Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 27 octobre 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.003 : Souvenirs d'enfance, avant Vatican II

Je marche vers mes 75 ans !  Rien de glorieux en cela, sauf que cette relative ancienneté m'a permis de connaître un certain nombre de situations dont la réalité échappe totalement à ceux qui ont vu le jour dans les années 65-70, après le Concile Vatican II !  Voici, en vrac, quelques flashes qui m'ont marqué de façon indélébile.
- je repense encore à cette personne de mon village qui s'était suicidée, et de l'explication que l'on donnait, à voix basse, pour faire comprendre qu'il n'était pas possible qu'il soit enterré à l'église. Sans bien comprendre le raisonnement, je me souviens m'être trouvé plutôt surpris d'une telle décision, mais sans pouvoir alors en penser plus long !  Heureusement, le nouveau Code de droit canonique, rédigé dans l'esprit de Vatican II, mais paru seulement en 1983, ne considère plus les suicidés comme des "pécheurs manifestes" ! Il a fallu quand même attendre bien longtemps, à propos d'un point pourtant évident, si on lit bien l'Evangile  !!!
-  je me revois aussi accompagnant maman à ce que l'on appelait la cérémonie des relevailles. Je me demande d'ailleurs toujours pourquoi elle m'avait emmené à l'église pour ce rituel ! J'étais impressionné, nous étions seuls dans l'église. Alors, le curé de la paroisse est apparu, en soutane et surplis. Maman s'était agenouillée à la Sainte Table, pleine de retenue, la tête humblement baissée, et je revois le prêtre faisant devant elle des prières en termes étranges, dont j'ai su plus tard que c'était du latin ; et la seule chose, en outre, dont je me souvienne, c'est qu'il a pris de l'eau, qu'il lui a versée sur la tête. Je ne comprenais rien ! J'ai su plus tard que c'était de l'eau bénite, pour purifier maman de son impureté, vu ce qu'elle avait dû faire pour avoir un enfant. Papa, par contre, n'avait pas été convoqué !  Rituel supprimé par le Concile Vatican II.
-  tout petit, né à Fontenay-le-Comte, un autre fait qui m'a marqué, c'est, tandis que nous passions à pied devant ce que j'entrevoyais comme une espèce de maison ressemblant à une église, en plus petit, j'exprimai le désir d'aller voir ce bâtiment de plus près ; et l'on me répondit : "Non, ne regarde pas ; c'est des Protestants ; on ne doit pas y aller !"  Qu'est-ce que c'était, des Protestants ?  Je n'en ai pas su davantage alors. Mais, près de 60 ans plus tard, la 1° fois que je pris la parole dans ce Temple Protestant, en tant que curé de Fontenay-le-Comte, à l'invitation fraternelle du Pasteur, je ne pus m'empêcher d'évoquer ce souvenir, et de souligner le chemin parcouru !
- tout jeune, et ensuite pendant des années, j'ai cru comprendre que ne pas aller à la messe, c'était un péché mortel ; ainsi que manger de la viande le vendredi et autres péchés graves, comme avoir un enfant avant le mariage (quelle honte !), mais on mélangeait un peu tout !  Par contre, je me souviens très bien de cette question de mon petit catéchisme : "Quels sont ceux qui vont en enfer ?" "Ceux qui vont en enfer sont ceux qui meurent en état de péché mortel." A l'école, il y avait au mur un grand tableau montrant les damnés se tordant de douleur dans les flammes de l'enfer, tandis que des petits diables, (cela, par contre, nous faisait rire) leur piquaient les fesses avec de grandes fourches pointues. Avec, en haut du tableau, un Dieu juge au visage sombre et méchant, qui vous pesait dans sa balance et pouvait vous balancer sans scrupule dans cet abominable enfer !  Avec ça, on vous tenait toute une population, avons-nous compris ensuite...
Et je pourrais allonger la liste largement ! Ce qui fait que, lorsque j'entends des personnes de 30 à 50 ans regretter l'époque "bénie" où la France soit-disant vivait à fond de ses racines chrétiennes, je ne puis m'empêcher de sourire devant tant de naïveté et d'ignorance de notre histoire profonde.
Je repensais à tout cela, ce matin, en lisant dans le Bréviaire l'extrait d'une homélie de St Athanase proposé pour ce jeudi : "L'Ecclésiaste blâme ainsi les présomptueux : "Ne dis pas : Comment se fait-il que le passé soit meilleur que le présent ?  Ce n'est pas une question inspirée par la sagesse."
Heureusement est arrivé le Concile Vatican II !  Ah, il faut le reconnaître, comme l'on n'a plus dit et répété alors que, manquer la messe, c'était un péché mortel, mais que et que..., les églises se sont vidées, et l'on est passé d'une religion d'obligations à un christianisme de conviction. Mais tout le monde y a gagné en vérité ! Merci Vatican II !  Merci surtout à l'Evangile !

0 commentaires: