Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 31 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.739 : "Tu vas à la messe de Noël, toi ?"

Depuis huit jours, chaque fois que je rencontre des paroissiens, ils me disent combien ils ont apprécié les messes de Noël, tant à Saint Laurent qu'à Mortagne.  J'ai donc pas mal de jolis faits en tête, dont ceux-ci  :
-  un Frère de Saint Gabriel, rencontrant des gens un peu déçus par la messe de Noël, peu vivante et peu animée, dans leur paroisse : "Ah ! s'ils avaient participé à la messe de la nuit à la Basilique, ils n'auraient pas dit la même chose ! Et l'homélie : très courte et très bien, avec un parallèle intéressant entre la naissance et la mort de Jésus...; le Père Efrem a été très bon !
-  une jeune fille de 17 ans : "Au lycée, quand on s'est partagé, entre copines, ce qu'on ferait à Noël, j'ai dit : "Moi, j'irai à la messe à Mortagne." Ca les a surpris, et elles ont ri : "Tu vas à la messe de Noël, toi ?" Marie, qui a de la personnalité, a répondu : "Bien sûr, et je suis heureuse d'y aller, avec ma famille."  A la sortie de la messe de la nuit, à la salle polyvalente, Marie a dit à sa mamy que c'était très bien, qu'elle avait aimé la veillée, où l'on donnait des exemples de la présence de Jésus parmi nous. Celle-ci lui a répondu : "Eh bien, quand tu reverras tes copines, tu pourras leur faire un rapport, et leur dire que ça valait la peine, que c'était intéressant." Et Marie de répondre : "Oui, je leur dirai où se trouve Jésus !"  (il y avait une grande banderole dans la salle polyvalente, avec cette question : "Jésus, où es-tu aujourd'hui ?"  Thème développé durant la veillée et la messe).
-  des petits copains en pleine discussion après Noël ; l'un explique qu'il est allé à la messe de la nuit, et l'autre de réagir : "Pourquoi ?  Moi, je n'ai pas voulu y aller ; ça ne sert à rien."  Et le premier de répondre : "En tout cas, si Jésus n'avait pas été là, il n'y aurait pas de Noël !"
-  j'ai bien entendu aussi la souffrance de cet enfant déclarant : "Moi, j'aurais bien aimé aller à la messe, mais mes parents n'ont pas voulu ; j'ai su que c'était très bien ; je le regrette !"
Mais Jésus est bien venu quand même pour tous, humblement !  Vive Noël !

dimanche 29 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.738 : "Merci d'être là pour nous accueillir !"

Ce matin, tout naturellement, sans nous être donné le mot, une demi-heure avant la messe, Claude, diacre, et moi-même, nous nous sommes retrouvés à l'entrée de la Basilique de Saint Laurent-sur-Sèvre pour accueillir les paroissiens à leur arrivée.
Un soleil éclatant mettait en valeur de façon remarquable les merveilleux vitraux, dont celui représentant la Nativité. Je pensais alors à ce très beau verset du Prologue de Saint Jean (1/5): "La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point arrêtée."
Réflexion de beaucoup en arrivant : "Il fait vraiment très beau aujourd'hui."  Malgré les apparences, absolument rien de banal dans cette remarque, mais bien l'assurance que le soleil, la beauté, la clarté, l'espoir avaient la première place, dans le coeur de ces chrétiens ; certains, plus âgés, ajoutant même : "Si on est là ce matin, c'est que ça va !"
Ce qui m'a beaucoup frappé aussi, ce sont ces personnes qui, en me serrant la main, m'ont fait la remarque suivante : "Merci d'être là ! " Merci de nous accueillir !" "Ca fait plaisir de vous voir !"  A côté de moi, Claude, fils du pays, était submergé par les salutations de chacun. J'ai trouvé tout cela merveilleux, et cela a donné du sens à la messe que j'ai vécue ensuite, en communion plus totale avec toute cette belle assemblée.
Sans trahir personne, je puis dire aussi qu'avant la messe, deux personnes m'ont parlé de leurs difficultés familiales, en faisant référence au fait que nous allions vivre la messe de la Sainte Famille ; je leur ai promis de les porter dans ma prière.
Pour moi en tout cas, ce matin, et pour Claude aussi sans doute, dès la porte de cette église, et même avant l'heure, la messe était déjà commencée.

jeudi 26 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.737 : Plus d'une centaine d'enfants à la messe de Noël

Hier et aujourd'hui, ayant entendu plusieurs personnes heureuses d'avoir vu de nombreux enfants à la messe de la nuit de Noël, cela m'a donné envie de revenir sur ce point.
Beaucoup plus d'enfants que l'an passé en effet, à cette cérémonie. Tout s'est déroulé dans la grande salle polyvalente de Mortagne ; heureusement, car jamais la foule présente n'aurait pu tenir dans l'église de Mortagne !
Marie et son équipe avaient préparé pour les enfants 90 superbes étoiles ; il n'en est resté que 4 ; 86 enfants donc ont participé à la grande procession qui a conduit l'Enfant-Jésus à la crèche. Et il y en avait bien d'autres, qui sont restés dans les chaises avec leurs parents. Beaucoup d'enfants présents également à l'autre messe célébrée à la même heure sur la paroisse, à St Laurent. Cela veut sûrement dire quelque chose. Surtout si l'on en croit ces enfants disant de cette messe, ensuite : "Mamie, c'était intéressant !"
Au début de la célébration, on ne se rendait pas compte qu'autant d'enfants étaient présents ; mais quand l'appel a été lancé pour qu'ils se regroupent, la grande allée centrale de notre "cathédrale d'un soir", pour reprendre l'expression de Soeur Marthe, s'est trouvée bondée d'enfants : c'était impressionnant.
Et tellement significatif, aussi ! Avec ces réflexions de parents : "Cela peut leur donner le goût de revenir." Ou encore : "Ils ont vu qu'ils n'étaient pas tout seuls à suivre Jésus."
Un papa a même dit, en parlant de sa grande fille, qui ne met quasiment plus jamais les pieds à l'église : "Je pense qu'elle a été émue de ce qui s'est vécu : elle avait presque la larme à l'oeil.  L'immense banderole posant la question "Jésus, où es-tu aujourd'hui ?" l'a fait réfléchir !" "
Parmi les participants à cette veillée en effet, un tout autre public que celui de nos assemblées du dimanche : beaucoup de personnes peu habituées des églises ; et il semble qu'elles s'y soient retrouvées, témoin ces réflexions entendues à la sortie : "C'était varié, joyeux, très fraternel..."  Quand on pense que, pour un certain nombre de gens, cette messe est peut-être la seule à laquelle ils participeront dans leur année, cela valait le coup de tout faire pour qu'ils s'y sentent bien et repartent pleins d'espérance !
Merci à tous ceux et celles qui ont oeuvré en ce sens !

mardi 24 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.736 : Jésus, où es-tu ?

Pour l'Avent et Noël 2013, le conseil de paroisse avait retenu comme axe la question suivante : Jésus, où es-tu ?  Une grande enquête a été lancée parmi les paroissiens sur ce thème ; nous avons reçu de nombreuses réponses, dont une soixantaine, très consistantes, sur Mortagne, et encore d'autres sur St Laurent. La crèche de l'église reflétait cette recherche, les homélies également, et donc aussi la veillée et la messe de la nuit de Noël, dans la salle polyvalente de Mortagne, bien pleine pour l'occasion.
Des personnes m'ayant demandé le texte de cette veillée, je me permets de vous l'offrir. Tous les faits cités durant cette veillée sont pris dans les réponses à l'enquête.

 TEMPS  DE  REFLEXION  ET  DE  PRIERE  : « JESUS, OU ES-TU ? »

Joël, l’animateur,  quand les chants s’arrêtent, se lève, du milieu de l’assemblée, et annonce, avec son micro, tout en avançant vers l’estrade : « On entre à présent dans un moment de réflexion autour du thème : « Jésus, où es-tu ? »

Jean :  Alors que  Joël  arrive près de l’estrade, Jean, qui a un micro, assis dans les chaises de devant, se lève et lui lance :  « Hé toi, où vas-tu comme ça ? Tu m’as l’air bien pressé ! »

Joël lui  répond :  « Je m’en vais à la crèche ; je vais voir si Jésus est arrivé. »

Jean :  « Ah bon ?  Cette histoire de Jésus, ça existe encore ?  Mon vieux, je crois bien que tu perds ton temps !  Tu n’as pas autre chose à faire ?  Tout ça, ce sont des histoires pour les petits enfants… »

Joël,  pendant ce temps, continue d’avancer, et il arrive à la crèche, sur l’estrade : « Ah mais, je ne comprends pas : Jésus n’est pas là !  Il n’est pas dans la crèche ; c’est bizarre !  On m’avait pourtant  dit qu’il devait arriver aujourd’hui… »

Joël demande alors à l’assemblée ?  « Dites donc, on est bien dans la nuit du 24 au 25 décembre ? (réponse de l’assemblée…)  Joël  continue à demander :  « C’est bien aujourd’hui la fête de Noël ? » (réponse de l’assemblée…)  Et encore : « C’est bien le jour où Jésus doit venir ? »  (réponse…)  Et alors,  Joël  fait cette dernière demande :  « Mais alors, il est où Jésus ? »

Jeunes :  Arrive alors, du fond de la salle, un groupe de jeunes, un peu déguisés (capuches ? passe-montagne sur la tête ?  habits sombres ou bizarres ?), tapant sur des poêles ou des casseroles avec des louches, conduits par un jeune marchant en tête du groupe, et qui déclare, avec son micro :

Le jeune qui marche en tête : « Je suis le professeur Philippulus. Attention, attention, prenez garde, faites pénitence ; tout va mal sur cette terre, la fin du monde approche ; Jésus n’existe pas, il n’y a pas de Dieu, le monde est perdu !  Je vous le dis :  il n’y a pas de Dieu, le monde est perdu. » 

Joël, s’adressant à l’assemblée : « C’est vrai, ça, que le monde est perdu ? »   (réponse…)  et il continue : « Ca ne me paraît pas possible !  Mais je vous pose la question :  Parmi vous, et dans notre monde, est-ce qu’il y en a qui savent où est Jésus ?  Est-ce qu’il y en a qui l’ont vu ? »
                                                         
            Les jeunes, pendant ce temps, reculent un peu en arrière, sans faire de bruit avec leurs          casseroles. Ils restent debout et attendent pour leur prochaine intervention.

René prend la parole pour répondre aussitôt à Joël en citant ce fait :  « Cela fait un moment que je me pose cette question et, en fait, je crois bien avoir reconnu Jésus dans ce monsieur de plus de 80 ans qui va  chaque jour visiter sa femme qui est malade et en soins. »
                                                              
Marie-Luce confirme :  « Moi, c’est vraiment le regard de Jésus que j’ai eu l’impression de voir, dans le regard de ce jeune couple, tout en joie, dans l’attente de leur 1° enfant.  Leurs yeux étaient lumineux ! »

                            Joël, tout en les écoutant,  est descendu de l’estrade, et circule dans l’assemblée…

Emilie prend la parole aussitôt après M-Luce :   « Moi aussi, j’ai vu Jésus, dans cette personne, une aide-soignante, qui aidait une mamie à se relever ; cette aide-soignante était pleine d’attention et de tendresse ; elle s’occupait de cette mamie sans hâte, avec des mots aimants… »

Joël   « Eh bien, je crois que c’est vraiment ça, la nuit de Dieu !  Une nuit de bonté et de lumière, comme la chorale va nous le partager à présent. »

                        Chant du refrain : « La voici la nuit de Dieu »

Joël :  «  Ca m’a bien plu, ce que vous avez dit tout à l’heure.  Tout ça, c’est très intéressant !  Bon, on a  vu Jésus dans nos quartiers, chez nous ; mais est-il ailleurs aussi ? »

Marie-Claude  (du fond de la salle) :  « Ici Radio-Pakistan, ici Radio-Pakistan ; allo, allo, vous m’entendez ? »

Joël   « Oui, oui, Radio-Pakistan, on vous entend !  Allez-y, parlez ! »

M-Claude :   "Voilà, je dois   vous   signaler  que Jésus vient d’être reconnu, au Pakistan, à travers la personne d’une jeune musulmane, Malala, très courageuse, qui mène une très belle action, malgré les risques, puisqu’on a même essayé de la tuer, pour que soient respectés les enfants et les jeunes filles, dans son pays. »

Nathalie enchaîne aussitôt :  « Nous aussi, en Afrique du Sud, on a reconnu la façon de faire de Jésus, à travers l’action de Mandela en faveur de la fraternité dans son pays.  Il y en a même chez nous qui le surnommaient : « le 2° Jésus » !

Sœur Jeanne-Marie continue :  « Moi aussi, je suis certaine d’avoir vu Jésus qui tenait la main de l’Archevêque de Bangui et de l’imam Musulman, en Centrafrique, quand, malgré les violences, ils lançaient ensemble leurs nombreux appels à la paix. »
 
                                                           djembé                                                                                                                                                                

Joël   « Mais, je vois qu’il y a aussi des enfants parmi nous, ce soir !  Les enfants, vous êtes là ? »  (réponse…)    «Les enfants, est-ce qu’il y en a parmi vous qui ont vu Jésus ? »

François    « Jésus est partout, à Noël et toujours ;  il nous entoure. »

Carl :  « Jésus est toujours avec nous ; il nous voit et nous entend, et il nous aide à devenir meilleurs. »

Camille :   « Quand on met une bougie, ou quand on fait le signe de croix, il y a Jésus. »

enfant  « Un jour, j’ai menti, mais Jésus m’a dit qu’il fallait dire la vérité. »

enfant   « J’ai fait la crèche avec mon papa, et aujourd’hui, Jésus est dans mon cœur.
                                                                           
Joël :  « Merci à vous les enfants, c’est formidable ! Allez, on les applaudit !   (……)
  Et moi, ça me rappelle une histoire ; je crois que Jésus est agissant dans le cœur de cet enfant qui est venu me dire ceci : « Avant, je ne savais pas, mais maintenant, je crois en Dieu, et je veux être baptisé ; qu’est-ce qu’il faut faire pour cela ? » 

Hé oui, Jésus, il était dans sa mangeoire, dans sa crèche ; les bergers ont entendu des chants et ils sont allés voir ; ils se sont déplacés.  Les mages,  plus tard, eux aussi, se sont déplacés pour venir à Jésus. Aller à la rencontre de Jésus, que l’on découvre dans l’autre, ça demande de se bouger pour aller voir. C’est ce que vous nous avez montré dans tous ces témoignages !  Maintenant, on va écouter un refrain populaire de Noël…

                        Chant :  le Noël du Povret

Le jeune qui fait Philippulus :  Philippulus revient avec son équipe, en tapant sur leurs poêles, et il dit :  « Tout ça, c’est bien beau ; mais quand Noël sera passé, qu’est-ce qui restera   On sera toujours aussi égoïstes, toujours aussi mauvais croyants. Je vous dis que tout ça, Noël, vos fêtes, vos prières, ça ne va pas rendre le monde meilleur !  Attention, attention, préparez-vous : la fin du monde approche… »  Et ils tapent encore un coup sur leurs casseroles et reculent.

Joël :   « Et vous, qu’est-ce que vous en pensez ?  Le professeur Philippulus et ses sbires, ils se croient encore dans un album de Tintin, avec l’histoire de l’Etoile mystérieuse ; il veut nous faire peur et nous décourager !  Mais, la question est sérieuse : est-ce que, même après Noël, Jésus sera encore visible, actif, présent ?  Est-ce qu’on va continuer à vivre dans sa lumière ?

Marie-Andrée :     « Si on regarde bien autour de nous, il y a quand même pas mal de gens qui passent du temps à s’engager pour les autres, pour le Téléthon par exemple, ou dans des activités sportives, culturelles ou autres, sans parler des associations ; tout ça, ça continuera après Noël, j’en suis sûre ! »
                                                           
Joseph  :  « A  Mortagne, on accueille des SDF régulièrement au local près de l’église.    Il y a des SDF qui demandent : « Pourquoi vous vous occupez de nous ?  On n’est rien ». Ces derniers jours, on a fait une réunion et on a décidé de continuer à les accueillir, comme si c’était Jésus qui passait. »

Sœur Marthe :  « Je pense aussi à ce fait : depuis des mois, des bénévoles se réunissent régulièrement pour construire ensemble un projet d’épicerie solidaire sur le secteur. Et d’autres acceptent de donner du temps pour accompagner des familles qui apprennent notre langue. Oui, Jésus est présent dans cette bonne volonté active et bien réelle, au service des autres. »

Joël :  « Et on sait bien que dans ces projets, il n’y a pas que des cathos… »

Annie  :    « Oui, c’est vrai !  Nous connaissons des personnes qui ne fréquentent pas l’église, mais qui sont très attentives aux problèmes des gens en difficulté. »

Joël :   « Ces projets en cours montrent bien que l’on ne va pas arrêter de servir les autres quand la fête de Noël sera passée !  Tout cela, tous ces exemples, tous ces engagements nous remplissent le cœur de joie.   C’est presque comme si on écoutait la voix des anges ! »

                        Chant : « Ecoutez la voix des anges »

Philippulus, avec son équipe, et leurs poêles, reviennent un peu vers l’avant :  « Moi, je trouve que vous vous réjouissez bien vite, comme si tous les problèmes étaient résolus !  Mais je pense qu’on n’a pas le droit de se réjouir tant que des gens souffrent, en Syrie, en Centrafrique, ou quand des familles sont en chômage ou atteintes par le deuil ou la maladie… »

Une jeune, Alice, qui jusqu’ici, marchait avec Philippulus, qui lui répond, tout en se rapprochant de Joël:  « Philippulus, vraiment, tout compte fait, je crois que tu exagères !  Moi, j’ai bien écouté tout ce que ces gens ont dit, et cela m’a éclairé.  Et je crois qu’au contraire, en cette fête de Noël, on a le devoir d’être dans la joie.  Sinon, on deviendrait complice de ceux qui veulent tuer l’espérance . C’est vrai qu’il y a trop de choses qui vont mal sur cette terre ; mais cela ne doit pas nous empêcher de nous réjouir de ce qui change et de ce qui avance. »

Philippulus :  « Ah, finalement, vous avez peut-être raison.  C’est vai que, tout ce que vous avez dit, ça a fait bouger des choses en moi. Au début, je me disais : « Il n’y a pas de Dieu ». Mais maintenant, je commence à y voir plus clair, avec tous ces témoignages… Après tout, pourquoi pas ?  Je crois bien que je vais rester fêter Noël avec vous ! Allez, vive Noël ! »

            le groupe de jeunes tape sur ses poêles avec ardeur   -   accompagnés du Djembé
                                                       
Joël :    « Eh bien, merci beaucoup à vous toutes et tous, pour tout ce que vous nous avez partagé ; on n’a pas pu donner la parole à tout le monde, à tous ceux qui avaient écrit un témoignage, un petit mot, malheureusement :  mais on a découvert un peu ensemble que Jésus est bien vivant et agissant ; voilà pourquoi nous pouvons chanter joyeusement : « Il est né le Divin Enfant. »  

                                   Chant d'entrée à la messe qui a suivi : "Il est né le Divin Enfant"
 
____________________________________________
 
Avec les enfants, les jeunes, les paroissiens, on peut faire de belles choses, la nuit de Noël !
Joyeux Noël à vous, et merci à tous !
                                                                              


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                              

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                

lundi 23 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.735 : Joseph, injustement oublié

En préparant la messe d'hier, en équipe liturgique, nous avons mené une intéressante réflexion autour du personnage de Joseph. Cela nous a permis de renouveler notre regard à son propos. Souvent en effet, Joseph est considéré plutôt comme un personnage falot, tout à fait secondaire par rapport à la Vierge Marie ; il ne serait là que pour sauver les apparences dans la "sainte famille", donner l'illusion d'un vrai couple, un point c'est tout !
Personnellement, je suis toujours choqué devant les images ou statues représentant l'enfant-Jésus dans les seuls bras de Marie, Joseph étant absent de la représentation. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Jésus n'a-t-il pas demandé, en Marc 10/9 : "Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni" ?  Ceci ne serait-il pas valable aussi pour le couple Joseph-Marie ?                                            D'autre part, dans l'esprit de nombre de catholiques, il me semble qu'il y a une exagération vers les extrêmes : Marie étant portée au pinacle, vénérée presque l'égal des trois personnes de la sainte Trinité, tandis que Joseph est plongé dans le néant, ou réduit au rôle bien étroit de simple "père nourricier". La vérité ne se trouverait-elle pas plutôt dans un rééquilibrage entre les rôles de chacun ?
Joseph, en effet, a fait le choix d'épouser, en Marie, le projet de Dieu ; son "oui" à lui aussi a été capital pour le bon accomplissement du projet divin. Plus encore, non seulement Dieu, quant à lui, ne demande pas à Joseph de disparaître derrière Marie, dans un coin sombre de la crèche, mais il l'appelle tout au contraire à donner un nom à l'enfant ; or, dans la Bible, donner un nom, c'est donner une existence, un statut, à l'enfant. Et, en en adoptant Jésus, Joseph en a fait un authentique descendant de David, dans une paternité au sens plein,  comme c'est le cas grâce à une adoption. Sans le "oui" de Joseph, pas de Vierge Marie ni d'enfant-Jésus en effet...
En fait, surtout, je crois que l'on n'a pas compris que Joseph est un magnifique modèle pour ,tout croyant : il a mis toute sa liberté, tout son être, au service du projet de Dieu ; il a cru en la promesse, même si, sur le moment, comme Marie elle-même d'ailleurs, il n'a sans doute pas tout compris ; mais il a eu la certitude que cette promesse se réaliserait. Joseph, c'est un véritable homme de Dieu ; il a pleinement adopté Jésus dans sa vie de croyant. L'essentiel, en lui, c'est ce qui ne se voit pas ; voilà pourquoi, pour la plupart d'entre nous, nous n'avons rien vu. Mais le pape François nous a ouvert les yeux, en redonnant enfin à Joseph la place qu'on n'aurait jamais dû lui enlever, au coeur de la prière eucharistique, auprès de Marie, son épouse dont on n'aurait jamais dû le séparer.
Et pourquoi ne pas lui adresser cette prière ?

Je te salue, Joseph,
toi que la grâce divine a comblé !
Le Sauveur a reposé dans tes bras.
Tu es béni entre tous les hommes,
et Jésus, le fruit de la foi de Marie,
le fruit aussi de ton "oui", est béni !
Saint Joseph,
donné pour père, par Dieu, à Jésus,
prie pour nous, pauvres pécheurs,
dans nos soucis de famille, de santé, de travail,
face aux deuils et aux souffrances,
maintenant et jusqu'à l'heure de notre mort.  Amen !

samedi 21 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.734 : "Ils sont entrés dans une Eglise qui vit !"

Dimanche dernier, première messe des familles à St Laurent, organisée à la fois par l'équipe-confirmation, l'éveil à la foi, la liturgie de la parole et les scouts du groupe Montfort. Autant dire qu'il y avait de la jeunesse et de la vie dans la Basilique ce jour-là !
Tout d'abord, belle procession d'entrée, avec les scouts et les guides derrière la croix scoute et leur étendard ; ils ont apporté ainsi et introduit solennellement la lumière de la paix de Bethléem dans le choeur de la Basilique.
Puis, accueil solennel également des jeunes qui s'ngagent vers le sacrement de confirmation, et auxquels leurs tuteurs, appelés eux aussi nommément, ont transmis la bénédiction du Seigneur, tout en prenant place à leurs côtés dans les premiers rangs.
Des enfants de la liturgie de la parole ont proclamé le psaume devant toute l'assemblée, tandis que les petits de l'éveil à la foi sont venus devant, sur les marches de l'autel, pour interpréter le chant : "La paix, c'est comme un cadeau".
Dans le cadre de l'homélie, plusieurs prises de parole, pour partager avec toute l'assemblée la richesse de ce qui se vit dans l'éveil à la foi, en lien avec la liturgie de la parole, et avec les scouts, qui nous ont expliqué le sens de la lumière qui vient de Bethléem.
A la sortie, les scouts ont vendu des bougies au profit du Secours catholique, et chacun pouvait repartir en emportant chez lui la lumière de Bethléem : un très beau symbole !
Pas étonnante, cette réflexion entendue à la fin de la cérémonie : "Quelle chance ont eu les confirmands aujourd'hui : ils sont entrés dans une Eglise qui vit !"
Et l'on pourrait ajouter : quelle chance nous avons de pouvoir vivre de tels temps forts, en Eglise, dans la diversité de nos âges, de nos sensibilités et de nos engagements !

lundi 16 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.733 : Une crèche à l'image du monde

Dimanche il y a huit jours, à l'église de Mortagne, la parole a été donné à Gaby afin que, au nom de son équipe de préparation, il nous explique le type de crèche qu'ils ont conçue et installée cette année pour notre édification.
Dans son explication, Gaby était intarissable, et il y avait de quoi.
Outre la crèche elle-même en tant que structure, il y avait bien sûr des bergers, des moutons, le boeuf, un pâturage,...
Pas encore d'autres personnages, cette crèche, évolutive, ne devant pas trop vite présenter tous les acteurs, tels Marie et Joseph particulièrement.
Par contre, déjà, un personnage inhabituel dans un tel cadre : rien moins que Jean le Baptiste, placé là pour commencer, déjà, sa mission de Précurseur, appelant chacun de nous à prêter attention, à veiller, à préparer les chemins du Seigneur. Original, non ?  Très symbolique et significatif en tout cas !
Sur le sol, une couverture façonnée par des membres du Secours Catholique, à partir de carrés tricotés par des personnes seules, âgées ou à mobilité réduite : chaque carré devant donner un peu de chaleur à ceux qui en ont besoin.
En guise de toit, une tôle ondulée, comme celle des baraquements dans certains quartiers, parfois.
Un baluchon traîne dans un coin, semblable à celui que, comme seule richesse, emportent les migrants.  Une canne blanche, rappelant que, tous plus ou moins aveugles, nous avons besoin de mieux voir... Des chaînes aussi, pour nous inviter à ne pas oublier les prisonniers, et à nous-mêmes nous libérer de ce qui nous emprisonne dans nos vies.  Des barrières renversées, pour rappeler à chacun qu'il ne doit pas s'emmurer.
Et, tout autour de la crèche, des médaillons, avec des photos représentant une multiplicité de situations "périphériques", de toutes ces situations au milieu desquelles est venu habiter Jésus.
Dans cette crèche un peu hors normes, c'est toute la population du monde qui est ainsi présente, ou représentée ; au-delà de la simple figuration des bergers, qui se situaient déjà, au temps de Jésus, à la périphérie du monde d'alors, et dans la même ligne.
Ça y est, le décor est posé !  Jésus n'est pas encore là, dans son berceau ;  mais, apparemment, à travers tous ces signes, il est sûrement déjà présent !
Merci à Gaby et à son équipe de nous l'avoir rappelé si intelligemment !

dimanche 8 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.732 : Témoins de l'impossible

C'est toujours avec délectation que je réentends ce passage du livre du prophète Isaïe, lu aux messes de ce 2° dimanche de l'Avent de l'année A : "Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du chevreau..." (Isaïe 11/1-10). En effet, dans notre monde écrasé par le pessimisme et le refus d'espérer, cela nous rappelle que l'impossible peut être vaincu. Nous en avons eu la preuve éclatante dans la façon dont Mandela a géré le passage de son pays, pacifiquement, et même si aujourd'hui tout est loin d'être réglé, du racisme à un choix d'égalité raciale.  Mandela prenant la main de son prédécesseur à la tête de l'Etat, Frederic de Klerk, pour la lever avec la sienne vers le ciel, ou recevant chez lui le juge qui voulait le condamner à mort...  "...Le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira..."
Même nous, chrétiens, nous risquons de ne plus trop croire en l'espérance !  Et pourtant, il suffit de relire la Bible pour retrouver de multiples exemples de la réponse de Dieu. Témoin ce texte que je viens de recevoir, à l'occasion de la fête juive des lumières, Hannuca 2013 :

Qui aurait prévu qu'un fils naîtrait à Abraham et Sara dans leur vieillesse ?
Qui aurait prévu que Jacob, qui n'avait que son bâton quand il avait passé le Jourdain, deviendrait riche ?
Qui aurait prévu que Joseph, sur qui étaient passées toutes ces épreuvers, deviendrait roi ?
Qui aurait prévu que Moïse, qui avait été jeté au Nil, serait devenu ce qu'il est devenu ?
Qui aurait prévu que Ruth, une étrangère, obtiendrait la royauté sur Israël ?
Qui aurait prévu que Yehoyakin sortirait de prison ?
Qui aurait prévu que Hanaya, Mishaël et Azarya sortiraient du feu ?
Qui aurait prévu que le Saint, béni soit-il, délivrerait Israël au temps de Haman ?
Qui aurait prévu que les exilés obtiendraient renom et louange ?
Qui aurait prévu que le Saint, béni soit-il, relèverait la hutte croulante de David,  comme il l'avait annoncé ?

Qui aurait pu prévoir l'impossible ? 
A nous de continuer cette lecture d'espérance, avec nos yeux de la foi, au coeur de la vie du monde, de l'Eglise, et de notre propre vie ?
Bonne recherche, bonne relecture, bon Avent !

vendredi 6 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.733 : "Géraldine nous partage l'espoir de Dieu"

Il m'est arrivé une belle histoire ; mais c'est quasiment tous les jours que je suis témoin d'aussi belles choses ; de quoi largement alimenter ce blog si je m'y astreignais chaque jour...
J'ai changé les prénoms, bien sûr.
De passage dans une équipe de caté regroupant, dans une maison, plusieurs enfants en école publique, je me suis rendu compte qu'ils portaient un intérêt profond à ce qu'ils vivaient alors. Bien accrochés par la nouvelle méthode, Nathanaël, sans doute, mais pas seulement. En effet, quand je leur ai demandé s'ils étaient heureux d'être au caté, les réponses ont fusé, instantanément, et elles m'ont stupéfait. Assez surpris, je ne les ai malheureusement pas notées sur le champ, et je le regrette. Témoin par exemple cette réflexion jaillie très spontanément, à propos de la maman assurant le caté : "Géraldine nous partage l'espoir de Dieu." Mais où cette petite fille, Lily, est-elle allée chercher une telle phrase ? Et ce garçon, Jojo, disant : "C'est intéressant, ça nous fait du bien."  Annie, elle, a ajouté : "On parle de l'invisible..." J'en suis resté sidéré : les yeux de la foi, et si c'était ça ?  Ma mémoire défaillante ne m'a pas permis de retenir les autres expressions, et je le regrette vraiment. Mais j'ai quitté ce groupe plus convaincu que jamais de l'importance du caté comme lieu essentiel pour la construction intérieure de ces enfants, tant humainement que spirituellement.
Et je me disais, en quittant cette maison, cette "église domestique" : "Ah, si seulement les personnes qui se lamentent sur l'avenir de l'Église pouvaient faire du caté ! Ou, du moins, si elles pouvaient s'intéresser à ce qui s'y vit, plus jamais elles ne douteraient de l'avenir de l'Evangile, ni de son rôle essentiel pour bâtir dès à présent un monde nouveau !"
Merci à Géraldine, Jean-Baptiste pour aujourd'hui, donnant à voir le Seigneur qui vient !

mardi 3 décembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.732 : "Venez, marchons à la lumière du Seigneur !"

Depuis quelques jours, je ne cesse de répéter en moi-même, avec émerveillement, cette dernière phrase de la 1° lecture de dimanche dernier, tirée d'Isaïe (2/5) ; "Venez, famille de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur." C'est tout un programme en effet !  Et je me réjouis de voir que nombreux sont ceux qui, répondant à l'appel du prophète, avancent ainsi à la lumière du Christ qui vient.
Par exemple, samedi dernier, lors du temps fort de l'Eveil à la Foi sur la paroisse, les enfants ont découpé, colorié, collé de jolis dessins de crèches, de lumières ; avec leurs parents et accompagnateurs ; on les sentait émerveillés, éclairés déjà de la lumière de Jésus.
Samedi soir, avec les responsables scouts, nous nous sommes demandé comment partager la lumière de la paix de Bethléem, qu'un jeune scout rapporte de la grotte de la Nativité, et qui sera partagée le dimanche 15 décembre en la Basilique de Saint Laurent-sur-Sèvre ; tous ceux qui apporteront une bougie ou en achèteront une au Secours Catholique, pourront rapporter cette lumière de Noël en famille, dans leurs maisons.
Dimanche matin, lors de la messe mensuelle des familles à Mortagne, les enfants sont montés en procession, derrière la bougie de l'Avent, avec une bougie qu'ils avaient dessinée et décorée ; ils ont expliqué cela à tous au moment de l'homélie. Tandis que 13 confirmands s'engageaient publiquement, avec leurs tuteurs, pour un parcours de lumière vers la confirmation.
Hier lundi, je célébrais les noces d'or d'un couple de cousins, dans un beau climat de lumière : ce n'est pas rien que d'avoir cheminé ainsi, pendant 50 ans, dans la lumière du Dieu vivant !
Je viens de recevoir le mail suivant de l'Amitié Judéo-Chrétienne de Vendée, dont je fais partie : "A la saison de l'année où la nuit est la plus longue, les Juifs verront briller cette semaine la première lumière de Hannuca, tandis que les Chrétiens viennent d'allumer dimanche la première bougie de l'Avent. Plus que jamais, il est nécessaire de ne pas laisser la flamme s'éteindre."
Je disais aux paroissiens dimanche à l'homélie : à un moment où tout le monde passe son temps à se plaindre dans tous les sens, écoutons plutôt ce message du grand Confucius, souvent repris par Mère Teresa : "Plutôt que de maudire les ténèbres, allume donc une bougie dans la nuit !"

jeudi 28 novembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.731 : Bonjour Jésus !

J'entendais récemment, sur France-Culture, une philosophe expliquer combien elle apprenait des enfants des choses essentielles. Elle disait par exemple que les enfants ont, naturellement, le sens de la transcendance, alors que leurs parents, comme beaucoup d'adultes, en sont bien souvent assez éloignés. Quand ils sont jeunes en effet, les enfants sont assez sensibles aux questions concernant Dieu, Jésus, la mort, le merveilleux en général. Ils ne sont pas encore blasés ni abîmés par une certaine suffisance, ils se laissent plus aisément questionner par l'essentiel, sans reculade ni fausse pudeur. Ainsi que le faisait remarquer André Malraux, ils n'ont pas le même problème que bien des adultes avec l'invisible !
J'en ai encore eu la preuve aujourd'hui, en entendant des grands-parents me raconter le fait suivant : récemment, un matin, tandis qu'ils demandaient à l'un de leur petits-fils, en maternelle, s'il avait bien pensé à dire bonjour à tout le monde, dans son entourage, en ce début de journée, celui-ci de leur répondre : "Ah, non ! Je n'ai pas dit bonjour à Jésus !"  Et cet enfant, aussitôt, de se ressaisir, et comme de se recentrer au plus profond de lui-même, pour déclarer alors, très haut, et fièrement : "Bonjour, Jésus !" Et il paraissait tout heureux de cette salutation ; il semblait vraiment conscient de s'être adressé à quelqu'un de vivant, et il était enchanté de l'avoir fait.
Et nous, en chaque début de journée, quelle place donnons-nous à celui auquel nous devons tout ? Prenons-nous le temps de saluer notre Sauveur ? Lui laissons-nous alors, ne serait-ce qu'une toute petite place, chaque matin ?
Me revient à l'esprit ce psaume magnifique (n° 62), que nous avons la joie de méditer très souvent, dans le bréviaire, en début de journée :
"Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l'aube,
mon âme a soif de toi.
Après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau..."
Une bien belle façon de dire bonjour au Seigneur, en lien avec la terre entière, très simplement !

vendredi 22 novembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.730 : Seriez-vous malade ?

Ce matin, un paroissien de Mortagne, inquiet de ne voir apparaître aucun billet sur ce blog depuis le 11 novembre, est passé au presbytère, très fraternel, vérifier si je n'étais pas malade ou, moins grave, si je n'avais pas une panne d'ordinateur.
Je l'ai tranquillisé aussitôt : l'ordinateur va bien. Ce même paroissien, dégourdi et compétent, vient d'ailleurs de remettre en route le compteur de visites, en panne depuis plusieurs mois. Les connections au blog continuaient cependant à être comptabilisées, mais j'étais le seul à pouvoir consulter ce chiffre, grâce à mon mot de passe.  Le compteur redevient visible à présent, en haut à gauche de la page d'accueil.
A ce propos, je suis vraiment navré de vous faire ainsi faux-bond ; nombre de fois, vous avez dû vous casser le nez en cliquant sur le blog : "Encore rien aujourd'hui !  Mais que fait-il ?"  Comme je vous l'avais dit, marchant vers mes 72 ans, j'ai ralenti mon rythme, dans tous les domaines et à tous points de vue.  Et comme les tâches ne manquent pas, le temps aussi me manque un peu.
Le nombre de visites sur ce blog, depuis son lancement en novembre 2007, il y a six ans, dépasse à présent les 426.000 connexions. Un tel chiffre, symbolisant une certaine attente, me donne une responsabilité que je suis conscient de ne plus tenir aussi bien que je l'ai fait, et je n'en suis pas très fier !  Mais je compte sur votre amicale compréhension !
Côté santé cependant, j'en profite pour donner de bonnes nouvelles : non, je ne suis pas malade. Au contraire, depuis que j'ai ralenti mes activités, que je ne suis plus à la fois curé de deux paroisses, doyen de Fontenay, vicaire épiscopal, etc., miracle : mon rythme cardiaque est redevenu normal, mes tests d'effort excellents, tandis que le cholestérol diminue nettement, que le diabète est en train de disparaître, et que la tension, en prenant deux fois moins de comprimés, a tout à fait disparu.  Une vie plus normale, sans responsabilités, rien de tel pour vous retaper !
Avec un  très grand merci, et aux paroissiens de Mortagne et St Laurent, qui assurent si bien leur mission en me déchargeant de nombre de tâches et de soucis, ainsi qu'aux anciens paroissiens et aux amis de partout, qui me soutiennent de leur amitié, de leur confiance et de leur prière.
Et si je tarde de temps en temps à publier des billets, ne vous inquiétez pas : vous en connaissez à présent la raison. Avec le soutien des paroissiens qui me répètent sans cesse : "Il faut que vous puissiez vous donner les moyens, chez nous, de durer !"   Merci Seigneur !

lundi 11 novembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.729 : "Au revoir là-haut"

Lorsque je me suis procuré ce fameux livre de Pierre Lemaître, au Super-U de Mortagne, il y a un ou deux mois, on était loin de se douter que cet ouvrage obtiendrait le Prix Goncourt, bien mérité pourtant.  Le premier chapitre est impressionnant, et l'on se sent oppressé lorsque l'auteur raconte comment le poilu Albert, asphyxié dans un trou d'obus, sent sur lui la mort arriver. Sa dernière pensée est pour sa femme : "Alors, au revoir, au revoir là-haut, ma Cécile, dans longtemps."
Là-haut, où ça ?  Au ciel, bien sûr !  Ce matin, sur France-Culture, un historien expliquait quelle place importante eut la religion dans les tranchées. Quel paradoxe, alors que l'Etat, en France, venait de prendre plus que des distances avec l'Eglise ! Comme quoi...
Ce matin, pas loin de cent ans après, en l'église de Mortagne, nous avons rendu hommage, comme l'a écrit le poète Charles Péguy, "à ceux qui sont morts pour quatre coins de terre, dans les grandes batailles, couchés dessus le sol à la face de Dieu." Très concrètement, sur la commune, 154 jeunes hommes ont ainsi donné leur vie pour notre pays : 95 à Mortagne, 21 à Evrunes, dont 3 frères, et 38 à Saint Hilaire de Mortagne. Nous pouvons trouver la liste de ces morts pour la France sur un monument dans chacune de ces trois églises, le plus significatif se trouvant en l'église Saint Hilaire, celle dont l'avenir semble incertain. L'artiste y a sculpté un poilu, gisant à terre, la tête reposant sur son barda et son casque. Auprès de lui, la palme qui symbolise son sacrifice, et la couronne de lauriers réservés aux héros victorieux. L'une de ses mains est posée sur son fusil tandis que, de l'autre main, autour de laquelle est enroulé un grand chapelet, il tient encore solidement la hampe du drapeau de la patrie, dont les plis amples enveloppent son corps.
Au revoir là-haut, vous tous ! Et puisse votre sacrifice n'avoir pas été stérile, comme en témoigne le lien actuel avec nos frères Allemands !  Lorsque j'étais au Mali, les Maliens m'ont souvent fait part de leur étonnement face à l'amitié franco-allemande, après tant de guerres fratricides entre nos deux peuples. Mais pourquoi, sur d'autres continents, de la même façon, avec le temps et l'engagement de chacun, dans le souffle de l'Esprit, les choses ne s'apaiseraient-elles pas un jour de la même façon  ?

samedi 9 novembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.728 : Une église, un rond-point ?

Nos églises, même les plus abîmées, représentent au coeur de nos communes un lieu unique.
Une église en bon état, c'est une belle image de marque, et un signe de bonne santé pour une commune !  Un village qui perd son église, même si ce n'est pas un chef d'oeuvre, perd une belle partie de son âme.  Car une église représente un signe fort de rencontre et de fraternité. Une église, c'est aussi, pour bien des familles, un lieu de souvenir et d'espérance.
Prenons l'exemple de l'église Saint Hilaire de Mortagne ; la situation n'est pas simple, et nous nous trouvons face à un dilemme :
-  d'une part, un conseil municipal qui vient de voter la destruction de cette église, à six voix de majorité.  Vu le faible nombre de pratiquants, le conseil propose de remplacer cette église par une petite chapelle ; mais est-ce une bonne solution ?
-  et d'autre part, la position de notre évêque qui, avec  son conseil, a fait savoir clairement son opposition à la destruction de cette église. Mais est-ce réaliste ?
En même temps, un décret de loi, en date du 17 mars 1970, rappelle qu'une commune ne peut pas décréter comme ça la désaffectation d'une église. La désaffectation est prononcée "par arrêté préfectoral à la demande du conseil municipal lorsque la personne physique ou morale ayant qualité pour représenter le culte affectataire aura donné par écrit son consentement à la désaffectation."
La désaffectation ne peut donc avoir lieu sans le consentement préalable et écrit de l'évêque concerné. Or, notre évêque a fait savoir par écrit, dans deux courriers à la municipalité, l'un avant le vote du 4 juillet, l'autre après, et de façon très polie, je le cite, "qu'il reste favorable à la rénovation, au moins partielle, de cette église." Rénovation partielle, pour éviter de trop gros frais à la commune ; mais cela risque de revenir plus cher qu'une rénovation totale globale en une seule opération...
Difficile, cependant, pour le curé et les paroissiens, de ne pas tenir compte de l'avis de leur évêque !
Et grand dilemme, pour les communes, que d'assurer, d'exercer, au mieux, leur obligation d'entretien des édifices religieux dont elles sont propriétaires. Mais jusqu'où est-ce possible ?
Aux paroissiens en tout cas de tout faire pour habiter leurs églises, les faire vivre et les aimer !
En n'oubliant pas que l'essentiel, c'est la croissance de l'Église avec un grand "E", le Peuple de Dieu !

lundi 4 novembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.727 : L'Evangile aux mains des enfants

Hier dimanche, en l'église de Mortagne, après une entrée solennelle en procession au début de la messe mensuelle des familles, les CM 1 de la paroisse ont été invités à monter à l'autel, pour y recevoir le livre des Evangiles. Celui-ci leur a été remis par leur catéchiste, avec des formules telles que : "Jacques, reçois la Parole de Dieu, lumière pour ta vie !" ou "Jacques, cette Parole est un trésor, qu'elle te comble de joie !" ou "Jacques, heureux es-tu si tu écoutes la Parole !"
L'an passé, ils ont fait la première de leurs communions ; mais ces enfants ont compris, avec l'appui de leurs parents sans doute, que cette première communion ne pouvait être la dernière, et ils sont revenus ! Et cette année, c'est l'Evangile qui a été remis entre leurs mains, qui leur a été confié, comme une perle très précieuse pour leur vie et leur avenir.
A l'offertoire, il était impressionnant de voir Camille, servante d'autel, traverser toute la grande allée centrale en présentant à tous cet Evangile reçu, qu'elle tenait hautement et fièrement au-dessus d'elle. Recevant de ses petites mains saintes ce livre des Evangiles, je l'ai alors offert au Seigneur, tout en lui présentant l'engagement de ces enfants à rayonner de l'Evangile, de leur mieux, de tout leur être, désormais.
Puis, deux de leurs catéchistes ont donné leur témoignage, dont je vous livre ces extraits :
-  "Oui, les enfants sont heureux d'écouter les histoires de la Bible : Abraham, Moïse, David, etc... Certains, à la maison, continuent de lire l'histoire ; à la rencontre suivante, ils viennent avec leur Bible illustrée et partagent avec le groupe ce qu'ils ont découvert. L'an dernier, nous avons "rencontré" Jonas. Jonas qui n'a pas envie de répondre à l'appel de Dieu ! Jonas, ce fut une découverte pour nous, les catéchistes : Dieu nous appelle, nous laisse libres, nous accompagne. Nous cheminons dans la foi avec les enfants."
-  "Les enfants aiment bien découvrir les différents moments de la vie de Jésus, ils cherchent avec beaucoup de plaisir dans le Nouveau Testament. Ils sont très sensibles aux paraboles, comme par exemple les ouvriers de la dernière heure. Et nous, les catéchistes, grâce aux enfants, nous redécouvrons les textes et approfondissons notre foi. Nous en sommes transformés !"

dimanche 3 novembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.726 : "Il n'existe qu'un Royaume de Dieu" (Georges Bernanos)

Hier matin, beaucoup de monde, en la Basilique de Saint Laurent, pour la messe du souvenir proposée à toutes les familles ayant perdu quelqu'un depuis la Toussaint 2012. Hier soir également, église comble à Evrunes, avec présence de nombreuses familles en deuil, heureuses de venir confier collectivement leurs défunts à l'amour infini du Dieu vivant.
Pendant cette messe, j'avais en tête les images aperçues à la télé durant mon repas du midi : 4 ou 5 personnes éplorées, dans une barque, allant jeter les cendres d'un être aimé au large de la côte, avec présence d'un commercial des Pompes funèbres pour les aider à donner un peu de sens à leur geste ; tandis qu'après la dispersion des cendres dans la mer, un autre, au saxo, jouait "l'Ave Maria" de Gounod : la quasi incontournable touche religieuse étant, malgré tout, toujours là... Puis après, ils sont revenus à terre : tout était fini, à jamais !
Je repensais alors à ces nombreuses personnes qui, si souvent, après une sépulture religieuse à l'église, avouent, après une profonde respiration : " Cette cérémonie nous a fait du bien !" Même des personnes apparemment non croyantes  - mais qu'est-ce que signifie cette appellation -  disent alors, bien souvent : "Cela nous a fait réfléchir ! Il y a peut-être quelque chose, dans l'au-delà ?" Et les voici alors qui se remettent à regarder l'existence autrement, tant l'homme d'aujourd'hui aspire à un salut !
La célébration des funérailles à l'église, en général, fort bien préparée par les familles, c'est là en effet que, souvent, s'ébauche une espérance, que s'exprime, avec des chants et des témoignages, de la musique, des cierges que l'on allume autour du corps en lien avec la lumière du Ressuscité, c'est là que s'exprime une relation qui ne veut pas, ou plutôt, qui ne peut pas mourir. Après avoir vécu de tels moments, le plus souvent, il est impossible de penser que tout est fini !
Et nos défunts ne partent ni en poussière ni en fumée : ils sont toujours là près de nous, même si c'est autrement. Comme disait Saint Augustin, "Ils sont invisibles, mais non absents."  Pouvons-nous alors encore leur parler ? Non seulement nous le pouvons, mais il faut leur parler sans cesse. En effet, comme le disait Georges Bernanos : "Il n'existe pas d'un côté le royaume des morts, et de l'autre, le royaume des vivants. Il n'existe qu'un Royaume de Dieu", dans lequel nous vivons côte à côte avec ceux qui nous ont quittés, apparemment seulement !

vendredi 1 novembre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.725 : "Le jugement dernier a lieu tous les jours." (Albert Camus)

Remarquable, cette réflexion d'Albert Camus dans son ouvrage : "La Chute" : "N'attendez pas le jugement dernier : il a lieu tous les jours."  En cette fête de la Toussaint, rien de mieux pour nous aider à bien comprendre ce qu'est la sainteté, et où et quand il faut nous y préparer : ici et maintenant.  C'est aujourd'hui en effet qu'il nous faut actualiser les Béatitudes, chacun au coeur de notre propre vie. Facile à dire, mais comment faire ?  Je me permets de donner quelques exemples, tout simples, et à la portée de chacun.
-  Je pense à cette secrétaire qui, dans son administration, son bureau médical ou autre, reçoit chacun avec un beau sourire et l'écoute avec beaucoup d'attention, autant que son temps le lui permet bien sûr ; mais ce n'est pas d'abord une question de longueur. "Heureux, debout, les doux : ils obtiendront la terre promise." (On peut aussi traduire "heureux" par "debout", en effet ; d'ailleurs, c'est moins statique.)
-  Il y a aussi ce syndicaliste dont j'ai remarqué qu'il prenait du temps pour aller discuter, avec ses voisins ou plus largement, à propos du taux de leur retraite, un sujet bien à l'ordre du jour actuellement ; ceci, pour voir avec eux comment leur situation pourrait s'améliorer. "Debout, ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront comblés."
-  Je pense également à ce petit garçon qui va au caté. Dans son école publique, quand la maîtresse a demandé si quelqu'un avait une belle histoire à raconter, il a levé le doigt et dit : "on a appris le "au nom du Père" au caté ; je vais le dire et vous allez le faire après moi." Et il l'a fait reprendre aussitôt à toute la classe avant que la maîtresse ait eu le temps de dire ouf !  "Debout, les coeurs limpides : ils verront Dieu."
-  On pourrait parler également de ces saints de religion musulmane qui protègent leurs frères chrétiens persécutés, au Pakistan, au Liban, en Egypte ou ailleurs, mais aussi de ces Libanais ou Jordaniens qui accueillent bien plus largement que nous, pourtant de racines soit-disant chrétiennes, des centaines de milliers de réfugiés syriens.  "Debout, les êtres compatissants : ils seront appelés enfants de Dieu."
-  Et ces gens, pas forcément tous pratiquants mais qui, dans leur famille, s'organisent pour passer voir le plus souvent possible leurs vieux parents en maison de retraite. "Debout, ceux qui pleurent : ils seront consolés."
Les saints anonymes, innombrables sont-ils, et souvent, tout près de nous. Et c'est à eux que l'Evangile proclame : "Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux !"

mercredi 30 octobre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.724 : Cultiver la terre, ou l'exploiter ?

Lorsque, il y a exactement 60 ans, en 1953, Mgr Arnaud, chargé du recrutement des séminaristes sur le diocèse, m'avait demandé si je voulais devenir prêtre, étonné, je lui avais répondu, à sa grande déception, que je voulais être "cultivateur", comme mon père. Puis, l'avenir en a décidé autrement, mais j'ai toujours pensé, à son exemple, que la terre devait être "cultivée", et non "exploitée". Tel était d'ailleurs le thème de notre rencontre d'équipe hier soir, chez un couple d'agriculteurs engagé dans ce qu'on appelle les "techniques culturales simplifiées" (TCS), ou encore, "techniques de conservation des sols".
Hou la la, dans quoi je me lance ?  Patiemment, Jean-Michel et son épouse nous ont expliqué comment ces méthodes amènent les agriculteurs à repenser le sol comme un élément fondamental "vivant", dont l'équilibre est fragile, plutôt que comme un simple support. Le sol en effet n'est pas une matière morte, que l'on peut labourer sans dommage de plus en plus profond, ce qui détruit l'humus, si utile pourtant, tout en augmentant l'érosion. Il est bien préférable, en effet, de laisser dans les champs les débris végétaux, chaumes et pailles, pour limiter l'érosion des sols. Cela favorise d'ailleurs le développement de multiples petites bestioles, particulièrement les vers de terre, qui ameublissent la terre à la place de l'agriculteur ; tandis que l'eau ruisselle moins. Le sol redevient alors un écosystème vivant et riche en matière organique (humus).
Au moment des semis, il faut aussi respecter le plus possible la vie des sols. Pour cela, nous a expliqué Jean-Michel, il a été créé des semoirs adaptés qui, en un seul passage, ouvrent le sol très localement, de façon peu profonde, déposent la graine et l'engrais dans cette ligne de semis, puis la referment. Cet unique passage remplace la suite de passages préalables de charrue, grille, semoir, rouleau, épandeur à engrais...  Cela limite fortement la consommation de carburant et nécessite un investissement beaucoup plus faible en matériel, tout en diminuant largement la fatigue de l'agriculteur et le nombre de ses heures de travail.
Cette technique séduit peu à peu un certain nombre de paysans français ; elle est pratiquée déjà à grande échelle et avec succès, en Amérique du Nord, au Brésil (50%), en Australie et ailleurs. Il s'agit, non plus d'exploiter la terre ni de la blesser ou de la malmener, mais de la cultiver, en la respectant.
En fin de rencontre, nous avons médité ce passage de l'Apocalypse 7/3, que nous lirons lors de la messe de la Toussaint, et dont je vous donne diverses traductions tout à fait éloquentes, donnant écho à l'appel de Dieu par rapport à sa Création : "Gardez-vous de nuire à la terre, à la mer et aux arbres" (le Nouveau Testament commenté, Bayard, et aussi la TOB), "Ne maltraitez pas la terre ni la mer ni les arbres" (Nouvelle traduction de la Bible, Bayard), "Ne frappez pas la terre ni la mer ni les arbres" (la Bible des peuples), "Attention ! Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres" ((La Bible en français courant), "Ne malmenez pas la terre, la terre et les arbres" (Bible de Jérusalem), "Ne ravagez ni la terre ni la mer ni les arbres" (ZeBible). Impressionnbant !  Et l'on pourrait continuer...
Nous avons lu et médité aussi le message du pape François sur la question de l'environnement, en date du 5 juin 2013, avec des phrases telles que celles-ci : "Que signifie cultiver et garder la terre ? Cultivons-nous et gardons-nous vraiment la création ? Ou bien est-ce que nous l'exploitons et nous la négligeons ? Le verbe "cultiver" me rappelle à l'esprit le soin que l'agriculteur prend de sa terre afin qu'elle porte du fruit et que celui-ci soit partagé..."  Allez lire la suite de ce beau message sur le Net !

lundi 28 octobre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.723 : Parabole des deux paroissiens

Toujours dans la ligne, comme hier, de la parabole du pharisien et du publicain, voici une petite trouvaille, qui nous vient du diocèse d'Evreux :

En ces temps-ci, Jésus disait cette parabole :
Deux paroissiens priaient à l'église.

Le premier priait ainsi :
"Seigneur, donne à notre communauté les jeunes dont elle a besoin pour construire l'avenir.
Mais qu'ils ne remuent pas trop à la messe, car ils m'empêchent de prier.
Qu'ils n'interviennent pas dans le déroulement de la liturgie, car je ne m'y retrouve plus.
Qu'ils ne lisent rien au micro, car ils n'articulent pas bien
Qu'ils ne jouent pas de la guitare, car l'orgue, c'est bien plus beau.
Qu'ils ne prennent pas de nouveaux chants, car je ne les connais pas.
Qu'ils ne vendent rien à la sortie de la messe car, avec la quête déjà, ça suffit !"

Le deuxième priait en ces termes :
"Seigneur, donne à notre communauté les jeunes dont elle a besoin pour construire l'avenir.
Ouvre notre coeur à l'essentiel et à la bienveillance.
Redonne-nous le sens de la fête et de la convivialité.
Apprends-nous la confiance et la patience.
Sème en notre esprit le goût de la nouveauté."

L'un fut exaucé, l'autre pas.
Lequel, à votre avis ?
En tout cas, je rends grâce à Dieu car, sur la paroisse, il me semble que c'est surtout le deuxième paroissien qui est largement représenté.
J'en veux pour preuve, parmi tant d'autres, les applaudissements offerts aux scouts et guides de France du doyenné présents aux messes, ce week-end, à Evrunes et à Mortagne, et qui, je crois, ont vendu aussi des gâteaux à St Laurent.
Merci à vous, les jeunes, merci, chers paroissiens, merci Seigneur !

dimanche 27 octobre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.722 : Le pharisien et le publicain actualisés

En ce dimanche, la liturgie nous invite à réfléchir à partir de la célèbre parabole du pharisien et du publicain.
Instinctivement, nous avons plutôt tendance à penser que les pharisiens, ce sont les autres...
Voici une actualisation de cette parabole qui nous est proposée par la Fédération Protestante de France.
A chacun d'en tirer les leçons en ce qui le concerne !
 

Plusieurs Églises priaient devant le Seigneur.
 
L’Eglise Orthodoxe se tenait devant Dieu et priait ainsi : Seigneur, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des Églises qui ont dévié dans leur foi, ont noyé les grands et saints conciles dans un rationalisme sec, qui cèdent à la dépravation morale de l’Occident sécularisé. Moi, j’ai gardé la foi pure des grands conciles et le sens des mystères, je vénère les icônes, je vis la « Sobornost » et mes monastères sont pleins. Et d’entonner « Roi céleste consolateur… ».
 
L’Eglise catholique se tenait devant Dieu et priait ainsi : Seigneur, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des Églises et communautés ecclésiales qui, certes, ont gardé de petits restes de la foi, mais n‘ont pas discerné les développements de ta vérité à travers les siècles. Moi, j’ai conservé la plénitude et l’unité de la foi et de ton Église, l’héritage de Pierre et Paul, le sens de l’autorité, le sommet de l’Eucharistie et la place de Marie immaculée et assomptionnée… et d’entamer un Salve Regina.
 
Les Églises protestantes se tenaient aussi devant Dieu et priaient ainsi, chacune de leur côté : Seigneur, nous te rendons grâce de ce que nous ne sommes pas comme le reste des autres Églises qui se sont enfermées dans un fixisme théologique et ritualiste, dans un traditionalisme aveugle à la modernité, déresponsabilisant pour les chrétiens et qui ont noyé l’Evangile du salut dans toutes sortes de considérations. Nous, nous avons gardé le sens de la liberté de l’Esprit et de la pluralité évangélique, nous savons organiser le débat entre nous démocratiquement, nous avons le sens de la centralité des Écritures et de ce qui est nécessaire et suffisant à la communion de tous…. Et d’entonner le Psaume 68 « Que Dieu se montre seulement et l’on verra dans un moment… ».
 
Le mal-croyant se tenait loin de ces Églises et de leurs sanctuaires. Il ne voulait même pas s’adresser à elles, il ne le pouvait pas, il n’osait pas, il en avait même de mauvais souvenirs et ne savait pas vers laquelle se tourner. Et il soupirait en disant : Oh, je ne suis pas meilleur que les autres mais s’il y a un bon Dieu, qu’il me soit favorable…
 
Lequel d’entre eux, selon vous, reviendra justifié de sa prière ?

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P-S :  Pour ceux d'entre vous qui ne parleraient pas couramment le russe, je me permets de signaler que "sobornost", traduction du terme d'origine grecque "catholique", désigne la réalité de l'Eglise en tant que son fonctionnement est concilaire, son autorité reposant sur les conciles universels présidés et unis par le Saint-Esprit.

mercredi 23 octobre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.721 : Les missionnaires de l'ombre

En cette semaine missionnaire mondiale, il a pas mal été question des missionnaires qui tiennent une place essentielle, quoique souvent bien difficile, au-delà des mers, dans l'annonce de l'Evangile à toutes les nations. Je ne vais pas en rajouter à ce sujet, quoiqu'il y aurait tant à dire... Je voudrais plutôt braquer le projecteur sur la foule de baptisés qui, eux aussi, sont missionnaires, de tout leur coeur, à leur façon et là où ils vivent, modestement et sans faire la une des journaux.
Je pense par exemple à ces syndiqués qui donnent de leur temps, au nom de l'Evangile, pour accompagner des travailleurs en difficulté, des jeunes un peu cabossés, des chômeurs auxquels rien ne réussit, des retraités qui vivotent difficilement avec peu de sous.
Elles sont missionnaires aussi, ces dizaines de personnes qui viennent de distribuer le bulletin, comme elles le font deux fois dans l'année, dans toutes les boîtes à lettres de la paroisse. L'une d'elles, un peu découragée, m'a avoué : "Ce qu'on fait, ça ne sert à rien, puisque ça ne donne pas de nouveaux abonnés au bulletin." Occasion d'un bon échange, et de partager sur ce que cela signifie que d'exister en tant que chrétiens sur un quartier.  Ce n'est pas anodin que de laisser le guide paroissial à la disposition de tous. Avec des infos utiles, un message qui peut porter des fruits, et... la preuve que les chrétiens ne sont pas morts, mais bien là, auprès de nous.
Il y aurait tant à dire également à propos de ce groupe, relativement important, qui, chaque soir d'octobre, en ce mois du Rosaire, se retrouve à la chapelle St Léger, en l'église de Mortagne, pour confier le monde entier au Christ, par la prière de la Vierge Marie. Cela n'est-il pas aussi de l'évangélisation ?
Merci à vous, chers missionnaires de l'ombre, vous qui êtes les troupes de choc de l'évangélisation, autant que le pape François ou Jean Vanier ou tout autre vedette médiatique de l'Evangile. Au-delà de ce qui se voit, Dieu, en tout cas, est sensible à votre prière et à votre action. Restez ainsi fidèles à votre mission !

dimanche 20 octobre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.720 : Et si Jésus revenait ?

Avez-vous remarqué la dernière phrase de l'évangile de ce jour ?  "Le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?"(Luc 18/8)  Certains pensent que non : tous ceux qui se désolent du soit-disant recul de l'Église, de la soit-disant avancée de l'islam, etc. Malheureusement, je crois que cela témoigne surtout de la pauvreté de leur foi et de la faiblesse de leur espérance. En effet, il suffit d'ouvrir les yeux et les oreilles pour repérer, à de multiples signes, que si Jésus revenait aujourd'hui, il trouverait sur cette terre, et aux quatre coins de la planète, y compris dans nos quartiers, une multitude d'hommes, de femmes et d'enfants, pratiquants ou non d'ailleurs, qui croient, ou à tout le moins, qui essayent de croire en lui, et de mener une vie juste et fraternelle.
Lors de la messe de ce dimanche, j'ai essayé de donner un certain nombre d'exemples en ce sens. Ainsi, cette personne de la paroisse qui conduit les sépultures et auquel l'un de ses copains syndiqué, apparemment totalement non croyant, a demandé, lors du décès de sa petite fille, de prendre la parole au cimetière, pour inviter à une prière intérieure ceux qui le souhaitaient. Et si la petite graine de la foi continuait de faire son travail de germination même chez ceux que l'on qualifie, parfois un peu trop unilatéralement, de non croyants ?
Notre société est athée, entend-on dire souvent ; regardez le milieu du show-biz !  Eh bien justement ! Connaissez-vous Marine Lorphelin ? C'est Miss France 2013, qui vient récemment d'être couronnée 1° dauphine de Miss Monde à Bali ; bravo la France ! Mais ce que l'on sait moins, car elle n'a pas fait alors appel aux médias, c'est que, par la suite, elle est passée à Lourdes rencontrer les malades de l'accueil Marie St Frai et prier à la grotte. Évidemment, elle a été repérée. Quand Jésus reviendra, il trouvera la foi même dans le milieu du show biz, Dieu merci !
Hier, 1° rencontre avec les cinq adultes qui se préparent sur la paroisse à recevoir le sacrement de confirmation en juin prochain. Presque tous sont de famille non croyante. Surprenant.
Trois exemples seulement ; mais c'est à vous d'en repérer d'autres à présent, au-delà des apparences  contraires parfois. Il y a plus de foi dans le monde qu'on ne le croit, en effet, et qu'on ne le dit !  Seigneur, merci !

mercredi 16 octobre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.719 : Avec des jeunes non baptisés

J'aime bien la dernière phrase de la 1° lecture de la liturgie de ce jour, tirée de la Lettre aux Chrétiens de Rome (2/10-11) : "Gloire, honneur et paix pour tout homme qui fait le bien, d'abord le Juif, et aussi le païen. Car Dieu ne fait pas de différence entre les hommes."
Décidément, l'apôtre Paul est très moderne dans sa conception de la fraternité humaine, ainsi que dans sa vision de l'ouverture immense du coeur de Dieu à tous ses enfants de la terre, fussent-ils "païens" !  Et dire qu'autrefois, on croyait que Dieu n'aimait que les chrétiens, et surtout pas les Juifs, accusés par des chrétiens qui n'avaient rien compris à la Bible d'être les meurtriers du Christ, tandis que l'on condamnait un peu vite les non croyants au courroux éternel de Dieu !
J'ai eu une belle illustration de cela hier soir, lors de la messe proposée comme chaque mois à saint Gabriel aux élèves volontaires. Parmi eux, une dizaine de jeunes non baptisés ou non catéchisés, à cent lieues de l'Église. Entraînés par des copains, et cela, grâce au dynamisme aussi d'un membre de l'équipe éducative de l'établissement, passionné et motivé.
Nous avons fait un petit partage d'évangile avec eux tous, et la plupart se sont exprimés. Occasion de présenter le message chrétien, de valoriser leur attitude de recherche ; de recevoir aussi sur le front le signe de la croix pour les volontaires (tous ne sont pas venus le recevoir).
Bien sûr, ils n'étaient pas nombreux ; mais le signe était là ! Et, pendant l'eucharistie, il est sûr que, face à cette présence, comme l'assure saint Paul, Dieu n'a pas fait de différences entre ces jeunes qui, baptisés ou non, sont tous ses enfants.

lundi 14 octobre 2013

Le Blog du l'Arche de Noé 85, n° 1.718 : "Rebâtissez ma Maison !"

Je vous partage un texte étonnant, que tous les prêtres et religieux-ses du monde ont lu et médité hier dimanche dans leur bréviaire. Il est tiré du livre du prophète Aggée (1,1 - 2,9). Celui-ci exerça son ministère après le retour d'exil quand, plus d'un demi-siècle après la ruine de Jérusalem, les Juifs emmenés en captivité à Babylone furent autorisés à regagner leur patrie.

"Ainsi parle le Seigneur : "Ces gens-là déclarent : "Il n'est pas venu, le moment de rebâtir la Maison du Seigneur."
Or, la parole du Seigneur arriva par l'intermédiaire d'Aggée, le prophète : "Est-ce le moment pour vous d'habiter vos maisons lambrissées, alors que cette Maison-ci est en ruine ? (...)  Réfléchissez bien à quoi vous êtes arrivés. Montez à la montagne, rapportez du bois et rebâtissez ma Maison ; j'y trouverai plaisir et je manifesterai ma gloire, dit le Seigneur.
Vous attendiez beaucoup et maigre fut la récolte ; quand vous l'avez rentrée chez vous, j'ai soufflé dessus. Pourquoi donc ? A cause de ma Maison qui, elle, est en ruine, alors que chacun de vous s'affaire auprès de sa propre maison. C'est pourquoi, au-dessus de vous, les cieux ont retenu la rosée, et la terre a retenu son fruit. J'ai appelé la sécheresse sur la terre, sur les montagnes, sur le blé, sur le vin nouveau, l'huile fraîche et sur tout ce que produit le sol ; sur les hommes, les  bêtes et sur tout le fruit de vos travaux.
Alors, Zorobabel, et Josué, le grand prêtre, et tout le reste du peuple écoutèrent la voix du Seigneur, leur Dieu, et les paroles d'Aggée, le prophète. Et le peuple éprouva de la crainte devant le Seigneur.
Et le Seigneur réveilla l'esprit de Zorobabel, le gouverneur de Juda, et l'esprit de Josué, le grand prêtre, et l'esprit de tout le reste du peuple : ils vinrent et se mirent à l'oeuvre dans la Maison du Seigneur, du tout-puissant, leur Dieu.
(...) La parole du Seigneur arriva par l'intermédiaire d'Aggée, le prophète : "(...) Quel est parmi vous le survivant qui a vu cette Maison dans son ancienne gloire ?  Et comment la voyez-vous à présent ? N'apparaît-elle pas à vos yeux comme rien ? Mais maintenant, courage, Zorobabel, courage, Josué, grand prêtre, et courage vous tous, le peuple du pays - oracle du Seigneur - au travail !  Car je suis avec vous.
Selon l'engagement que j'ai pris envers vous lors de votre sortie d'Egypte, et puisque mon esprit se tient au milieu de vous, ne craignez rien ! Oui ! Encore un moment - il sera court - et je vais ébranler ciel et terre, mer et continent. J'ébranlerai toutes les nations et les trésors de toutes les nations afflueront, et j'emplirai de splendeur cette Maison, déclare le Seigneur (...)
La gloire dernière de cette Maison dépassera la première, dit le Seigneur, et dans ce lieu, j'établirai la paix - oracle du Seigneur, du tout-puissant."

Autrefois, il s'agissait de rebâtir le Temple, bien sûr ; mais l'édifice spirituel de l'Église, lui, n'est jamais achevé ; saint François d'Assise l'avait bien compris, et ce sont nos efforts, cimentés par la charité, qui la bâtissent.  Tandis que nos églises se dressent, au coeur de nos cités, pour y témoigner de la vitalité missionnaire du peuple des baptisés.

dimanche 13 octobre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.717 : L'Eglise sans cesse en construction !

Hier après-midi, j'ai eu la chance de vivre un samedi pas ordinaire !
Tout d'abord, une cérémonie fort émouvante en la Basilique de Saint Laurent-sur-Sèvre, à l'occasion de la "première profession" de 15 novices montfortains. Quatre continents étaient représentés lors de cette eucharistie ; un beau symbole, en ce premier jour de la semaine missionnaire mondiale annuelle. Un à un, chacun de ces jeunes est venu remettre son engagement entre les mains du père Santino Brembilla, supérieur général des missionnaires montfortains, avec les trois voeux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté. Ils ont ensuite reçu le Rosaire, que le provincial de France, le père Olivier Maire, leur attacha à la taille : symbole fort également pour ces jeunes entrant dans cette communauté montfortaine appelée aussi "la Compagnie de Marie". Puis, chacun d'eux, Josip, Junior, Pierre et les autres passèrent donner un fraternel baiser de paix à tous les prêtres présents, principalement montfortains. Jusqu'ici, la moitié de ces quinze novices avaient effectué leur noviciat cette année à Saint Laurent-sur-Sèvre ; ils faisaient partie de la chorale ; ils étaient présents dimanche dernier à Mortagne pour la messe des familles, puis, participèrent activement à la table ouverte : nous n'avons pas oublié leurs beaux chants ni leurs voix superbes ; nous nous étions habitués à eux !
Les paroissiens présents étaient très émus de voir ces jeunes partir désormais en mission, au-delà des mers : impressionnant !
Puis, en fin d'après-midi, une belle surprise pour les personnes présentes lors de la messe à Evrunes : 4 enfants, avec leurs accompagnatrices, enseignantes, leurs parents et amis, dont quelques élèves de leurs écoles, pour la 2° étape de leur préparation au baptême. Ils se sont avancés dans l'église avec leur bâton de marche, lors de la procession d'entrée ; puis, chacun, lorsque je leur ai demandé s'ils voulaient suivre le chemin de Jésus, a répondu : "je le veux", avec une joie évidente. Les adultes présents ont eux aussi exprimé leur engagement à les soutenir. Alexane, Victor, Shawna Lee et Gabin ont alors été marqués du signe de la croix, sur le front par moi-même, puis, par leur maman, sur les lèvres et sur le coeur. Et ils ont reçu solennellement, de leurs deux fidèles accompagnatrices, Jeannette et Marie-Hélène, un livret qui les accompagnera désormais dans leur marche vers le baptême, à Pâques probablement.
Deux beaux évènements pleins d'espérance sur notre paroisse : ce n'est pas demain la veille que l'on rasera l'Église qui naît et grandit sans cesse au coeur de chacun, sur la paroisse comme dans le monde entier !  Merci Seigneur !

samedi 12 octobre 2013

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.716 : Raser une église ? Quelques préalables...

Le 4 juillet dernier, le conseil municipal de Mortagne-sur-Sèvre a voté la démolition de l'église Saint Hilaire de Mortagne, à 14 voix contre 9 pour la rénovation totale et 1 pour la rénovation partielle. Monsieur le maire, quant à lui, s'est prononcé pour le maintien de l'édifice.
Mais, a-t-on pris les choses dans le bon sens ?  En effet, une commune ne peut pas décréter comme comme ça qu'une église va être détruite. Il y a, avant de prendre une décision de ce genre, quelques préalables à respecter.
Tout d'abord, il y a un volet juridique à prendre en compte : avant toute chose, ainsi que la loi l'indique, il importe d'avoir l'avis de l'évêque. D'après le décret du 17 mars 1970, "la désaffectation d'une église est prononcée par arrêt préfectoral à la demande du conseil municipal lorsque la personne physique ou morale ayant qualité pour représenter le culte affectataire (en l'occurrence, l'évêque) aura donné par écrit son consentement à la désaffectation."  Or, à Mortagne, malgré les interventions du vicaire général lors de rencontres avec la mairie, à ce jour, ce préalable n'a pas été suivi. Voici aussi un extrait du courrier envoyé par le diocèse à monsieur le maire avant le vote, le 24 juin dernier :  "Nous sommes conscients que le coût de restauration de l'église Saint Hilaire est une charge importante pour la commune, mais ce patrimoine historique et religieux mérite que l'on s'y intéresse, et il doit rester un atout majeur dans le rayonnement de la commune de Mortagne-sur-Sèvre."
Il y a aussi, par rapport à ce type de question, un volet humain à considérer : une église, dans une commune, c'est un message ; c'est un élément constitutif de l'histoire d'un lieu ; c'est autour d'elle que le quartier s'est constitué. Régis Debray, qui n'est pas un pilier de sacristie, a coutume d'alarmer nos contemporains sur le risque d'amnésie en matière religieuse ; d'après lui, la société sécularisée doit veiller à ne pas se couper de ses racines religieuses.
André Malraux, quant à lui, voit s'établir, comme il l'explique dans "Le Musée imaginaire", "un parallèle entre la faculté de l'homme d'accéder à un stade supérieur de la conscience individuelle et le développement du lieu cultuel". Impossible de mieux définir la place éminente d'une église dans la cité !
Le volet ecclésial d'un édifice religieux n'est pas toujours bien compris non plus !  On objecte souvent la baisse du nombre des pratiquants aux messes dominicales. Mais "l'utilité" d'une église peut-elle être jugée sur cette seule approche, quantitative et utilitaire ?  Il n'y a pas que la messe du dimanche ! Il y a la célébration des grands moments de la vie (baptêmes, mariages, sépultures). L'église, c'est aussi un lieu de silence et de prière. Les enfants s'y retrouvent pour des rassemblements de catéchèse. Également, l'église favorise la vie du quartier, où elle est toujours un point de reconnaissance, un lieu qui favorise l'identification. A-t-on suffisamment analysé tout cela ? Mais il est vrai que, si la vie ecclésiale s'étiole sur le quartier, l'on comprend qu'une commune y réfléchisse à deux fois avant de retaper une église peu utilisée et peu habitée !
Parlons enfin du volet financier : construite entre 1903 et 1904, grâce à l'argent et aux sacrifices des paroissiens, à peine achevée, cette église a été confisquée en 1905. Les communes, de Saint Hilaire de Mortagne d'abord, puis de Mortagne, en sont devenues propriétaires ; mais, depuis 108 ans, l'église a été fort peu entretenue. N'y a-t-il pas là un oubli fâcheux, sinon une grande injustice ?  N'était-il pas du devoir de la commune, en tant que propriétaire, de se soucier de l'entretien de l'église Saint Hilaire ?  C'est en tout cas le rappel qui a été lancé par le diocèse à monsieur le maire dans un courrier faisant suite au vote du 4 juillet : "Nous avons appris par voie de presse la décision de votre conseil municipal relative à l'avenir de l'église Saint Hilaire. Cette décision ne correspond pas aux souhaits exprimés par Mgr Castet, comme nous avons déjà pu vous le dire et vous l'écrire. Mgr Castet se permet donc de vous rappeler qu'il reste favorable à la rénovation partielle de cet édifice religieux."  Ceci dit, s'il l'on comprend la position de notre évêque, jusqu'où est-elle réaliste ?
L'on a pu douter de la capacité financière de la commune à faire face au financement de la rénovation de l'église ; mais, lors de la réunion publique du 13 mars 2013 et lors du conseil municipal du 4 juillet 2013, monsieur le maire a eu la franchise d'expliquer que la commune disposait des moyens nécessaires pour y parvenir sans augmenter les impôts ni l'endettement.. Comme l'exprime un paroissien pleinement au courant de ces questions : "Le coût estimatif des travaux est tout à fait à la portée de la capacité financière annuelle de la commune à investir. La réalisation de cet investissement ne se fera pas au détriment d'autres investissements. En ayant attendu plus de cent ans pour procéder à des travaux d'envergure, l'église Saint Hilaire a laissé la priorité à beaucoup d'autres investissements communaux. Combien  d'autres bâtiments communaux auraient pu attendre aussi longtemps sans craindre la ruine bien avant ? La réalisation des travaux de restauration de l'église Saint Hilaire provoquerait tout au plus un léger décalage d'autres investissements qui ne mettraient pas en péril le devenir d'autres bâtiments ni leurs usages."
En conclusion, une association, "Mortagne Patrimoine de Vendée" s'est mise en place et milite pour faire avancer les choses désormais. Cela peut s'expliquer ; mais, localement, les chrétiens auront-ils la force, la volonté, les capacités, ensuite, de faire vivre leur église et d'en assurer les services : fournir sacristains, fleuristes, balayeurs, animateurs en nombre suffisant ? C'est une question que l'on ne peut mettre de côté, si l'on veut vraiment préparer l'avenir.  Et en ne perdant jamais de vue qu'il ne s'agit pas d'abord de rénover un bâtiment, mais, au coeur de notre commune, de bâtir l'Église avec un grand "E", dans une proximité profonde avec le Christ, prié chaque jour ?  C'est surtout cela qui est à souhaiter, à vérifier et à rénover !