Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 31 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.408 : Avec les jeunes, apprendre à partager

Ainsi que le rappelait justement Eliane, hier, dans son commentaire, "la jeunesse n'est pas forcément gage de bonne santé !" C'est vrai ! Mais il est des moments où l'on apprécie le dynamisme des jeunes cependant, lorsque, plus qu'on ne le croit, ils nous appellent au partage, à la justice et à la vérité. Hier midi par exemple, au collège Saint Joseph, en ce vendredi de Carême, ils étaient vraiment très nombreux, avec Madame Asselin, la directrice, Maryse et une bonne équipe d'enseignants, pour un temps de jeûne, de méditation et de partage, suivi du déjeûner bol de riz-pomme. Montrant ainsi l'exemple du jeûne, à dix jours de Pâques, dans la vie des chrétiens. Il y avait aussi une saynète pleine d'imagination préparée par Pascale et les jeunes de l'aumônerie.
L'argent ainsi économisé sera partagé avec des enfants de l'Equateur, bien plus en difficulté qu'eux ; et cela, ils l'ont bien compris. Un rappel, pour les adultes, quant à l'importance du jeûne et du partage dans notre marche vers Pâques, de la part de jeunes "en bonne santé" au plan fraternel et spirituel.
Voici l'histoire d'une mère hindoue qui a été présentée aux jeunes par Laurence ; c'est Mère Teresa qui parle : "Dernièrement, j'ai appris qu'il y avait une famille où l'on n'avait rien mangé depuis quelques jours : c'était une famille hindoue. Je suis allé voir la famille en apportant un peu de riz. Je l'avais à peine remis que la mère de famille partageait le tas en deux et allait en déposer la moitié chez les voisins qui se trouvaient être des musulmans. Je lui dis : "Qu'est-ce qu'il va vous rester à partager pour vous ?" La mère répondit : "Mais eux n'avaient rien à manger non plus."
Inutile de dire que cette histoire a marqué les jeunes ! De même que le texte de cette chanson de Florent Pagny interprétée par Jeff : "Savoir aimer", dont voici le refrain :
"Mais savoir donner, donner sans reprendre
Ne rien faire qu'apprendre, apprendre à aimer
Aimer sans attendre, aimer à tout prendre
Apprendre à sourire, rien que pour le geste
Sans vouloir le reste et apprendre à vivre
Et s'en aller."
Oui, s'en aller, pour continuer à partager, à aimer, dans la lumière de Dieu !

vendredi 30 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.407 : "J'attends les résultats !"

"Mon médecin m'a envoyé faire des analyses ; je suis allé voir un spécialiste ; j'attends les résultats !" Voilà ce que l'on entend quasi quotidiennement de la part d'une foule de gens, souvent inquiets. Ils se demandent alors ce qui les attend, s'ils pourront poursuivre au même rythme leurs activités, s'il n'y a pas un cancer en germe, s'il ne va pas falloir subir une opération. Et les uns et les autres de leur dire : "Ne t'inquiète pas ! Si cela se trouve, ce n'est pas grave. Regarde donc un tel : il s'en est bien sorti !" Oui, mais l'inquiétude demeure, et l'incertitude aussi. L'on a alors l'estomac un peu serré, et l'on ne regarde plus tout à fait les personnes et les événements de la même façon : "Ah, lorsque j'étais plus jeune, je n'avais pas tous ces soucis !"
Question : comment intégrer tout cela dans notre projet de vie ? Comment continuer à exister, à agir, à aimer avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ? Comment accompagner les personnes qui, autour de nous, perdent pied ainsi ? Comment cette incertitude peut-elle nous apprendre quelque chose, nous inviter à vivre d'une autre façon, à exister autrement ?
Et si c'était l'occasion de redécouvrir l'existence, sous un jour nouveau ? D'apprécier au jour le jour les regards fraternels, les sourires, les gestes fraternels, les rayons de soleil, si ténus soient-ils, et tous ces menus cadeaux que la vie continue de nous offrir ?
Non, tout n'est pas perdu ! Tout ne va pas s'arrêter ainsi ! Même si le chemin, désormais, ne sera plus le même. Même si, à l'avenir, il va falloir économiser ses forces, avancer au ralenti, savoir s'appuyer davantage sur les autres, ne plus vouloir en faire autant.
Personnellement en tout cas, chaque fois que quelqu'un me dit : "J'attends les résultats", j'essaye de le prendre aussitôt dans ma prière, sur le champ, tandis qu'il me parle encore. Je crois profondément en effet que le plus beau des cadeaux, l'aide la plus totale que notre pauvreté humaine puisse offrir, c'est de remettre la personne entre les mains du Père, pour qu'il la soutienne de l'intérieur et l'accompagne sur son chemin. Peut-être, souvent même, cette personne éprouvée n'a plus, en effet, la force de prier !
"Je mets mon espoir dans le Seigneur ! Je suis sûr de sa parole !" De toute façon, avant même notre prière, le Seigneur est déjà là, présent, actif, aimant, au plus profond du coeur de la personne, pour l'accompagner sur le chemin de la guérison intérieure et de la paix !

jeudi 29 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.406 : Faut-il tout savoir de son bébé à naître ?

Avant-hier mardi, j'ai rencontré une famille qui souhaitait préparer le baptême de son enfant. Je lui ai demandé comment il s'appelait ; ils m'ont alors répondu qu'il n'était pas né. Ils ne pouvaient me dire non plus si ce serait un garçon ou une fille, car ils n'ont pas cherché à le savoir : "Nous préférons rester dans l'attente jusqu'au jour J, laisser grandir en nous le désir de savoir ; on ne cherche pas à se projeter à l'avance dans toutes sortes d'angoisses ou de suppositions ; qu'on nous laisse au moins ce mystère-là !"
J'ai trouvé cela très beau, courageux même ! Mais après tout, jadis, on prenait les enfants à la naissance comme ils étaient ! Aujourd'hui, ne souffre-t-on pas d'une certaine régression, à travers ce désir de tout savoir avant le temps, et cette crainte d'une "anormalité" de l'enfant ? Nous avons tous rencontré des personnes handicapées auquel l'on a fait sentir, un jour ou l'autre, qu'elles n'auraient peut-être pas dû naître, qu'elles étaient des "erreurs médicales" ; en leur niant ainsi, en quelque sorte, le droit à l'existence. Seul aurait le droit de naître et de vivre, en effet, l'enfant parfait !
D'autre part, on ne laisse plus les mères rêver tranquillement à l'enfant qu'elles sont en train de fabriquer ! Dans les rêves de ses parents, je m'en suis rendu compte en échangeant avec ce jeune couple, le futur bébé est alternativement fille ou garçon : deux prénoms sont donc en attente. Il ne faudrait pas que l'imaginaire de ces parents soit mis à mal !
Ceci dit, d'autres parents ont le droit, bien sûr, de faire des choix différents ; mais, quand ils se rendent aux échographies, il est à souhaiter qu'ils soient respectés dans l'approche proposée. Le savoir prénatal en effet place alors les parents dans la situation potentielle d'avoir à faire des choix de vie ou de mort, si jamais l'enfant à naître est porteur d'une "anomalie". Or, le corps médical est-il prêt à accompagner jusqu'au bout ces parents, sans confondre soigner et éliminer ?
En tout cas, ce que je vous partage aujourd'hui, ce ne sont pas seulement les questions intellectuelles d'un curé qui ne connaît pas la vie avec un enfant handicapé ; c'est la réflexion d'une jeune couple d'aujourd'hui qui, modestement, tient à assumer pleinement, et sans se donner en modèle à qui que ce soit, sa condition de parents ; dans une confiance totale il est vrai, dans la bonté immense du Dieu de la Vie ! En sachant, comme l'explique la pédopsychiatre Myriam Szejer, que "le psychisme maternel est plus ou moins équipé pour résister à cette exigence du bébé parfait."
La foi profonde de ces deux jeunes dans le Dieu vivant, en tout cas, m'a profondément ému et marqué !

mercredi 28 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.405 : La question des sans-grade, au Mali

Quand je pense que, lorsque je me trouvais au Mali, à la mission où je vivais, nous n'avions même pas le téléphone ! Ou plutôt, l'appareil existait, mais il a été en panne 8 ans sur les 9 années que j'ai passées là-bas ! Et à présent, grâce au portable et à internet, l'on peut suivre un coup d'état dans ce pays presque comme si l'on y était. Hier encore, j'avais au téléphone une ancienne connaissance, de religion musulmane, à Bamako. Même si les choses se sont un peu calmées depuis le jeudi 22 mars, date du lancement du putsch par des sous-officiers et des hommes du rang, l'inquiétude demeure. Autour du grand marché de Bamako, beaucoup de boutiques, de magasins ont été pillés. Les jeunes soldats en ont marre en effet d'être envoyés au casse-pipe dans le nord-est du pays, où ils sont soumis à une forte pression du mouvement de libération de cette région, l'Azawad, le berceau de la culture touareg, ainsi que de la part de groupes islamistes liés à Al-Quaïda ; et cela, sans disposer de moyens suffisants pour le combat, ni d'un projet clair de la part du gouvernement qu'ils viennent de renverser.
Pour l'instant, les principaux responsables religieux du Mali sont engagés dans des négociations afin de trouver une solution à la crise politique dérivant de ce coup d'état. Des rencontres, regroupant les responsables catholiques, dont Mgr Jean Zerbo, archevêque de Bamako, protestants et musulmans du pays, ont lieu avec les partis politiques qui sont, dans l'ensemble, opposés à ce coup d'état ; mais aussi, avec ceux qui le soutiennent d'autre part, afin de proposer une porte de sortie à la crise. Les responsables religieux impliqués dans les négociations font partie de ce que l'on appelle, au Mali, "l'Union Sacrée des Leaders religieux". Il est intéressant de constater que ce type d'instance existe, alors que beaucoup, en France, croient encore qu'il est impossible d'avoir, où que ce soit, un vrai dialogue, constructif, pour la paix, avec des musulmans.
Voilà un pays qui, depuis le précédent coup d'état, en 1991, qui avait abouti au renversement d'un général dictateur, avait commencé à prendre goût à la démocratie et à la liberté d'expression ; mais il vient d'être atteint par les ondes de choc de la chute du dictateur libyen. Quand vous devez faire face à une rébellion décidée à vos frontières, qu'est-ce que vous faites ? Si rien ne bouge, cela finit par craquer quelque part ! Et quand tout le monde prend la poudre d'escampette devant une bande de jeunes soldats poussés à bout, cela veut en dire long sur l'état d'esprit d'un pays et, plus largement, de la région ouest en Afrique et de l'ensemble du monde !
Pour l'instant, tout ce que les USA, la France, la Banque Mondiale savent faire, c'est brasser des moulins à vent de paroles et suspendre leur aide économique. On a vraiment un problème, sur cette planète, avec l'accompagnement des peuples, particulièrement les plus défavorisés !
Face à un putsch sans issue, quoi penser ? Quoi faire ? Une réhabilitation du "Politique", au sens le plus large et le plus noble du terme, est vraiment de la plus grande actualité ! De tels enjeux sont-ils présents, compris, désirés, au sein de la campagne électorale en France ? A l'appel de ces soldats, de ces sous-officiers, de ces sans-grade du Mali, la question mérite d'être posée.

mardi 27 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.404 : Prier pour les responsables politiques

En cette période plutôt animée à l'approche des élections, au milieu des discours, professions de foi, petites phrases assassines ou promesses, je voudrais vous proposer un peu d'air ! Et si l'on se donnait aussi du temps pour prier, pour confier à Dieu l'avenir de notre pays et de notre planète ? Et si nous portions candidats, élus, responsables politiques à tous les échelons et de tous bords dans notre intercession ? Je vous propose cette prière composée par le Père Alain de la Morandais, pour les élus de la Nation :

"Christ, notre Maître et Seigneur,
tu es au milieu de nous Celui qui est serviteur.
Tu nous appelles à faire de même avec toi,
pour travailler à l'épanouissement de la Cité terrestre.
Tu traces notre ligne de conduite,
y compris dans l'exercice des responsabilités politiques.
Tu sais bien que, pour les élus de la Nation,
la tentation est forte de devenir dépendants
de l'opinion que les autres se font d'eux.
Protège-les de cette dépendance mortelle,
afin qu'ils ne renversent pas la responsabilité.
Soutiens le bras de nos élus,
qui sont portés en avant en dépit de leurs faiblesses.
Aide-les à ne pas subordonner
le respect de la Vérité à des dérives partisanes.
Que ton Esprit les inspire,
afin de ne pas soumettre l'appréciation du Bien
à des considérations d'opportunité.
Que nos élus, sous ton regard,
soient des hommes et des femmes de vérité,
de rigueur et d'honneur."

Pourquoi ne pas faire cette prière chaque jour, et peut-être plus particulièrement en cette période actuelle ? Une façon aussi de faire entrer Dieu dans la vie de ce monde, et de lui offrir la place qui est la sienne au coeur de nos soucis et de nos projets !

lundi 26 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.403 : Plébiscite pour le chant sacré

C'est un "sacré" pari que vient de réussir la commission culturelle de l'Association des amis du patrimoine religieux de la paroisse Saint Hilaire de Fontenay-le-Comte en organisant, sur trois jours, vendredi, samedi et dimanche, son 1° Festival du chant sacré : bien au-delà de ce que l'on pouvait prévoir, ce sont des centaines de personnes qui ont répondu à l'appel. Et pourtant, le chant sacré !... Dans l'esprit commun, ce Festival aurait pu avoir des relents de retour en arrière ou d'infidélité au monde ou à la culture d'aujourd'hui. Mais la réponse massive du public a démontré qu'il n'en était rien : nous n'avons pas peur, nous n'avons plus peur, en vrac, ni des merveilleuses poésies spirituelles du Moyen-Âge sur la passion du Christ, mises en musique par Buxtehude (Bois d'Amour), ni d'un "Ubi caritas " de Duruflé (Tempo Voce), ni du psaume 150 mis en oeuvre par César Franck (Chauray), ni du "grand Salve Regina" interprété par la Schola Grégorienne Diocésaine à la fin de la messe hier à St Jean dans une église comble, sans parler d'un vivant "Asperges me" de Donizetti (Cantabile) et encore moins de l' "Ave Verum" de Mozart interprété en ouverture par notre chorale paroissiale.
En tout cas, chacune de ces chorales, en fonction de ses possibilités, a été à la hauteur de ce que le public, dont la participation a été d'un haut niveau, pouvait attendre d'elle ! Un public loin d'être constitué seulement de pratiquants réguliers ; ceux-ci, en effet, ce qui pourrait paraître étonnant, n'ont pas forcément répondu massivement. Il est vrai que, dans nos communautés paroissiales, nous avons peut-être un peu perdu le goût du beau chant sacré ; et que l'Eglise manque sans doute, pour le moment, de grands compositeurs capables de nous proposer des oeuvres emportant la foi et l'adhésion de tous, comme ont su le faire, en d'autres temps, les Haydn, Schubert, Fauré ou autres Saint-Saëns ; de même que nous ne savons plus construire de cathédrales dignes de ce nom. Mais je ne m'avancerai pas davantage dans ce débat. Encore faut-il que les compositeurs puissent s'appuyer sur le désir, l'attente, la soif, la foi des croyants !
Par contre, ce qui a été criant, c'est la présence de nombreuses personnes non habituées de nos églises. Il est vrai que, des chorales de qualité, cela attire forcément du monde, et au-delà de nos cercles paroissiaux classiques, Dieu merci. De ce côté là, objectif atteint à 150/%. Quand la musique est assez éloquente, quand la beauté est au-rendez-vous, quand ce qu'un ensemble musical communique rejoint véritablement, et le sacré dans ce qu'il a de plus profond, et l'intérieur de l'âme de chacun, tout le monde, véritablement, y trouve son compte, dans la recherche de sens qui l'habite, dans ce qui le fait vivre et espérer.
Question : et si, au-delà de l'aspect purement culturel, apparemment, d'un tel Festival, se trouvait également une belle porte d'entrée dans le monde de la rencontre avec le Dieu vivant ? Lorsque Bach a composé "Ô Jésus mon doux partage", interprété vendredi soir par la chorale Saint Hilaire, peut-être visait-il aussi le partage de la foi qui l'animait à toute personne de bonne volonté !
Merci, une fois de plus, à Louis-Marie et Etienne, président et responsable, et des Amis du patrimoine et de la commission culturelle, à tous les bénévoles de cette association, et, bien entendu à toutes ces chorales et à leurs responsables, qui ont su s'unir pour nous faire partager leur foi profonde et leur amour de la beauté, "par la musique et par leurs chants" (psaume 150) !

dimanche 25 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.402 : Le sacrement de mariage

Deux heures hier samedi en fin d'après-midi, avec près d'une trentaine de jeunes se préparant à convoler en justes noces, accompagnés par l'équipe de couples chargés de la préparation au sacrement de mariage sur la paroisse, ce n'est pas banal ! Souvent en effet, cette dimension du sacrement risque d'être un peu occultée par tout l'apparat qui peut entourer cet événement ; ce qui fait que l'engagement à l'église peut disparaître parfois derrière l'émotion, la jubilation, les photos devant la porte de l'église, les confettis et la fête...
En tout cas, hier après-midi, ces jeunes étaient là ! La rencontre était centrée autour de magnifiques textes de la parole de Dieu que les couples sont à même de choisir pour leur célébration ; textes que nous avons tenté de relire, d'approfondir ensemble. Les noces de Cana, avec Jésus qui vient relancer la fête, sauver nos amours de l'épuisement, proposer un vin nouveau, symbole de la métamorphose de l'amour humain quand s'y mêle la nouveauté de l'amour divin. Le Cantique des cantiques, cette parole de Dieu qui va à l'encontre d'une image étroite que l'on peut avoir d'une Eglise qui aurait peur de l'amour. Bâtir sur le roc, en établissant les fondations de notre amour humain non pas sur nos sentiments et nos petites forces humaines seulement, mais en ancrant notre amour sur quelque chose de solide, un amour-source, un amour-roc, celui du Christ. "Pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime" (Jean 15/13) : est-on prêt à mourir à tout ce qui est notre ego, au sein du couple, selon ce que disait déjà Aristote : "Aimer, c'est vouloir le bien de l'autre." "Ce que Dieu a uni..." Eh oui, ce ne sont pas simplement les deux époux qui s'unissent, même si leur engagement est véritablement personnel ; mais c'est Dieu qui, à leur demande, lorsqu'ils se présentent devant son autel, vient habiter leur "oui", et lui donner vie et consistance. Etc.
Bien sûr, ce n'est pas parce qu'il y a eu le sacrement de mariage que tout sera gagné d'avance ! Il reste ensuite à vivre, comme nous l'avons développé durant la rencontre, ce sacrement au quotidien. Mais, si nous savons nous en donner les moyens et entretenir le feu, par le sacrement, Dieu donne la grâce de tenir dans le mariage. Car on ne peut appuyer la garantie de sa propre fidélité sur soi-même seulement. A travers le sacrement de mariage, l'Eglise rend un service immense aux époux ; et c'est pour cela que tant de couples, pourtant la plupart du temps non pratiquants, continuent de lui faire confiance ; car ils sentent bien qu'à travers cette démarche, elle offre aux futurs époux l'espérance de voir leur union bénie et soutenue par Dieu, qui est Amour.
C'est tout cela que nous avons partagé, et bien plus encore, avec ces jeunes, avides de donner des fondations solides et durables à cet amour qu'ils ont reçu de Dieu.

samedi 24 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.401 : Le repas du vendredi

Chaque vendredi - c'est un rendez-vous que nous essayons de ne pas manquer - les prêtres se retrouvent vers 12h15 pour un repas fraternel au presbytère Notre-Dame de Fontenay-le-Comte : Loïc Bellais, qui a assuré la préparation, Gilbert, de Fontaines, Louis-Marie, de Maillezais, Joseph Charbonnier, hier aussi le Père Vité à l'occasion de la Saint Joseph, et moi-même. Après la prière rituelle, c'est un moment extrêmement sympathique au cours duquel chacun raconte ce qui lui arrive, comment vont les choses dans sa paroisse, ce qui bouge, ce qui avance... Partage des soucis et questions également, le tout dans un climat détendu et plein d'humour. Et pourtant, nous sommes bien différents, et en âge, et en façon de voir ou d'opérer ! Mais, au lieu de jouer les vieux ronchons jamais contents, toujours plus malins que les autres, nous avons fait le choix de nous accepter et, je crois, de nous apprécier. Sinon, je me demande bien ce que pourrait devenir "le royaume divisé contre lui-même" dont Jésus nous met en garde dans l'Evangile (Matthieu 12/25) ; si c'est le cas ailleurs, nous ne tenons pas à ce qu'il en soit ainsi chez nous ! Nous essayons aussi de nous rendre service mutuellement, au niveau de la pastorale.
Un récent article de "Ouest-France", paru le vendredi 16 mars, nous est un peu resté en travers de la gorge. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué : il était intitulé : "Ces prêtres au bord de l'épuisement". Un titre accrocheur, évidemment... Nous aurions préféré une enquête sur le bonheur d'être prêtres ! Les lecteurs habitués de ce blog savent que les raisons d'espérer, pour un prêtre, en effet, sont journalières autant qu'innombrables ! En tout cas, chacun de nous se sent bien dans ce qu'il est comme dans ce qu'il fait ; et cela, même si c'est petit, fragile, ou pas toujours totalement reconnu. Il est vrai que les exigences de certaines personnes, de certains groupes, sont parfois un peu pénibles et lourdes à assumer ; cela vient surtout de personnes qui, souvent, sont en manque ou en grande souffrance dans leur propre vie. Mais, la plupart du temps, c'est plutôt la belle attention des gens à notre égard qui nous touche et nous soutient. Comme ce gâteau déposé par une main inconnue et discrète hier dans mon casier ; ou ces trente adultes qui viennent d'accepter de suivre chacun un confirmand pendant son temps de préparation à ce sacrement ; ou encore, ces 364 bénévoles que nous venons de recenser sur la paroisse de Fontenay (et il y en a sans doute encore bien d'autres) ; et j'ai déjà parlé de la collecte paroissiale (le "baromètre de la vie d'une paroisse, comme me l'avait expliqué jadis Philippe de Villiers, tandis que j'étais "son" curé-doyen sur Montaigu), celle-ci venant de passer de 54.000 euros l'an passé à 62.000 à présent, etc... etc...
Chaque prêtre pourrait raconter de telles merveilles ! Et je n'ai cité que des aspects "matériels" ! Comment alors serait-il possible de douter de notre ministère et de notre vocation ? Bien sûr, chacun de nous peut avoir ses soirées de fatigue ou ressentir le poids de la charge ! Mais n'est-ce pas le lot de tout un chacun ? Les prêtres ne sont pas au-dessus du reste des humains ; ils ne jouissent pas d'un bouclier angélique qui les protégerait des aléas de la vie. Mais ils mettent leur confiance dans le Seigneur..., et dans leurs paroissiens ! Et il faut qu'ils sachent se reposer de temps en temps , et donc être moins présents... Laissant ainsi agir le Seigneur et ses enfants !
Chers paroissiens, c'est en grande partie grâce à vous, et à votre bel engagement en ce monde et dans l'Eglise, si nous, les prêtres, pouvons continuer, imparfaitement, c'est sûr, de façon décevante sans doute trop souvent, à assumer notre rôle de serviteurs du Christ et du peuple de Dieu au milieu duquel il nous a envoyés ! Merci ! mille fois merci !

vendredi 23 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.400 : 16° Café-Théo sur "le" Politique

Très bel accueil, une fois encore, au Café de France, chez Manu et Martine, pour cette 16° édition des Cafés-Théo, cette fois-ci sur le thème : "La politique peut-elle changer notre vie ?" Comme chaque fois, les interventions se succèdent à un bon rythme, chacun ayant fortement envie d'apporter sa pierre à la réflexion. Et c'est ainsi que nous prenons conscience que, même en utilisant des passages cloutés, en prenant un billet de train ou en empruntant l'autoroute, nous accomplissons un geste citoyen. La politique ne consiste pas seulement en effet à glisser dans l'urne un bulletin de vote, même si cette démarche est essentielle évidemment. Mais nous nous sommes dit qu'il ne suffisait pas de voter ! Encore faut-il ensuite ne pas se désintéresser de ce que les élus font de notre vote, et se donner le temps, la peine de suivre ce qu'il advient des promesses qui ont été faites, des projets en cours ou des objectifs qui ont été retenus.
En effet, il n'y a pas, d'un côté, ceux qui "font de la politique" et de l'autre, la masse des gens qui subiraient les choses, impuissants ! Tous sont acteurs, même si c'est à des niveaux différents. Car il serait trop facile d'accuser les politiques de s'en mettre plein les poches, de ne s'intéresser qu'à leur carrière ou de ne pas tenir leurs promesses, si les citoyens se contentent d'attendre qu'ils résolvent au plus vite toutes les questions, sans avoir besoin eux-mêmes de bouger, de s'informer, d'analyser ni d'essayer de comprendre projets et enjeux.
Supprimer la gare SNCF, implanter une autoroute, prendre en charge les sans-abri, sauver le système éducatif, trouver des emplois : comment ne pas prendre part au débat ? Comment demeurer spectateur seulement ? Alors qu'ils s'agit déjà là de l'avenir de notre famille, de notre ville, de notre région et de notre destin ?
Difficile de résumer la richesse de notre échange ! Un temps substantiel a aussi été consacré à un partage sur les sources de notre engagement et de nos convictions : l'Evangile, bien sûr, mais également, dans la même logique, l'éducation, la formation reçue, l'attention aux problèmes de l'existence, le sens de l'homme et de la fraternité, puisé aux sources de l'humanisme, dans les discours des Papes, dans les rencontres au sein des mouvements.
La politique, cela représente pour nous la plus haute façon de servir les autres, de construire une société qui prenne en compte la vie, les besoins et le destin de chacun. Et pour accomplir cette tâche, cette mission, la contribution de chaque citoyen est essentielle ! Alors, pour qui et comment voter ? L'Eglise ne donne pas de consignes de vote : les chrétiens, les premiers, ne l'apprécieraient pas ! Mais elle met à la disposition de tous la Parole de Dieu, l'exemple d'engagement de Jésus et les grands textes de sa tradition, en interpellant les communautés et en les invitant à réfléchir, comme l'a fait ce Café-Théo. Bien sûr, Dieu n'a pas de candidat préféré ; mais l'Eglise nous donne des repères, tout en rappelant que le pouvoir est un service et non une domination. Et si chacun revoit sa vie, ses engagements, ses choix, à la lumière de l'exemple du Christ, oui, alors, la politique pourra changer nos vies : à chacun de ne pas rester à l'écart, d'y aller désormais, au niveau qui est le sien.
"Moi, je ne fais pas de politique !" Réflexion "in-sensée" ! Une citation en terminant, pour illustrer cela : à la suite de Thucydide, je pense volontiers "qu'un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile." Puisse ceci ne pas être notre cas !

jeudi 22 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.399 : Festival de chant sacré

Quand vous venez sur ce blog, c'est avant tout, me dites-vous souvent, pour chercher force et espoir, respirer un peu d'air frais également. On n'imaginerait pas en effet que quelqu'un qui n'ait pas l'âme claire puisse continuer à visiter ce blog s'il ne devait y trouver aucun enrichissement. Et s'il se trouvait, ce qui me semble inimaginable, qu'un lecteur, mal à l'aise avec ce blog, continue cependant de le consulter, quel merveilleux hommage pour ces modestes billets ! Je ne saurais comment le remercier ! Ce serait là en effet la preuve évidente que ce blog a de l'importance et un réel intérêt aussi pour lui. Sinon, il y a belle lurette qu'il n'y reviendrait plus !
Justement, l'un des objectifs de ce blog, c'est de valoriser toutes les initiatives qui contribuent à élever les coeurs et à nous orienter vers le haut, vers l'infini. Je voudrais donc aujourd'hui attirer votre attention sur le premier festival fontenaisien de chant sacré qui va avoir lieu, dans plusieurs églises de Fontenay-le-Comte, du vendredi 23 au dimanche 25 mars. Toutes les infos sur ce Festival sont à votre disposition sur le site de notre paroisse : les heures, les lieux, les chorales participantes et, principalement, les oeuvres interprétées ainsi que leurs auteurs. Des oeuvres sacrées de compositeurs français, italiens ou autres, allant du baroque au romantisme, ou tirées du répertoire classique ou contemporain, allant de Mozart, Buxtehude, Schubert jusqu'à Duruflé, en passant par Haendel, Haydn, Palestrina... Et bien d'autres encore ! Ne pas manquer non plus la messe à St Jean, à 11h15 dimanche, animée par la Schola Grégorienne Diocésaine, le 25 mars.
Un très grand bravo, aux responsables de l'Association des amis du patrimoine religieux de la paroisse Saint Hilaire de Fontenay-le-Comte, pour avoir osé engager une telle manifestation, par le biais de sa dynamique commission culturelle !
Hier soir, devant les membres du conseil de paroisse et du conseil paroissial pour les affaires économiques, Etienne Cardineau a fort bien résumé l'objectif de ce Festival : "Valoriser le patrimoine religieux au travers de manifestations originales et inédites. Quant aux dates, elles n'ont pas été choisies au hasard : le carême est en effet, pour de nombreux chrétiens, un temps de réflexion, de ressourcement intérieur et d'espérance. Et en même temps, dans ces lieux sacrés que sont les églises, l'art du chant sacré peut se mettre aussi au service de tout homme. Le programme proposé, tout au long de ce Festival, peut en effet correspondre aussi aux attentes et aux besoins de nos amis non croyants : occasion, pourquoi pas, de réfléchir sur le sens de la vie, au travers du chant sacré. Cela peut être un moment privilégié de renouvellement, d'interrogation et d'espoir. Ces manifestations, en tout cas, s'adressent au plus grand nombre, et tous pourront y trouver du bonheur ; avec le plaisir d'entendre ou de réentendre des oeuvres magnifiques, parmi les plus célèbres, de nombreux grands compositeurs."
Merci à Etienne, et à toute l'équipe organisatrice, ainsi qu'aux responsables et membres des chorales qui ont accepté de mettre ainsi leur talent à la portée de tous : la chorale paroissiale Saint Hilaire, l'Ensemble Vocal Cantabile Opus 85, la Chorale Tempo Voce, le Collegium Vocal de Chauray, l'Ensemble Vocal du Bois d'Amour de Poitiers et donc aussi, la Schola Grégorienne Diocésaine.
Ainsi que le disait déjà Saint Clément de Rome au 1° siècle, dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe : "Unissons-nous, comme les anges pour le Sanctus, dans la fusion des consciences et, comme d'une seule bouche, chantons le Seigneur avec insistance, afin d'avoir part à ses grandes et magnifiques promesses."
Puisse aussi ce Festival inaugurer ainsi, logiquement, un nouveau type de relations entre chorales et choristes, de tous bords, aussi unis que les cordes d'une harpe, dans le grand "chant" de la fraternité ! Responsable et membres des chorales, c'est aussi ce que le grand public attend de vous !

mercredi 21 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.398 : Travailler à "réparer" le monde

J'évoquais hier la "bête immonde", tapie d'ailleurs, anonymement, au fond de chacun de nos coeurs et qui, sans cesse, cherche à abattre, à dévorer quiconque marche dans la lumière ; cette bête, qui représente la pulsion du mal sous toutes ses formes. J'aime bien cette expression du romancier belge à succès, Frank Andriat : "Sans l'Intime (Dieu) en moi, je suis dévoré par le loup qui m'habite."
Cependant, cette bête, ce loup, qui représente la haine, l'orgueil, la dissimulation anonyme, le désir de vengeance, n'aura pas le dernier mot ! J'en ai eu la confirmation encore hier soir, en participant, avec six autres Fontenaisiens, à une soirée de réflexion sur le dialogue interreligieux à la Roche-sur-Yon. L'animation en était assurée par une jeune pasteure protestante de Limoges, Florence Taubmann. De famille catholique, mariée à un juif, présidente de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France, elle était bien placée, de par la diversité de son histoire, pour nous aider à voir plus loin, au-delà de nos petites frontières.
Difficile de résumer ce qui s'est vécu ! Cependant, par exemple, j'ai bien aimé la façon dont elle a présenté la vocation profonde du Judaïsme : travailler à "réparer" le monde, aider la société à s'orienter ! Les juifs étant encore, dans notre monde d'aujourd'hui, les témoins de l'Alliance du Sinaï, que nous, les chrétiens, nous avons mission aussi de faire rayonner. Et cela, la main dans la main avec les musulmans, les juifs, les chrétiens et l'immense majorité des habitants de cette terre, qui n'aspirent qu'à la paix et la fraternité.
Mais le chantier est vaste ! Il y a encore beaucoup à faire pour éliminer les préjugés qui freinent le rapprochement entre croyants des diverses religions. Nous risquons toujours en effet de juger l'autre avec nos propres critères, pourtant bien limités ! Comment apprendre à voir plus grand, plus large ? Laissons tout simplement parler notre coeur. Regardons l'autre dans la richesse de sa diversité. Florence nous expliquait que, trop longtemps, les juifs ont été victimes de "l'enseignement du mépris", selon l'expression célèbre de Jules Isaac ; passons aujourd'hui, par rapport à ceux qui diffèrent de nous, sont liés à une autre religion ou se considèrent comme athées, à "l'enseignement de l'estime".
Un grand pas alors sera fait pour déloger enfin la bête immonde de nos cerveaux et de nos coeurs. Méditons cette parole de la liturgie de ce mercredi, en Isaïe 49/8-9 : "Au moment favorable, je t'ai exaucé, au jour du salut, je suis venu à ton secours. Je t'ai mis à part, je t'ai destiné à être l'homme de mon Alliance avec le peuple pour relever (réparer) le pays, pour répartir les terres dévastées, pour dire aux captifs: "Sortez de votre prison !", et à ceux qui sont dans les ténèbres : "Venez à la lumière !"

mardi 20 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.397 : Face à "la bête immonde"

Un tueur fou, vêtu de noir, caché derrière son casque intégral, anonyme, c'est-à-dire, sans personnalité profonde, incapable de relations vraies, profondément malade : ce "démon" vient de jeter sept personnes dans la mort, dont trois enfants, à Montauban et à Toulouse, tout en plongeant l'humanité entière dans la consternation. Ainsi que me l'écrivait hier une paroissienne : "C'est effrayant que notre société puisse aboutir à de tels dérèglements des comportements humains." L'énigme du mal, c'est qu'il surgit, anonymement, d'on ne sait où ! Cela me fait penser à ce moment de la passion et de la mort du Christ lorsque, nous dit Saint Matthieu (27/45), "A partir de midi, il y eut des ténèbres sur toute la terre." Les ténèbres du mal et de la souffrance ont fondu sur notre monde, Seigneur !
Bien sûr, il ne s'agit pas de dire que c'est Dieu qui nous a envoyé ce malheur ! Nous ne pouvons que l'interroger, ou déposer en lui notre fardeau. Voilà bien une question que ni les psychologues, ni les philosophes ne savent résoudre : la question du mal après la mort de Dieu. En effet, ainsi que l'explique l'écrivain Emile Cioran : "Tant qu'on croyait au diable, tout ce qui arrivait était intelligible et clair ; depuis qu'on n'y croit plus, il faut, à propos de chaque événement, chercher une explication nouvelle, aussi laborieuse qu'arbitraire, qui intrigue tout le monde et ne satisfait personne." En ce sens, il n'est sans doute pas anodin que le journal "Ouest-France", dans son édition de ce mardi, ait cité cette déclaration d'Avigdor Liebermann, le ministre israélien des Affaires Etrangères : "Seule une personne possédée par le démon peut massacrer des enfants dans une école."
En tout cas, il est une question que je me suis toujours posée : si le mal était simplement humain, est-ce que l'homme ne suffirait pas à le battre et à l'éliminer ? Et si le mal absolu, tel que nous venons d'en être les malheureux témoins, était le signe d'une faille profonde qui dépasse l'homme, tout en violant sa dignité ?
Albert Camus écrivait : "Le fléau universel n'a plus Dieu pour auteur, mais les hommes." Le rejet du diable dans la mythologie d'une part, et le rejet et la mort de Dieu d'autre part, ont fait qu'il n'y a plus que l'homme à accuser ! Terrible conséquence... C'est un fait que notre monde s'est plus vite débarrassé de Dieu que du mal. Dissipée "l'illusion" de Dieu, reste la réalité du mal, partout présente et agissante.
Sommes-nous donc dans une impasse ? Non, nous répondent en choeur Umberto Eco et le Cardinal Martini dans leur livre "Croire en quoi ?" Car "Il n'y a et il n'y aura aucune puissance humaine ou satanique pouvant s'opposer à l'espérance du croyant." Jamais la "Bête immonde" dont nous parle le Livre de l'Apocalypse, c'est-à-dire, la force du mal, ne pourra arrêter le grand mouvement de l'humanité vers la fraternité et la lumière ! Portons toutes ces familles éprouvées, et tous les efforts de chacun dans notre prière !

P-S : rendez-vous à tous ce mardi soir à 19h30, place Viète, côté fontaine, pour aller au Centre Saint Hilaire, à la Roche s/Yon, participer à la conférence de Florence Taubmann, pasteure à Limoges, présidente de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France, sur le thème de la rencontre entre les religions.

lundi 19 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.396 : Prière du Troisième Age

Un très grand merci à Christiane, pour m'avoir fait part d'une prière qu'elle a beaucoup aimée et que je me fais un plaisir de vous communiquer ! Nous risquons tous en effet un jour ou l'autre, si nous n'y prenons garde, de ressembler à un de ces vieux grognons dont parle la prière, qui ont raté leur vie et passent leur temps à s'en venger sur les autres : puisse le Dieu d'Amour nous en préserver et nous garder dans sa jeunesse éternelle !

"Seigneur, ne permettez pas que je devienne un de ces vieux grognons toujours en train de gémir, de rouspéter, de dénigrer, attristants pour eux-mêmes, insupportables aux autres.

Gardez-moi le sourire et le rire, même s'ils découvrent une bouche édentée...

Gardez-moi le sens de l'humour qui remet choses et gens et moi-même à leur place.

Faites de moi, Seigneur, un vieillard généreux qui sache partager son bien, son temps et les fleurs de son jardin avec ceux qui n'ont pas de terre.

Ne permettez pas que je devienne un homme du passé, parlant toujours du bon vieux temps où tout allait bien et méprisant le temps des jeunes où tout va mal.

Faites de moi, Seigneur, un vieillard qui n'oublie pas sa jeunesse, et que rajeunisse la jeunesse des autres.

Seigneur qui avez fixé les saisons de l'année et celles de la vie, faites que je sois un homme de toutes les saisons...

Je ne vous demande pas le bonheur, mais simplement, que mon arrière-saison soit belle et porte témoignage à votre beauté."

Tandis que j'enregistrais cette prière, me revenait à l'esprit ce refrain : "Comme un arbre planté dans la maison de son Dieu, le juste fleurira." Refrain tiré du psaume 92/13-15 :
"Le juste s'élève comme le palmier, il émerge, comme le cèdre du Liban.
Ceux qui sont plantés dans la maison du Seigneur fleuriront dans les parterres de notre Dieu.
Dans la vieillesse encore ils porteront du fruit, ils seront verts et vigoureux."

Belle floraison à vous, à la veille de ce printemps !

dimanche 18 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.395 : 50 ans d'oecuménisme

Même si le temps, hier, n'était pas de la partie, c'est avec enthousiasme que nous avons vécu cette journée marquant le 50° anniversaire de la première rencontre oecuménique en Vendée ! De façon un peu pionnière, cela s'est passé avant même le Concile Vatican II, grâce à la rencontre de deux serviteurs de l'Evangile particulièrement ouverts, audacieux et clairvoyants. Quel bonheur de les retrouver hier, toujours aussi jeunes et déterminés, 50 ans après, sur les lieux mêmes de la 1° rencontre, à Foussais-Payré : le pasteur Pierre Dumas et l'abbé Pierre Hervouet. Que de chemin réalisé depuis ! Mais cela ne s'est pas fait en un jour. Ainsi que nous l'a expliqué le pasteur Dumas : "On avait l'impression alors de soulever une montagne !" L'abbé Hervouet ajoutant : "Nous nous sommes dit alors : ce que nous pouvons faire ensemble, faisons-le."
Un bon nombre de personnes, surtout l'après-midi, ont participé à cette rencontre du cinquantenaire, qui a débuté, en matinée, par une marche de 13 kms dans notre histoire, avec dix haltes commentées : du Temple de Villeneuve, en pleine campagne, où officiaient des pasteurs clandestins, jusqu'au prieuré de Payré, où l'on obligera 52 personnes à abjurer pour rejoindre l'Eglise catholique entre 1681 et 1686, en passant par le logis de la Touche, où sera créée la première église protestante à Foussais, etc... En marchant ensemble ainsi dans notre histoire, nous avons un peu mieux pris la mesure, à la lumière du passé, de la richesse et de la fraternité qui, fort heureusement, nous unissent désormais, et plus solidement que jamais.
Journée particulièrement riche, alternant marches, informations historiques, temps de pique-nique-partage, visite "oecuménique" du bourg de Foussais, concert de chants sacrés issus tant de la liturgie catholique romaine que du répertoire protestant, avec le magnifique choeur Graduale, table ronde sur l'histoire de l'oecuménisme en Vendée, présentation des objectifs essentiels actuels de l'Eglise réformée et de l'Eglise catholique, célébration d'action de grâce en l'église de Foussais, présidée conjointement par Mgr Castet et le pasteur Valérie Mitrani, responsable de la région Ouest, avec l'appui de la très belle chorale Saint Hilaire de Fontenay-le-Comte, la participation de plusieurs centaines de personnes et la présence appréciée de frères Anglicans : c'était une journée à ne pas manquer !
Le tout avec le soutien actif de la municipalité de Foussais-Payré et ses conseillers, Monsieur le Maire, Daniel Aubineau, ayant participé tant à la marche qu'à l'ensemble de la journée, fort bien organisée grâce au savoir-faire des gens de Foussais-Payré et de leurs prêtres, ainsi que des membres locaux des paroisses catholique et protestante.
Ainsi que nous l'avons chanté de tout coeur au cours de la célébration finale, ce chant emblématique de toute une histoire de la marche de l'humanité vers son unité :
"We shall overcome, we shall overcome, we shall overcome some day,
Oh deep, in my heart, I do believe, we shall overcome some day."
Telle est notre espérance et notre joie !

samedi 17 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.394 : Le Carême ? Quel Carême ?

Il est arrivé parfois que des catholiques se plaignent en disant : "Comment ça se fait qu'on parle tant des musulmans pendant le Ramadan, et si peu des catholiques durant le temps de Carême ?" Soit-disant que cela viendrait d'une sorte de désintéressement des médias par rapport au carême chrétien. Mais on peut les comprendre ! Vous avez vu des catholiques jeûner, vous ? Le mercredi des Cendres ou les vendredis de carême, ou à tout autre moment ? Touchés par cette interpellation, un certain nombre de catholiques, membres du groupe fontenaisien d'amitié entre chrétiens et musulmans, se sont retrouvés, hier vendredi, de 12h30 à 13h30, en l'église Saint Jean, pour une heure de jeûne et de prière. Et cela, autour des superbes textes bibliques de la liturgie du jour : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu (...), tu aimeras ton prochain comme toi-même." (Marc 12/30-31)
Les musulmans faisant partie de notre groupe ont donc, par le fait même, pris connaissance de cette initiative, et nous ont dit en être très touchés. Ils sentent en effet qu'à travers ce geste de jeûne et de prière, nous nous rejoignons en profondeur dans une même grande tradition biblique de don plus total à Dieu et aux autres ; ils font d'ailleurs cette même expérience à travers leur jeûne de Ramadan.
Un musulman fontenaisien nous a d'ailleurs envoyé le message suivant, que nous avons partagé avec émotion : "Transmettez mon fraternel salut à tous ceux qui se réuniront tout à l'heure en l'église Saint Jean. Que l'Evangile les inspire et les guide ! (Quand je parle de l'Evangile, c'est à la personne même du Christ que je pense."
Et cet ami musulman d'ajouter : "Tiens, je laisse à votre méditation les sens multiples, en arabe, de la racine "na ja la" dont est dérivé le mot "injîl" (Evangile), mentionné 12 fois dans le Coran : jeter, maltraiter quelqu'un, faire une plaie béante, labourer la terre, percer quelqu'un avec une lance, engendrer un fils, rendre manifeste, mettre en évidence...
P-S : Je précise que cette prière : "Que l'Evangile les inspire et les guide" n'est qu'un simple écho à un passage du verset 47 de la sourate 5 de "la table servie" : "Que les gens de l'Evangile arbitrent d'après ce qu'Allah a fait descendre en Celui-ci." Suivez l'Evangile !"
Etonnant, non ?
En tout cas, durant cette heure vécue en présence du Dieu unique, nous avons porté dans notre prière nos frères et soeurs musulmans du monde entier, afin qu'au sein de leur religion et à travers elle, ils puissent peu à peu découvrir, à leur façon, le chemin du Salut !

vendredi 16 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.393 : "C'était une belle messe !"

Je gravissais, pensif, les marches de l'escalier de la place Viète, en revenant de chez le coiffeur, quand un monsieur dont j'ignore le nom, encore relativement jeune, à ma connaissance non engagé dans les activités les plus habituelles de la paroisse, descendant ces mêmes marches, s'est approché de moi pour me saluer. Pressé je crois, il m'a laissé aussitôt sur cette simple phrase : "Bonjour, mon Père ! Dimanche, c'était vraiment une belle messe !"
Je n'ai pas eu le temps de réagir, de demander pourquoi cette réaction ni de m'enquérir à qui j'avais à faire, mais, tout en regagnant le presbytère, je me faisais les réflexions suivantes : je ne savais pas de quelle messe il parlait, puisque j'en ai célébré deux dimanche dernier. J'ignore donc totalement ce qui a pu motiver sa réaction ; mais , au fond, là n'est pas l'essentiel ! Ce que ce monsieur a voulu exprimer, c'est sans doute le fruit d'une belle expérience spirituelle, vécue au cours de cette eucharistie et ensuite aussi, pourquoi pas ? En tout cas, j'ai lu dans cette attitude un profond merci à Dieu, qui peut seul toucher le coeur des gens et les conduire vers lui et vers ce bonheur intime indicible ; rien de superficiel : quatre jours après, apparemment, les fruits de la grâce étaient toujours là !
J'ai alors en moi-même rendu grâce à Dieu, toujours capable d'émerveiller ses enfants, du moins, ceux qui se laissent emporter, tout simplement, dans son amour. Et cela, bien au-delà des imperfections de son Eglise, baptisés laïcs et prêtres compris. De la même façon que, si votre maman est bien ridée déjà, cela ne vous empêche pas de l'aimer pleinement. Que dirait-on en effet d'un enfant qui rejetterait sa mère parce qu'elle a pris de l'âge, qu'elle est moins jolie qu'autrefois ou qu'elle répète toujours un peu la même chose ?
Après avoir remercié Dieu, en moi-même, j'ai remercié alors tous les paroissiens présents à ces deux messes, s'accueillant souvent avec le sourire, regroupés avec foi et ferveur dans une même marche vers la Lumière. Merci également bien sûr, à tous ces bénévoles qui ont préparé ces messes, les ont animées, y ont effectué tel ou tel service. Ils se demandent parfois si leur engagement est utile et apprécié. Oui ! Oui ! Mille fois oui ! Bénis soyez-vous tous, dans cette belle lumière de Dieu !

P-S : S'il n'est pas trop tard, je vous rappelle que, en ce vendredi de carême, le groupe fontenaisien d'amitié entre chrétiens et musulmans vous invite à un temps de prière et de jeûne à l'église St Jean, de 12h30 à 13h15, tout à l'heure. Objectif : partager notre faim de Dieu, et lui confier la recherche humaine et religieuse des hommes et des femmes du monde entier, particulièrement celle de nos amis musulmans.

jeudi 15 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.392 : Habiter le temps

"Nous ne nous tenons jamais au temps présent", écrivait Pascal il y a déjà plus de trois siècles. Souvent, nous passons notre existence à courir après notre ombre, regrettant parfois amèrement les temps passés, ou anxieux de l'avenir, insensibles au présent. Ceci, l'ACI (Action Catholique des Milieux Indépendants) l'a bien compris, qui a retenu, comme thème de son actuelle campagne d'année : "Habiter le temps". Inutile de préciser que les membres de ce mouvement ont de quoi dire sur la question ! Réunion après rencontre, ils ne se lassent pas de partager comment ils se situent dans ce temps qui leur est donné, et le questionnement s'avère d'une grande richesse : qu'est-ce que je fais de ma vie ? Quelle densité est-ce que je donne au temps qui m'est offert ? Peut-on arrêter le temps ? Si l'on se sent débordé, qu'est-ce que cela signifie, et à quoi une telle sensation nous invite-t-elle ? Est-il encore possible, malgré les responsabilités qui sont les nôtres, et les urgences, de prendre cependant le temps de vivre, d'exister, de faire des rencontres, de prier, d'aimer ?
Hier soir, les membres de l'une des équipes ACI que j'accompagne a essayé de regarder en face cette question, chacun expliquant comment il essaye de se positionner et de se situer. L'un expliquant combien tous les événements de sa vie l'ont inscrit dans une histoire, y compris une histoire avec le Christ. Un autre décrivant comment il se sent surbooké : "je me suis fait voler mon temps !" Lorsque l'on vient de subir une opération, l'on voit alors les choses d'une autre façon : "j'aimerais que le temps passe un peu plus vite ! Cependant, cet arrêt forcé me permet de me poser et de voir le temps autrement. La santé arrête le temps, quand elle ne nous permet plus de vivre comme les autres, au même rythme que les autres, ni de prendre le temps de faire ce qui nous plairait..." Mais n'y a-t-il pas là un appel à vivre alors dans une certaine gratuité ?
Autre grande question abordée, celui du temps donné aux autres, à Dieu : prendre le temps d'être à l'affût de l'autre, à l'affût de Dieu, n'est-ce pas l'une des plus belles façons d'habiter le temps ? Prendre du temps pour l'humain, avoir le bonheur d'entrer en relation avec nos frères, s'ouvrir déjà à l'éternité, donner à Dieu sa place dans le temps...
Quelle chance, en tout cas, de pouvoir ainsi prendre le temps de partager, en équipe, par rapport à notre façon profonde d'habiter le présent, de faire ainsi en sorte que le "faire" ne domine pas "l'être" ! Avec ce bel éclairage de Saint François de Sales : "Mon passé ne me préoccupe pas : il est dans la miséricorde divine. Mon avenir ne me préoccupe pas non plus : il est dans la providence divine. Ce qui me préoccupe et m'anime, c'est l'aujourd'hui, qui est dans la grâce de Dieu et dans le don de mon coeur et de ma volonté."

P-S : Que faites-vous ce samedi ? Ce 17 mars va se dérouler la journée oecuménique vendéenne, à ne pas manquer ! L'oecuménisme en Vendée aura 50 ans cette année. Rendez-vous à 8h30 devant la mairie de Foussais-Payré pour une marche de 12 kms dans l'histoire. 12h30, pique-nique salle de la mairie. 14h, reprise de la marche ou visite guidée du bourg de Foussais. 14h45, concert de chant choral à l'église. 15h30, échange avec des pionniers de l'oecuménisme en Vendée. 17h, à l'église, temps de célébration avec Mgr Castet et le pasteur Valérie Mitrani. Nous comptons sur votre présence, même si c'est l'après-midi seulement.

mercredi 14 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.391 : Les figures qui nous inspirent

Si vous avez une minute, essayez donc d'établir une liste des personnes qui représentent pour vous un idéal, ou plutôt, un beau chemin de vie ; vous vous rendrez compte alors que notre monde ne compte pas que des êtres tristounets, amers ou méchants, mais qu'il regorge de personnalités attachantes, que l'on prend plaisir à contempler et à imiter. Quelques exemples seulement, en vrac, pour amorcer la pompe de votre recherche : Nelson Mendela oeuvrant contre l'apartheid et en faveur de la réconciliation entre les ennemis d'hier, Robert Badinter se battant contre la peine de mort, Gandhi et la non violence, les moines de Tibhirine et leurs amis musulmans, Jean Moulin dans la résistance, l'Abbé Pierre et les sans-logis, Sainte Thérèse de Lisieux, Saint François d'Assise, Louis Pasteur et la science au service de l'homme, Aung San Suu Kyi pour la démocratie en Birmanie et, pour beaucoup, à la source de tous ces engagements, Jésus, le Christ, toujours vivant à travers les uns et les autres parmi nous.
Et pas seulement dans les personnes connues ou illustres ! Ce peut être aussi cette personne qui a le souci de toujours rendre le bien pour le mal, ce couple qui prend de l'âge, mais ne veut pas se séparer de sa fille trisomique, cette femme qui a un cancer mais a su continuer à sourire et aimer, ces moines qui se lèvent à trois heures du matin pour louer Dieu, ces bénévoles qui, dans le cadre de la paroisse ou autres, savent donner gratuitement de leur temps, ceux qui sont torturés au nom de leurs convictions, en Syrie ou ailleurs, et ne lâchent pas...
La liste serait immense ! Alors que nous baignons dans un océan de pessimisme, et qu'il est devenu un sport national de se plaindre de tout, de tous et en tout temps, n'est-il pas temps de penser enfin le présent et le futur de manière vivante. Ce ne sont ni les autres qui sont méchants, ni le monde qui est mauvais en effet. Il faut nous habituer à voir le monde autrement, et c'est à nous de nous convertir et d'entraîner nos frères sur un autre chemin. Car le monde que nous voulons voir exister, la terre à laquelle nous croyons, c'est nous qui les ferons.
Avec notre courage et notre foi, avec notre enthousiasme et notre amour des autres, avec nos pauvretés, sans doute, mais surtout, avec les autres, avec tous nos frères, et dans la lumière de Dieu.

mardi 13 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.390 : A propos de la guerre d'Algérie

Ces temps-ci, à l'occasion du cinquantenaire de la signature des accords d'Evian le 19 mars 1962, les journaux et la télévision tentent d'évoquer ce qui s'est passé alors, et cette immense "déchirure" qui a blessé les habitants de ces deux pays, la France et l'Algérie, de part et d'autre de la Méditerranée.
Difficile d'aborder un tel sujet sans risquer aussitôt de se faire interpeller et soupçonner, soit de n'avoir rien compris, soit de défendre une mauvaise cause ! Si je me hasarde sur ces chemins en ce jour, c'est plutôt pour faire savoir à tous ceux qui ont vécu cette blessure, dans leur âme et dans leur chair, que nous nous associons à leur douleur et souhaitons leur tenir la main en ce moment difficile, encore aujourd'hui, pour eux.
Entre les protagonistes de ce conflit, est-il possible, aujourd'hui, de se parler ? Peut-être, si l'on en juge à la qualité du débat qui s'est tenu dimanche soir, sur France 2, autour de David Pujadas, dans une soirée façon "Dossiers de l'Ecran" sur la guerre d'Algérie : avec l'historien Benjamin Stora, le P. Guy Gilbert, appelé alors en Algérie, Danielle Michel-Chich qui a perdu une jambe dans un attentat, Dalila Kerchouche née dans un camp d'internement de harkis en France, Ali Haroun, membre du FLN, dans la clandestinité à Paris ont su se parler ; à la fois exprimer clairement ce qui s'est passé, pour tenter, à partir de là, de bâtir un avenir.
La guerre d'Algérie n'a pas été une guerre en noir et blanc : tous les bons d'un côté, et tous les méchants de l'autre. Il y a eu, c'est sûr, trop d'occasions manquées, pour ne pas dire plus, avant, pendant, comme après ces événements. En métropole, l'on n'a pas suffisamment pris la mesure de tout cela, tandis qu'en Algérie, tout n'a pas évolué comme beaucoup auraient pu l'espérer. Mais maintenant qu'on a dit cela, qu'est-ce qu'on fait ?
En tout cas, je vois là comme un appel d'autant plus fort à toujours renforcer le combat contre toutes les oppressions, les attentats aveugles, la torture et le mépris, et à développer la connaissance mutuelle entre les ethnies et les peuples, si différents soient-ils, sur le chemin de la fraternité universelle et pour la paix.
Tiens, une petite pensée d'André Gide pour nous guider sur ce chemin : "La sagesse n'est pas dans la raison, mais dans l'amour."

lundi 12 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.389 : "Roues de secours", ou "Pierres vivantes" ?

Hier, à l'entrée de l'une des messes que j'ai célébrées, une personne de passage, originaire de Fontenay, m'a posé la question suivante : "J'ai lu, sur une feuille de messe, que chaque année, sur Saint Hilaire de Fontenay, la collecte paroissiale progresse largement, de 54.000 euros l'an passé, par exemple, à 62.000 aujourd'hui. Comment vous faites ? Nous, dans notre paroisse, à l'ouest de la Vendée, la collecte baisse d'année en année..." Je lui ai dit : "Les Fontenaisiens et les habitants des autres communes de la paroisse ne sont pas plus malins que les autres, mais ils ont compris qu'ils étaient des "pierres vivantes", selon la belle expression de saint Pierre (1 Pierre /5), et que s'ils veulent que leur Eglise tienne debout, ils doivent lui en donner les moyens."
Ce week-end d'ailleurs, à toutes les messes de la paroisse, la feuille liturgique comportait un volet donnant une liste importante de postes ou responsabilités en attente de personnes susceptibles de les prendre en charge, dans les multiples domaines relevant de la vie et de l'animation d'une vie paroissiale qui ait du goût.
Durant l'homélie, j'ai rappelé qu'il ne s'agissait pas là de trouver des personnes pour "aider les prêtres", incapables, les pauvres, de tout assurer, mais bien plutôt, de permettre à chaque baptisé de prendre la place qui devrait être la sienne, de par son baptême, dans l'édification de l'Eglise et la mission. Il ne s'agit pas en effet de considérer les chrétiens laïcs comme de simples "roues de secours", que le curé s'emploierait à sortir péniblement du fond du coffre de la voiture-paroisse pour remplacer un prêtre fatigué comme on le ferait pour une roue crevée ! Le service de l'Eglise, en effet, est d'une autre dignité. Je vous cite à ce sujet ce qu'a dit le Concile Vatican II par rapport à la place éminente du laïcat dans le Peuple de Dieu : "Participant à la fonction du Christ, prêtre, prophète et roi, les laïcs ont leur part active dans la vie et l'action de l'Eglise. Dans les communautés ecclésiales, leur action est si nécessaire que, sans les laïcs, l'apostolat des pasteurs ne peut, la plupart du temps, obtenir son plein effet." (Décret sur l'Apostolat des laïcs, § 10)
Cet appel portera-t-il des fruits ? C'est maintenant l'affaire de Dieu, et de la conscience de chaque paroissien ! Magnifique symbole cependant : à l'issue de la deuxième messe, la première personne qui s'est approchée de moi, suite à cet appel, était une petite fille de dix ans, qui m'a dit s'être sentie concernée ! L'Eglise a donc encore un bel avenir sur la paroisse ! Merci à vous tous, chers paroissiens, ainsi qu'à tous les paroissiens du monde !

dimanche 11 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.388 : Etranger, mon frère

Rencontre conviviale organisée hier soir par la Pastorale des migrants de Fontenay-le-Comte. De l'Arménie à Madagascar, de La Réunion à Haïti et autres, c'est toujours très enrichissant d'écouter les uns et les autres et de nous enrichir mutuellement. En un temps où la question de l'étranger peut poser question dans notre pays, il peut être bon de se rappeler que, en tant que chrétiens en effet, il ne suffit pas de s'attacher au culte religieux seulement ; il faut aussi intégrer ce que cela exige dans notre vie quotidienne.
A ce sujet, je me permets de vous citer un extrait du n° 2241 du "Catéchisme de l'Eglise catholique : "Les nations mieux pourvues sont tenues d'accueillir autant que faire se peut l'étranger en quête de sécurité et des ressources vitales qu'il ne peut trouver dans son pays d'origine. Les pouvoirs publics veilleront au respect du droit naturel qui place l'hôte sous la protection de ceux qui le reçoivent." Puis il ajoute, dans un second temps : "Les autorités publiques peuvent, en vue du bien commun dont elles ont la charge, subordonner l'exercice du droit d'immigration à diverses conditions juridiques, notamment au respect des devoirs des migrants à l'égard des pays d'adoption."
D'autre part, contrairement à ce que les xénophobes voudraient nous faire croire, le nombre de demandeurs d'asile en Europe est bien inférieur aujourd'hui à ce qu'il était il y a dix ans. Et l'Europe est loin de se montrer exceptionnellement ouverte en matière d'asile. Ainsi, on compte bien plus de réfugiés dans le seul pays du Kenya que dans les 27 Etats membres de l'Union Européenne ! Vraiment alors, sommes-nous sérieux quand nous nous lamentons ?
Le défi est le suivant : notre pays sera-t-il capable de faire face à ses difficultés économiques tout en restant fidèle à ses idéaux, fondés sur l'ouverture, le respect, la solidarité ? Nous savons ce que la Bible nous en dit ! Comment faire passer cela dans les actes chez nous ? Il en va de notre crédibilité de chrétiens, au sein de notre pays, de ne pas être absent de ce débat.
Voici ce que le pape Jean-Paul II déclarait en 1999 : "La catholicité ne se manifeste pas seulement dans la communion fraternelle des baptisés, mais s'exprime également dans l'hospitalité assurée à l'étranger, quelle que soit son appartenance religieuse, en rejetant toute forme d'exclusion ou de discrimination raciale, en reconnaissant la dignité personnelle de chacun et par conséquent, en s'engageant à promouvoir ses droits inaliénables."
A méditer en ces jours, ainsi que cette réaction glissée jeudi par Jean-Pierre Raffarin, agacé par la tournure actuelle du débat sur l'immigration : "L'immigré, c'est un frère ; sa dignité d'homme s'impose à nous !"

samedi 10 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.387 : Ca sert à quoi, un prêtre ?

Hier après-midi, dans le cadre d'un temps fort de catéchèse au collège Saint Joseph de Fontenay-le-Comte, un certain nombre de témoins avaient été invités à rencontrer les jeunes. Personnellement, j'ai pu rencontrer quatre classes, pour un échange libre sur le rôle du prêtre et sa mission. L'un des jeunes m'a demandé : "Ca sert à quoi, un prêtre ?" Cela a été pour moi l'occasion, à partir d'un certain nombre de petits faits, d'expliquer le sens de la présence d'un prêtre dans une communauté. En résumé, j'ai souligné deux pistes : le prêtre est là pour servir les gens et, d'autre part, son rôle est de mettre les personnes et les groupes sur le chemin de Dieu et de la fraternité.
Servir les gens, par exemple, en étant présent, autant que faire se peut, lors des grands moments de l'existence de chacun : baptêmes, catéchèse, mariages, joies et drames divers, deuils. En lien avec des laïcs le plus souvent, il permet aux uns et aux autres de découvrir le sens profond de ce qu'ils vivent et de construire leur existence sur du solide.
Egalement, il offre, à tous ceux qui le désirent, des occasions, des moyens de se rencontrer, de s'écouter, de se comprendre, de s'estimer. A travers les Cafés-Théo par exemple, autour de grands problèmes de la vie ; ou, autre exemple, par l'organisation de rencontres régulières avec des croyants musulmans. L'accompagnement fait dans les équipes EDC (Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens), ACI (Action Catholique en milieux Indépendants) ou autres permet aussi un réel service de la réflexion au service d'une action de transformation du monde dans le sens de l'Evangile. C'est aussi le sens des billets quotidiens sur ce blog bien entendu.
Plusieurs jeunes ont dit que, pour eux, le prêtre, c'est quelqu'un qui prie. Cela m'a heureusement surpris ! C'est vrai que le prêtre ne travaille pas à son compte. Il n'est que le serviteur de Dieu, et de ses paroissiens ; et cela, à 100%. C'est Lui, et ce sont eux, ses maîtres ! Au milieu d'une population, le prêtre a pour objectif, avec tous ceux qui l'entourent, de conduire la prière, de marcher vers Dieu, d'entraîner tous ceux qui le souhaitent vers la lumière de l'Evangile, de travailler à bâtir la fraternité, l'entente entre les membres des familles, entre les différents groupes, les religions, ainsi qu'entre croyants et non croyants. Chaque jour, le prêtre porte tout cela dans sa prière. J'ai écrit à diverses reprises, sur ce blog, que je présentais matin et soir, chaque jour, au Seigneur, tous les lecteurs de ce blog par exemple, tous les paroissiens se Saint Hilaire de Fontenay et de Notre-Dame des Sources (Fontaines) dont je suis le curé, et toutes les populations de ces territoires. C'est cela, mon rôle essentiel.
Mais, penserez-vous peut-être, ce beau programme, le tenez-vous vraiment ? Je suis malheureusement loin d'être un saint, mais, autant que mes forces et mes limites me le permettent, et malgré l'âge qui avance, je m'efforce d'y être fidèle, avec votre appui, et grâce à la prière de tous, ce dont je vous suis infiniment reconnaissant !

vendredi 9 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.386 : "J'ai vraiment été comblé par Dieu !"

Cela fait déjà quelque temps que j'ai entendu cet homme me déclarer, avec une assurance tranquille et profonde : "J'ai vraiment été comblé par Dieu." Il n'y a là rien d'exceptionnel, me direz-vous... Sauf que ce monsieur est quelqu'un qui a énormément souffert, dont la vie a été rude, qui en a vu de toutes les couleurs ; c'est-à-dire, une personne que l'on s'attendrait plutôt à entendre dire, l'air un peu désabusé : "Ma vie n'a pas été drôle, j'en a vraiment bavé, quel gâchis !"
Voilà pourquoi il m'a semblé que cette petite phrase était d'un grand poids ! En tout cas, elle m'a surpris ! Connaissant un peu la vie de cet homme, je me disais que cela avait dû être très dur pour lui ; mais que savons-nous des sentiments intimes de chacun ? Dans notre société en effet, le plus souvent, lorsque quelqu'un vit des choses difficiles, il se plaint, et c'est bien compréhensible ! Mais un échange un peu approfondi avec ce monsieur m'a permis de commencer à le comprendre. J'ai eu le bonheur qu'il me laisse pénétrer dans son jardin secret : "J'aurais eu mille fois l'occasion de perdre tout espoir, de douter du monde entier, de préférer quitter cette terre ; mais jamais je ne me suis senti seul, ni abandonné, grâce à mon lien avec Dieu : il a toujours été là avec moi, même dans les moments les plus terribles, et je me suis toujours remis entre ses mains. Voilà pourquoi je n'ai jamais eu peur, je n'ai jamais douté."
Arrivé à un certain âge à présent, cet homme, lorsqu'il fait un retour sur lui-même, sur la vie déroutante et cabossée qui fut la sienne, n'éprouve ni aigreur, ni rancoeur, ni déception : "Je n'ai pas de gros moyens, ma santé n'est pas bonne, j'ai perdu la plupart de mes proches, mais je crois en l'amour de Dieu, j'ai deux ou trois vrais amis et je suis toujours vivant. Merci Seigneur !"
Quelle leçon ! En l'écoutant me parler ainsi, de façon aussi paisible, je redécouvrais, de façon nouvelle, ce merveilleux chant d'espérance du psalmiste, bien qu'en proie lui aussi à mille difficultés de tous ordres : "Je mets mon espoir dans le Seigneur, je suis sûr de sa parole." (tiré du psaume 129)

jeudi 8 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.385 : "Mon frère, il est comme les autres !"

L'histoire rapportée hier, au cours d'un échange, nous a tous émerveillés ! Vous avez peut-être entendu parler de ce mouvement chrétien, "Foi et Lumière", qui accompagne les personnes handicapées et leurs familles. Grâce à des merveilles d'attention et de pédagogie, cet accompagnement peut permettre à des enfants de progresser jusqu'aux sacrements ; c'est ce qui s'est passé pour l'un d'eux, qui se prépare donc à faire sa première communion. Il fallait voir la joie de son frère expliquer à ses copains, à l'école publique de sa commune : "Mon frère, il est comme les autres, il va faire sa communion !" En fait, son frère s'exprime très peu, mais il a une figure heureuse, réjouie. Certainement se rend-il compte qu'il est aimé, suivi, soutenu, compris... Immense bonheur de la maman en tout cas : "Je n'avais même pas imaginé possible que mon enfant puisse faire sa communion !"
Notre rencontre, hier soir, s'était ouverte avec la méditation de cette scène d'Evangile au cours de laquelle Jésus dit à un homme qui avait la main paralysée : "Viens te mettre là devant tout le monde." Et voici que Jésus guérit cet homme : "Il dit à l'homme : "Etends la main." Il l'étendit, et la main devint normale." (Marc 3/1-6) Replacée dans un tel contexte, l'histoire de cet enfant handicapé prend une dimension infinie. Oui ! Pour Dieu, comme pour l'homme en conséquence, tout est possible ! Nul n'est trop loin des autres, ni de Dieu à plus forte raison. Mais l'attention, l'amour peuvent faire des miracles ; et cet enfant, que l'on croyait autre, différent, est invité à retrouver sa place éminente au sein de la société comme de l'Eglise, en communion profonde avec tous. C'est cela, le salut de Dieu. Avec cet appel à chacun de nous à regarder les autres, tous les autres, avec d'autres yeux !

mercredi 7 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.384 : Nous avons perdu un enfant !

C'est sans doute ce qu'il y a de plus dur à vivre pour des parents : perdre un enfant. Ce couple me raconte longuement comment cela s'est passé : la découverte de la maladie, la progression de celle-ci, l'inéluctable évolution vers l'issue fatale, le départ de l'enfant puis, comme une immense absence ! C'était le premier enfant, attendu pourtant avec tant d'espoir... Arrachement terrible, impression d'écroulement : "Ca nous a fichu une sacrée claque ! Dans un premier temps, on en a voulu énormément à Dieu, le considérant comme coupable de ce qui nous arrivait. On s'est détachés de lui, on a arrêté d'aller à l'église. Mais, ensuite, peu à peu, au fil du temps, nos coeurs se sont un peu apaisés. Et surtout, nous avons eu le bonheur d'avoir ensuite trois autres enfants, tous trois très vivants. En fait, nous n'avions jamais totalement perdu foi en Dieu ! Peu à peu, nous avons compris certaines choses. Notre premier enfant nous manque toujours, mais nous avons compris que nous ne devions pas faire peser cela sur les trois autres, et qu'il nous fallait évoluer dans notre rapport avec Dieu. A présent, nous reconnaissons sa présence et son soutien. Il n'est pour rien dans cet enfant qui nous a été enlevé. C'était sans doute trop facile de l'accuser, mais si nous sommes passés par là, c'est que c'était sans doute notre chemin..."
En les écoutant, je me disais que, quand même, Dieu a bon dos : dès que quelqu'un en effet a un problème sur cette terre, c'est de la faute de Dieu, c'est lui le coupable ! Mais Jésus n'a-t-il pas tendu le dos en effet, pour prendre sur lui tous nos soucis ? Relisez Matthieu 11/28 : "Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous donnerai le repos."
Merci, Seigneur, car tu te tiens près de nous en permanence, prêt à prendre des coups au besoin, mais prêt, surtout, à nous offrir la richesse de ton soutien et de ton espérance, à toute occasion et en tout temps !

mardi 6 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.383 : On recherche de l'espoir !

Voici ce que le journal "Le Monde" exprime, en ce mardi 6 mars, sous la plume de Gérard Courtois : "Les Français s'agacent. Le pugilat engagé entre le chef de l'Etat et son principal adversaire leur déplaît. Selon un sondage de l'IFOP publié le 4 mars par "Le Journal du dimanche", plus de deux sur trois considèrent que la campagne ne se déroule pas dans un climat serein et respectueux. Derrière ce constat, pointe une réelle frustration : une proportion équivalente (66 à 68%) juge que cette campagne n'est pas de nature à susciter de l'espoir chez les Français et qu'elle n'apporte pas de réponses à leurs problèmes."
C'est l'article entier qu'il faudrait citer ! De l'art de l'invective en politique ! On serait en droit d'attendre autre chose en effet, de la part de ceux qui sont censés nous conduire vers des lendemains meilleurs ! Ah, si nos candidats avaient pu méditer et commencer à mettre en pratique ce que les évêques de France ont écrit fin 2011 à leur attention ! A titre de rattrapage, je vous cite un extrait de la déclaration de l'Union des Eglises protestantes d'Alsace et de Lorraine : "A l'ensemble des candidats aux élections présidentielles puis législatives, nous demandons d'être à la hauteur de l'honneur qu'ils poursuivent. Dans la confrontation des idées tout d'abord, loin des "petites phrases" et des attaques personnelles qui blessent la démocratie : dans l'exercice de leur charge ensuite : nous avons besoin de gouvernants vertueux au service du bien commun et d'un idéal qui crée l'espoir. Aux uns et aux autres, nous demandons de situer les enjeux à leur vrai niveau : à hauteur d'homme et de société solidaire."
L'on peut se faire plaisir en lançant des petites phrases assassines ; mais ce n'est jamais que le signe d'une immense faiblesse et d'une grande pauvreté intérieure. Cependant, cette maladie, ça se soigne ! L'Evangile est là pour ça ! Et si on répondait à cette petite annonce que vient de m'envoyer un lecteur de ce blog, Alexis ? On recherche :
- un électricien pour rétablir le courant entre les gens
- un opticien pour changer leur regard
- un artiste pour dessiner un sourire sur les visages renfrognés
- un maçon pour bâtir la paix
- un jardinier pour cultiver la pensée
- et un professeur de maths pour nous réapprendre à compter les uns sur les autres !
Embauche immédiate, sur le grand chantier de l'espoir et de la fraternité !

lundi 5 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.382 : La porte de l'église

Hier matin, comme chaque mois, pour la messe mensuelle des familles, l'église Saint Jean était comble : très belle participation de jeunes familles et de nombreux enfants. Une chance, car un des objectifs retenus lors de la préparation de cette cérémonie était le suivant : à la fois, ne pas laisser la vie à la porte de l'église quand on y vient, et ne pas laisser notre foi dans le bâtiment église quand on en ressort.
De fait, la vie a fait irruption dans l'église quand, dès le début de la messe, Matthieu, au nom des membres des deux équipes fontenaisiennes des EDC (Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens), a expliqué comment ils essayaient, en tant que responsables dans le monde économique, de vivre leurs responsabilités en entreprise en accord avec l'Evangile. Chaque mois en effet, à l'occasion de la messe des familles, nous donnons la parole à un mouvement d'Eglise présent sur la paroisse. Lors de la prochaine messe par exemple, le 1° avril, c'est le MCR (Mouvement Chrétien des Retraités) qui interviendra.
Durant l'homélie, je n'ai pu m'empêcher de faire apparaître l'évolution heureuse qui s'est produite depuis quelque temps. En effet, il y quelques dizaines d'années à peine, certains se sentaient mal à l'aise lorsqu'ils se trouvaient à la messe à côté d'un patron ! Il y a quelque temps, c'était l'ACO (Action Catholique Ouvrière) qui prenait la parole à Saint Jean. Actuellement, les uns et les autres peuvent s'asseoir sur les mêmes bancs sans que cela ne leur donne des boutons ! Cela ne signifie pas que tous les problèmes soient réglés ; mais j'ai essayé d'expliquer que tous, nous nous rassemblons pour rencontrer le Christ ensemble, et entendre, chacun, ce qu'il veut nous faire comprendre, par rapport à notre vie, si diverse soit-elle. Par exemple, hier, face à cette parole du Père, lors de la scène de la Transfiguration : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le."
Quand on passe la porte de l'église donc, il ne faut surtout pas laisser à la porte notre vie de travail ni nos diverses préoccupations, familiales, sociales ou autres : c'est tout cela qu'il nous faut offrir, c'est tout cela qui doit se laisser évangéliser en effet !
Et lorsque l'on ressort de l'église, il faut emporter avec nous, dans notre coeur, toute la richesse de cette rencontre vécue avec le Christ, ensemble, afin de pouvoir largement la donner en partage, tout au long de la semaine, à tous nos frères humains !

dimanche 4 mars 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.381 : Les chômeurs voudraient travailler

"Drôle de réflexion ! Tout le monde sait bien que, s'ils le voulaient, les chômeurs pourraient trouver du travail !" Voilà ce que l'on entend, trop souvent, même parfois de la part de gens qui se croient ou se disent généreux et ouverts aux autres. Par contre, dès que ces personnes font elles-mêmes l'expérience du chômage et de la difficulté à retrouver du travail, à travers des proches ou des petits-enfants, tout à coup, ils changent de langage. Eh oui, ce n'est pas si simple !
Vous est-il arrivé d'échanger avec un conseiller de Pôle emploi ; savez-vous que chacun d'eux a, en moyenne, plus de 110 personnes à suivre ? Le suivi mensuel personnalisé ne commence d'ailleurs qu'au quatrième mois, puis diminue fortement. Or, c'est l'inverse qui devrait se produire ! En effet, plus le chômage dure, plus les personnes devraient être épaulées. Les chômeurs ne sont pas responsables du chômage. L'accompagnement est essentiel.
On entend dire que 500.000 offres d'emploi ne trouvent pas preneur, dans notre pays, dans les domaines de la métallurgie, du bâtiment ou de la restauration. Mais d'où cela vient-il ? La formation n'est-elle pas à revoir, et cela dès le lycée ? Comment inciter à des initiatives nouvelles ? D'autre part, tout le monde ne peut pas automatiquement être orienté sur n'importe quelle profession... Et il y a bien plus de 500.000 personnes sans emploi en France ; que va-t-on leur offrir ?
Admettons même que certains ne veulent pas travailler ; premièrement, il faudrait savoir pourquoi ; en même temps, on ne peut pour cette raison jeter l'opprobre sur l'ensemble des personnes qui recherchent un travail. Notre pays a de belles ressources, et beaucoup de nos concitoyens sont généreux. Comment faire en sorte que chacun puisse avoir du travail ? Cela est-il vraiment utopique ? Il est de notre devoir à tous d'y réfléchir, d'inciter nos responsables politiques à faire de ce problème un enjeu essentiel pour l'avenir, et d'inviter les partenaires sociaux à travailler toujours plus en faveur de la défense et de la promotion de l'emploi.
Une fois que j'ai dit cela, je n'ai pas réglé le problème, j'en suis conscient. Mais si chacun de nous portait un autre regard sur les chômeurs qu'il rencontre, ne serait-ce pas là déjà une première avancée dans le sens de l'Evangile ?