mercredi 18 juillet, cette formule, ou bien mieux, cette prière me revient sans cesse en tête, comme le ferait le refrain d'une chanson superbe qui m'aurait séduit.
Vous connaissez cette prière de merci de Jésus : "Merci, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits." 
Comme des tout-petits nous-mêmes, partageons donc quelques mercis, ainsi qu'a su le faire Jésus.
Je vous donne, en vrac, le contenu de ma prière. Mais l'objectif est bien que nous soyons toujours plus petits et toujours plus nombreux à savoir louer le Père de tous ces merveilleux cadeaux qu'il nous fait, et à jet continu, si je puis m'exprimer ainsi. 

Merci d'être vivant, et en bonne santé !  Merci de respirer, de pouvoir marcher, comme je l'ai fait ce matin encore aux aurores.
Merci pour la beauté du ciel au soleil levant. Merci pour la pluie qui vient d'arriver. Merci pour l'air pur, la brise et le vent.
Merci de me donner du temps pour te louer, pour te donner un peu de place au coeur de ma journée, même si je pense souvent à autre chose qu'à toi !
Merci pour ces personnes que je vois à l'ouvrage, tandis que je suis un heureux retraité.  Merci pour ces jeunes qui courent le long de la mer.  Merci pour ces ados qui font un camp de cyclisme tout près de chez moi.
Merci pour les Soeurs qui viennent prendre un temps de repos à Bourgenay, et pour la communauté des Soeurs qui les accueille si bien.  Merci pour ces laïcs qui ont participé à l'eucharistie ce matin. Merci pour tous ceux qui vont prendre, ne serait-ce qu'un tout petit peu de temps, pour te rendre grâce en ce jour. Merci pour cette jolie femme qui a passé au moins 20 minutes en prière à la chapelle ce matin ; et aussi pour tous les autres qui sont passés à la chapelle, tandis que j'y tenais une permanence ce matin, même pour ceux qui n'ont fait qu'entrer et sorti ; mais ils étaient là !.
Merci pour cet air de fête que l'on sent sur Talmont, dont le centre-ville est en ces jours à l'heure médiévale, grâce au dynamisme des commerçants.
Merci pour le sympathique repas de ce midi entre prêtres de la paroisse, Daniel, Jean-Guy et moi,, avec la présence d'un petit Frère du P. de Foucauld et d'une paroissienne de passage.
Merci pour toutes ces personnes âgées ou malades, que je trouve souvent pleines de courage et de paix.
Et puis, merci pour toutes les nouvelles du monde !  Les bonnes, pour lesquelles il est aisé de rendre grâce.  Et en particulier, en ces jours, pour cette joie qui s'est emparée de nos concitoyens, avec cette fameuse victoire en Coupe du monde, qui en a rendu heureux plus d'un.
Merci aussi pour les mauvaises nouvelles, si je puis parler ainsi. Je m'exprime mal ; je prends deux exemples, tirés de la presse de ce jour, où l'on peut trouver aisément matière à notre prière :
-  le journal "La Croix" présente ceci, parmi ses grands titres : "Ennemi héréditaire", la Grèce accueille des milliers de Turcs fuyant la répression". Au coeur de ce drame, des solidarités improbables se font jour, merci Seigneur !
-  j'ai repéré aussi ce "point de vue" de "Ouest-France" qui rappelle que, le 7 juillet 2017 à l'ONU, une majorité écrasante d'Etats a adopté un traité d'interdiction sur les armes nucléaires. Seuls quelques pays, dont la France, ont refusé de le signer. Mais on peut quand même remercier le Seigneur pour cette grande majorité de pays qui ont fait le choix "évangélique" de rejoindre le mouvement en faveur du désarmement nucléaire.
Pour tout cela, et pour mille autres choses, mille mercis Seigneur !

mardi 17 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2192 : Coupe du monde de la Fraternité : liste des 1° gagnants

Vous avez tous pu consulter, dans la presse de ce mardi, les noms des premiers gagnants, en ce qui concerne la Coupe du monde de la Fraternité ;  cela paraît assez bien engagé !  Je vous en cite quelques-uns :

-  en France, tout le monde s'est réjoui de la victoire des Bleus, "une équipe qui, d'après le journal "La Croix" de ce mardi 17 juillet, compte en son sein une majorité de joueurs "noirs" originaires d'Afrique subsaharienne, dont certains s'affirment sans complexe comme "musulmans"."  1° prix donc au peuple français, qui est en train de comprendre enfin que, grâce à la belle composition de cette équipe, tous les musulmans ne sont pas des obstacles à l'avancée ni au vivre-ensemble de notre pays. "La Croix" toujours : "Le beau mot de "fraternité" regagne du terrain. Tout comme l'idée, décisive, qu'il est encore possible de construire un avenir en France, ensemble, à partir des diverses composantes de notre société."  Ce 1° prix évidemment est à partager avec le peuple croate et son équipe, qui a été extraordinaire, exemplaire et flamboyante !

-  1° prix également à la Croatie qui, comme l'Espagne récemment avec l'Aquarius, vient de donner une leçon à nombre d'autres dirigeants : Kolinda Grabar-Kitarovic, présidente de la Croatie, a été très fair-play, embrassant ses joueurs défaits autant que les vainqueurs français. Mais surtout, elle qui n'a manqué aucun match de la Croatie, s'est payé personnellement ses billets d'avion, en classe économique s'il vous plaît, sur une ligne commerciale classique, et a noté chaque journée en congé sans solde.   ("Ouest-France" de ce mardi 17/07)    En a-t-il été de même de tous les présidents présents ?

-  1° prix aussi au nouveau président mexicain, dit "Amlo", qui a installé ses bureaux dans une petite maison d'un étage ; rien à voir avec les habitudes somptueuses, onéreuses et "ostentatoires" de ses prédécesseurs. D'autre part, il s'est engagé à réduire son salaire, à ne pas utiliser d'avions privés et à transformer la résidence présidentielle en centre culturel. ("Ouest-France" de ce même mardi)   Ca bouge, ça bouge !

-  1° prix enfin aux présidents de l'Erythrée et de l'Ethiopie, dont "La Croix" de ce mardi signale qu'ils rouvrent leurs ambassades et relancent leurs relations diplomatiques, à l'initiative du nouveau président éthiopien, mettant fin ainsi à deux décennies d'une guerre très meurtrière entre les deux pays.

J'aurais pu vous signaler d'autres gagnants, mais je vous laisse les découvrir par vous-mêmes : lisez avec attention les journaux, repérez aussi les geste de fraternité qui se vivent autour de vous et ne figureront peut-être jamais dans la presse, ce qui n'est pas très grave, et vous aurez une liste plus complète des gagnants.

Un détail : je n'ai pas donné de 1° prix à l'équipe des Bleus, dont chacun percevra entre 350.000 et 400.000 €, d'après "Ouest-France" de ce mardi, pour avoir disputé et gagné la finale du Mondial.  Mais je suis prêt à revoir mon jugement si ceux-ci partagent, largement bien sûr, ce "pognon de dingue" qu'ils viennent d'encaisser !  A propos, cela fait combien de fois le Smic ?  Et même s'ils reversent une partie de leur prime à des associations, à quel taux ?  Quand on pense, comme l'écrit "France Football", qu'un Antoine Griezmann par exemple, touche chaque année 26 millions d'euros !!!

Lamartine  :  "L'égoïsme et la haine ont seuls une patrie, la fraternité n'en a pas !"

lundi 16 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2191 : Et si on lançait une Coupe du monde de la Fraternité ?

La France a gagné !  Bravo !  Mais maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?  Doués comme on est, champions du monde par procuration après avoir regardé des types taper dans un ballon, hyper-diplômés en foot à présent, on ne va quand même pas en rester là ?  Rester affalés sur notre canapé alors qu'il n'y a plus de matches à suivre à la télé ?  Ah non !  On est des sportifs, nom d'un chien !!! Et des vrais !  Le bock de bière à la main...  Alors, pour que la fête continue, c'est encore "une idée de dingue" qui me vient à l'esprit. Et si on organisait à présent, avec tout ce fric de dingue que gagnent les champions du foot, si on organisait, aussi efficacement, une Coupe du monde de la Fraternité ?  Qu'en pensez-vous ?
Bien sûr, on pourrait continuer à jouer à la ba-balle, comme de grands enfants que nous sommes, en culottes courtes, sur tous les terrains. Mais on ferait "en même temps" un pas de plus, vers quelque chose de plus vrai, de moins snob, de plus urgent, de plus fort, de plus profond !
Hier matin, lors des deux messes que j'ai célébrées, je n'ai pas pu m'empêcher de rappeler que, au moment même où nous n'avions d'yeux que pour nos champions, cette semaine, nombre de nos frères et soeurs de la terre, quant à eux, n'avaient que leurs yeux pour pleurer. Au mémento des défunts, j'ai rappelé ceci : comment ne pas nous laisser bouleverser par le fait que les inondations, au Japon, ont occasionné la mort de 200 personnes ?  Comment ne pas être touchés par ces 128 morts mercredi dernier, lors d'un attentat-suicide au Pakistan ?  Et les 260 victimes suite à la répression des manifestations au Nicaragua ?  Il y a aussi eu 230 civils tués au Soudan... Et l'on pourrait allonger la liste.
Et qui, en ces jours de folle allégresse, s'est soucié du sort des nombreux prisonniers politiques en Russie, dont par exemple le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, en grève de la faim depuis 64 jours, ou encore, parmi bien d'autres, cet ancien correspondant de presse à Paris, le journaliste ukrainien Roman Souchtchenko, condamné le 6 juin dernier à 12 ans de prison "à régime sévère", pour soit-disant "espionnage" ?
Ah !  Allez vous me dire... Vous, vous êtes un sacré rabat-joie !  On a quand même le droit de faire la fête de temps en temps... OK les gars, d'accord !  Mais je repose la question : on a fait la fête, on s'est défoulés, on a eu la chance de gagner ; mais après, qu'est-ce qu'on fait ?
Et si à présent, bien détendus, bien retapés, regonflés à bloc, on mettait en oeuvre la même énergie, et plus encore, pour lancer une Coupe du monde d'un autre type, celle de la Fraternité ?  Il y aurait, il est vrai, quelques règles un peu différentes de celles de la Coupe du monde de foot qu'on vient de vivre. Par exemple, personne sur un canapé, personne devant la télé, personne dans les gradins à regarder les autres jouer ; mais tout le monde sur le terrain, et sérieusement.  Avec un objectif unique : faire reculer la peur de l'autre (musulman, sdf, migrant...), faire partager les expériences de solidarité, faire vibrer la jeunesse aux grands défis de l'humanité, faire respecter l'environnement, faire se rapprocher les religions, et croyants et non croyants, faire rentrer le plus possible de buts et ainsi, gagner tous les matches de la lumière contre l'obscurantisme, en un mot, sauver la planète-terre, et faire gagner la fraternité sur tous les terrains !
Déjà, l'équipe des Bleus, dans laquelle ont été admis des joueurs d'origines et de nationalités très diverses, nous a donné un bel exemple d'ouverture ! A cet exemple, pourquoi pas une société, en France ou ailleurs, où les migrants seraient acceptés avec autant de ferveur que l'on en a accordé à nos frères blacks, beurs ou autres dans l'équipe de France ?  A condition cependant de ne pas trop dépouiller leurs pays d'origine de leurs plus talentueux éléments !  Mais tout le monde reconnaît que, sans l'apport essentiel de nos frères migrants originaires d'autres nations, la France aurait peut-être été éliminée assez vite de la Coupe du monde.
Ah !  Si tous les Français qui ont vibré avec raison à cette Coupe du monde pouvaient rester fidèles à ce qu'ils viennent de découvrir, à savoir que, le fait d'être musulman, ou migrant, n'est pas un obstacle pour le vivre-ensemble dans notre pays, avec une belle victoire au bout du chemin !

Quelques mots d'Antoine de Saint-Exupéry, pour nourrir notre réflexion :
-  "Fais de ta vie un rêve, et de ton rêve, une réalité."
-  "Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible."
-  " Voyez-vous, dans la vie, il n'y a pas de solutions.  Il y a des forces en marche. Il faut les créer, et les solutions suivront."
-  " Etre homme, c'est précisément être responsable. C'est sentir, en posant sa pierre, que l'on contribue à bâtir le monde." 

A toutes et tous, belle préparation de la Coupe du monde de la Fraternité ! 

dimanche 15 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2190 : Souvenirs de Moscou

Ce n'est pas de la Coupe du monde de foot en Russie dont je vais vous parler, j'en suis navré !  Mais, à cette occasion, me reviennent à l'esprit les souvenirs du passage que j'ai eu la chance de faire dans cette ville étonnante et séduisante.
Tout d'abord, pourquoi ce voyage ?  J'étais alors en mission au Mali. A cette époque, où le Mali était très lié avec l'URSS, dans les années 80, il était courant pour les missionnaires de prendre un appareil de l'Aéroflot pour rejoindre la France au moment des congés. L'Aéroflot ne faisant pas partie de l'organisation internationale des transports aériens, les prix étaient fixés un peu à la tête du client ; d'autant plus qu'il fallait le plus possible remplir les avions. Si l'on négociait bien, le prix du voyage Bamako-Paris en passant par Moscou pouvait coûter cinq fois moins cher qu'en voyageant par Air Afrique sur un direct Bamako-Paris. En 1983 donc, plusieurs mois avant la date de mon départ en congé, me voici donc en train d'attendre à l'extérieur de l'ambassade soviétique, que l'on daigne m'ouvrir. Faute de place sur ce blog, je passe sur les détails de l'opération, pourtant très croustillants, pour vous dire qu'après cinq ou six allers-retours à l'ambassade, je finis par obtenir deux billets, dont un pour un autre prêtre, peu rassuré, que j'étais parvenu à convaincre de venir avec moi : cinq fois moins cher effectivement ; mais le marchandage très dur m'a quand même un peu épuisé.
Après d'intéressantes escales à Tripoli et Budapest, nous voici donc à Moscou. Etait prévue, dans le prix du voyage, la visite de Moscou durant trois jours ; mais bien surveillés. A l'hôtel, près de l'aéroport de Cheremetievo, assez loin de Moscou, on nous a retiré nos passeports. Nous voilà bien ! Mais nous sommes partis, quoique sans passeport, à quatre pattes pour ne pas être vus en sortant de l'hôtel, afin d'aller explorer Moscou à notre façon. En espérant que cela n'allait pas nous attirer des ennuis. Mais on était jeunes alors, et un peu téméraires !
Essai de stop pour aller à Moscou, puis bus, et enfin, métro, avec arrêt à la Place Rouge. Achat dans un kiosque d'un plan de Moscou en français, et nous voilà partis, à l'inconnu, totalement libres, avec seulement quelques dollars en poche et sans papiers. Ce qui ne nous a pas empêchés de voir des choses superbes : le Kremlin, bien sûr, la basilique de St Basile le Bienheureux, le mausolée de Lénine, vu de loin, étant donné une queue d'attente de deux kms, l'immense magasin Goum, etc... Sans parler d'une mémorable croisière sur la "Moskva" !
Tout ceci se passait avant la chute du rideau de fer. Et cependant, pour terminer, et faute de place pour pouvoir tout raconter, ce qui nous a le plus frappés, c'est la gentillesse et la serviabilité des Moscovites rencontrés. Du début à la fin de ce périple, alors que nous étions insécurisés en permanence - heureusement, entre autres, que nous circulions avec l'adresse de notre hôtel, sans quoi nous étions perdus à jamais ! - des personnes nous ont renseignés, éclairés, orientés, accueillis de façon surprenante. Nous nous disions : "Ah ! Si à Paris, on accueillait ainsi les étrangers..." Un seul exemple : lors de notre première entrée dans un wagon de métro bondé, en nous voyant, au moins 20 personnes se sont levées pour nous laisser une place assise ; on n'était pourtant pas encore des vieux, à l'époque !
Ce que j'ai envie de dire aux frères et soeurs Russes, 35 ans après, c'est un immense "spasibo", merci !
Puisse la grande Russie ne jamais perdre son âme, et retrouver la place qui devrait être la sienne au sein des nations !

samedi 14 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2189 : Un défilé de dingue !

Non, détrompez-vous, je ne veux pas dire que ce défilé du 14 juillet est un truc de dingues. Dans les années 90, lorsque je vivais à Paris, je suis allé le voir une fois. C'est un moment important dans la vie de notre nation. Et pourtant, chaque année, lorsqu'arrive notre fête nationale, je reste un peu sur ma faim. Et depuis longtemps, je me demande qui prendra un jour l'initiative d'organiser un nouveau type de défilé. "Si tous les gars du monde " s'y mettaient, il y aurait peut-être moyen de mettre en mouvement quelque chose de plus ouvert, de moins militaire seulement, de plus universel, de très fort, au moins symboliquement. En tout cas, aujourd'hui, pour ma part, je vous décris ce dont je rêve depuis toujours. Même si cela va vous faire penser que c'est un défilé de dingue (au singulier), car le dingue, c'est moi !

Il n'y aurait pas vraiment d'ordre hiérarchique dans ce défilé ; mais je verrais bien, en tête, tous les cabossés du monde : au premier rang, des aveugles, qui, puisqu'ils voient l'invisible, nous montreraient le chemin, entraînant à leur suite fauteuils roulants, blessés des récents conflits, prostituées exploitées, réfugiés rescapés de la noyade ou de la traversée des guerres et des déserts mais rejetés d'Europe, homosexuels injuriés, ceux qui meurent de solitude, etc, etc. : la liste est sans fin ! Venant bien sûr, comme invités, de tous les coins du monde.
Avec eux, au milieu d'eux plutôt, des représentants de ceux qui ont su leur tendre la main, des délégués de ces dizaines de millions de bénévoles qui, sur les cinq continents, offrent leur coeur et leurs bras à leurs frères et soeurs en difficulté. Depuis le plus humble de ceux-ci jusqu'au chef du gouvernement espagnol qui vient de sauver l'honneur de l'Europe au lieu de se satisfaire de faire des grandes déclarations, en passant par les garde-côtes italiens, les Médecins sans frontières ou les militants musulmans du Croissant rouge..
Ensuite, bras dessus bras dessous, les présidents des deux Corées, les présidents de l'Ethiopie et de l'Erythrée, mais aussi, tous les autres chefs d'Etat qui découvriraient enfin que, comme l'a dit M-L King, "Si nous ne sommes pas capables de vivre ensemble comme des frères, nous mourrons tous comme des idiots !"
Ensuite, main dans la main, le pape François et le Patriarche de Moscou, des responsables Juifs et Palestiniens, le Dalaï-Lama et Mgr Desmond Tutu, des généraux et des deuxième classe, des militaires de l'Otan fraternisant avec des soldats russes ou chinois et parlant de l'avenir de la planète avec des militants anti-nucléaires...
Défileraient également d'un même pas, ou d'un même rampement, un loup et un agneau, un petit enfant et un serpent, un éléphant et des villageois, une gazelle et un lion, un perroquet et des poissons rouges placés, très momentanément, dans des bocaux portés par des enfants.
Et puis, l'on verrait aussi des mamans et des femmes célibataires, des footballeurs et des cyclistes, des pianistes et des rappeurs, des grands-mères et des petits-enfants une jolie fleur à la main.
Ce cortège multicolore serait sous la protection souriante de gendarmes et de policiers, de secouristes et de pompiers, d'infirmières et de médecins, de soldats la fleur au fusil, mais toujours vigilants.
Tandis que dans le ciel défileraient en choeur, entre autres, des "eagle" américains, des "rafale" bien de chez nous, des avions de combat chinois, russes ou indiens...
Il manque énormément de monde dans ce défilé ; à vous de repérer qui n'a pas été cité, et de les y rajouter.
Mais surtout, à chacun de nous de vivre, de prier et d'agir de telle façon que ce "défilé de dingue" puisse un jour réellement se réaliser !

"Le monde entier est notre patrie à tous."
Citation du chanoine Erasmus (1466-1536), né à Rotterdam, fils illégitime d'un prêtre et d'une fille de médecin, éminent humaniste, européen avant l'heure, auquel le pape Adrien VI a proposé de devenir cardinal, ce qu'il a refusé. Connu de tous à travers les programmes "Erasmus". 

vendredi 13 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2188 : Homosexualité et vie chrétienne : "Qui suis-je pour juger ?"



Ce billet a été rédigé en collaboration avec des parents ayant un enfant homosexuel et il a eu l'aval du P. Marie-Jo Seiller.  Cela, dans le but d'une large information.  Merci à eux !  Et merci à vous de faire suivre cette info éventuellement à des parents ou personnes concernées !
 

Je voudrais dédier ce billet à tous ceux et celles qui, quel que soit leur âge, parents en particulier, se trouvent plongés dans une grande solitude et une profonde souffrance, suite à la découverte de leur homosexualité ou de celle d’un de leurs enfants.

Alors, c’est le ciel qui vous tombe sur la tête. Ainsi que me l’ont confié des parents, « si l’on n’est pas préparé, face à un tel choc, l’on ressent alors comme une grande gêne, une honte ; avec la peur d’être incompris, rejeté, de perdre l’estime des autres. »

Dieu merci, souvent revient, au cours des échanges, la réaction pleine d’humanité du pape François, dans l’avion au retour des JMJ de Rio, en réponse à une journaliste qui le questionnait sur l’existence d’un lobby gay au sein du Vatican : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? »

Ces paroles du pape ont marqué les esprits. Le pape François discernait en effet ce qui importait : la fraternité à l’égard des personnes homosexuelles. Face aux sentiments et aux propos homophobes qui resurgissent parfois, même au sein des communautés chrétiennes, voici qu’un air frais évangélique circulait de nouveau, en écho à la parole de Jésus dans le « Sermon sur la montagne » : « Ne jugez pas afin de n’être pas jugés. » (Matthieu 7/1)

Cependant, il n’en reste pas moins que, souvent, nombre de parents, ainsi que des personnes en lien avec des homosexuels n’osent pas parler de cette situation. Il est vrai que l’homosexualité est difficile à aborder, car elle touche aux profondeurs de l’humain ; c’est un fait complexe, énigmatique ; mais il fait partie de l’identité des personnes. Et à ce titre, en tant que chrétiens, il nous faut pouvoir en discuter, afin d’approfondir, comprendre, éclairer…

Les questions sont multiples et fort intéressantes à étudier, par exemple :
-  d’où vient l’orientation homosexuelle ?
-  être homosexuel, est-ce un péché nous séparant de Dieu?
-  comment nous accueillons les différences qui nous dérangent?
-  existe-t-il une manière chrétienne de vivre son homosexualité et l’homosexualité de ses proches ?   Etc…

Ce qui est intéressant à savoir, c’est qu’il existe des groupes, des équipes, des instances qui organisent régulièrement des rencontres à ce sujet ; rencontres ouvertes largement à tous bien entendu. Ainsi, sur le diocèse de Luçon, sur la Vendée, chaque année se déroule une journée, au Centre spirituel de Chaillé-les-Marais, animée entre autres par le Père Marie-Jo Seiller : « S’accueillir, homosexualité et vie chrétienne », avec des témoignages de personnes homosexuelles et de parents. La prochaine journée aura lieu le samedi 4 mai 2019, à Chaillé-les-Marais (02 51 56 72 06). Une journée semblable a lieu chaque année à Paris (Claude Besson : 02 53 45 15 92). Une session de 2 jours les 9 et 10 février 2019 « Foi et homosexualité, en parler » se tiendra à St Prix dans le 95 (01 34 16 09 10).

En tout cas, l’essentiel c’est que chacun sache, et fasse savoir autour de lui, que l’homosexualité n’est pas un sujet tabou en Eglise, et que l’on a tout à gagner à rejoindre d’autres parents ou personnes vivant cette même situation.  Si vous cherchez un espace de parole, n’hésitez pas à  prendre contact avec la Pastorale familiale du diocèse de Luçon   (02 51 44 15 16), qui donnera suite.  

jeudi 12 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2187 : "La France n'est jamais plus grande que lorsqu'elle l'est pour tous les hommes !" (André Malraux)








En ce temps où la fraternité est souvent mise à mal en France, et réduite à un slogan que l'on proclame tous les 14 juillet, alors même que trop de nos frères et soeurs, des Pays du Sud particulièrement, en sont exclus, il est peut-être urgent de se laisser interpeller en vérité par cet appel d'André Malraux, l'un des plus grands maîtres à penser de notre temps !



Discours prononcé par André Malraux le 28 mai 1959 à Athènes
 

Une fois de plus, la nuit grecque dévoile au-dessus de nous les constellations que regardaient le veilleur d'Argos quand il attendait le signal de la chute de Troie, Sophocle quand il allait écrire Antigone - et Périclès, lorsque les chantiers du Parthénon s'étaient tus... Mais pour la première fois, voici, surgi de cette nuit millénaire, le symbole de l'Occident. Bientôt, tout ceci ne sera plus qu'un spectacle quotidien ; alors que cette nuit, elle, ne se renouvellera jamais. Devant ton génie arraché à la nuit de la terre, salue, peuple d'Athènes, la voix inoubliée qui depuis qu'elle s'est élevée ici, hante la mémoire des hommes : « Même si toutes choses sont vouées au déclin, puissiez-vous dire de nous, siècles futurs, que nous avons construit la cité la plus célèbre et la plus heureuse... »
Cet appel de Périclès eût été inintelligible à l'Orient ivre d'éternité, qui menaçait la Grèce. Et même à Sparte, nul n'avait, jusqu'alors, parlé à l'avenir. Maints siècles l'ont entendu, mais cette nuit, ses paroles s'entendront depuis l'Amérique jusqu'au Japon. La première civilisation mondiale a commencé.
C'est par elle que s'illumine l'Acropole ; c'est aussi pour elle, qui l'interroge comme aucune autre ne l'a interrogée. Le génie de la Grèce a reparu plusieurs fois sur le monde, mais ce n'était pas toujours le même. Il fut d'autant plus éclatant, à la Renaissance, que celle-ci ne connaissait guère l'Asie ; il est d'autant plus éclatant, et d'autant plus troublant aujourd'hui, que nous la connaissons. Bientôt, des spectacles comme celui-ci animeront les monuments de l'Égypte et de l'Inde, rendront voix aux fantômes de tous les lieux hantés. Mais l'Acropole est le seul lieu du monde hanté à la fois par l'esprit et par le courage.
En face de l'ancien Orient, nous savons aujourd'hui que la Grèce a créé un type d'homme qui n'avait jamais existé. La gloire de Périclès - de l'homme qu'il fut et du mythe qui s'attache à son nom - c'est d'être à la fois le plus grand serviteur de la cité, un philosophe et un artiste ; Eschyle et Sophocle ne nous atteindraient pas de la même façon si nous ne nous souvenions qu'ils furent des combattants. Pour le monde, la Grèce est encore l'Athéna pensive appuyée sur sa lance. Et jamais, avant elle, l'art n'avait uni la lance et la pensée.
On ne saurait trop le proclamer : ce que recouvre pour nous le mot si confus de culture - l'ensemble des créations de l'art et de l'esprit -, c'est à la Grèce que revient la gloire d'en avoir fait un moyen majeur de formation de l'homme. C'est par la première civilisation sans livre sacré, que le mot intelligence a voulu dire interrogation. L'interrogation dont allait naître la conquête du cosmos par la pensée, du destin par la tragédie, du divin par l'art et par l'homme. Tout à l'heure, la Grèce antique va vous dire :
« J'ai cherché la vérité, et j'ai trouvé la justice et la liberté. J'ai inventé l'indépendance de l'art et de l'esprit. J'ai dressé pour la première fois, en face de ses dieux, l'homme prosterné partout depuis quatre millénaires. Et du même coup, je l'ai dressé en face du despote. »
C'est un langage simple, mais nous l'entendons encore comme un langage immortel.
Il a été oublié pendant des siècles, et menacé chaque fois qu'on l'a retrouvé. Peut-être n'a-t-il jamais été plus nécessaire. Le problème politique majeur de notre temps, c'est de concilier la justice sociale et la liberté ; le problème culturel majeur, de rendre accessibles les plus grandes oeuvres au plus grand nombre d'hommes. Et la civilisation moderne, comme celle de la Grèce antique, est une civilisation de l'interrogation ; mais elle n'a pas encore trouvé le type d'homme exemplaire, fût-il éphémère ou idéal, sans lequel aucune civilisation ne prend tout à fait forme.
Les colosses tâtonnants qui dominent le nôtre semblent à peine soupçonner que l'objet principal d'une grande civilisation n'est pas seulement la puis­sance, mais aussi une conscience claire de ce qu'elle attend de l'homme, l'âme invincible par laquelle Athènes pourtant soumise obsédait Alexandre dans les déserts d'Asie : « Que de peines, Athéniens, pour mériter votre louange ! » L'homme moderne appartient à tous ceux qui vont tenter de le créer ensemble; l'esprit ne connaît pas de nations mineures, il ne connaît que des nations fraternelles. La Grèce, comme la France, n'est jamais plus grande que lorsqu'elle l'est pour tous les hommes, et une Grèce secrète repose au coeur de tous les hommes d'Occident. Vieilles nations de l'esprit, il ne s'agit pas de nous réfugier dans notre passé, mais d'inventer l'avenir qu'il exige de nous. Au seuil de l'ère atomique, une fois de plus, l'homme a besoin d'être formé par l'esprit. Et toute la jeunesse occidentale a besoin de se souvenir que lorsqu'il le fut pour la première fois, l'homme mit au service de l'esprit les lances qui arrêtèrent Xerxès. Aux délégués qui me demandaient ce que pourrait être la devise de la jeunesse française, j'ai répondu « Culture et courage ». Puisse-t-elle devenir notre devise commune - car je la tiens de vous.
Et en cette heure où la Grèce se sait à la recherche de son destin et de sa vérité, c'est à vous, plus qu'à moi, qu'il appartient de la donner au monde.
Car la culture ne s'hérite pas, elle se conquiert. Encore se conquiert-elle de bien des façons, dont chacune ressemble à ceux qui l'ont conçue. C'est aux peuples que va s'adresser désormais le langage de la Grèce ; cette semaine, l'image de l'Acropole sera contemplée par plus de spectateurs qu'elle ne le fut pendant deux mille ans. Ces millions d'hommes n'entendront pas ce langage comme l'entendaient les prélats de Rome ou les seigneurs de Versailles ; et peut-être ne l'entendront-ils pleinement que si Ie peuple grec y reconnaît sa plus profonde permanence - si les grandes cités mortes retentissent de la voix de la nation vivante.
Je parle de la nation grecque vivante, du peuple auquel l'Acropole s'adresse avant de s'adresser à tous les autres, mais qui dédie à son avenir toutes les incarnations de son génie qui rayonnèrent tour à tour sur l'Occident : le monde prométhéen de Delphes et le monde olympien d'Athènes, le monde chrétien de Byzance - enfin, pendant tant d'années de fanatisme, le seul fanatisme de la liberté.
Mais le peuple « qui aime la vie jusque dans la souffrance », c'est à la fois celui qui chantait à Sainte-Sophie et celui qui s'exaltait au pied de cette colline en entendant le cri d'oedipe, qui allait traverser les siècles. Le peuple de la liberté, c'est celui pour lequel la résistance est une tradition séculaire, celui dont l'histoire moderne est celle d'une inépuisable guerre de l'Indépendance - le seul peuple qui célèbre une fête du « Non ». Ce Non d'hier fut celui de Missolonghi, celui de Solomos. Chez nous, celui du général de Gaulle, et le nôtre. Le monde n'a pas oublié qu'il avait été d'abord celui d'Antigone et celui de Prométhée. Lorsque le dernier tué de la Résistance grecque s'est collé au sol sur lequel il allait passer sa première nuit de mort, il est tombé sur la terre où était né le plus noble et le plus ancien des défis humains, sous les étoiles qui nous regardent cette nuit, après avoir veillé les morts de Salamine.
Nous avons appris la même vérité dans le même sang versé pour la même cause, au temps où les Grecs et les Français libres combattaient côte à côte dans la bataille d'Égypte, au temps où les hommes de mes maquis fabriquaient avec leurs mouchoirs de petits drapeaux grecs en l'honneur de vos victoires, et où les villages de vos montagnes faisaient sonner leurs cloches pour la libération de Paris. Entre toutes les valeurs de l'esprit, les plus fécondes sont celles qui naissent de la communion et du courage.
Elle est écrite sur chacune des pierres de l'Acropole. « Étrange, va dire à Lacédémone que ceux qui sont tombés ici sont morts selon sa loi... ». Lumières de cette nuit, allez dire au monde que les Thermopyles appellent Salamine et finissent par l'Acropole - à condition qu'on ne les oublie pas ! Et puisse le monde ne pas oublier, au-dessous des Panathénées, le grave cortège des morts de jadis et d'hier qui monte dans la nuit sa garde solennelle, et élève vers nous son silencieux message, uni, pour la première fois, à la plus vieille incantation de l'Orient : « Et si cette nuit est une nuit du destin - bénédiction sur elle, jusqu'à l'apparition de l'aurore ! ».

lundi 9 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2186 : "Pas de politique !"

Je ne comptais pas revenir aussi vite, en ce blog, sur la douloureuse question des réfugiés, mais un événement récent m'y incite. Cela s'est passé au cours de la messe que je célébrais en l'église St Pierre de Talmont, le dimanche 24 juin dernier. Commentant la 1° lecture, tirée du livre d'Isaïe (49/1-6), voici ce que je venais de déclarer - j'en ai gardé le texte écrit, non improvisé : "En fin de cette 1° lecture, nous avons entendu Yahvé dire à Isaïe : "Tu es mon serviteur, pour ramener les "rescapés" ; je fais de toi la lumière des nations." Tandis que je préparais cette homélie, en méditant ce texte, je me suis posé la question suivante : qu'est-ce que Dieu veut nous dire aujourd'hui à travers une telle phrase ? J'ai repensé alors au chef du gouvernement espagnol, qui vient de secourir des rescapés, pour reprendre le mot employé par Isaïe, les "rescapés" de l'Aquarius."
Et alors que je venais de prononcer cette phrase, j'ai entendu une sorte de hurlement, venant de vers le fond de l'église. Je me suis dit en moi-même : "tiens, cela doit provenir de quelqu'un qui est en désaccord avec ce que je viens d'exprimer."  Mais je n'en étais pas certain. Quoi qu'il en soit, comme si de rien n'était, j'ai continué mon homélie : "Cet homme, en agissant ainsi, soutenu d'ailleurs par de nombre de ses concitoyens espagnols, a ainsi fait honneur aux racines chrétiennes de l'Espagne, aux racines chrétiennes de l'Europe, que l'on invoque si souvent, sans les faire fructifier. Pour reprendre les mots d'Isaïe, il est devenu "lumière pour les nations" : son initiative fraternelle a été communiquée dans le monde entier ! Belle occasion de prier pour nos gouvernants, qui se réunissent en ce moment-même à Bruxelles pour traiter cette lourde question." 
A la fin de la messe, plusieurs paroissiens se regroupent autour de moi : "Vous avez entendu ?" Je réponds "oui, une sorte de hurlement..." Non, c'était un jeune ; il a crié : "pas de politique !" Au milieu de ce petit groupe, un monsieur prend alors la parole, pour souligner son accord total avec le fait que c'est le rôle de l'Eglise de défendre les réfugiés, à la suite du pape François. Il s'est ensuite présenté : "je suis maire de X..., (une grande ville de la banlieue parisienne), en repos ici pour quelques jours."
Vendredi dernier justement, le pape François, lors d'une messe en la basilique St Pierre de Rome, au cours de son homélie, a exprimé sa gratitude aux Espagnols : "Vous incarnez aujourd'hui la parabole du Bon Samaritain qui s'est arrêté pour sauver la vie du pauvre homme frappé par les bandits, sans se demander qui il était, sa provenance, les raisons de son voyage ou ses papiers d'identité."
Le 1° juillet, toujours dans une homélie, le cardinal Francesco Montenegro, président de "Caritas" (Secours Catholique) en Italie et archevêque d'Agrigente, a réaffirmé la vive opposition de l'Eglise face à la politique italienne : "C'est Jésus qui vient à nous sur un bateau, c'est lui que nous voyons en cet homme ou cet enfant qui meurt noyé, c'est Jésus qui regarde à travers les ordures pour chercher un peu de nourriture (...)"
Voyons, voyons, pas de politique dans les homélies !!!

dimanche 8 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2185 : Equipe de foot et vie chrétienne

Plusieurs paroissiens m'ayant demandé le texte de mon homélie de ce jour en l'église de Talmont, je vous en livre une partie, celle qui concerne le rapport entre une équipe de foot et notre vie d'équipiers du Christ. A l'occasion de la Coupe du Monde, je me suis en effet livré à une petite comparaison. Avec le souhait que cela puisse nous aider à saisir, de façon plus concrète, l'appel que le Christ, notre entraîneur suprême, envoie à chacun d'entre nous. J'avais déjà écrit un billet dans ce style sur ce blog, et je remercie les prêtres qui s'en étaient alors inspirés pour leurs propres homélies. Qu'ils se sentent très libres, même sans m'en parler, et sans nul besoin de me citer, de reprendre au besoin à leur gré le billet de ce jour !

La parabole du match de foot

Tout d'abord, il faut souligner que Dieu dispose, pour ses équipes, du terrain le plus grand du monde ; parce que, justement, son terrain, c'est le monde entier.

Face à ce stade immense, si l'on regarde autour de nous, sur les bancs de nos églises par exemple, les joueurs seraient-ils peu nombreux ?  Non, bien sûr !  La preuve, nous sommes là !  De toute façon, avec Dieu, pour le match de la Mission, contrairement à ce qui s'est passé pour la Coupe du Monde en Russie, nous, on est sûrs d'être tous sélectionnés.  Justement parce que Dieu, lui, ne fait pas de sélection : pas de tri entre ceux que l'on appellerait les meilleurs, par rapport aux autres, qui seraient "moins performants" !  Lui, il sait, il croit que chacun de nous est capable de faire gagner l'équipe de Jésus-Christ.  Une équipe qui ne s'oppose à personne, d'ailleurs, si ce n'est à la peur ou à l'égoïsme, à la bêtise ou à la défaite sous toutes ses formes : à ce que l'on a coutume d'appeler "le mal".

Avec Dieu, dans son grand stade mondial, pas de spectateurs impuissants ou critiques, recroquevillés à l'écart sur les gradins.  Pas de joueurs non plus en attente ou en réserve sur le banc de touche, même pendant le temps des vacances.  En effet, tout le monde est appelé à jouer sur le terrain. Et chacun a son poste à tenir : les uns plus à droite, les autres plus à gauche ; certains davantage en avant, d'autres sauvegardant les arrières.  Pas possible, comme je le disais à l'instant, de rester dans les gradins à crier sur ceux qui mouillent le maillot sur le stade, dans l'Eglise ou la société, et qui ne font jamais assez bien à notre goût !

A nous tous de jouer donc.  A nous de savoir faire des passes, en évitant de "jouer perso".  A nous aussi de respecter nos adversaires, ceux qui ne pensent pas le jeu selon notre goût, ceux qui ne jouent pas comme nous. En évitant de leur donner un coup de crampon, en paroles ou en actes ; en ne les tirant pas par leur maillot et en ne leur faisant pas de croche-pattes..

Quant à Dieu, il faudrait éviter de le voir comme une sorte d'arbitre, comme ce mystérieux personnage tout en noir qui nous voudrait du mal, ou qui punirait ceux et celles qui ne suivraient pas ses consignes et directives ou commandements, ni les règles du jeu. Alors que Dieu, à travers le Christ, dans la lumière d'un Esprit positif, c'est avant tout un entraîneur, un bon leader ; celui qui conseille ses joueurs de façon avisée. Et on peut être tranquilles, car il est lui-même en permanence sur le terrain !

Aujourd'hui, en venant à la messe, vous êtes venus à l'entraînement. A propos, connaissez-vous la différence entre un match de foot et une messe ? C'est simple !  Au foot, on s'entraîne toute la semaine pour jouer un peu plus d'une heure le dimanche. Par contre, à la messe, on s'entraîne tous ensemble pendant également un peu plus d'une heure, chaque dimanche, pour jouer ensuite toute la semaine sur le terrain du monde, qui est le terrain de Dieu, dans le grand match de Dieu.

Bon match à toutes et tous !

samedi 7 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2184 : "La redoutable côte de Vix"

Evidemment, désormais, dans toute la France et au-delà, et même en Vendée, où le sud de ce département est souvent méconnu, l'on connaîtra enfin "la redoutable côte de Vix", grâce à cette providentielle première étape du Tour de France 2018 de Noirmoutier à Fontenay-le-Comte. Merci Seigneur !
Je reçois en effet à l'instant un mail d'un de mes frères évoquant cette partie du parcours si bien mise en lumière par les médias en ce jour : "la redoutable côte de Vix, 30 mètres d'altitude", m'écrit-il.  M'enfin, il a raison, mon frère ! 30 mètres au-dessus de melons et des cornichons, c'est pas rien tout d'même !  Bien fait pour les Bocains et leur petit Mont des Alouettes : on n'en a presque pas parlé aujourd'hui !
Mon cher frère, je l'imagine plié en quatre, dans sa région parisienne, comme moi à Bourgenay, ainsi que tous les Viserons (habitants de Vix), à l'évocation de ce Tourmalet vendéen. Malheureusement, j'étais pris, et n'ai pu suivre cette étape. Mais je n'ai pas de peine à imaginer les grimpeurs, suant et soufflant tout en gravissant ce monticule si éprouvant pour leurs pauvres forces. Quel courage ! Quelle abnégation ! Mais à propos, qui est arrivé le premier en haut de cette côte "redoutable" ?
Cela me rappelle la fameuse phrase de Guillaumet, dont l'avion avait été accidenté dans les Andes, disant à son ami Saint Exupéry : "Ce que j'ai fait, je te jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait !"
Un détail : quand on était petits, nous grimpions allègrement cette côte avec nos vieux vélos.

Trêve de plaisanterie. Je profite de l'occasion pour vous communiquer la liste des 10 commandements du cycliste ; cela peut toujours servir, face aux côtes redoutables de l'existence qu'il nous faut affronter !

1 - Toujours redresser le guidon pour rester dans la bonne direction, si l'on veut que notre course nous conduise là où nous avons fait le choix d'aller.

2 - Dérouiller régulièrement les freins (de la routine, du "à quoi bon ?").

3 - Gonfler, regonfler sans cesse les pneus de notre enthousiasme (avec le souffle de l'Esprit-Saint).

4 - Appuyer fort sur les pédales des bonnes idées et des belles rencontres.

5 - Décrotter régulièrement le garde-boue des idées noires.

6 - Faire attention à ne pas casser la chaîne qui nous relie aux autres.

7 - Veiller à ce que la la petite loupiote éclaire toujours, pour lorsqu'il fait sombre.

8 - Ne pas surcharger le porte-bagages de nos ressentiments inutiles.

9 - Graisser chaque matin, avec une dose d'Evangile, les rouages de notre "petit vélo" intérieur.

10 - Et enfin, ne jamais mettre des bâtons dans les roues de notre vie ni dans celles des autres.

Bravo les champions !

dimanche 1 juillet 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2183 : "Talitha koum", "Lève-toi !"

L'une de mes surprises, lorsque je suis arrivé jadis comme missionnaire au Mali, où j'ai ensuite passé neuf belles années, ce fut de découvrir que dans ce pays, le mouvement chrétien des enfants, semblable à ce qui s'appelait chez nous "les Coeurs Vaillants", ou l'ACE (Action Catholique des Enfants) aujourd'hui, s'appelait les "Talitha koum".
Comme je l'ai expliqué en homélie hier au Bernard, et ce matin à Jard-sur-Mer, cette expression en araméen, tirée de la bouche de Jésus, entendue dans l'évangile de ce dimanche, signifie : "jeune fille, lève-toi !"
Je demandai aux responsables malien des "Talitha koum" pourquoi ce nom avait été choisi pour le mouvement des enfants. Et ils me répondirent : pour deux raisons. La première, parce qu'il s'agit d'une petite fille dont il nous est dit dans l'évangile qu'elle n'avait que douze ans, ce qui est l'âge moyen des enfants de ce mouvement.  Et la deuxième raison surtout, parce que Jésus a guéri cette enfant de la mort, et l'a remise debout.
De la même façon, le mouvement malien des "Talitha koum" consiste à rejoindre les enfants maliens, catholiques et musulmans d'ailleurs, dont un grand nombre ne sont pas scolarisés : les petites filles sont vendeuses de légumes, ou "petites bonnes", tandis que les garçons sont cireurs de chaussures, aide-apprentis ou autres...
Et la pédagogie de ce mouvement consiste, comme l'a fait Jésus avec la petite fille de Jaïre, à permettre à ces enfants de se remettre debout, de trouver leur dignité, de participer à des cours d'alphabétisation, ou d'apprendre un peu de couture pour les filles, etc.  En un mot, de les sortir de la mort de leur condition difficile pour, comme l'a fait Jésus avec cette enfant, leur permettre d'avancer dans la vie et de grandir.
Pourquoi cela ? Parce que, comme cela nous a été rappelé dans la 1° lecture, "Dieu ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants." Il ne se réjouit pas non plus de les voir survivre seulement, aux portes de la mort, comme c'est le cas de trop de ces enfants, trop souvent laissés à eux-mêmes ou abandonnés. Ce qui les conduit, soit dit en passant, quand ils ont grandi, à traverser le désert et la mer pour rejoindre les soit-disant "lumières" de l'Occident.
Mais revenons au message que nous laissent les textes de la liturgie de ce dimanche. S'ils nous ont été proposés par l'Eglise, c'est pour que, à notre tour désormais, à la suite de Jésus, nous posions les mêmes gestes que lui, face aux personnes qui, autour de nous, meurent de solitude, ou de tristesse, d'incompréhension, ou de maladie. Comme Jésus alors, à son exemple, il nous faut approcher ces personnes avec douceur, leur prendre la main et essayer de leur dire : "Talitha", "Lève-toi !"  Pour que ce soit plus clair, je vais donner quelques exemples.
-  Tout d'abord, celui d'un notaire. Vendredi, j'ai reçu le mail suivant, de la part d'une femme abandonnée par son mari, parti avec tout son argent. Un moment, j'ai craint qu'elle ne mette fin à ces jours ; jusqu'à ce que quelqu'un ait l'idée lumineuse de lui conseiller tel notaire, apprécié pour la façon dont il sait accompagner les personnes en grande difficulté. Elle m'a fait suivre le message que celui-ci a pris la peine de lui téléphoner, et dont  voici un extrait : "On me disait souvent que le métier de notaire était un travail classique ; mais je découvre que c'est une fonction au service des citoyens.  Il me semble que tout ce qui se passe dans ce que vous subissez illustre cette "mission" qui consiste à remettre de l'équité au coeur des décisions".  J'ignore si ce notaire est croyant ; mais il a su dire à cette femme en détresse : ""Lève-toi, je vais m'occuper de toi et tout faire pour te tirer de là." Sans le savoir peut-être, ce notaire est entré dans l'attitude de sauveur de Jésus !
-  Autre fait, repéré dans l'édition de ce jeudi de "Ouest-France" : Sur la côte, la Mission locale Vendée Atlantique, qui accompagne les jeunes en recherche d'emploi ou exclus du système scolaire, sur 2656 jeunes suivis, en 2017, a pu fournir un emploi à 1676 jeunes en difficulté : 17% de plus qu'en 2016.  Je crois qu'on peut voir, là aussi, une imitation, une suite du geste de Jésus, à travers ces jeunes, condamnés à une certaine mort sociale, mais remis debout, et comme ressuscités, grâce à la qualité de l'accompagnement par les responsables de la Mission locale Vendée Atlantique.
-  Un dernier fait : vous avez entendu cette semaine les médias nous expliquer que les homosexuels sont souvent agressés ; 50% d'entre eux disent l'avoir été un jour ou l'autre, en paroles, ou même physiquement ; le pourcentage des suicides est très fort au sein de cette population. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, surtout qu'il y a de ces personnes dans presque toutes nos familles ou relations. Serons-nous des soutiens qui les aideront à vivre dans la paix ?  Qu'aurait fait Jésus face à eux ?
J'aurais bien d'autres exemples à vous partager, autour de l'action du Secours catholique par exemple, des services sociaux ou de santé, ou en revenant sur la façon dont Simone Veil, honorée en ce jour, a su avoir de la compassion ,pour tant de femmes blessées, quitte à être critiquée par des personnes sans coeur. A vous de repérer tous ces gestes fraternels qui éclairent notre vie en collectivité. Car la société française n'est pas aussi pourrie que l'on voudrait nous le faire croire, et l'Evangile a encore de beaux jours devant lui chez nous.
Je vous invite à présent, durant le reste de cette célébration, à rechercher, dans votre entourage ou vos fréquentations, une personne, ou une famille, en souffrance, qu'il serait possible de contribuer à remettre debout.
Quant à nous, pendant cette messe, entendons Jésus nous dire : "Talitha koum", "Jeune homme, adulte, enfant, personne d'un âge certain, lève-toi, bouge-toi ; tu n'es pas fait pour la routine, ni pour la mort, mais pour vivre, pour aimer, pour servir tes frères, comme Jésus l'a fait !  Amen !