Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 28 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.978 : Quel citoyen ouvert, "normal", aurait peur de ces Religieuses ???



Bravo mes Soeurs !
Merci de votre joie !
Restez vous-mêmes !
Et ne manquez pas de défendre vos soeurs musulmanes, dont les tenues de bain, acceptées par le Conseil d'Etat, semblent émoustiller bien inutilement certains de nos compatriotes, qui font de nous la risée de tous, dans les pays anglo-saxons ou ailleurs.
Et merci à Didier pour cette photo, qui m'a été communiquée par Francine et Info Sel 85.

dimanche 21 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.977 : "J'ai encore besoin de 5 mns pour prier !"

Le temps me manque pour vous partager toutes les merveilles dont je suis, en permanence, l'heureux témoin, sur la paroisse, mais aussi au-delà.
Encore hier, cette confidence de l'une des personnes chargées d'ouvrir-fermer l'église de Mortagne. Incroyable !  Une femme, relativement jeune, en prière devant le Saint-Sacrement à la chapelle Saint Léger, s'apercevant que l'on était en train de fermer l'église, est sortie rapidement de la chapelle pour dire à la personne traversant la nef pour fermer : "Oh madame, ne fermez pas, j'ai encore besoin de 5 minutes pour prier !"
La dame s'est donc assise, profitant elle-même de ce moment imprévu pour entrer dans la prière. Cinq minutes passent, puis dix, puis quinze... Apparaît alors de nouveau cette jeune femme, heureuse et rayonnante, comme éclairée de la joie de Dieu. Cela valait bien la peine de lui donner le temps de rencontrer le Seigneur, au coeur de cette belle église de Mortagne qui, au dire de tous, de par son architecture, l'atmosphère qu'elle dégage, invite réellement à la prière.
Rien qu'en entendant cette histoire, tout en rendant grâce au Seigneur pour une telle merveille, sans oublier de remercier notre "ouvreuse" de service, je me suis dit en moi-même : eh bien, voilà pourquoi notre monde tient debout ; voilà pourquoi il ne s'écroule pas sur ses contradictions, ratés et échecs ! C'est parce que, partout, à travers le monde, en tout temps en tout lieu, et pas seulement dans les églises, des personnes, et pas seulement des moines ou moniales voués à la prière, donnent du temps à Dieu, prennent du temps pour remettre leur vie, et celle du monde entier, dans la main de Dieu.

Quelques citations, toujours les bienvenues, puisque vous me faites savoir que vous les appréciez  :
-  Gandhi : "La prière est la clef du matin et le verrou du soir."
-  Léon Bloy : Il n'y a ni désespoir ni tristesse pour l'homme qui prie beaucoup."
-  St François de Sales : "Une demi-heure de méditation est essentielle, sauf quand on est très occupé : alors, une heure est nécessaire !"
-  Martin Luther : "Le métier du chrétien, c'est la prière."
-  St Jean Chrysostome : "L'homme qui prie a la main sur le gouvernail du monde."

mercredi 17 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.976 : François veut voir le pape !

Lorsque je me trouvais aux Sables d'Olonne, j'avais été surpris d'entendre, à diverses reprises, des marins-pêcheurs me dire que, ayant été victimes d'un naufrage, ou à deux doigts de chavirer, croyants ou non, ballottés par la mer en furie, ils s'en étaient remis à Dieu.
En effet, on a beau assurer devant tous qu'on ne croit à rien du tout, que se passe-t-il, au plus profond du coeur de beaucoup, lorsqu'ils se trouvent en face à face avec la mort ?
Bien entendu, je ne veux pas insinuer par là que notre président, en plein naufrage, se tournerait vers la statue imposante du pape pour implorer le salut ! Quoique...  Mais une chose est sûre, comme je le soulignais dans mes billets des 2, 4 et 5 août, la façon dont les religions se sont situées, face aux terribles évènements récents, a été exemplaire. Un sociologue comme Michel Wieviorka, président de la Fondation maison des sciences de l'homme, a souligné ce fait dans l'édito du quotidien "Ouest-France" de ce mardi 16 août : "Dans ce contexte, la société semble perdue (...) Mais un élan de solidarité s'est mis en place, et si la société civile s'active, c'est avant tout du fait des religions (...) Depuis St Etienne du Rouvray, aux JMJ, et aussi lors du pèlerinage du 15 août à Lourdes, l'espace public a été rempli de paroles religieuses et par les appels au refus de la haine (...) Les Eglises viennent au secours de la République (...) Comment ne pas s'étonner du fait que les plus efficients sont non pas des acteurs sociaux, des syndicats et des intellectuels, mais des prêtres, des imams, des pasteurs ou des rabbins ?"   Dans un pays qui se veut "laïc" (au sens restreint du terme), c'est quand même un comble. Et que va penser le petit père Combes de cette visite du président au Vatican, allant demander conseil (et soutien ?) au pape François ?
Question : le pape François est-il pour ou contre le port du burkini sur les plages de France ? Ou préfère-t-il le nudisme intégral ?  Il s'en f... complètement, je pense, et il aimerait bien mieux que les Français s'ouvrent davantage à ce qu'est réellement l'Islam, et que toute question litigieuse soit réglée dans un vrai dialogue.
Par contre, nos deux François vont peut-être échanger ce soir sur ce que nous apprend une récente enquête, à savoir que 55% des catholiques français, dont des évêques et des prêtres, ont peur de l'Islam. D'où vient cette peur ?  Comment l'affronter, la raisonner, l'apaiser ?
Cette peur, en tout cas, des attentats, du burkini (?), doit nous poser question, car elle donne raison aux terroristes, qui peuvent crier victoire ! Mais c'est alors qu'il faut nous rappeler que, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à oeuvrer pour le dialogue avec les autres religions, pour l'unité de la famille humaine, et pour la construction, si difficile soit-elle, d'un monde nouveau dès à présent. Avec les gens autour de nous, si différents de nous soient-ils, tels qu'ils sont, de bonne volonté le plus souvent !

mardi 16 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.975 : A toi, curé !

J'ai trouvé tellement beau le texte d'Yvon Etienne reçu hier 15 août, en commentaire du billet n° 1970 de ce blog, que je suis heureux de le proposer à votre méditation.
Un bel hommage à la vie de curé du P. Jacques Hamel !
Et peut-être aussi, même si nous ne le méritons pas vraiment, à tous les curés...
Avec un très grand merci à Didier !


Comme en écho à l'article du 4 août, me sont revenues les paroles de la chanson "Curé" d'Yvon Etienne, un chanteur Breton, qui nous amusait au début des années 80, mais qui savait aussi nous faire grandir avec de beaux textes comme celui là.
Merci pour le blog.

Didier Baudry



Curé,

Sous un ciel détrempé
Tu vas je ne sais où
Emportant avec toi
Des paroles sacrées
De ta route trop vieille
Tu iras jusqu'au bout
En laissant derrière toi
Une trace d'amitié

Tu n'as jamais bien su
Quel était ton vrai rôle
Un ange personnifié
Un apôtre déchu
Ce que tu as compris
Ce n'était pas bien drôle
Tout au long de ta vie
De génie méconnu

Avec les enfants tu sais être le maître
Le maître d'une école où ils n'iront jamais
Ou bien en revenant de la guerre peut-être
S'ils n'ont pas trop marché dans le sang des damnés

Avec les jeunes tu sais être le frère
Le frère d'une famille qui n'a plus de parents
Le frère compréhensif qui sait encore se taire
Quand dans leur vie morose il fait du mauvais temps

Avec les vieux tu sais toujours être là
Pour réconforter ceux, ceux qui ne savent plus
Vivre en ami très sûr et de vie à trépas
Pour se faire passer préfèrent t'avoir connu

Et c'est bien souvent ceux que tu n' regardes pas
Que tu crois ennemis et qui viennent vers toi
Qui suivent de leur mieux le chemin de tes pas
Bien sûr qu'ils ne croient plus au même Dieu que toi

Mais laisse-moi te dire, moi, je suis infidèle
Je ne suis pas dévot, ni croyant, ni méchant
Je crois autant que toi que la vie peut être belle
Je me crois ton ami, ton proche et pourtant

Le jour où las de vivre toi tu partiras
Quand tu auras fini ton voyage chez nous
Je fleurirai ta tombe et je te pleurerai
Curé je t'aime bien car tu es près de nous

Je fleurirai ta tombe et je te pleurerai
Curé je t'aime bien car tu es près de tout




 

vendredi 12 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.974 : "Pensez à quelque chose de beau !"

Hier matin jeudi, comme depuis quelques mois, je ne voyais plus grand chose de l'oeil droit, et j'étais incapable de lire, de même que je n'aurais pu conduire ma voiture, avec ce seul oeil. Et ce matin, après que cet oeil ait été opéré hier de la cataracte, j'ai retrouvé toute ma vision ; passant, comme par miracle, d'une acuité de 1/10ème à 10/10èmes ! J'ai félicité le médecin, d'ailleurs très content de son travail (banal pour lui) ; je lui ai dit qu'il était formidable !
Lors de la préparation de cette petite opération, le toubib me disait qu'il était impressionné par la façon dont, dans l'Antiquité, nos lointains prédécesseurs sur cette planète, Phéniciens, puis Egyptiens et autres, étaient déjà en mesure de soigner certaines affections des yeux (hémorragies du globe, conjonctivites...).
Ceci dit, hier, il y a eu un autre miracle ! Arrivé en salle d'opération, alors que l'infirmière qui me faisait une ultime prise de tension sentait que je me raidissais (appréhension), elle me dit ceci qui me frappa : "soyez zen, pensez à quelque chose de beau."  Rien de plus, mais cela a suffi pour m'apaiser en effet.
Une foule d'images me sont alors venues à l'esprit : des images de paix, de fraternité et autres, vécues et appréciées. Cependant, avant que l'anesthésie ne fasse effet, je me suis dit : "mais, pourquoi aller chercher dans ma mémoire ces diverses images, tandis qu'il m'en est offert de si belles en ce lieu ?"  Et de penser alors aux multiples paroissiens qui se sont proposés pour venir me conduire à la polyclinique, aux agents de service, infirmiers-ères, qui m'ont accueilli avec une parole gentille, un mot d'humour, un sourire ; à toutes ces personnes qui vous appellent par votre nom, à ce chirurgien qui vous salue comme s'il attendait un proche, à tous ceux qui vérifient que l'on va bien vous opérer de l'oeil qui est malade et non de l'autre...
Je résumerais tout cela d'un mot merveilleux : la "bien-veillance" !  Alors que l'on rencontre parfois des individus atteints de malveillance, qui ont une grande difficulté à voir clair sur leurs "frères", et sont atteints de "cataracte spirituelle", tant d'autres, Dieu merci, y compris des gens qui ne vous connaissent pas, portent sur vous un regard bienveillant et fraternel, un regard qui apaise, qui réconforte et fait grandir. Merci à eux, Seigneur !
Jésus a dit : "Je suis la Lumière du monde."  Puissions-nous découvrir cette grande Lumière, avec des yeux toujours neufs, dans la personne de tous ceux et celles qu'il nous est donné de rencontrer !

mercredi 10 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.973 : A Dieu, Jean-Marie

Grande tristesse, ce matin, avec la sépulture aux Herbiers de Jean-Marie, un prêtre ordonné comme moi en 1967, terrassé par la maladie !  Sa famille, ainsi que d'autres prêtres ordonnés en 67 et des amis étaient là pour l'accompagner dans le grand passage vers la Lumière qui ne finit pas.
Il y a quinze jours, c'était le Père Hamel qui partait, dans des circonstances horribles. Aujourd'hui, c'est un prêtre qui lui aussi a donné généreusement toute sa vie à Dieu et aux autres qui s'en va. Même si c'est, et heureusement, dans des circonstances moins tragiques, c'est aussi une vie donnée au Seigneur dont Jean-Marie nous laisse le souvenir. Ainsi que le faisaient remarquer des personnes à la sortie de la célébration, "tous ces prêtres, qui ont vécu tant d'années au milieu de nous, avec lesquels on a tellement partagé, c'est dur de les voir partir ; mais notre devoir est de leur dire merci !"
Une fois de plus, je suis ému, en pensant à tous ces laïcs qui nous aiment, qui nous soutiennent, qui nous consolent, qui nous font grandir !  Voilà pourquoi tant de prêtres vivent un sacerdoce heureux et épanoui, malgré la fatigue et les obstacles rencontrés. Merci à vous, religieux-ses, laïcs, diacres, pour votre immense soutien !
Avec Jean-Marie, nous commencions à penser à fêter nos 50 ans de sacerdoce l'an prochain, en juin 2017.  Mais c'est au ciel qu'il nous accompagnera - si toutefois nous sommes alors toujours nous-mêmes de ce monde !
Je faisais le calcul à partir d'une photo prise lors de nos 25 ans de sacerdoce, où nous étions 12 prêtres réunis dans la fête. Sur ce nombre, 3 sont décédés, 3 sont en retraite et 6 encore en activité. Tous les 9, nous souhaitons continuer à servir Dieu et son Peuple de tout notre être, autant que nous le pourrons ! Grâce à la compréhension et à l'appui de tous nos frères et soeurs de la terre.
Et avec une totale confiance car, comme le dit ce verset de psaume figurant sur l'avis d'obsèques de Jean-Marie dans "Ouest-France" : "Mes jours sont dans ta main, Seigneur !" (ps 30/16)

samedi 6 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.972 : La croix du grand rabbin

Cette semaine, j'ai reçu deux coups de fil m'invitant à participer au temps de prière du Shabbat, ce samedi, avec la communauté juive des Sables d'Olonne : le 1°, de la part de Roger, l'un des responsables de cette communauté, et l'autre du grand rabbin de France, Haïm Korsia, habitué des Sables d'Olonne depuis des années. Je suis frappé de voir combien les amis Juifs n'ont pas oublié la richesse de nos rencontres interreligieuses jadis aux Sables, durant des années, tandis que le presbytère accueillait alors la synagogue dans ses murs.
Tôt ce matin, je me rends donc aux Sables. La prière commence vers 10h. Avec la présence des vacanciers, la synagogue est comble. Lecture aujourd'hui, en hébreu, de la fin du Livre des Nombres, sur les rouleaux de la Torah. Je distingue quelques mots : "Israël" évidemment, mais aussi "Adonaï", "Edom", "Moab", "Galaad" et quelques autres termes. Puis, Haïm commente ce qui vient d'être lu : "Dans la Torah, quel que soit le passage, on trouve toujours un lien avec notre vie !  C'est pour cela qu'il nous faut sans cesse lire et relire la Torah. Aujourd'hui, le Livre évoquait l'invitation aux Israélites, de la part de Moïse, à passer de l'autre côté du Jourdain, c'est-à-dire, à faire le pas vers leur avenir, tandis que certains ne souhaitent pas sortir du désert, dans lequel ils s'étaient habitués à vivre, à recevoir tranquillement de la manne de la part de Yahvé, avec la crainte de se lancer à l'aventure. N'en est-il pas de même de nous, quand il nous faut faire des choix, avancer dans la vie, construire notre avenir collectivement ?  Car ce passage de nos Jourdains intérieurs, il ne peut se faire qu'avec les autres, dans la fraternité. Question de Haïm : "quelle est votre participation à la vie de la communauté, à la construction de son avenir ?"
J'oubliais : pendant la lecture, écoute sérieuse, mais ambiance assez cool : les uns et les autres se déplacent pour venir me faire une accolade, on me demande si je vais bien, quelqu'un fait circuler un plateau de réglisses (tiens, une bonne idée ! et si on faisait circuler des bonbons pendant l'homélie, à l'église ?)
A la fin de la prière, qui a duré plus de 2h30 (oh, la tête des paroissiens si la messe durait aussi longtemps !), et cela, sans le moindre mouvement d'impatience, partage de l'anisette et de bonnes petites choses à déguster, tandis que Haïm donne quelques nouvelles, rappelle ce que nous avons vécu ensemble, me donne la parole (je cite alors ce que nous a dit le rabbin Grunewald lors de notre récente rencontre à Jérusalem, et on chante, en hébreu, le psaume 133 : "Oh qu'il est bon pour des frères..." : "Hiney ma tov u'manayim, shevet ach-im gam ya-chad...").
Haïm m'offre alors une belle et lourde croix en acier, fabriquée par des ouvriers de l'aéronautique, avec un matériau utilisé pour les avions ; je suis très touché de ce cadeau à la symbolique très forte !
Le tout se terminant par un repas "casher" dans la famille de Haïm, dans cette maison où j'ai déjà été  accueilli tant de fois, et si amicalement.
Avec une réserve qui me chagrine : leur tristesse d'avoir vu un grand panneau de l'Aide à l'Eglise en détresse, dans l'église principale des Sables, laissant croire qu'en Israël, les Juifs acceptent mal la présence des chrétiens. Même si tout n'est pas simple en effet, en Israël, dans les relations entre nos deux communautés, si l'on veut servir le dialogue interreligieux, il y a des choses qui sont à dire autrement !  Mais tous, dans l'Eglise catholique, ne sont pas forcément sensibles à cela.
A travers cette rencontre, lien facile en tout cas avec les deux 1° lectures de la liturgie de ce dimanche ; par exemple, la fin du texte tiré du Livre de la Sagesse : "Dans le secret de leurs maisons, les fidèles descendants des justes offraient un sacrifice, et ils consacrèrent d'un commun accord cette loi divine : que les saints partageraient aussi bien le meilleur que le pire (on a parlé en effet des attaques contre les Juifs, et de l'assassinat du P. Hamel) ; et déjà, ils entonnaient les chants de louange des Pères". (Sagesse 18/9)

P-S : Ne vous fiez pas au compteur : alors que je vous avais signalé, il y a quelques mois, que ce blog avait franchi le cap des 500.000 visites, je ne sais pourquoi, il en affiche aujourd'hui 426.540, alors que, si je consulte l'historique de mon ordinateur, qui continue de fonctionner normalement, celui-ci annonce plus de 568.000 visites à présent.
Mais là n'est pas l'essentiel !

vendredi 5 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.971 : Merci aux responsables des religions et aux humanistes fraternels !

Trop souvent, l'on n'est pas très fier du visage que peuvent donner certains responsables religieux à notre monde en quête de vérité, de sérieux et d'absolu !
Depuis la richesse extérieure de certains palais du Vatican (qu'a su fuir le pape François) jusqu'aux bouddhistes qui persécutent les musulmans en Birmanie, en passant par les tenants d'un soit-disant islam qui fait peur à beaucoup, etc.
Mais, ces derniers jours, on dirait que les choses ont évolué ! Il n'y a qu'à comparer par exemple le discours des politiques, polémique, violent et extrême parfois, suite à l'assassinat du Père Hamel, avec l'image qu'ont donné alors les responsables religieux unis, dont les paroles et les actes, la main dans la main, ont impressionné l'ensemble de la population. De nombreux musulmans ont pleuré, des responsables Juifs ont lancé des appels à la fraternité...  Tout le contraire de cette guerre entre religions à laquelle certains voudraient nous faire croire !  Et tout le monde a compris que "les portes ouvertes de nos églises s'opposent à la multiplication des clôtures, des murs, des contrôles, des grilles, fruits de la peur", comme l'a souligné l'italien Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant'Egidio. A noter cependant, a contrario, le message remarquable du maire communiste de St Etienne du Rouvray, M. Hubert Wulfranc, lors de l'hommage public rendu au Père Hamel le 28 juillet, parlant de "l'impérieuse nécessité de dire et de faire ce qui est bienveillant pour l'autre en fraternité. Nous nous assignons le devoir de fraternité. Seules des paroles et des actes de paix au quotidien aideront à la sérénité et à la conhésion des familles d'ici et d'ailleurs... Pour être les derniers à pleurer."
Vous avez peut-être eu connaissance aussi de la tribune publiée par une quarantaine de personnalités françaises musulmanes dans "Le Journal du Dimanche", commentée dans le "Ouest-France" de ce vendredi par Abdel-Rhamène Azzouzi, chef du service urologie au CHU d'Angers, tribune qui interpelle fortement les responsables politiques de tout bord dans notre pays: "La gestion du culte musulman par l'Etat français est, depuis 40 ans, un fiasco total. Il a placé la communauté musulmane dans une sorte d'état d'exception. La laïcité ne nous est pas appliquée. L'Etat français a sous-traité la question de l'islam. Il a rejeté l'idée d'un islam de France et voulu des musulmans dociles, il a aujourd'hui Daech, avec leurs imposteurs, qui n'ont rien de musulmans.  Arrêtons ce discours hostile, qui s'est installé de manière insidieuse, à l'égard de l'islam en France : les musulmans ne sont pas les paillassons de la République."
Je voudrais terminer avec le mail reçu ce vendredi de Malika,de tradition musulmane, historienne renommée, avec laquelle j'ai oeuvré pendant des années aux Sables d'Olonne, dans le cadre du groupe interreligieux que nous avions lancé avec les Protestants, Juifs, Bouddhistes et Musulmans : "Je voulais vous dire à quel point j'ai été admiratrice de l'Eglise de France, demeurée digne, quoique durement touchée dans sa chair, ainsi que par les propos de grande tenue du Pape François. Je suis également très triste, car des signes avant-coureurs laissaient présager le pire avec l'islamisme militant en l'occurrence, dont on n'a pas voulu ou su  prendre la mesure, sur lesquels sont venus se greffer d'autres éléments agissant comme une caisse de résonnance (la géopolitique désastreuse, le problème des banlieues, etc...). J'ose espérer que l'on prendra certains de ces problèmes à bras le corps, y compris une refonte de la théologie musulmane actuellement obsolète, en faisant appel à toutes les ressources des sciences sociales, ainsi que le préconisait Mohamed Arkoun, très grand spécialiste de la pensée islamique et dont la thématique est reprise actuellement par nombre de chercheurs."
Comme l'écrit Jean-Claude Guillebaud dans "La Vie" du 4 août, "Des imams et des curés ont prié ensemble, des chrétiens, des musulmans, des juifs et des athées se sont réunis dans le chagrin, certains politiques ont renoncé aux invectives et aux outrages.  Tout cela redresse notre espérance commune."
Puisse cette belle "onde de solidarité" sans cesse grandir et s'amplifier !

jeudi 4 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.970 : L'onde de choc du Père Hamel

Absent la semaine dernière, je n'ai pu réagir sur le champ à l'horrible assassinat de ce prêtre, auquel je viens rendre, comme vous l'avez tous fait, un immense hommage.
En tout cas, ce tragique événement a mis en lumière un point qui, pour ma part, a été d'une surprise totale : c'est, tout à coup, l'attention exceptionnelle portée à ce prêtre, dont notre société vient de prendre conscience, tout simplement, qu'il a donné sa vie au Christ et à ses frères et soeurs humains, dans l'ombre, modestement, mais clairement et totalement.
Cela fut pour moi une grande surprise ! En effet, cela fait maintenant près de cinquante ans que je suis prêtre, mais notre ressenti, à nous les prêtres d'un certain âge, c'est que les prêtres, pour des raisons diverses, sont souvent critiqués, jugés comme quantité négligeable par nombre de nos contemporains, considérés comme utiles seulement en cas de sépultures à assurer, de mariages ou de baptêmes également, et pour faire le caté encore parfois. Mais sinon, on se passe fort bien d'eux.
On les soupçonne  même d'être tous plus ou moins pédophiles.
En outre, on ne tient pas tellement à savoir en quoi consiste exactement leur ministère, à part dire la messe bien entendu. Mais, entend-on souvent : "le reste du temps, que font-ils ?"  Et le fait qu'ils ont réunion tous les soirs, qu'ils sont en service un minimum de 12h par jour, ou même davantage aux temps forts, et cela jusqu'à 75 ans, cela ne tracasse pas grand monde ; si ce n'est cette poignée de laïcs engagés dans la vie de l'Eglise, qui travaillent avec eux au jour le jour et sont engagés, fortement et bénévolement bien sûr, au service du peuple de Dieu.  Merci à eux !
Mais, finalement, l'on découvre une chose, et cela grâce, malheureusement, au sacrifice du Père Hamel, à savoir, que nos concitoyens sont peut-être plus proches des prêtres que nous-mêmes, prêtres, nous ne le pensions. J'en veux pour preuve les multiples mails, coups de fil, paroles délicates reçus de la part de nombreuses personnes, pas toutes proches de l'Eglise, suite à ce qui vient de se passer.
Un seul exemple, celui de Sylvie, adjointe d'une ville importante, qui m'a envoyé le message suivant : "Père Gaignet, toutes mes pensées vont vers vous, ce mercredi 27 juillet, car je sais combien vous incarnez et proclamez l'amour universel et l'humanité. Puisse la barbarie d'hier ne pas faire sombrer dans l'ignorance, ni succomber à la vengeance, les écorchés !  Protégez-vous, Père Gaignet, car ces criminels ne tolèrent aucune liberté : ni de pensée, ni d'esprit, ni de culte. Même pas la vie tout simplement ! Je souhaite de tout coeur que la lumière divine illumine et brûle de son aura le spectre noir qui les entrave.  Bien amicalement."
Ce matin encore, avant la messe à Evrunes, une religieuse, Marie-Paule, m'a souhaité "bonne fête", à l'occasion de la fête de St Jean-Marie Vianney, le curé d'Ars ; et tous les paroissiens présents m'ont aussi offert leurs voeux.  Merci chers paroissiens, merci à tous, connus ou inconnus !  Car ces prêtres, finalement, malgré leurs faiblesses et leurs insuffisances, leurs prétentions et leurs faiblesses, vous les aimez bien !
Comme à St Etienne du Rouvray, l'on aimait le Père Jacques Hamel.
Jacques, du haut du ciel désormais, veille sur tes petits frères prêtres !  Merci à Dieu, et merci à toi !

mardi 2 août 2016

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.969 : Des Musulmans à la messe à Mortagne

Tout d'abord, un très grand bonjour à toutes et tous, et avec mes excuses de vous avoir fait faux-bond tout ce mois de juillet.
Rentré hier, j'ai découvert avec bonheur que des Musulmans avaient souhaité participer à la messe à Mortagne dimanche dernier. Ils ont été très bien accueillis par les paroissiens et le Père Paulin.
C'est incontestable : quelque chose est en train de bouger !
J'en veux pour exemple ce que vient d'exprimer le président de la Conférence des Imams de France, ce qui m'a été transmis par Francine, des Sables d'Olonne, de la part du groupe interreligieux "Dialogue pour la paix"  :

Le dimanche 31 juillet 2016, Hassen Chalghoumi, recteur de la mosquée de Drancy et président de la Conférence des Imams de France, a mis en ligne sur sa page Facebook un communiqué de presse où il condamne le meurtre du Père Hamel, égorgé dans son église le 26 juillet 2016, « au nom de ma religion ». Il émet ensuite une série de propositions concrètes pour lutter contre le radicalisme islamique. Ci-dessous le communiqué :

J’ai choisi d’attendre le Jour du Seigneur pour m’exprimer à propos de l’effroyable assassinat du Père Hamel.

Un prêtre égorgé dans son église.

Comment un être normalement constitué peut-il commettre un tel acte ?

J’ai attendu ce jour pour faire une déclaration publique car cet acte me pose question.

Etait-ce un acte de fous ou d’extrémistes ?

Ces assassins n’étaient pas fous mais bien radicalisés

Je ne me cacherai pas derrière l’argument que cela n’a rien avoir avec l’Islam, car la réalité, c’est qu’ils ont assassiné un homme et blessé gravement un autre au nom de ma religion.

L’Islam, je l’aime, l’Islam est une partie importante de moi, mais jamais je n’ai appris ou lu qu’il fallait tuer au nom de ce dernier.

En tant que Président de la Conférence des Imams, j’ai lancé depuis déjà près de 10 ans un cri d’alerte contre le radicalisme.

Depuis de nombreuses années, je demande un islam républicain sans interventions de l’étranger, mais depuis 10 ans je dois vivre sous protection policière car dire non à l’ingérence étrangère dérange.

Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) a demandé aux musulmans d’aller se recueillir dans les églises afin qu’ils montrent leur solidarité envers les Chrétiens.

Je félicite et j’encourage cette initiative, mais est-ce vraiment suffisant ?

Non, ce n’est pas suffisant, car la compassion ne résoudra pas les problèmes de l’intégrisme.

Je demande en tant qu’imam et Président de la Conférence des Imams de France :

- La fin de l’ingérence étrangère dans l’Islam de France
- L’obligation pour les imams de faire leurs prêches en français
- Un financement des mosquées et des centres culturels que par des deniers venant de l’hexagone
- Le refus d’inhumer les terroristes dans les carrés musulmans.


La Conférence des Imams de France travaille depuis presque 2 ans à la création d’un Institut Européen de formation des Imams et des Cadres de la communauté musulmane. Cet Institut aura justement comme but de :

- former Imams et cadres aux lois religieuses mais aussi aux lois de la République
- Etudier l’Islam mais aussi les autres religions
- Connaître la finance Islamique mais aussi gérer financièrement les communautés d’après des règles transparentes qui s’appliquent à toute association
- D’interpréter les décisions des grands penseurs de notre religion mais aussi de lancer des fatwas contre les terroristes.


Au nom de la Conférence des Imans de France et en mon nom, j’exprime ma fraternelle solidarité à nos frères et sœurs chrétiens de France.

Chers frères et soeurs Musulmans, merci !