Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 21 décembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.905 : "Je viens vous rendre vos trois euros."

C'était il y a 2 ou 3 mois, je ne sais plus.  Jim (je change les prénoms), depuis deux jours hébergé à l'accueil des errants qui se trouve dans la cour du presbytère, tape à ma fenêtre : "Mon Père, j'ai plus un rond !  Pouvez-vous m'avancer trois euros ?"  Je me dis en moi-même : "Et voilà que ça recommence !"  Et je me retiens pour ne pas montrer mon impatience ; à peu près toutes les semaines en effet, quand ce n'est pas à demi les jours, les Sdf de passage viennent me quémander soit une boîte de conserve, soit de l'huile, des sous, la possibilité d'utiliser le téléphone, etc...
"Ne vous inquiétez pas, je vous les rendrai."  Et moi de rétorquer, incrédule : "Oh, si je faisais le compte de ceux qui ont promis de me rendre ce que je leur avançais, ce serait vite fait ; cela n'arrive quasiment jamais !" "Oui mais moi, ce n'est pas comme les autres ; vous verrez, je vous les rendrai !"
Est-ce pour me débarrasser de lui ou je ne sais quoi, je lui file les trois euros. Et puis voilà, ce midi, alors que je prenais enfin le temps de souffler un peu, après une matinée chargée, en dégustant un bon pâté, voici que cela frappe, à la porte de la cuisine. J'ouvre, c'est Jim qui, tout heureux, me brandit sous le nez les trois euros dont j'avais pensé que je ne les reverrais jamais. Pas peu fier, Jim, de me faire remarquer que j'avais eu tort de ne pas lui faire confiance. Je prends les trois euros et les pose sur la table ; mais au bout d'une minute, pris d'un remords, je vais à mon tour frapper à la porte de l'abri : "Tiens, Jim, voilà les trois euros. Tu les as bien mérités ! Car tu me les as rapportés. Ils sont à toi désormais !"
Puis, tout à l'heure, juste avant le moment du dîner, coup de sonnette à la porte du presbytère. J'ouvre, et je me trouve en face d'un autre Sdf, chargé comme je ne sais pas, l'air fatigué, épuisé même : "Je viens de voir qu'il y a déjà quelqu'un dans l'abri, mais moi, où je vais coucher ce soir ?"  Je lui passe en revue diverses possibilités, qu'il balaye d'un air désabusé.  En même temps, je ne peux m'empêcher de penser à Noël, aux "beaux" discours que je vais faire...  Je ne sais vraiment pas quelle pièce y coudre ! Récemment, c'est une femme qui a sonné ainsi tard le soir.  Une femme sac à dos : c'est rare !  Je l'avais placée dans une salle du presbytère pour la nuit. Le lendemain matin, je ne l'ai pas revue : elle était partie ! Surprise quand, quelque temps après, je reçois d'elle une carte postale de remerciement : on aura tout vu !
Avec Jojo, je ne sais quoi faire !  Il est bien tard... Je lui ouvre une salle du presbytère... Est-ce normal ?  Je n'en sais rien ! En tout cas, cela fait plusieurs fois déjà, avec d'autres  comme lui... Je suppose qu'il ne va pas mettre le feu ?  Mais je ne me voyais pas le renvoyer, je ne sais où, dans la nuit noire, tandis que moi, j'allais tranquillement manger ma petite salade et ma boîte de sardines à l'huile en lisant "La Croix" !
Pourvu que Jojo passe une bonne nuit au chaud dans son duvet, après avoir pu se laver. Cette salle sert bien à préparer des messes, pourquoi pas à accueillir l'hôte, le passager ?

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