Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 17 juillet 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.084 : Souvenirs : le jour de mon ordination

Au risque de vous lasser, à l'occasion de mes 50 ans d'ordination, je reviens encore sur des souvenirs.  Mais est-ce anormal ?  On n'a pas tous les jours 50 ans !... Et en ce moment, 50 ans, c'est un nombre que je savoure passionnément !  Lors de notre récente rencontre entre ordonnés de 1967, nous n'en revenions pas, d'être "encore là", 50 ans après !
Mais, au risque de vous surprendre, sinon de vous scandaliser, la 1° chose que j'ai envie d'exprimer, c'est que je me suis senti nettement mieux dans ma peau le jour de mon Jubilé, le 2 juillet, et certainement plus en forme que le jour même de mon ordination, le 29 juin 1967, il y a 50 ans.
L'image qui me vient à l'esprit, c'est celle d'un plongeur, un peu stressé avant de sauter, du haut de son plongeoir, lorsque celui-ci se trouve très élevé. Mais ensuite, lorsque le saut a été effectué, et qu'il fait alors des ronds dans l'eau en savourant sa "performance", il se sent nettement soulagé, ou, plus exactement, apaisé.
                                                                                                                                                                De la même façon, la traversée de ces 50 années a été rude, le saut souvent risqué et difficile, un peu dangereux même parfois (et pas seulement à cause des serpents, comme j'en ai fait l'expérience au Mali !).  Voilà pourquoi, à présent, une fois le grand saut réalisé, je me sens plus serein.
Pour bien comprendre cela, il faut se mettre dans la peau d'un jeune séminariste de 24 ans et des poussières, qui croit bien sûr à la grâce de Dieu, à travers le sacrement de l'Ordre, mais qui n'en reste pas moins inquiet par rapport à la mission qui va lui être confiée : ai-je bien fait un choix raisonnable ?  Est-ce que je ne suis pas en train de préjuger de mes forces ?  Comment vais-je arriver à m'en sortir ? Suis-je capable d'assurer un ministère paroissial ou autre ? Comment ça va se passer avec les gens ?  Est-ce que je serai compétent ?  Aurai-je la santé ?  Quelle vie est-ce que je vais avoir ?  Autant de questions, et bien d'autres, qui résonnaient alors dans ma tête, et me stressaient, car je n'en avais nullement la réponse alors !
D'autre part, c'était une autre culture, en 1967 : quand les séminaristes traversaient les rues de Luçon, il n'était pas rare que les jeunes rigolent de nous et nous croassent, surtout quand on était en soutane ; nous n'en menions pas large alors !  Le 29 juin 1967, je repensais à tout cela avec inquiétude tandis que, partis du grand séminaire, nous avancions en procession solennelle, comme au Moyen-Age, en habits liturgiques, jusqu'à la cathédrale, dans les rues de Luçon.
Et on chantait des chants en latin !  Moi qui n'ai jamais aimé ce type de chants, qui m'ont toujours semblé surannés, ce n'était pas fait pour me mettre à l'aise. Les soutanes, le latin, l'encens, les mains jointes. Pour moi qui, deux ans auparavant, travaillais encore comme agent des services hospitaliers à l'hôpital de Grenoble, syndiqué CGT, tout cela me semblait surréaliste, hors de la vie ordinaire, hors du temps : c'était du décorum, qui me paraissait bien loin de "L'Essentiel" : la mission au coeur de la vie des gens, à la suite du Christ, qui n'avait pas les mains jointes, mais grandes ouvertes, vers le Père et vers ses frères...
Vais-je vous scandaliser ?  Je ne me souviens absolument pas de ce qu'a pu nous dire l'évêque, dans son homélie !  Par contre, je me rappelle très bien l'attitude de Papa. A la fin du pique-nique familial dans une salle du séminaire, Papa a voulu aller se dégourdir les jambes dans le grand jardin. Tout de suite, en bon jardinier amoureux des arbres, il nous a fait remarquer qu'un certains nombre d'arbres fruitiers avaient été greffés, et que le résultat était excellent.  J'ai le clair souvenir de m'être dit alors - mais je n'en ai pas soufflé mot : "C'est ça : il faut que l'on se greffe sur le Christ, sans peur, clairement ! Alors, comme ces arbres greffés, nous, les jeunes prêtres, nous porterons beaucoup de fruits !"
Merci Seigneur, pour ces 50 années de vrai bonheur, avec les autres, avec Toi !

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