Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 27 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.044 : Les élections, une vraie Tour de Babel

L'idée de ce billet m'est venue à la suite d'une réflexion entendue récemment : "Ces élections, c'est une vraie Tour de Babel !  On n'y comprend rien !  Chacun se dit le meilleur, et veut monter sur la tête des autres. Chacun veut décrocher la lune, et ils se fichent bien de nous !"  Réflexion un peu sévère, j'en conviens, mais qui n'est pas sans rappeler cet épisode biblique qui nous a été proposé par la liturgie vendredi il y a 8 jours.
Qu'est-ce qui ressort de ce fait ?  L'orgueil de l'homme, qui veut construire la cité parfaite, si extraordinaire que Dieu n'a qu'à bien se tenir !  En effet, avec nos merveilleux projets (électoraux), on va bientôt faire mieux que lui, dont la Création a été un peu ratée !
Il s'agit en effet de construire une société qui nous sauve du déluge et de la désintégration.  Je vous rappelle le texte du projet de ces constructeurs qu'évoque le Livre de la Genèse (11/4) : "Allons !  Bâtissons une ville avec une tour dont le sommet soit dans les cieux."  Avec aussitôt cette remarque étonnante : "Ainsi, nous travaillerons à notre renommée !"
L'objectif est clair !  On y voit l'orgueil démesuré de l'homme, et cette tentation permanente de prétendre savoir comment imposer sa pensée et ses projets à tous, d'en haut ; de façon un peu prétentieuse, plutôt autoritaire, et parfois presque totalitaire, en déconsidérant ou en éliminant, sans vergogne, tout opposant ou concurrent.
Et voici que, pêle-mêle, ces soit-disant beaux projets font l'impasse sur les souffrances des agriculteurs, sur la douleur des Syriens, sur le respect de la justice, sur l'attention aux laissés pour compte dans notre société, sur l'urgence d'aider nos concitoyens à mûrir leur pensée et à viser d'abord la recherche de solutions ouvertes et fraternelles...
Dans sa finale, le récit biblique propose une certaine signification du nom de "Babel" qui, en hébreu, se prête au jeu de mot avec un autre mot qui lui ressemble : "balal", "mélanger, "embrouiller".  Avec des termes de ce genre, on comprend combien la situation actuelle représente un danger pour notre "humanité", c'est-à-dire, notre façon d'être homme, et de construire notre avenir...
Noyés dans ces embrouilles, notre esprit est "mélangé", et nous ne savons plus à quel saint (candidat) nous vouer !
Mais voici qu'apparaît Dieu, celui que l'on avait cru éliminer une bonne fois de nos calculs terrestres, électoraux ou autres : "Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que que les hommes avaient bâties."  Cela nous renvoie à la situation que nous vivons, dont Dieu, malgré les apparences, est loin d'être absent.  Aujourd'hui encore, Dieu descend chez nous ; il regarde ce qui se passe et, à travers de multiples signes qu'il nous faut repérer, il agit au coeur de notre monde, par l'intermédiaire de ceux qui mettent toute leur confiance en lui : mais aussi, chez des non-croyants qui essayent d'être fidèles à leur conscience, et oeuvrent de tout coeur, non pas pour "leur renommée", mais pour le bonheur de leurs frères, de tous leurs frères, et soeurs, de France comme du monde entier.
Puissent notre prière et notre action fraternelle faire monter jusqu'au ciel la belle tour de la fraternité, dans laquelle tous, ici-bas, auront la même belle place, celle d'hommes et de femmes "universels" et d'enfants de Dieu !

dimanche 26 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.043 : Discours à l'Assemblée nationale

Qui a prononcé ce discours ?
Je vous propose de le lire, et de vous réserver de n'en découvrir l'auteur qu'en finale.

"La grande erreur de notre temps a été de pencher, je dis plus, de courber l'esprit des hommes vers la recherche du bien matériel, et de les détourner par conséquent du bien-être religieux et du bien-être intellectuel.  La faute est d'autant plus grande que le bien-être matériel, quoiqu'on fasse, quand même tous les progrès qu'on rêve et que je rêve aussi, moi, seraient réalisés, le bien-être matériel ne peut et ne pourra jamais être que le partage de quelques-uns, tandis que le bien-être religieux, c'est-à-dire la croyance, le bien-être intellectuel, c'est-à-dire l'éducation, peuvent être donnés à tous.

Il importe, messieurs, de remédier au mal, il faut redresser, pour ainsi dire, l'esprit de l'homme ;  il faut, et c'est là la grande mission spéciale du ministère de l'instruction publique, il faut relever l'esprit de l'homme, le tourner vers Dieu, vers la conscience, vers le beau, vers le juste et le vrai, vers le désintéressé et le grand.  C'est là, et là seulement, que vous trouverez la paix de l'homme avec lui-même, et par conséquent la paix de l'homme avec la société.

Pour arriver à ce but, messieurs, que faudrait-il faire ?  Précisément tout le contraire de ce qu'ont fait les précédents gouvernements.  Outre l'enseignement religieux, qui tient le premier rang dans les institutions libérales, il faudrait multiplier les écoles, les chaires, les bibliothèques, les musées, les théâtres, les librairies ;  il faudrait multiplier les maisons d'études, pour les enfants, les maisons de lecture pour les hommes ; tous les établissements où l'on médite, où l'on s'instruit, où l'on se recueille, où l'on apprend quelque chose, où l'on devient meilleur.  En un mot, il faudrait faire pénétrer de toutes parts la lumière dans l'esprit du peuple, car c'est par les ténèbres qu'on le perd.

Ce résultat, vous l'aurez quand vous voudrez ; quand vous le voudrez, vous aurez en France un magnifique mouvement intellectuel.  Ce mouvement, vous l'avez déjà ; il ne s'agit que de l'utiliser et de le diriger ;  il ne ne s'agit que de bien cultiver le sol.  La question de l'intelligence, j'appelle sur ce point l'attention de l'Assemblée, la question de l'intelligence est identiquement la même que la question de l'agriculture."

Extraits d'un discours mémorable de Victor Hugo, député, à l'Assemblée Nationale, le 11 novembre 1848.  Bien sûr, un certain nombre d'éléments sont datés (rapport au religieux, non place des femmes,...) ; mais cet appel de Victor Hugo, dans sa visée profonde, ne mériterait-il pas d'être entendu encore chez nous aujourd'hui ? Et d'ailleurs pas seulement par ceux qui nous gouvernent ou cherchent à nous diriger ; mais par tous les citoyens de notre pays qui aspirent à une société plus mûre, plus réfléchie et plus fraternelle... 
Dans le style de la maison bâtie sur le roc (Matthieu 7/21-29) !

jeudi 23 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.042 : Le monde va-t-il vraiment de plus en plus mal ?

Je reste toujours un peu perplexe lorsque j'entends quelqu'un m'assurer que "tout allait mieux avant" !  C'est vrai que l'on entend parler en permanence de difficultés terribles qui écrasent les hommes et abîment notre planète. Je n'en ferai pas la liste : vous connaissez les mauvaises nouvelles mieux que moi ! Avec ce qu'on voit à la télé... Et chacun de tomber à bras raccourcis sur le dos des médias !  Mais attention : on a les médias que l'on mérite !!!
Et si l'on était un peu plus attentifs à ce que les médias nous montrent de positif ?  Par exemple, au bilan donné par l'ONU concernant un certain nombre d'avancées marquantes dont nous avons été témoins depuis seulement 15 ans, entre 1990 et 2015  :
-  la part de la population des pays en développement en situation d'extrême pauvreté était de 47% en 1990, et de 14% en 2015.
-  dans ces mêmes pays, le taux de scolarisation dans le primaire était de 80% en 1990, et de 91% en 2015.
-  nombre de filles scolarisées en primaire pour 100 garçons en Asie du Sud : 74 en 1990, 103 en 2015.
-  taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans, pour 1000 naissances : 90 en 1990, 43 en 2015.
-  mortalité liée au paludisme en baisse de 58% entre 1990 et 2015.
-  nouvelles infections par le VIH en baisse de 40% sur ces mêmes dates.
-  part de la population mondiale ayant un accès à une source d'eau potable :  76% en 1990, 91% en 2015.
-  aide publique au développement, en milliards de dollars, passée de 81 m. à 135 m., sur cette même période.
Pour éviter de vous lasser, je m'arrête ; mais je pourrais continuer à l'infini, tant la multitude des choses qui progressent est immense, et dans tant de domaines !  Du moins pour ceux qui ne restent pas les yeux fixés uniquement sur ce qui s'écroule... Ce qui est bien dommage !
Allez, un petit extrait d'un ouvrage de l'académicien Michel Serres ("Darwin, Bonaparte et le Samaritain"), pour terminer : "En Europe occidentale, en sept siècles, le nombre d'homicides a été divisé par cent.  Nous vivons plus en paix que, drogués, nous le croyons.  Nous venons de vivre 70 années de paix, laps de temps pacifique inconnu en Europe depuis la guerre de Troie. Les fabricants de cigarettes nous exposent à mourir des milliers de fois plus que les terroristes.  La vie perd toujours, mais, douce et têtue, elle renaît sans arrêt.  Si le Mal fait signe, c'est sur un fond uni de bonté. Même en économie, les philanthropes l'emportent en nombre sur ceux qui s'occupent de rivalités, de guerre, mais aussi de politique.  La somme des dons, en effet, apparaît comme la septième puissance financière mondiale..."  etc..., etc...
Dans le sillage des merveilles qu'a su nous révéler le film "Demain", sachons compiler, au jour le jour, avec attention et patience, joie et fébrilité, les multiples raisons d'espérer !  C'est à cette nouvelle vision du monde que Jésus appelait déjà ses disciples, lors de son échange avec la femme de Samarie : "Ouvrez les yeux et regardez les champs : déjà, ils blanchissent, et ce sera bientôt la moisson !"  (Jean 4/35) 

mercredi 22 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.041 : Hommage de "Ouest-France" aux prêtres

De nos jours, les prêtres n'ont pas forcément bonne presse !  Aisément, et c'est amplifié par les problèmes graves qui touchent quelques-uns d'entre eux, on leur trouve nombre de défauts : on se demande ce qu'ils font, on ne les voit jamais, ils ne vont plus visiter les gens, leurs messes sont tristes, ils sont vieux, ils ne sont pas là quand on a besoin d'eux, ils se font souvent remplacer par des laïcs, etc..
Je repense alors à cette remarque sublime d'une ancienne paroissienne, d'Olonne s/Mer, répondant à une voisine qui n'arrêtait pas de déblatérer sur les curés : "Dépêchez-vous de les critiquer car bientôt, il n'y en aura plus !"
Mieux intentionnée que cette voisine un peu revêche, la rédaction de "Ouest-France", la semaine dernière, vient de consacrer deux grandes dernières pages (parmi les plus lues), à des témoignages de prêtres.
Jeudi 16 février, portrait haut en couleurs du Père Zacharie, prêtre Béninois curé de 34 communes dans le Calvados. Bien inséré, très à l'aise au milieu des gens, attentif à chacun, très profond spirituellement.  Quel beau visage !  Au pays du bon fromage, à Livarot et au-delà, ce prêtre fait honneur à l'Evangile.  Heureux,  ces paroissiens qui l'ont adopté de tout leur coeur. Le journaliste pose la question : "Ce pasteur des âmes serait-il un superman des campagnes oubliées ?"  Et lui de répondre : "Je suis d'abord un homme fragile avec ses goûts, ses sentiments, ses désirs, ses rêves.  Comme tout le monde..."  Bravo, Père Zacharie !
Et puis, seulement deux jours après, rebelote : encore une grande dernière page consacrée à un prêtre, l'Abbé Marc, vicaire à Saint Tropez, dans le Var. Une belle figure lui aussi, rugbyman amateur très apprécié dans sa région.   Ainsi que le note celui qui l'interviewe : "Atypique s'il en est, l'Abbé de Saint-Tropez dénote, mais n'en reste pas moins pasteur.  "Je joue au rugby parce que ça me fait du bien et que j'aime ça. Mais je reste un prêtre. C'est ma mission d'entraîner les gens vers le Bon Dieu, même si, parfois, je le fais de façon originale en étant sur un terrain de rugby."  Faut l'faire !
Un profond merci au journal "Ouest-France" de communiquer ainsi à la population le coeur de ce en quoi consiste notre ministère de prêtre.  Bien sûr, nous ne sommes pas tous chargés de 34 clochers, ni champions de rugby.  Mais notre mission à tous est la même ; chaque prêtre essaye de l'accomplir du mieux qu'il peut, avec son tempérament et les possibilités qu'il a reçues de Dieu.
Un immense merci aussi aux innombrables paroissiens, mais aussi, aux personnes aux marges de l'Eglise qui continuent de faire confiance aux prêtres et de les accompagner dans la conduite de leur ministère.
Personnellement, quand je me mets à repenser à tous ceux qui m'ont soutenu depuis 50 ans, de multiples visages défilent devant mes yeux, et j'en ressens une grande émotion. Je peux bien avouer que, si j'ai toujours été profondément heureux d'être prêtre, c'est grâce à vous tous, qui m'avez accepté tel que j'étais, malgré mes faiblesses et avec mes espérances.
Merci à vous !  Merci Seigneur !

dimanche 19 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.040 : Peut-on tout pardonner ?

Pas réaliste, ce Jésus !  Dans l'évangile de ce dimanche, en Matthieu 5/38-48, on l'a entendu nous dire : "Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant." Et encore : "Moi, je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent."  Cependant, d'après ce que nous vivons les uns et les autres, il semblerait que cela soit tout à fait impossible ! En tout cas, durant les cinquante années de ma vie de prêtre, je ne sais pas s'il s'est passé beaucoup de journées où je n'ai pas entendu des chrétiens en détresse me confier combien, après avoir été blessés, incompris, diffamés ou autres, il leur était impossible de pardonner ;  et chacun de continuer à vivre, douloureusement, dans la situation d'un conflit qui paraît inexorable.
Hier encore, je rencontrais quelqu'un en grande difficulté, que j'ai essayé d'écouter de mon mieux me raconter les conflits dans lesquels il était plongé. Au bout d'un moment, après l'avoir longuement entendu, je lui ai demandé s'il avait lu les lectures de ce dimanche, pour préparer sa messe. "Non !"  En avançant sur des oeufs, j'ouvris alors le missel et l'invitai à lire l'évangile de Matthieu cité plus haut. Lui alors de me répondre : "Oui, je suis d'accord ! Mais dans mon cas, ce n'est pas possible ! C'est impardonnable, ce qu'on m'a fait !"
A ce moment-là, je n'avais pas encore commencé à préparer l'homélie que je devais donner à Evrunes et Mortagne, et je me suis dit : par quel bout prendre les choses, si chacun, en écoutant l'évangile de ce dimanche, pense que, dans son cas, le conseil de Jésus invitant à aimer ses ennemis est totalement inapproprié.
J'ai repensé alors à l'histoire vécue par Francine Cockenpot, l'auteur de superbes refrains tels que "gouttes, gouttelettes de pluie", ou "colchiques dans les prés". Voici ce qui lui est arrivé, alors qu'elle venait de prendre sa retraite dans un petit village du Vaucluse : "C'était la veille de la Toussaint. J'étais seule, regardant la télévision. Soudain, mon petit chien a aboyé... Sur la terrasse se tenait un homme, masqué. Il avait en main une matraque et une bombe de gaz asphyxiant."
L'épouvantable carnage va durer près de 20 minutes. L'homme s'acharne sur elle pour s'emparer de ses faibles richesses.  Il ne la lâchera que lorsqu'il la croira morte, après lui avoir brisé 3 bouteilles sur la tête.  Un éclat de verre fera perdre l'oeil droit à Francine.  Avant de sombrer dans l'inconscience, elle parvient cependant à ramper jusqu'au téléphone, à appeler une amie et la police.
Plus tard, lorsqu'elle sort de l'hôpital, sauvée par la solidité de son crâne de Flamande, malgré sa vue très diminuée, Francine, qui est aussi écrivain, écrit à son agresseur : des lettres qu'elle aimerait lui envoyer, si elle le connaissait.  Dès le début, elle le nomme "frère", et lui demande : "Pourquoi tu as voulu me tuer ?"  Dans le village, dès le lendemain de l'agression, tout le monde s'était armé ; pas elle ensuite !
Dans ses lettres, Francine hésite beaucoup à employer le mot "pardon".  "A l'hôpital, explique-t-elle, le "Notre Père" me tournait dans la tête, mais je ne comprenais pas le "pardonne-nous comme nous pardonnons."  Puis, sa prière devint : "Seigneur, si tu as permis cela, fais-en quelque chose de positif.  Et même si je ne peux pas pardonner à cet agresseur, ne me sauve pas sans le sauver, lui!"  Peu à peu, le Seigneur l'exauce ; grâce à la prière, Francine retrouve, avec le temps, le chemin de la vie.
Ecoutons-la encore : "Moi qui étais contre la violence et la peine de mort, j'aurais pu changer d'avis, en étant devenue une victime.  Mais ce que j'ai vécu a été une épreuve de vérité.  Aujourd'hui, je ne tirerais pas sur quelqu'un pour me défendre ;  je ne veux pas abattre mes ennemis.  car, si on met à mort un criminel, si on se venge, c'est qu'il nous a convertis à ses idées !"
Dans mon homélie, j'ai donc raconté ce fait. En faisant le souhait que les paroissiens pensant que les appels au pardon de Jésus ne peuvent pas les concerner, car leurs blessures sont trop graves, j'ai fait le souhait qu'ils pensent que c'est peut-être possible, puisque quelqu'un, Francine, aussi ou plus blessée qu'eux, a pu pardonner !
Attention !  Il ne s'agissait pas pour Francine d'accepter le mal que lui a fait son agresseur ; mais, par sa prière, elle a demandé au Père, avec patience et persévérance, deux choses : changer son coeur à elle, et lui, de le sauver.
Le message de Francine est le suivant : si l'on se plonge dans la prière, si l'on s'immerge, comme elle l'a fait, dans l'immense Amour du Sauveur, Dieu vient en nous pour, à travers nous, lui-même, pardonner !
Laissons le Christ faire en nous ce qu'il nous est impossible de réaliser !  N'est-ce pas cela, être adulte dans la foi, être chrétien ?  Merci, Francine, de nous l'avoir révélé !

vendredi 17 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.039 : Citoyens fraternels

A travers le billet de ce jour, je vous propose de vous soumettre à un petit test tout simple.
Il vous suffira de répondre par "oui" ou par "non" et, au terme de ce bref temps de réflexion, vous découvrirez par vous-mêmes dans quel sens penche votre coeur, et quelles sont les tendances profondes qui animent votre esprit !

1  -  Les journalistes sont tous des menteurs.

2  -  Beaucoup de responsables politiques sont vraiment pourris.

3  -  Les musulmans nous font peur, car l'Islam est une mauvaise religion.

4  -  Les prostitué(e)s, hommes et femmes, sont des vicieux-ses.

5  -  Les Français dans leur ensemble sont égoïstes.

6  -  Les jeunes, en majorité, sont mal élevés.

7  -  Avec ce qu'on entend, il semblerait que les prêtres sont quasi tous des pédés.

8  -  Il y a trop d'Arabes en France.

9  -  Les chômeurs sont forcément des fainéants.

10 - Les homosexuels vivent dans le péché.

Alors, qu'est-ce que ça donne ?
Si vous avez 7 "oui" ou plus, c'est plutôt mauvais signe !  Et à votre avis, pourquoi ?
Si vous avez 3 ou 4 "oui", prenez garde !  Il est temps de commencer à lire l'Evangile...
Si vous avez 7 ou 8 "non", peut-être êtes-vous en train de devenir un "citoyen fraternel" !

Et s'il en était autrement ?

1  -  "Les médias ont pour rôle de construire, échanger, faire penser, éduquer. En soi, ils sont positifs. Mais, bien entendu, ils sont des pécheurs comme nous tous - nous tous qui les utilisons..." (Pape François, 11 décembre 2016)

2  -  "Nos hommes politiques ne sont peut-être pas très différents de nous, et cherchent à satisfaire leurs propres intérêts. Des figures éminentes (Robert Schuman, Edmond Michelet...) ont montré toute la noblesse du service politique. Il faut aujourd'hui soutenir ceux qui sont prêts à s'engager dans cet esprit." (lettre des évêques de France sur "Le sens du politique", juin 2016)

3  -  Albert Camus : "L'honnêteté consiste à juger une doctrine par ses sommets, non ses sous-produits !"

4  - Matthieu 21/31 (traduction du bibliste juif André Chouraqui) : "Iéshoua leur dit : les putains iront avant vous au royaume d'Elohîms".

5  -  D'après la grande enquête du"Pèlerin" publiée dans son n° 7000, le 27 janvier, 58% des Français ont fait un don récemment à une ou des associations. Entre 2013 et 2016, le nombre des Français engagés dans des associations est passé de 11,7 à 13,1 millions. En 2015, les Français ont déclaré à l'administration fiscale 2,5 milliards d'euros de dons aux associations.

6  -  "Notre jeunesse d'aujourd'hui est mal élevée, elle se moque de l'autorité. Les enfants d'aujourd'hui répondent à leurs parents et bavardent au lieu de travailler."  (Socrate, 420 ans avant Jésus-Christ)

7  -  D'après l'enquête publiée en page 2 du  "Courrier de l'Ouest" de ce jeudi 16 février, en France, neuf clercs sont actuellement écroués pour pédophilie. Neuf, c'est évidemment terriblement trop, et il y a aussi quelques signalements effectués, qui sont à l'étude. Mais je rappelle qu'il y environ 15.000 prêtres dans notre pays.  Neuf, 15.000, à vous de faire votre jugement !

8  -  Lundi dernier, aux Herbiers, quelqu'un m'a fait la réflexion suivante, avec énervement et assurance : "Il y a trop d'Arabes aux Herbiers !"  Dans la salle d'attente où je me trouvais, j'ai failli tomber de ma chaise...
"J'étais un étranger et vous ne m'avez pas recueilli..." (Matthieu 25/43)

9  -  "Ceux qui sont au chômage depuis longtemps ne le sont pas parce qu'ils sont mauvais, stupides ou paresseux, mais parce que les circonstances leur ont été défavorables." (Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry)

10  -  Dans l'avion au retour des JMJ de Rio, en juillet 2013, le pape François répondit ainsi à l'interpellation d'un journaliste : "Si une personne est gay, qui suis-je pour la juger ?"

dimanche 12 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.038 : "Choisis la vie, et tu vivras !" (Deutéronome 30/19)

Chaque année dans l'Eglise, au plus près du 11 février, anniversaire de la 1° apparition de Marie à Bernadette Soubirous le 11 février 1858, est célébré le dimanche de la santé. Sur St Laurent et Mortagne, l'eucharistie a été préparée par les membres du SEM (Service Evangélique des Malades), en lien avec l'équipe de la messe des familles à Mortagne.

Thème de cette année : "Choisis la vie", tiré du Deutéronome. Quel appel formidable à la confiance et à l'espérance !

Au cours de la messe de ce dimanche à Mortagne, 14 personnes, de tous âges, ont gestué le psaume 116, dans une magnifique interprétation qui n'avait rien de théâtral ; plutôt une vraie prière : "la mort me tenait attaché", ils joignaient les poignets ; "le Seigneur m'écoute quand je crie vers lui", ils levaient le regard et les mains vers le ciel ; "tu as essuyé mes larmes", ils se sont essuyé les yeux ; "tu m'as sauvé de la mort", deux mains qui relèvent, etc...

Justement, en ce moment, au caté, les enfants réfléchissent autour du thème de la souffrance ; le psaume 116 est dans leur livre.  Les catéchistes ont recueilli leurs expressions ; voici un bref écho de ce qui a été livré à l'assemblée ce matin : "la personne qui est malade doit être plus courageuse que les autres. On s'inquiète pour ceux qu'on aime et qui sont malades. Il faut être avec les personnes malades pour leur apporter joie, bonheur et bonne humeur, leur raconter ce qu'on vit. Se battre contre la maladie avec l'aide du personnel médical, du prêtre, de l'entourage. Un enfant a dit aussi, à partir de la réflexion autour de l'attitude de Jésus par rapport aux malades : "il faut regarder vers Jésus et faire comme lui."

Extrait du témoignage donné par une membre du SEM : "La rencontre avec les personnes fragilisées m'a permis d'emprunter le chemin de l'humanité et de l'humilité. Il m'a fait grandir dans la foi, en essayant d'adoucir la souffrance, de consoler et d'aimer mieux. En rendant visite aux malades, j'ai découvert des visages rayonnants malgré le handicap, la maladie et le grand âge. Toutes ces personnes rencontrées, courageuses, dignes, m'ont beaucoup donné ; je les remercie de tout coeur et je les porte dans ma prière."
Deux faits vécus cette semaine : coup de fil de cette maman qui passe chaque matin rendre visite à son grand fils malade. Il est non pratiquant, elle prie pour lui avec confiance. Cette semaine, il lui a dit : "Maman, à ma confirmation, j'avais reçu un petit cadre rouge, avec Marie ; peux-tu me le retrouver ?"  Miracle de la prière de cette maman à Notre-Dame de Lourdes !

Avant-hier vendredi, à l'appel de la famille, je suis allé donner le sacrement des malades à une paroissienne à la polyclinique de Cholet. A l'heure dite, je trouve ses frères et soeurs rassemblés autour de son lit, comme une couronne d'anges. Très affaiblie, cette malade m'accueille pourtant d'un sonore : "Bonjour M. le Curé !" Au cours de l'échange, j'ai eu l'impression de rencontrer une femme qui ne subissait pas sa maladie, mais qui la regardait en face et qui l'assumait. Nous avons parlé de cela, en nous disant que c'était grâce à l'amour de ses proches, à sa grande confiance dans le Christ, et à la force du sacrement (psaume 116 : "tu as essuyé mes larmes, tu m'as empêché de tomber..."). J'ai demandé à cette femme d'où lui venait cette force, et elle m'a répondu : "Ce sont nos parents qui nous ont formés ainsi."  Et les frères et soeurs d'acquiescer !

Allez relire Deutéronome 30/15-20, résumé dans la 1° lecture de ce dimanche : "Regarde, je place devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. Ce que je te demande, c'est d'aimer Dieu, de marcher dans ses voies. Alors, tu vivras... J'ai placé devant toi la vie et la mort, choisis donc la vie pour que tu vives, et ta descendance aussi après toi !  Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et tu écouteras sa voix..."

samedi 11 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.037 : Ce qui permet au pape François de rester serein face aux multiples difficultés

Dans la foulée du billet d'hier, et en écho à un article concernant ce même sujet paru sur "Ouest-France" ce samedi, je vous fais part d'un entretien publié dans le quotidien italien le "Corriere Della Serra", dans lequel le pape François livre quelques conseils anti-stress qu'il suit lui-même pour " être en paix" !


Le relativisme italien 

Les Italiens ont donné au Pape un des secrets de sa sérénité : « Pour vivre en paix, il faut une saine dose de je-m'en-foutisme ». L'actuel évêque de Rome reconnaît qu'à Buenos Aires, il était « plus anxieux » et que la vie au Vatican est « une vraie nouvelle expérience » pour lui. Il ajoute qu'il ressent une « sensation de profonde paix depuis qu'[il] a été élu », sans que ce sentiment ne le quitte jamais : « Je vis en paix, je ne peux pas l'expliquer. »

Se tourner vers saint Joseph

« S'il y a un problème, j'écris à saint Joseph », explique François : il glisse alors le morceau de papier avec sa prière sous une statue à l'effigie du saint patron des pères de famille installée dans sa chambre. « Un saint Joseph en train de dormir »… qui se repose aujourd'hui sur « un matelas de notes ! » C'est ainsi, explique le pape, qu'il trouve le sommeil, au moins six heures par nuit : « Je dors bien : c'est une grâce de Dieu. »

Une ascèse à juste dose

François raconte comment, en arrivant chez les jésuites, on lui a donné un cilice – ceinture avec des pointes de fer tournées vers l'intérieur, qui se met autour de la cuisse. Il précise : « Le vrai ascétisme doit rendre libre. Si quelque chose aide, faites-le, même utiliser un cilice ! Mais seulement si cela vous rend plus libre, pas si vous avez besoin de vous prouver que vous êtes fort. »

Pas d'anxiolytiques, ni pour la santé, ni pour la foi

Après avoir souligné que lui-même « ne prenait pas d'anxiolytiques », François a rappelé que « l'Évangile doit être pris sans analgésique ! » Il ajoute qu'il prie beaucoup : « Je prie à ma façon. J'aime le bréviaire et il ne me quitte jamais. La messe, tous les jours. Le rosaire… Quand je prie, je me tourne toujours vers la Bible. Alors la paix en moi grandit. » Presque espiègle, François confie : « Je ne sais pas si c'est un secret… Ma paix est un don de Dieu. J'espère qu'il ne me l'enlèvera pas ! »

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Par rapport au flot de critiques faites au pape François, je trouve très éclairante la réflexion suivante de Jean-Paul Sartre :  "L'important, ce n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on nous a fait."

vendredi 10 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.036 : Ce pape qui dérange !


Je vous communique un article de Romilda Ferrauto, à Rome, publié le 07/02/2017 


Indignation, émotion, sourires en coin, interrogations… L’affaire des affiches contestant le pape François ne laisse personne indifférent à Rome. Anonymes, ces affiches ont été placardées par dizaines, dans la nuit de vendredi à samedi, dans les rues du centre-ville. Du jamais vu depuis la fin des États pontificaux. « Où est ta miséricorde ? » : les auteurs du pamphlet interpellent le pape en dialecte romain populaire, dans le style des « Pasquinades », ces placards que les Romains accrochaient jadis au socle de la statue de Pasquin, près du Panthéon. Si la forme surprend, beaucoup reconnaissent tout bas que cela devait arriver tôt ou tard. Car à côté de la fronde anti-François, menée par des membres de la hiérarchie de l’Église, surtout depuis les synodes sur la famille, la grogne n’a cessé de monter ces derniers temps, notamment dans les murs du Vatican, contre un pape qui bénéficie paradoxalement d’une formidable popularité à l’échelon planétaire. 

Les « observateurs bien informés » n’ont d’ailleurs aucun doute : l’attaque vient de l’intérieur, des milieux ecclésiastiques. Des ténors de l’Église italienne ont bien tenté de rejeter la faute sur l’extrême-droite romaine, xénophobe et anti-immigration. Une thèse qui ne convainc pas, car le pamphlet fait clairement référence à des dossiers peu connus du grand public : la grave crise qui touche l’Ordre de Malte et plus encore l’affaire trouble des Franciscains de l’Immaculée… Il fallait être bien informé pour y penser ! Dès le départ, c’est plus particulièrement le clan des « conservateurs » qui est montré du doigt, ces cardinaux, théologiens, membres du clergé ou simples fidèles qui critiquent ouvertement la ligne, les mesures et les options pastorales de ce pontificat : en matière de mariage, d’abord – on pense, bien sûr, aux fameux « Dubia », exprimés par quatre cardinaux sur certains points de son exhortation apostolique Amoris Lætitia – mais pas seulement : sa volonté de dialogue avec l’islam, ses interventions en faveur de l’accueil des migrants, la main tendue aux héritiers de la Réforme, la médiatisation à outrance de la personne du pape, et même sa décision de déserter les appartements pontificaux, sont loin de faire l’unanimité.

L’attaque, raffinée et perfide, semble avoir été bien planifiée. Une attaque politique en règle et dangereuse, qui sous la forme de la dérision, veut ridiculiser le pape et miner son autorité.

Mais on aurait tort de vouloir attribuer aux tenants de la doctrine et de la tradition le monopole de l’opposition au pape François. Celle-ci est plus vaste, sournoise, transversale. On a malheureusement tendance à sous-estimer la capacité de nuisance des mécontents, des « privilégiés » récalcitrants à toute réforme, mais aussi de ceux qui se sentent mal aimés et malmenés par un pape qui ne cesse de sermonner le clergé, et surtout la Curie romaine. Même au niveau des employés du Vatican, le malaise et le ressentiment sont palpables. Dans les couloirs et les bureaux, le climat devient lourd. Sans parler de cette prétendue « liste noire » dont beaucoup parlent mais que personne ne semble avoir vue, dans laquelle seraient fichés tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le pontife. « Une calomnie colportée par les ennemis du pape pour lui nuire », dit-on. Sans doute ! Mais cette rumeur, vraie ou fausse, entretient l’incertitude. Du coup, aux échelons moyens ou inférieurs, certains ont adopté une attitude de résistance passive.

Encensé par les uns, dénigré par les autres, ce pape divise et accentue les retranchements. Ces derniers temps, une galaxie de sites et de blogs l’attaquent avec une brutalité surprenante. On l’accuse notamment de mener l’Église à sa perte en déstabilisant l’institution et en désacralisant sa fonction. On l’accuse surtout de cacher sous son apparente bonhomie un tempérament autoritaire, voire tyrannique, comme le prouveraient ses décisions sans appel et ses nominations contestables. On l’accuse encore de démagogie et de populisme. Jésuite, proche du pape, le père Antonio Spadaro, directeur de la Civiltà Cattolica, réagit en affirmant que cela prouve que François agit efficacement et qu’il dérange

En attendant la suite, et avec une célérité et une diligence rare dans la Ville Éternelle, bien connue pour ses lenteurs et sa mauvaise gouvernance, les affiches ont été d’abord recouvertes, puis retirées. Et la redoutable Division des Investigations générales et des Opérations spéciales est entrée en action pour démasquer les coupables. La preuve que si le pape a des ennemis, il peut aussi compter sur des amis efficaces. Le pape qui, dit-on, est serein, même si à l’Angélus, dimanche, il a redit combien les médisances nuisaient à l’Église.

Reste que l’attaque, raffinée et perfide, semble avoir été bien planifiée. Une attaque politique en règle et dangereuse, qui sous la forme de la dérision, veut ridiculiser le pape et miner son autorité. Une affaire à ne pas minimiser.


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Je me permets d'ajouter à cet article un extrait de "La Croix" en date du jeudi 9 février, sous la plume de Nicolas Senèze, le correspondant à Rome :

Les ennemis commencent à s'organiser. Les opposants, dans son troupeau de fidèles, sont plutôt minoritaires, mais ils sont très actifs et ne baissent pas la garde. D'après l'estimation du vaticaniste italien Marco Politi : "20% de la Curie est pro-Berlusconi, 10% totalement contre lui. Les 70% restants, légitimistes, n'en pensent pas beaucoup de bien et attendent le prochain pape."

J'ajoute qu'en France, d'après un fin connaisseur de l'épiscopat, une part non négligeable des évêques, peut-être 50%, serait mal à l'aise avec "l'esprit du pape François". De même, un certain nombre de prêtres et de laïcs, surtout dans les jeunes générations, ressentent la peur de ne pas être compris par lui, d'être abandonnés dans leur lutte contre le "laxisme", la "décadence", "l'islamisme", et se sentent moins soutenus que par Jean-Paul II et Benoît XVI.  Un exemple malheureux :  la réaction, cette semaine, sur RCF, de Marion Maréchal-Le Pen se disant "désarçonnée par les façons de faire du pape François"...

Dieu merci, l'immense majorité du peuple chrétien, mais aussi énormément d'hommes et de femmes, d'autres religions ou sans religion, se retrouvent pleinement dans l'esprit et l'action évangéliques de ce pape qui enfin fait bouger les lignes dans le sens du service de l'homme et de l'Evangile !


dimanche 5 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.035 : Belles nouvelles de la vie de notre Eglise locale

Pour poursuivre dans le sens du billet précédent, j'ai le plaisir de vous partager trois bonnes nouvelles concernant le vécu de notre paroisse. Depuis quelques dizaines d'années en effet, il est de nature, trop souvent, de parler d'un "effondrement" de la foi dans le Nord-Vendée, et de pleurer sur le soit-disant "bon vieux temps" chrétien... Alors que de belles choses se déroulent sous nos yeux, et que nous ne savons ni les voir, ni les apprécier !

Un premier fait : la soirée vécue mercredi dernier 1° février, avec plus de soixante participants, pas tous des paroissiens habituels d'ailleurs, ce qui est bon signe, dans la foulée de la Semaine de prière pour l'Unité. Ce fut un bonheur pour nous que d'accueillir et d'échanger avec le Pasteur du Bocage vendéen, Olivier Delachaux, en poste à Mouchamps, ainsi que le président de son Conseil presbytéral, Roger Bridonneau. Avec des mots très simples, ils ont su nous aider à comprendre l'histoire, l'originalité, la richesse, la vitalité de leur Eglise : l'Eglise Protestante Unie de France. Ce fut une nouveauté pour beaucoup, un certain nombre d'entre nous n'ayant quasiment jamais l'occasion de rencontrer des Protestants ni des Pasteurs, et encore moins d'échanger avec eux.  Belle opportunité pour évacuer préjugés et fausses approximations, tant au sujet de Marie que de l'eucharistie par exemple, ou par rapport à l'histoire et au contenu même de ce qui nous différencie.  Avec un très beau partage de foi et cette affirmation de la place absolument centrale du Christ, chère aux Protestants, au coeur de leur foi et de la vie de leurs communautés ecclésiales.

2° fait : la rencontre hier samedi, de 16 h à 22h30, d'une vingtaine de couples se préparant au mariage. Voir ainsi une quarantaine de jeunes prendre du temps pour faire le point sur la qualité de leur relation et réfléchir  par rapport à leur projet de mariage, au sein de notre société où les couples ont parfois bien de la peine à se maintenir, ce n'est pas quelque chose de banal !  Ensemble, ils n'ont pas craint de mettre sur la table leurs différents cheminements, avec des situations de toute sorte : depuis ces jeunes qui ont eu leur premier enfant alors qu'ils n'avaient que 16 ans jusqu'à ces couples dont l'un ou l'autre s'est présenté clairement comme étant athée, en passant par ceux qui ont connu maladie, décès, chômage, précarité, etc...  Tous ont eu l'opportunité d'expliquer pourquoi ils souhaitaient, à travers tout cela, le soutien de l'Eglise et la perspective d'un mariage chrétien.  En fin de rencontre, avec les trois couples de diacres animateurs, nous avons senti le besoin de rendre grâce au Dieu Amour pour cette belle expérience d'Eglise vécue au-delà des murs habituels de nos communautés paroissiales ; mais là aussi, c'était l'Eglise, et surtout, l'Evangile en actes !

Un troisième exemple : ce que nous avons vécu ce dimanche matin, avec 50 jeunes confirmands. La basilique de St Laurent était archi-pleine, avec une multitude éblouissante de figures jeunes et heureuses de vivre ce grand moment. Oh, il est vrai, de même que pour les jeunes couples se préparant au mariage, il ne s'agissait pas là de personnes forcément régulières à nos offices dominicaux ; mais ne gâchons pas notre bonheur : ils étaient là, et à la sortie, comme durant le verre de l'amitié, il n'y avait pas à poser quelque question que ce soit ! Tous de s'exclamer en effet, avec des têtes de ressuscités : "On a vécu un très beau moment !"  "De telles célébrations, cela fait du bien !" "Tout le monde s'est senti très à l'aise."

Et il y aurait eu bien d'autres belles nouvelles d'Eglise à partager, même très humbles, même intimes et personnelles. A chacun de nous d'y être attentif, et nous ne perdrons plus notre temps inutilement à pleurer et nous lamenter alors que, sous nos yeux, se lève l'Avenir et grandit le Royaume !

jeudi 2 février 2017

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.034 : Bannir les "mauvaises nouvelles"

Au moment où je m'installe à mon ordi pour rédiger ce billet, est prévue, ce jeudi soir, sur France 2, une émission dans laquelle on va passer Pénélope à la moulinette de ses propres déclarations. Ce n'est pas que je veuille me mettre la tête dans le sable ni fuir une actualité consternante, mais je repense à ce message écrit par le pape François il y a huit jours à peine, le 24 janvier, à l'occasion de la fête de St François de Sales, patron des journalistes. Voici le titre qu'en a donné le journal "La Croix" : "Le pape François invite les médias à bannir "les mauvaises nouvelles". Je vous en cite de brefs extraits :

"Par le passé, nos pères dans la foi parlaient de l'esprit humain comme de la meule d'un moulin qui, actionnée par l'eau, ne peut pas être arrêtée. Celui qui est responsable du moulin a cependant la possibilité de moudre du grain ou de l'ivraie...  C'est à nous de décider de quel matériel l'approvisionner. Je voudrais que ce message puisse encourager tous ceux qui "moulinent" chaque jour beaucoup d'informations pour offrir un pain frais et bon à ceux qui se nourrissent des fruits de leur communication.
Il faut briser le cercle vicieux de l'anxiété et endiguer la spirale de la peur, fruit de l'habitude de concentrer l'attention sur les "mauvaises nouvelles".
Il ne s'agit pas de promouvoir une désinformation où le drame de la souffrance serait ignoré, ni de tomber dans un optimisme naïf qui ne se laisse pas atteindre par le scandale du mal.
Je voudrais inviter à offrir aux hommes et aux femmes de notre temps des récits marqués par la logique de la "bonne nouvelle". 
Pour nous chrétiens, les lunettes appropriées pour déchiffrer la réalité ne peuvent être que celle de la Bonne Nouvelle par excellence : "L'Evangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu." (Marc 1/1)
Dans cette lumière, tout nouveau drame qui arrive dans l'histoire du monde devient aussi le scénario d'une possible bonne nouvelle, car l'amour parvient toujours à trouver le chemin.
Le Royaume de Dieu est déjà parmi nous, comme une graine cachée à un regard superficiel et dont la croissance se fait en silence.  Celui qui a des yeux rendus clairs par l'Esprit-Saint peut le voir germer et ne se laisse pas voler la joie du Royaume par les mauvaises herbes toujours présentes."

Dimanche dernier, dans la foulée de cet appel de François, je me suis efforcé de faire partager cette perspective, à l'aide de plusieurs faits concrets, à travers mon commentaire des lectures dans les églises d'Evrunes, puis Mortagne.  Il est vrai qu'il n'est pas simple d'avoir un regard positif, au coeur de la tempête qui bouleverse notre société en ce moment. Mais, comme nous y invite encore le pape à la fin de son message, soyons "des personnes qui se laissent conduire par la Bonne Nouvelle au milieu du drame de l'histoire et qui sont comme des phares dans l'obscurité de ce monde, qui éclairent la route et ouvrent de nouveaux chemins de confiance et d'espérance."