Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 11 novembre 2014

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.813 : Certains catholiques auraient-ils oublié leur Histoire ?

En ce 11 novembre, où nous avons voulu marquer le centenaire du déclenchement de la première Guerre Mondiale, durant laquelle des nations dites chrétiennes, en Europe, se sont jetées à la gorge les unes des autres avec la bénédiction des autorités catholiques des deux parties, il me semble qu'il y a là une réalité un peu oubliée, qui pourrait nous ramener à plus de modestie quant à notre façon de juger certains événements actuels.
Je veux dire, par là, l'étonnement qui est le mien, depuis un certain nombre d'années déjà, face aux jugements sans appel que nombre de catholiques portent, y compris des prêtres et des évêques, sur les musulmans dans leur ensemble, et par rapport à leur religion, l'Islam : ceux-ci et celle-là étant considérés comme intrinsèquement mauvais, vus les attentats fomentés par de soit-disant "musulmans", se réclamant bien malheureusement de Dieu, pour ne citer que ce fait-là.
Mais, en ce qui nous concerne, que s'est-il passé, en 14-18 ?  Pourquoi les catholiques de Bavière, de l'Autriche-Hongrie, d'Italie, de France, de Belgique et d'ailleurs, de ces régions que l'on croyait évangélisées depuis 1.500 ans et plus, ont-ils cru que la guerre était une nécessité, et l'unique solution pour régler leurs problèmes d'alors ?
Et pourquoi, ainsi que les islamistes aujourd'hui, se sont-ils eux aussi réclamé de Dieu ?
Qu'est-ce qui leur a permis de penser que le Sacré-Coeur était de leur côté, ou la Vierge Marie, face à leurs barbares d'ennemis ?  Voici la question que j'ai essayé de poser ce matin, lors de l'homélie de la messe de ce 11 novembre à Mortagne. Tout en expliquant comment le Pape de l'époque, le trop méconnu Benoît XV, eut toutes les difficultés du monde à se faire écouter par les évêques et les catholiques des différents pays en guerre, quand il les implorait d'oeuvrer à faire cesser cet inutile conflit.
Déjà, avant lui, le Pape Pie X avait été bien incompris lorsque, à l'empereur "très catholique" de l'Autriche-Hongrie, qui lui demandait, en août 1914, de bénir ses armées, à la grande déception de ce dernier, il avait répondu vertement : " Non ! Mais je bénis la paix."
En 1915, comme il l'avait déjà fait en novembre 1914, le Pape Benoît XV lança l'appel suivant : "Que l'on ne dise pas que ce cruel conflit ne puisse être apaisé que dans la violence des armes ! Que l'on arrête de s'entre-détruire ! Que l'on réfléchisse bien sur ce triste héritage de haine et de vengeance que l'on se transmet de génération en génération."
La place me manque pour citer les nombreux appels de ce Pape en faveur de la paix. Seuls les poilus l'ont compris, qui ont donné à ce Pape actif et plein de compassion le surnom bien mérité de "colombe des tranchées".  Seul, parmi les chefs militaires, le maréchal Lyautey, catholique convaincu, protesta publiquement contre les massacres inutiles dûs aux offensives sanglantes du général Nivelle par exemple.
Mais il faut malheureusement reconnaître que les catholiques de l'Europe, français, allemands ou autres, comme leurs responsables hiérarchiques ecclésiaux dans leur ensemble, refusèrent de suivre alors le Pape sur le chemin de la raison et de la paix.
Est-ce que nous nous en souvenons lorsque nous faisons reproche aux responsables religieux musulmans de ne pas dénoncer fermement la barbarie des terroristes qui instrumentalisent l'Islam au service de leur folie meurtrière ?
Un comble : de tous les pays en guerre, à l'issue du conflit, seul un pays musulman a rendu au Pape Benoît XV l'hommage qu'il méritait. Savez-vous que les Turcs, musulmans, qui combattirent alors aux côtés de l'Allemagne, élevèrent, en 1919, une statue en l'honneur de ce Pape, avec l'inscription suivante : "Au grand Pontife de la tragédie mondiale, Benoît XV, bienfaiteur des peuples, sans distinction de nationalité ou de religion, en signe de reconnaissance. L'Orient, 1914-1919".
Rien que de savoir que les catholiques, chez nous, ont intimement mêlé massacres et religion, sans que leurs autorités religieuses ne fassent tout pour empêcher ce désastre, devrait nous inviter à être plus modestes quand aujourd'hui, de soit-disant musulmans peuvent faire le même amalgame.
Puisse l'Histoire être pour nous chemin de compréhension de l'autre et appel à une vraie fraternité !

P-S : Si vous avez l'occasion de passer par Istambul, ne manquez pas de faire un pélerinage du côté de la statue du Pape Benoît XV : elle se trouve dans un jardin qui jouxte la cathédrale catholique d'Istambul.  Voici un Pape qui aurait mérité d'être canonisé ! Ou du moins, d'être honoré à la hauteur de son engagement prophétique, qui annonçait déjà celui des Papes Jean XXIII et François !


0 commentaires: