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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 8 février 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2127 : "Pourquoi vous ne portez pas de petite croix ?"

Ce matin, nous en parlions avec les personnes présentes, au sortir de l'eucharistie célébrée dans le superbe petit oratoire des Soeurs, au sous-sol de l'Orangerie, à Bourgenay. Je disais que, chaque fois que cela paraît possible, quand on m'interpelle au sujet du port d'une petite croix pour signaler à tous que je suis prêtre, je n'envoie jamais "aux pelotes" celui ou celle qui m'interpelle ; je me contente, avec le sourire, de renvoyer mon interlocuteur justement à l'évangile de ce jour, en Marc 7/24-30.
Qu'est-ce que l'on y découvre en effet ?  Jésus se trouve alors aux périphéries, c'est-à-dire, hors du monde religieux juif, "dans le territoire de Tyr", est-il précisé.  Première remarque : il n'arrive pas là en grande tenue de Rabbi, ni même avec le moindre petit signe distinctif "pour qu'on le reconnaisse plus facilement". Le texte de cet évangile est clair à ce sujet : "Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu'on le sache."  Jésus donc arrive incognito. Mais cela ne l'empêche pas d'avoir peu à peu de vrais contacts, dans ces périphéries : avec la femme païenne, étrangère, syro-phénicienne ; pire encore, tandis qu'un démon avait pris place dans la maison de cette femme, habitant sa petite fille, possédée par cet esprit mauvais.
Jésus avance donc dans les périphéries sans petite croix, sans signe distinctif, sans habit particulier pouvant signaler à tous : "attention, c'est un représentant de Dieu qui est là, et vous pouvez le contacter facilement, car on voit bien qu'il n'est pas comme nous : son habit, sa croix le signalent clairement au regard de tous."
Mais cela ne fut pas la façon de se présenter, de se comporter de Jésus, tout au long de son ministère en Palestine. Au contraire, à diverses reprises, il semble arriver comme ça, incognito. Rappelez-vous par exemple la façon dont il a rencontré la Samaritaine ; au départ, peut-être même celle-ci a-t-elle pu penser que ce jeune inconnu, un Juif qui plus est, faisant fi de tous les usages, était plus ou moins en train de la draguer ???
Ce qui parlait de Dieu aux hommes à travers Jésus, en effet, ce n'était pas sa tenue, ou sa petite croix ou non, mais bien plus, et bien au-delà, la qualité de son regard, la force de son écoute, la plénitude de son attention aux personnes rencontrées, l'infini de son ouverture.
Une parole de Nelson Mandela illustre bien ce mode d'être, cette façon soutenue de se situer : "Quand nous laissons notre propre lumière briller, nous donnons aux autres, sans en être conscients, la possibilité de faire la même chose."
Le curé de Talmont, Daniel, me disait, pas plus tard que ce midi, que Charles de Foucauld, les deux dernières années de sa présence au Sahara, instruit par l'Esprit et en vertu de tout ce qu'il avait découvert peu à peu, avait fini par se libérer de tout titre ("Père", par ex.), de toute attache, de tout signe extérieur sur sa gandoura, pour ne plus offrir à chacun que son être profond d'homme de Dieu et de Frère universel. Du moins, c'est ainsi que je traduis, sans doute un peu maladroitement, ce que Daniel m'a révélé.
Ceci dit, si des prêtres souhaitent porter la soutane, avoir un col romain ou accrocher une petite croix sur leur veston, qu'ils se sentent libres bien sûr : "C'est une question de vocation , et les vocations peuvent être diverses", comme me l'ont dit les Soeurs de Mormaison ce matin, tandis que nous faisions écho à un épisode de l' "Hôtel du Coeur" lorsque, à la question de jeunes leur demandant pourquoi elles n'ont ni voile et encore moins de cornette, des Soeurs ont répondu que c'était un choix, montrant qu'elles souhaitent se situer au coeur du peuple de Dieu, dans une incarnation totale, à la manière de Jésus.  Merci, mes Soeurs, pour le magnifique témoignage que vous portez, au service de tous, humblement, lumineusement  !

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