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Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 24 août 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.512 : "Mais où trouvez-vous toutes ces citations ?"

"Comment vous faites pour retenir toutes ces citations ?" C'est une question que l'on me pose depuis près de cinq ans, et à laquelle je n'ai encore jamais eu l'idée de répondre sur ce blog. Mais il n'est pas trop tard !
C'est une longue histoire ! En rédigeant ce billet, j'ai sous les yeux le gros carnet rose, à carreaux, un peu jauni et défraîchi, que j'avais ouvert en 1957, tandis que j'étais en classe de 3ème, aux Herbiers. J'avais été particulièrement frappé par cette maxime d'Isocrate, célèbre orateur athénien, auditeur de Socrate, repérée au hasard d'une version grecque, et que j'avais recueillie avec beaucoup d'attention : "C'est une honte, lorsque l'on entend une parole utile, de ne pas la retenir." J'avais noté cette parole en exergue, sur ce petit carnet, et elle me guide encore aujourd'hui, dans le long cours de mes lectures et de mes réflexions.
Quoique personne ne m'en ait fait la remarque, peut-être certains sont-ils un peu étonnés de cette façon de faire qui consiste à citer des auteurs à tout bout de champ ! J'en profite donc pour vous partager la réflexion du célèbre théologien belge, Adolphe Gesché, décédé en 2003. Je tire ce texte de son remarquable ouvrage : "Le mal et la lumière" (Cerf), page 13 :

"L'usage des citations peut relever d'un besoin de se justifier sans cesse en se mettant à l'abri des autres. Mais je crois qu'elles peuvent aussi relever d'une toute autre exigence. Celle d'étendre sa pensée à celle des autres, de les joindre pour prouver qu'on n'est pas seul à penser ceci ou cela, que le royaume de la pensée est si vaste qu'il manifeste des harmoniques et qu'on y perdrait à ne pas les joindre aux siennes. Exigence aussi d'élargir et d'étoffer son propre propos, de le mettre en réseau, de montrer des connivences, de dire sa dette et qui est notre dette à tous à l'égard de ceux qui ont si bien pensé et que nous n'avons pas le droit d'oublier.
Pourquoi des citations ? Pourquoi citer Aristote, Augustin ou Pascal ? Parce que nous sommes des êtres de culture, parce que nous avons été faits par des pensées transmises, et que ce sont bien eux, et non nous-mêmes, qui les ont inventées et ont fait, pour partie, ce que nous sommes. Ce n'est pas fétichisme ou besoin de se rassurer, si l'idée est de mettre en rapport avec tous, loin d'une parole isolée et qui pourrait, elle, être compulsive, monade sans fenêtre. Qui donc peut prétendre se nourrir de soi-même ? Citer, finalement, c'est, contrairement à ce qui paraît, ne pas être prétentieux et faussement érudit. "Autant il est mal de dérober le bien d'autrui, autant j'estime qu'il est naturel d'user à découvert de ce qu'un autre a dit de bien." (Origène, "Homélies sur l'Exode").
Ce souci d'offrir, à côté de réflexions personnelles, des citations qui nous viennent des autres, constitue une longue tradition que je ne fais que reprendre en profitant de mes propres lectures. Nous partageons ainsi des "lieux communs" où nous puisons à la source commue de l'échange de la famille humaine rassemblée. J'ai eu la chance d'avoir beaucoup lu et d'avoir annoté mes lectures. Chaque fois que je recevais le choc d'une pensée à la fois bien frappée et pleine d'un contenu, je voulais la conserver. C'est une forme de bonheur que l'on a besoin de partager. C'est instaurer une forme de conversation entre le lecteur et tous les auteurs cités.
Au reste, cueillir ainsi la pensée des autres, ce n'est en rien se refuser à penser soi-même, comme s'il ne s'agissait plus de penser que par procuration. C'est précisément être incité à penser soi-même, grâce à la provocation des autres. "Le désir d'originalité, disait Paul Valéry, est le père de tous les emprunts. Rien de plus original, rien de plus "soi" que de se nourrir des autres." Il est bon de prolonger et d'étendre sa propre pensée en allant écouter les autres ; ce faisant, on trouve les voies de ses propres audaces de pensée."

Je me retrouve pleinement dans ces quelques lignes de l'abbé Gesché et vous remercie, car je sais qu'un certain nombre d'entre vous épinglent, dans ce blog, les citations qui leur apportent de la lumière, afin de s'en nourrir également et de les partager !

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